Condylocarpon guyanense

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Condylocarpon guyanense
Description de cette image, également commentée ci-après
Condylocarpon guyanense par Desfontaines (1822)
EXPLICATION DE LA PLANCHE.
Nota. Tous ces objets ont été grossis à peu près du double de leur grandeur
1. Un lobe partagé verticalement, dans lequel on voit une graine. - 2. Un autre lobe partagé en travers, renfermant une graine. - 3. Un troisième lobe partagé transversalement , où l'on voit une moitié supérieure de la graine du côté de son sillon. - 4. Une graine vue du côté de son sillon. - 5. Une moitié de graine coupée en travers. - 6. Une moitié de graine partagée verticalement , où l'on distingue l'embryon et le périsperme qui l'entoure. - 7. L'embryon séparé du périsperme.
[1]
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Asteridae
Ordre Gentianales
Famille Apocynaceae
Genre Condylocarpon

Genre

Condylocarpon guyanense
Desf., 1822

Classification APG III (2009)

Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Noyau des Dicotylédones vraies
Clade Astéridées
Clade Lamiidées
Ordre Gentianales
Famille Apocynaceae
Sous-famille Rauvolfioideae
Tribu Alyxieae
Sous-tribu Condylocarpinae
Genre Condylocarpon

Condylocarpon guyanense est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Apocynaceae. C'est l'espèce type du genre Condylocarpon Desf.. C'est une liane néotropicale plutôt rare.

Le nom Condylocarpon signifie fruit articulé (carpon, du grec « καρπός » - fruit, et condylo-, du grec « κόνδυλος » - articulation).

Elle est connue en Guyane sous le nom de ɨpokasili sili (Wayãpi - NB : nom partagé avec Odontadenia nitida, Odontadenia puncticulosa et Mesechites trifida)[2].

Description[modifier | modifier le code]

Condylocarpon guyanense est une liane ligneuse atteignant jusqu'à 10 m de long. Ses tiges sont cylindriques, brun rougeâtre, lenticellées, et pubérulentes (pour les plus jeunes parties).

Les feuilles sont verticillées par 3. Le pétiole est long de 1,2 à 1,8 cm. Le limbe est glabre, membraneux à subcoriace, de couleur vert pâle à vert foncé, et mesure 9-13 x 3-4,5 cm. La nervation est réticulée avec des nervures secondaires et tertiaires visibles sur la face abaxiale.

L'inflorescence lâche est plus longue que les feuilles.

Le fleurs sont subsessiles.

Le calice est vert pâle, pubescent, cilié.

Le corolle de couleur jaune crème à orange, comporte un tube long d'environ 0,15 cm, des lobes longs d'environ 0,1 cm, strié de rouge-brun à la gorge, avec des appendices lorés.

Les anthères sont lancéolées.

L'ovaire est glabre, conique, long d'environ 0,05 cm, avec un style très court et un stigmate orbiculaire.

Le fruit est une paire de follicules brun rougeâtre, glabres, longs d'environ 1,5 à 2,5 cm sur 0,7 cm de large, articulés en 1 à 5 segments indéhiscents, contenant chacun une seule graine.

Les graines sont brunes, longues d'environ 1 cm, et portent une radicule aussi longue que les cotylédons[3].

Répartition[modifier | modifier le code]

Condylocarpon guyanense est endémique du plateau des Guyanes. On l'a rencontré au Guyana, en Guyane et au nord-est du Brésil (Amapá)[3].

Écologie[modifier | modifier le code]

Condylocarpon guyanense est une liane de taille moyenne, peu fréquente, poussant dans les clairières des forêts de plaine anciennes.

Elle fleurit en avril-août, et fructifie en septembre[3]-décembre.

Utilisations[modifier | modifier le code]

Les Wayãpi ramollissent les feuilles de Condylocarpon guyanense à la flamme, et lorsqu'elles deviennent vert foncé, ils les frottent sur le corps du patient pour lutter contre la fièvre[2], notamment dans un contexte paludique[4].

Chimie[modifier | modifier le code]

Étonnamment au vu du contexte taxonomique, les analyses n'ont pas pu démontrer la présence d'alcaloïdes dans les feuilles et les tiges[2].

Protologue[modifier | modifier le code]

En 1822, le botaniste Desfontaines propose le protologue suivante[1] :

« CONDYLOCARPON GUYANENSE.

C. Foliis ternatis , lœvibus , ovato-lanceolatis , acuminatis.

Tiges ligneuses. Rameaux flexibles, noueux à la naissance des feuilles, très-légèrement striés et parsemés de petits tubercules à peine visibles.

Feuilles elliptiques-lancéolées, entières, lisses, persistantes, d'une consistance ferme, opposées trois à trois, à bords repliés en dessous, longues de quatre à cinq pouces, sur un pouce à un pouce et demi de largeur , plus longues que les entre-nœuds, terminées par une pointe allongée, partagées par une nervure longitudinale, saillante en dessous, et d'où naissent d'autres nervures transversales peu apparentes. La surface inférieure est parsemée d'un très-grand nombre de petites écailles rapprochées par groupes irréguliers de différentes grandeurs. Les pétioles sont grêles, longs de quatre à cinq lignes.

Fleurs disposées en corymbes lâches sur des pédoncules axillaires et terminaux.

Fruit. Deux follicules, dont un avorte quelquefois, composés chacun de deux, trois ou quatre lobes oblongs, aplatis, un peu épais, articulés les uns à la suite des autres, rétrécis au point de jonction, longs d'un pouce ou plus sur quatre à cinq lignes de largeur ; ils ne s'ouvrent point, et se séparent à l'époque de la maturité ; chacun de ces lobes renferme une graine grêle, brune, longue de six à huit lignes, un peu aplatie, chagrinée, sans aigrette, libre d'un côté, partagée dans sa longueur par un petit sillon et attachée à la partie moyenne du lobe par un petit prolongement longitudinal et membraneux, qui naît du sillon. Cette graine dont je dois l'analyse à M. Kunth, renferme un embryon renversé, entouré d'un périsperme allongé, charnu, deux cotylédons aigus, droits, en forme d'alène, appliqués l'un contre l'autre par leur face interne, une radicule filiforme, droite et supérieure. »

— René Louiche Desfontaines, 1822.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (fr + la) René Louiche Desfontaines, Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, Paris : G. Dufour, 1815-1832., Muséum national d'histoire naturelle (France), (lire en ligne), p. 119-120
  2. a b et c Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 148
  3. a b et c (en) Lucile ALLORGE-BOITEAU, Flora of the Guianas : 140. APOCYNACEAE, ilerouge, 319 p. (lire en ligne), p. 66-67
  4. (en) William Milliken, Plants for Malaria - Plant species occurring in northern Latin America used in the treatment of malaria and fevers - A bibliographic survey, Kew: The Royal Botanic Garden, , 88 p. (lire en ligne)

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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