Constance Quéniaux
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Opéra Le Peletier (à partir de ) Opéra de Paris |
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Constance Adolphine Quéniaux (née le à Saint-Quentin et morte le à Paris 8e[1]) est une danseuse de l'opéra de Paris et une courtisane française, qui fut l'un des modèles de Gustave Courbet. Elle a également été une philanthrope de la ville de Cabourg.
Biographie
[modifier | modifier le code]Constance Quéniaux est la fille de Marie Catherine Quéniaux. Elle est née à Saint-Quentin le . Sa mère l'élève seule et elle grandit dans la précarité. Elle entre à l'opéra de Paris en 1847, obtenant de petits rôles. Elle est acclamée dans un rôle avec Claudina Couqui (it). Pour mieux gagner sa vie, comme beaucoup de danseuses le faisaient à l'époque, elle devient courtisane[2].
C'est dans ce monde de la prostitution de luxe qu'elle rencontre Khalil-Bey, diplomate ottoman, célèbre collectionneur de tableaux et très gros joueur qui peut dépenser un million en une seule soirée. Elle lui sert de porte-bonheur et obtient une partie des gains amassés. Quéniaux pose pour de nombreux artistes comme Nadar, Eugène Disdéri ou Jules-Émile Saintin (Portrait de Mademoiselle Constance Quéniaux, de l'Académie Impériale de Musique, 1867, localisation inconnue).
Elle aurait été bisexuelle[3].
L'Origine du monde
[modifier | modifier le code]La commande de L'Origine du monde est attribuée à Khalil-Bey. Présenté par Sainte-Beuve à Gustave Courbet, il commande une toile à ce dernier pour sa collection personnelle de tableaux érotiques qui compte entre autres Le Bain turc de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1862, Paris, musée du Louvre)[4]. Courbet lui vend simultanément, en 1866, Le Sommeil et L'Origine du monde. En septembre 2018, l'écrivain Claude Schopp annonce avoir découvert que le modèle du tableau est Constance Quéniaux[5]. Selon lui, c'est ce qu'affirme Alexandre Dumas fils dans une lettre adressée à George Sand, quand il écrit : « On ne peint pas de son pinceau le plus délicat et le plus sonore l’intérieur de Mlle Queniault de l’Opéra »[6]. Cette hypothèse est largement contestée par les preuves avancées par Johan de La Monneraye : dans sa publication sur internet "La Face cachée de L'Origine du monde"[7], il affirme que Courbet n'a jamais rencontré Constance Quéniaux, qu'elle n'a donc pas posé pour l'artiste et qu'Alexandre Dumas ne connaissait même pas l'existence de L'Origine du monde.
Philanthrope
[modifier | modifier le code]Elle fréquente finalement la société artistique et est amie de Daniel-François-Esprit Auber. Elle s'installe dans une villa à Cabourg et devient philanthrope, en particulier au profit de l'Orphelinat des Arts, une institution pour les orphelins et enfants abandonnés d'artistes[8]. Elle meurt à Paris le . Elle possédait Fleurs dans un vase, tableau de Courbet, daté de 1863[9], représentant un bouquet de fleurs dont des camélias, fleurs associées aux courtisanes, depuis la publication du livre d'Alexandre Dumas fils La Dame aux Camélias[10].
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Gustave Courbet, Fleurs dans un vase (1863), Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage. Ancienne collection Constance Quéniaux.
Émissions de radio
[modifier | modifier le code]- Constance, la femme sans tête, 19 octobre 2019, France Culture[11]
- Le modèle de l'Origine du Monde, émission Autant en emporte l'Histoire, 11 avril 2021, France Inter[12]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 8e, n° 776, vue 9/31.
- Juliette Deborde, « Constance Quéniaux : la face cachée de la muse », Libération, (lire en ligne).
- « Bie et travailleuse du sexe : Constance Quéniaux, visage de « L'Origine du Monde » », sur Komitid, (consulté le ).
- Khalil-Bey désirait obtenir le tableau Vénus et Psyché mais Courbet venait de le vendre.
- Claude Schop, L’Origine du Monde. Vie du modèle, Paris, Phébus, 2018 (ISBN 978-2-7529-1178-0).
- Toi aussi tu peux retrouver le visage de l'origine du monde, France Inter.
- http://www.pileface.com/sollers/pdf/LA%20%20FACE%20%20CACHEE%20%20DE%20L%E2%80%99ORIGINE%20DU%20MONDE.pdf
- « Le fabuleux destin de Constance Quéniaux, la femme représentée dans L'Origine du monde », Le Figaro.
- Conservé à Saint-Pétersbourg au musée de l'Ermitage.
- « Madame "Origine du monde" s'appelait Constance Quéniaux », Huffington post.
- « Constance, la femme sans tête - Ép. 1/2 - Le modèle, la princesse et le dandy ottoman », sur France Culture (consulté le )
- « Le modèle de l’Origine du Monde », sur www.franceinter.fr (consulté le )