Cosmos 482

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Cosmos 482
Description de l'image Soviet Union-1972-Stamp-0.06. Venera-8.jpg.
Données générales
Organisation URSS
Programme Programme Venera
Type de mission Sonde vers Venus
Lancement 31 mars 1972
Lanceur Molniya 8K78M
Identifiant COSPAR 1972-023A
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 1180 kg
Orbite
Orbite Elliptique
Périgée 209,4 km
Apogée 2464,8 km
Période de révolution 112,12 min
Inclinaison 52,1 degrées
Demi-grand axe 7708 km

Cosmos 482 (russe : Космос 482), lancée le , est une sonde qui était destinée à atteindre Vénus, dans le cadre du programme Venera, mais elle n’a pas réussi à quitter l’orbite basse terrestre. Elle devrait rentrer sur Terre entre 2023 et 2024, en fonction des mesures et méthodes utilisées. Son module d'atterrissage, qui pèse 495 kg, a de fortes chance d'atteindre la surface de la Terre en un seul tenant. Il a été conçu pour résister à une force 300 g et à une pression de 100 atmosphères[réf. nécessaire].

Contexte[modifier | modifier le code]

À partir de 1962, le nom de Cosmos est attribué aux engins spatiaux soviétiques qui sont sur une orbite terrestre, que ce soit leur destination finale ou non. La désignation de cette mission comme sonde planétaire est basée sur des preuves provenant de sources soviétiques et non soviétiques et de documents historiques. Typiquement, les missions planétaires soviétiques étaient initialement placées sur une orbite d'attente terrestre avec une plate-forme de lancement avec un moteur et la sonde attachée sur celle-ci. Les sondes étaient dirigées vers leurs cibles grâce à un allumage du moteur-fusée pendant une durée d’environ 4 minutes. Si le moteur ne s'allumait pas ou si la combustion n'était pas complète, les sondes pouvaient rester en orbite terrestre et recevaient dès lors une désignation Cosmos.

Lancement[modifier | modifier le code]

Cosmos 482 a été lancé par un lanceur Molniya le à 04:02:33 UTC, soit 4 jours après la sonde atmosphérique Venera 8. Sa conception et son plan de mission devaient sans doute être similaires. Après avoir atteint une orbite d'attente terrestre, la sonde a apparemment tenté de se diriger vers une trajectoire de transfert à destination de Vénus[1]. Elle s'est séparée en quatre morceaux, dont deux sont restés en orbite basse terrestre et se sont désintégrés sous les 48 heures dans le sud de la Nouvelle-Zélande (connu sous le nom d'incident d'Ashburton) et deux morceaux se sont retrouvés sur une orbite plus haute, 210 km × 9 800 km. Une minuterie mal réglée a provoqué l'arrêt prématuré de l'étage Blok L, empêchant ainsi la sonde de quitter l'orbite basse terrestre.

Rentrée atmosphérique partielle[modifier | modifier le code]

À 1h00 heure néo-zélandaise, le , quatre sphères en alliage de titane, de 13,6 kg, ont atterri dans un cercle de 16 km de rayon, juste à l'extérieur d'Ashburton, en Nouvelle-Zélande[2]. Les sphères de 38 cm de diamètre ont endommagé des cultures et creusé de profonds trous dans le sol. Personne n’a été blessé. Un objet de forme similaire a été découvert près d’Eiffelton, en Nouvelle-Zélande, en 1978.

La loi sur l’espace exige que les débris spatiaux soient restitués à leur propriétaire national, mais les Soviétiques ont nié toute connaissance ou propriété du satellite. La propriété est donc revenue à l'agriculteur qui possédait la propriété sur laquelle le satellite est tombé. Les scientifiques néo-zélandais ont analysé en détail Cosmos 482 et ont déterminé que les débris étaient d’origine soviétique en raison de marques de fabrication et du soudage haute technologie du titane. Les scientifiques ont conclu qu'il s'agissait probablement de réservoirs de gaz pressurisés, utilisés dans les moteurs fusées pour lancement de satellites ou d'un véhicule spatial en orbite, et qui sont retombés dans l'atmosphère[3].

Partie toujours en orbite[modifier | modifier le code]

En 1981, on estime que la partie principale du satellite s'est consumée dans l'atmosphère. Il reste donc encore un fragment en orbite. Il pourrait s'agir du module atmosphérique prévu pour survivre à la ré-entrée dans l'atmosphère de Vénus.

En 2011, Ralf Vandebergh, un photographe et astronome néerlandais, observe le satellite grâce à son télescope de 25 cm de diamètre. Les images permettent de voir une structure allongée, ce qui semble être la structure principale de la sonde spatiale mais il est impossible de conclure vu la faible résolution atteinte. Il semblerait que 40 à 50 % du satellite soit toujours en orbite[4],[5].

Si l'orbite de Cosmos 482 est elliptique, l'amenant à 2 465 km de la Terre, son périgée est nettement plus bas, 210 km. Dès lors, le satellite est soumis à une grande traînée due à l'atmosphère résiduelle de la Terre. Il devrait donc rentrer prochainement, entre 2023 et 2024[6]. Ces estimations ne sont pas précises car l'activité solaire future est inconnue, de même que les réelles dimensions du satellite et son orientation. Les dernière observations montrent que l'objet est dense, ce qui laisse penser, sans certitude, qu'il s'agit du module de descente. S'il s'agit bien ce celui-ci, il résistera à une rentrée atmosphérique[5].

En 2022, sur base de plusieurs mesures photométriques et des modèles atmosphériques, le chercheur néerlandais Marco Langbroek remet en cause les conclusions de Ralf Vanderbergh[7]. Selon lui, seul le module de descente serait encore en orbite, la forme allongée vue par l'astronome amateur néerlandais étant liée à la faible résolution de son télescope ainsi qu'à des prises de vues fortement dégradées par l'atmosphère terrestre et stabilisées manuellement[7]. Selon des modèles plus précis, la rentrée devrait s'effectuer entre fin 2024 et fin 2026[7]. L'incertitude reste élevée et dépend de nombreux paramètres et des modèles utilisés[7]. Le module devrait résister à la rentrée mais il est peu probable que le système de parachutes soit fonctionnel après avoir passé plus de 50 ans dans l'espace[7]. L'inclinaison étant de 52 degrés, le module peut retomber entre les latitudes −52 et 52 degrés, soit une bonne partie de l'Europe, de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Siddiqi, Asif A., Deep Space Chronicle: A Chronology of Deep Space and Planetary Probes 1958-2000, NASA, 257 p. (lire en ligne), p. 98
  2. « New light on mysterious space balls », New Zealand Herald,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « New light on mysterious space balls », sur nzherald.co.nz, (consulté le )
  4. (en) Ralf Vanderberg, « Lost Planetary Spacecraft » [archive], sur www.ralfvandebergh-astrophotography.simpsite.nl (consulté le )
  5. a et b (en) Leonard David Spaceflight, « Failed 1970s Venus Probe Could Crash to Earth This Year », sur Space.com, (consulté le )
  6. Eric Bottlaender, « Bien identifier un ancien débris de mission vers Venus, un défi ? », sur Clubic.com, (consulté le )
  7. a b c d e et f « The Space Review: Kosmos 482: questions around a failed Venera lander from 1972 still orbiting Earth (but not for long) », sur www.thespacereview.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]