Comtes de Tusculum

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Les Comtes de Tusculum furent l'une des plus puissantes familles nobles du Latium, province entourant Rome, du Xe au XIIe siècle. Ils dominaient la ville de Tusculum et la région environnante.

Les comtes étaient issus de la famille des Théophylactes, une famille sénatoriale romaine. Ils disparurent lorsque Raino, mort vers 1179, céda ses possessions à la fin du XIIe siècle. Peu après, en 1191, la ville de Tusculum fut totalement détruite par l'armée de la ville de Rome.

Un clan dominant la politique romaine et la papauté au Xe siècle[modifier | modifier le code]

La famille fournit nombre de papes et d'antipapes durant le XIe siècle. Ils créèrent une formule politique originale de confusion entre la papauté et les intérêts familiaux, car à cette époque le pape était choisi dans les rangs de la noblesse romaine, mais aussi, parce qu'à travers certaines de leurs femmes, il exercèrent ce qui fut appelé par certains historiens, la pornocratie.

La famille des comtes de Tusculum a dominé la papauté de 904 à 963, avec d'autres familles romaines comme les Crescenzi, les Orsini, les Mancini, les Colonna... Ils formaient ce que les historiens italiens nomment les Famiglie baronali romane qui eurent l'essentiel du pouvoir politique jusqu'au sac de Rome en 1527.

Les comtes de Tusculum restèrent les arbitres des affaires politiques et religieuses romaines pendant plus de cent ans; en général, ils conservèrent une ligne pro-byzantine et anti-germanique.

Après 1049, la papauté Tusculani s'acheva avec l'avènement de Léon IX. En fait, cette politique était largement à l'origine de la réaction connue sous le nom de Réforme grégorienne. Les évènements suivants (après 1062) confirmèrent un glissement dans les rapports de force politiques régionaux, les comtes prenant le parti de l'Empereur contre la Rome des réformateurs. En 1059, la réforme des élections introduites par Nicolas II mit fin à la formule noblesse-papauté.

Les Théophylactes[modifier | modifier le code]

Théophylacte, le fondateur de la dynastie, était sénateur et cumulait la gestion du trésor et des troupes militaires de Rome (magister militum), il contrôlait la papauté avec ses alliés dont Albéric de Spolète à qui il donna la main de sa fille Marozie Ire. Le couple hérita du même pouvoir. Marozie se remaria avec Guy de Toscane demi-frère d'Hugues d'Arles ou de Provence, le roi d'Italie. Elle est finalement chassée de Rome par Albéric, fils de son premier mariage. Ce second Albéric épouse la fille d'Hugues d'Arles pour conforter sa position.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Théophylacte († 927)
+Théodora Ire
Marozie Ire
+ 1) Serge III, pape de 904 à 911
Jean XI, pape de 931 à 936
+ 2) Albéric Ier duc de Spolète
Albéric II duc de Spolète (?-?)
Alda
Octavien, pape sous le nom de Jean XII de 955 à 964
+ 3) Guy de Toscane
+ 4) Hugues d'Arles
Théodora II
+ Jean
Jean XIII, pape de 965 à 972
Théodora III
+ Jean de Naples
Marozie II
+Théophylacte II
Grégoire de Tusculum
Théophylacte, pape sous le nom de Benoît VIII de 1012 à 1024
Romain, pape sous le nom de Jean XIX de 1024 à 1033
Albéric III
Grégoire II
Théophylacte, pape sous le nom de Benoît IX
Pierre, consul, dux et senator Romanorum
Octave
Guy
Benoît X, antipape de 1058 à 1060
Berthe
Hildebrand, pape sous le nom de Grégoire VII de 1073 à 1085
Stéphanie
+Benoît Ier
Benoît II de Sabine
+Théodora

Les Comtes et leur titre[modifier | modifier le code]

Cette liste est partielle et incomplète au Xe siècle et la chronologie et les dates sont souvent incertaines. Ils apparaissent comme comtes à partir de 1013, seigneurs auparavant.

La papauté sous influence[modifier | modifier le code]

Les papes élus sous le contrôle des Tusculani[modifier | modifier le code]

La famille est à l'origine de l'élection de plusieurs papes:

Les papes Tusculani[modifier | modifier le code]

Ceux qui furent comtes apparaissent en gras.

Successeurs[modifier | modifier le code]

Les successeurs des Comtes de Tusculum furent la famille Colonna, fondés par Pierre (1099-1151), fils de Grégoire III et surnommé Pierre "de Columna", du nom de son apanage de Colonna, Est de Rome.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Riché, Les carolingiens. Une famille qui fit l'Europe, éd. Hachette, col. Pluriel, p. 262-264, et annexe XX

Source[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]