Commanderie de La Capelle-Livron
Commanderie de La Capelle-Livron | ||||
Clocher-donjon attenant à la chapelle. | ||||
Présentation | ||||
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Fondation | ![]() |
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Protection | ![]() |
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Géographie | ||||
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Région | Midi-Pyrénées | |||
Département | Tarn-et-Garonne | |||
Ville | Lacapelle-Livron | |||
Coordonnées | 44° 16′ 01″ nord, 1° 47′ 06″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
Géolocalisation sur la carte : Tarn-et-Garonne
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La commanderie de La Capelle-Livron est une ancienne commanderie dont la fondation remonte aux Templiers. Dévolue aux Hospitaliers à partir du XIVe siècle, elle perdura jusqu'au XVIIIe siècle.
Situation géographique[modifier | modifier le code]
Le chef-lieu se situait au cœur du village de Lacapelle-Livron, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Villefranche-de-Rouergue et à proximité de la commune de Caylus. Il y avait également de nombreux autres biens (églises, fermes, granges) aux alentours qui faisaient partie de cette commanderie (voir la carte détaillée).
État[modifier | modifier le code]
La chapelle et son clocher fortifié ainsi que le pigeonnier, tous deux classés aux monuments historiques, semblent être les uniques vestiges de cette commanderie dans la commune[1],[2],[3].
Histoire[modifier | modifier le code]
La première donation remonte à 1225. Grimals, seigneur de Livron fait don de sa seigneurie à l'ordre du Temple puis dès 1227, Raymond VII de Toulouse fait de même pour son fief de La Capelle[4]. De nombreuses autres donations permettent à ce qui n'est encore que la « grange templière de Monson » de devenir une commanderie.
L'ordre du Temple[modifier | modifier le code]
La commanderie devient le chef-lieu d'une baillie templière[N 1] à partir de 1260, se substituant à la commanderie de Cahors[5]. On dénombre en 1268, outre le commandeur, trois chevaliers, trois prêtres, un chapelain, et huit autres frères à l'occasion d'un chapitre[6].
L'ordre de l'Hôpital[modifier | modifier le code]
La commanderie de La Capelle-Livron dépend du grand prieuré de Saint-Gilles dans la langue de Provence.
Elle est plusieurs fois commanderie magistrale, c'est-à-dire dépendant directement du grand maître qui l'avait conservée dans ses bénéfices.
Commandeurs[modifier | modifier le code]
Cette liste est à actualiser avec les derniers travaux de Louis d'Alauzier en 1964, la liste d'Antoine du Bourg étant parfois erronée.
Commandeur | Période | Commandeur | Période |
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Ordre du Temple | Jusqu'en 1307 | Scot de Lescure | 1402-1404 |
fr. Amel de Sils (commandeur de Monson) | 1237-1238 [7] | Bertrandon d'Arpajon dit aussi Tandon d'Arpajon[N 2] |
1423-1436[8],[9],[10] |
fr. Gilard de Pradins (Gaillard de Pradines) | 1239-1255 [7] | Pons de Cardaillac | 1450-1456 |
fr. Raoul de Sonnac | 1257-1259 [7] | Jean de Castelnau | 1457-1469 |
fr. Raymond de Montaigut | 1259-1260 [7] | Bernard de Montlezun | 1469-1470 |
fr. Hugues de Valon | 1263-1264 [7] | Pierre de Ferrand | 1470-1477 |
fr. Raymond du Buisson | 1264-1277 [7] | Jean d'Arlande | 1477-1480 |
fr. Pons de Pariatge | 1277-1279 [7] | Pierre d'Aubusson | 1485-1493[N 3] |
fr. Hugues de Saintes (Hugues de Santhès) | 1279-1286[7] | Bertrand d'Esparvès-Lussan | 1500-1509 |
fr. Athon de Salvagnac | 1287-1290 [7] | Raymond de Ricard | 1524-1542 |
fr. Ratier de Lemosin | 1290-1294 [7],[N 4] | Bégon de Gabriac | 1549-1550 |
fr. Athon de Salvagnac | 1294-1307 [11] | Gaspard de Malet | 1556-1560 |
Royaume de France | 1307-1313 | Hugues Loubens de Verdalle | 1560-1581 |
Ordre de l'Hôpital | Jusqu'à la Révolution française | Jean de Marsa-Sohlac | 1598-1602 |
Raymond de Caylus | 1313[7]-1314 | Antoine de Paule | 1617-1619 |
Olivier de Penne | 1314-1318 [7] | Jean-Jacques de Verdelin | 1652-1672 |
Pierre de la Vie | 1318-1332 [7] | François-Paul de Béon-Masses-Cazaux | 1675-1681 |
Guillaume de Gozon | 1340-1341 [7] | Claude de Moreton-Chabrillaut | 1710 |
Dieudonné de Gozon | 1345-1351 [7] | Antoine de Sade-Eyguière | 1722-1723 |
Raymond de Lescure | 1356 -1374 | Henri de Boucaud | 1730-1740 |
Jean de Lescure | 1383 -1388 | François de Guiran La Brillane | 1772 |
Bertrand d'Entraygues | 1400-1401 | ... | ... |
Possessions[modifier | modifier le code]
Localisation des possessions, droits et juridictions de la commanderie (Survolez la carte pour voir le nom des églises) | |
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Période templière[modifier | modifier le code]
À partir de[4] :
- 1230 : Saint-Peyronis, donation d'Arnaud Jourdain, vicomte de Saint-Antonin ;
- 1231 : seigneurie de Pech d'Auzon, donation de Guiscard de Villevayre ;
- 1233 : seigneurie de Lagarde, donation de W. , Comtesse de Peirafort ;
- 1234 : confirmation par Jean Humbert, prieur de Lusnac (abbaye de la Case-Dieu), de leurs droits sur les églises de Saint-Peyronis et de Saint-Albi ;
- 1235 : église Saint-Pierre de Sailhagol, commune de Saint-projet. Donation de l'abbé de Conques ;
- 1236 : confirmation de la donation des églises de Loze (St.-Martin) et de Jamlusse par le couvent de Fons ;
- 1243 : donation de l'héritage de Pons de Genolhac par ses enfants (Ginouilhac)[12] ;
- 1264 : achat par le commandeur d'une partie de la seigneurie de Martiel ;
- 1299 : confirmation de leurs droits, mais au prix de 1 000 livres de petits tournois (suite aux prétentions des commissaires du roi), sur La Capelle, Mouillac et Crozilles[N 5]. Ce rachat concernait également leur commanderie de Montricoux et celle de Casnac-Trévaix dans le département du Lot (cf. Carnac-Rouffiac et Trébaix).
Période hospitalière[modifier | modifier le code]
Il semble que les seigneuries spirituelles et temporelles acquises par les templiers (liste ci-dessus) soient toutes restées aux mains des Hospitaliers. Ils feront de l'ancienne commanderie templière de Carnac-Trévaix un membre de cette commanderie, avec de surcroît l'acquisition du château de Trébaïx. Ils se porteront également acquéreurs du château de Cas[13].
À noter qu'ils avaient également une seconde commanderie fondée par les Hospitaliers à proximité sur la commune d'Espinas[14]. Cette commanderie du diocèse de Rodez et Vabres était réservée aux frères conventuels et servants d'armes contrairement à Lacapelle-Livron où le commandeur était toujours chevalier[15]. Celle-ci n'est pas d'origine templière.
La visite des commissaires de l'ordre le permet d'établir la liste des membres et annexes de la commanderie juste avant la Révolution française[16] :
- Carnac ;
- Trébaïx (Trebais) ;
- Jamblusse (Jambleusse) ;
- Loze (Lozes) ;
- Saillagol (Salliagol), commune de Saint-Projet ;
- Crouzelles (Crouselles), commune de Saillac ;
- Saint-Amans, commune d'Espinas[N 6] ;
- Cas (château), commune d'Espinas ;
- Puy d'Auzon (Puidauson), commune de Lacapelle-Livron ;
- Mouillac ;
- Saint-Peyronis, commune de Lacapelle-Livron ;
- Bramaloup (Brame-Loup, devenue un membre à part entière), commune de Martiel ;
- Le Juge (métairie) ;
- L'Espinassière (métairie) ;
- Ginouilhac (Genouillac), commune de Martiel ;
- Saint-Laurens[N 7] et Paillayrols (Paillerols), commune de Caylus ;
- Puylagarde (Puy-La Garde).
Organisation[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- La commanderie principale dont dépendait un certain nombre de « petites » commanderies.
- C'est ce Bertrand qui deviendra prieur de Toulouse en 1436 et qui présida le chapitre du grand prieuré de Saint-Gilles en tant que lieutenant cette année-là. Son homonyme était déjà prieur de Saint-Gilles depuis 1420. cf. Alauzier 1964, p. 33. D'après Raybaud, l'archiviste du grand prieuré de Saint-Gilles, Bertrand et Bertrandon étaient frères. C'est ce Bertrand[on] qui était le frère de Guillaume, évêque de Cahors, et qui vint lui prêter main forte contre les Anglais en 1427, cf. Boulade 1873, p. 9. Il a également été commandeur de Palhers à partir de 1420.
- Il occupait déjà la fonction de grand-maître de l'ordre mais il doit s'agir plutôt d'un homonyme. Antoine du Bourg l'orthographie « Aubuisson », cf. Bourg 1883, p. 555 mais mentionne malgré tout sa condition de grand maître.
- Le Groupement international d'études templières (GIET) ne mentionne pas Ratier de Lemosin entre les deux prises de fonction d'Athon de Salvagnac. À vérifier.
- à identifier.
- Ou l'église de Saint-Amans le vieux sur la commune de Caylus? À peine un kilomètre plus au nord que Saint-Amans.
- Non identifiée mais cette ferme/métairie se trouvait dans la juridiction de Caylus.
Références[modifier | modifier le code]
- « Ancienne chapelle des Templiers », notice no PA00095758, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Pigeonnier des Templiers », notice no PA00095761, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Inventaire général : Commanderie de Chevaliers de la Milice du Temple Notre-Dame, Saint-Sauveur », notice no IA00065740, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Bourg 1883, p. 553.
- Dubourg 2001, p. 104.
- Galabert 1897.
- Bourg 1883, p. 555.
- Alauzier 1964, p. 33.
- Inventaire sommaire des Archives départementales : Saint-Bertrand-de-Comminges, archives communales (1207-1832).. série E supplément, (présentation en ligne), p. 29 (no 1410), 83.
- L'abbé Boulade, Notice historique sur le château de Mercuès ancienne villa des évêques de Cahors, (lire en ligne), p. 9.
- Amédée-Louis-Alexandre Trudon des Ormes, « Liste des maisons et de quelques dignitaires de l'ordre du Temple en Syrie, en Chypre et en France », dans Charles-Jean-Melchior de Vogüé, Revue de l'Orient latin, vol. VII., Paris, Ernest Leroux, (réimpr. 1964) (ISSN 2017-716X, lire en ligne), p. 571.
- Laviale 1986, p. 197.
- Bourg 1883, p. 554.
- « Inventaire général : Commanderie d'Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (Espinas) », notice no IA00065729, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ordre de Malte : commanderie d'Espinas (Tarn-et-Garonne) », sur Inventaires en ligne des archives départementales de la Haute-Garonne.
- Abbé C. Nicolas, « Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles faisant suite au manuscrit de Jean Raybaud 1751-1806 : tome III », Mémoires de l'Académie de Nîmes, t. XXIX, , p. 115-116, lire en ligne sur Gallica.
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Antoine du Bourg, Ordre de Malte : Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le Sud-Ouest de la France…, Toulouse, L. Sistac et J. Boubée, , p. 552-555, lire en ligne sur Gallica.
- Jacques Dubourg, Les Templiers dans le Sud-Ouest, Bordeaux, Sud-Ouest, , 312 p. (ISBN 2-87901-451-4, présentation en ligne).
- Abbé Galabert, Les Coutumes de La Capelle-Livron : Bulletin Historique et Philologiques, .
- Simon Jean, Templiers des pays d'Oc et du Roussillon, Loubatières, , 413 p. (ISBN 978-2-86266-404-0, présentation en ligne).
- Abbé Firmin Galabert, Une sédition à Lacapelle-Livron en , p. 343-348, dans Bulletin de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne, 1911, tome 39 [lire en ligne].
- Bertrand Frédefon, La Commanderie de Lacapelle-Livron, p. 113-127, dans Bulletin de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne, 1953, tome 80 [lire en ligne].
- Bertrand Frédefon, La Commanderie de Lacapelle-Livron (2e partie) - Les Hospitaliers de Saint-Jean, p. 25-48, dans Bulletin de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne, 1956, tome 82 [lire en ligne].
- Louis d'Alauzier, « Les commandeurs de Lacapelle-Livron jusqu'en 1550 », Bulletin de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne, t. 90, , p. 19-40 (lire en ligne).
- Pascale Laviale, « Constitution du temporel de la commanderie de Lacapelle-Livron (1218-1300) », dans Fédération des sociétés académiques et savantes Languedoc-Pyrénées-Gascogne, Montauban et les anciens Pays de Tarn-et-Garonne, Maison des sciences de l'homme d'aquitaine, (présentation en ligne), p. 193-204.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Commanderie hospitalière
- Commanderie templière
- Dévolution des biens de l'ordre du Temple
- Liste des commanderies templières
- Tour de Trébaïx