Conservatisme traditionaliste

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Couronnement de Charlemagne, d’après Friedrich Kaulbach.

Le conservatisme traditionaliste est une doctrine ou une pensée qui respecte les anciennes traditions, et est basée sur les principes de la loi naturelle et de l'ordre moral transcendantal, la tradition, la philosophie politique de classe A qui met l'accent sur la nécessité de « système et unité organique », agrarisme, « éducation classique et haute culture », et la loyauté généralisée. Les traditionalistes valorisent les liens sociaux et la préservation des institutions ancestrales au-dessus de l'individualisme excessif.

Les concepts de coutume, de convention et de tradition sont fortement mis en avant dans le conservatisme traditionaliste.

Principes clefs[modifier | modifier le code]

Foi religieuse et loi naturelle[modifier | modifier le code]

La loi naturelle est défendue par Thomas d'Aquin, dite loi éternelle, dans la Summa Theologiae, il réaffirme le principe de non- contradiction comme étant ("la même chose ne peut être affirmée et niée en même temps"), le précepte Bonum est le premier principe de cette qui précède ses actions ("le bien doit être fait et poursuivi et le mal évité"). Le récit de la philosophie chrétienne médiévale est l'appréciation du concept de Summum bonum ou "bien le plus élevé"[1]. C'est seulement par la contemplation silencieuse que quelqu'un est capable d'atteindre l'idée du bien[2].

Tradition et coutume[modifier | modifier le code]

Les traditionalistes pensent que la tradition et la coutume doivent guider l'homme et sa vision du monde, comme leur nom l'indique. Chaque génération hérite de l'expérience et de la culture de ses ancêtres, que l'homme est capable de transmettre à sa progéniture par la coutume et les précédents. Edmund Burke, souvent reconnu comme le père du conservatisme contemporain, notait que « l'individu est insensé, mais l'espèce est sage »[3].

Ce conservatisme, a-t-on soutenu, est fondé sur la tradition vivante plutôt que sur une pensée politique abstraite. Certains ont établi une distinction entre le conservatisme pragmatique et le conservatisme rationnel, qui soutient qu'une communauté avec une hiérarchie de pouvoir est la plus propice au bonheur humain. Revenant au conservatisme pragmatique, selon Kekes, « la tradition représente pour les conservateurs un continuum enchevêtrant l'individuel et le social, et est à l'abri de la critique raisonnée ».

Hiérarchie et unité organique[modifier | modifier le code]

Les conservateurs traditionalistes croient que la société humaine est essentiellement hiérarchique (c'est-à-dire qu'elle implique toujours diverses inégalités, degrés et classes interdépendants) et que les structures politiques qui reconnaissent ce fait s'avèrent les plus justes, prospères et généralement bénéfiques. La hiérarchie permet de préserver simultanément toute la communauté, au lieu de protéger une partie au détriment des autres.

Agrarisme[modifier | modifier le code]

La campagne, ainsi que les valeurs qui lui sont associées, sont très valorisées (parfois même romancées comme dans la poésie pastorale). Les idéaux agraires (tels que la conservation des petites fermes familiales, les terres ouvertes, la conservation des ressources naturelles et l'intendance des terres) sont importants pour la conception de la vie rurale de certains traditionalistes[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Thomas Aquinas, Summa Theologica, I-II q. 94, a. 2c (lire en ligne)
  2. A. Kojeve, Introduction to the Reading of Hegel (1980) p. 108
  3. « First Principles - Prejudice », sur www.firstprinciplesjournal.com (consulté le )
  4. (en) Bruce Frohnen, Jeremy Beer et Nelson O. Jeffrey, American Conservatism: An Encyclopedia, Open Road Media, (ISBN 9781497651579, lire en ligne) :

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