Conseil de coopération du Golfe

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Conseil de coopération des États arabes du Golfe
مجلس التعاون لدول الخليج العربي
Logo de l'organisation
Drapeau du Conseil de coopération du Golfe.
Carte de l'organisation
Membres du Conseil de coopération du Golfe.
Situation
Création
Type Communauté économique
Langue Arabe
Organisation
Membres Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite
Drapeau de Bahreïn Bahreïn
Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis
Drapeau du Koweït Koweït
Drapeau d'Oman Oman
Drapeau du Qatar Qatar
Secrétaire général Jassim Muhammad Al-Budaiwi (Koweït)
Personnes clés Roi saoudien : Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud
Président des ÉAU : Mohammed ben Zayed Al Nahyane

Site web http://www.gcc-sg.org/

Le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (arabe : مجلس التعاون لدول الخليج العربية), ou Conseil de coopération du Golfe (CCG ; arabe :مجلس التعاون الخليج العربي ; en anglais, Gulf Cooperation Council ou GCC), est une organisation régionale regroupant six monarchies arabes et musulmanes du golfe Persique : l'Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar.

États membres[modifier | modifier le code]

Représentants des pays du CCG en réunion avec John Kerry à Paris, en 2015.

Le Conseil de coopération du Golfe est composé de six États : l'Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar.

Dans le contexte du printemps arabe, le CCG a proposé d'intégrer les royaumes du Maroc et de Jordanie avant de retirer sa proposition[1], préférant d'abord renforcer « la coordination, la coopération et le partenariat stratégique » avec les deux pays, notamment, par la création d'un « fonds du Golfe Arabique pour le développement ».

Cependant, le ministère des Affaires étrangères du Maroc a émis une déclaration soulignant l'importance de la partenariat stratégique entre les deux parties, renforçant la sécurité, la stabilité et l'unité territoriale du Maroc[2]. Elle a également salué l'invitation des pays du Conseil de coopération du Golfe, affirmant que les autorités marocaines étaient "prêtes à engager des consultations en vue de définir un cadre de coopération optimal" avec les pays du CCG[3].

L'Arabie saoudite envahit Bahreïn avec des troupes du Conseil de coopération du Golfe en mars 2011 pour écraser la révolte démocratique et ses demandes de monarchie constitutionnelle[4].

Le 6 juin 2017, plusieurs pays arabes rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar, dont l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn[5], accusant Doha de financer le terrorisme. Il s'agit de la plus grave crise depuis la création du Conseil de coopération du Golfe en 1981[6].

Coopération militaire[modifier | modifier le code]

Le Conseil a été créé sous l'impulsion de l'Arabie saoudite et sous la pression des États-Unis le , dans le but d’assurer la stabilité économique et politique de la région[7]. Il est composé de l'Arabie saoudite, d'Oman, du Koweït, de Bahreïn, des Émirats arabes unis et du Qatar[8].

Le Conseil est donc un « club » très politique de pétromonarchies sunnites qui sont soucieuses de sécurité face à l'Iran chiite ou aux guerres civiles voisines (Irak, Syrie) qui a également pour but une unification du système économique et financier des États membres.

Un accord de sécurité intérieure est signé en 1982 entre les États membres à la suite d'une tentative de putsch à Bahreïn en décembre 1981. Sur le plan militaire, les forces armées des pays du Conseil de coopération du Golfe organisent depuis 1983 des manœuvres communes baptisées Bouclier de la Péninsule. Aux sommets de Koweït (1984) et de Mascate (1985), il est décidé que les unités participant à ces manœuvres forment une « force de déploiement conjointe » dont le quartier général se trouve à Hafar Al-Batin, dans le nord-est de l’Arabie saoudite[9]. Son commandant est un général saoudien. Enfin, les ministres de la défense du CCG réactivent le projet de l’Organisation des Industries Arabes (OIA), dans lequel l'Égypte était impliquée, et construisent plusieurs usines d’armement fabriquant munitions et armes légères ainsi que des blindés légers sous licence brésilienne[réf. nécessaire].

À la fin de la guerre Iran-Irak, Saddam Hussein crée une organisation concurrente, le Conseil de coopération arabe (en) (CCA) qui regroupe alors la Jordanie, l'Irak, le Yémen du nord et l'Égypte. Le CCA est ouvertement hostile au royaume saoudien. Le 10 août 1990, les États du Conseil soutiennent le Koweït à la suite de l'invasion de l'émirat par l'armée irakienne.

Les forces des États membres participant à ce conflit ne sont pas sous un drapeau commun mais regroupées avec les autres unités panarabes dans les Joint Forces Command-East (Coalition of the Gulf War (en)) et les Joint Forces Command-North.

La chute de Saddam Hussein entraîne la fin du Conseil de coopération arabe ; le Yémen entame alors des négociations pour rejoindre le Conseil de coopération du Golfe[réf. nécessaire].

Le , les pays du Conseil de coopération des États arabes du Golfe se sont réunis à Ryad pour réfléchir à un projet d'union pour contrebalancer la menace iranienne sur la région. Le parlement iranien a condamné cette déclaration d'union de ces pays[10]. La même année, le ministre de la Défense irakien Saadoun al-Dulaimi déclare que l'Irak veut rejoindre le CCG, décision soutenue par le Koweït[11].

Autres domaines de coopération[modifier | modifier le code]

Début , inquiet de la progression de la grippe aviaire due au virus H5N1 HP au Koweït, le comité de la Santé du CCG a décidé de travailler cette question à l'échelle de la sous-région[12].

Le Marché commun du Golfe s’est ouvert officiellement le , première étape avant la difficile mise en place d'une monnaie unique prévue en 2010, mais qui n'est toujours pas achevé en mars 2011[13]. À la suite d'une discussion entre les membres concernant le siège de la future banque centrale (proposition pour Riyad (Arabie saoudite)), les Émirats arabes unis ont décidé de se retirer du projet d'union monétaire, craignant une totale domination de l'Arabie saoudite sur la future monnaie. Abou Dabi espérait également détenir le siège de la banque centrale, de par son statut de « nouvelle grande capitale économique du monde ».

Données statistiques[modifier | modifier le code]

Pays Population
(2013)
Superficie
(km2)
PIB
(Mio. $, 2008)
[Note 1]
PIB par habitant
($, 2008)
[Note 1]
Devise Capitale politique Régime politique Langue officielle
Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite 29 994 272 2 149 690 593 385 23 834 Riyal saoudien Riyad Monarchie absolue Arabe
Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis 8 264 070 83 600 184 984 38 830 Dirham des Émirats arabes unis Abou Dabi État fédéral
Monarchie constitutionnelle
Arabe
Drapeau d'Oman Oman 3 929 000 309 500 66 889 24 153 Rial omanais Mascate Monarchie absolue Arabe
Drapeau du Koweït Koweït 3 582 054 17 820 137 190 39 849 Dinar koweïtien Koweït Monarchie constitutionnelle Arabe
Drapeau du Qatar Qatar 2 068 050 11 437 94 249 85 867 Riyal qatarien Doha Monarchie absolue Arabe
Drapeau de Bahreïn Bahreïn 1 234 571 665 26 970 34 605 Dinar bahreïni Manama Monarchie constitutionnelle Arabe

Secrétaires généraux du CCG[modifier | modifier le code]

  • Abdullah Bishara (Koweït) : -
  • Fahim bin Sultan Al-Qasimi (Émirats arabes unis) : -
  • Jamil ibn Ibrahim Al-Hujailan (Arabie saoudite) : -
  • Abdul Rahman ibn Hamad Al-Attiyah (Qatar) : -
  • Abdoulatif ben Rachid el-Zaïani (Bahreïn) : depuis le [15]

Droits de l'Homme[modifier | modifier le code]

Le 6 juillet 2021, un rapport publié par un groupe de membres britanniques du Parlement, a accusé le gouvernement de faire des allégations «trompeuses» sur la manière dont les fonds sont dépensés dans les États du CCG. Au moins 53,4 millions £ (74 millions de dollars) ont été versés aux six pays qui composent le Conseil de coopération du Golfe entre 2016 et 2020 et, environ, 10 millions de livres sterling ont été alloués pour 2021.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Diagramme d'Euler des différents partenariats entre les pays de la Ligue arabe.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a et b Sources :

Références[modifier | modifier le code]

  1. Le Conseil de coopération retire sa proposition d'intégrer le Maroc et la Jordanie au conseil, Le Soir, le 22 décembre 2011.
  2. BBC Arabic - الشرق الأوسط - دول الخليج تؤيد انضمام الأردن والمغرب إلى مجلس التعاون « https://web.archive.org/web/20200411225943/http://www.bbc.co.uk/arabic/middleeast/2011/05/110510_gulf_morocco_jordan.shtml?print=1 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  3. (ar) « يؤكد المجلس الأعلى لمجلس التعاون لدول الخليج العربية على مواقفه وقراراته الثابتة الداعمة لمغربية الصحراء », sur Le Ministère délégué auprès du Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l'Étranger, chargé des Marocains Résidant à l'Étranger,‎ (consulté le )
  4. Alain Gresh, « Géographie du chaos au Proche-Orient », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  5. Le Qatar mis en quarantaine par ses voisins du Golfe, Le Figaro, 6 juin 2017.
  6. « Crise dans le Golfe : l'Arabie et ses alliés rompent avec le Qatar », ladepeche.fr, 5 juin 2017.
  7. La création du Conseil de coopération du Golfe persique, Le Monde diplomatique.
  8. « Qu’est-ce que le Conseil de coopération du Golfe ? », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Youcef Bouandel, « Printemps arabe et politique étrangère du Qatar », dans Hasni Abidi, Où va le monde arabe ?, Paris, Érick Bonnier, , p. 128
  10. https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/05/14/les-monarchies-du-golfe Persique-envisagent-a-une-union-politique_1701012_3218.html
  11. (en) Kuwait stresses necessity for Iraq to join GCC, Alsumaria, 27 avril 2012
  12. Les É.A.U. avaient déjà pris en main la coordination de la lutte contre la grippe aviaire en 2005, Khaleej Times du 28 octobre 2005.
  13. Rapport sur les relations de l'Union européenne avec le Conseil de coopération du Golfe, site du Parlement européen, le 10 mars 2011.
  14. a et b (en) Gulf Arab countries population, economy and military, données du FMI et de la Banque Mondiale.
  15. « Abdul Latif Bin Rashid Al Zayani », sur www.bloomberg.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]