Commander-in-Chief, Africa

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Commander-in-Chief, Africa
Image illustrative de l’article Commander-in-Chief, Africa
Le croiseur HMS Gibraltar, navire amiral de la station du Cap de Bonne-Espérance au début des années 1900.

Création 1795
Dissolution 1939[1]
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni / Empire britannique
Branche  Royal Navy
Type Flotte
Fait partie de Amirauté
Garnison Table Bay, Simon's Town, Afrique du Sud

Commander-in-Chief, Africa (en français : Commandant en chef, Afrique) est un poste de commandement supérieur de la Royal Navy britannique, existant du XIXe au XXe siècle. Le titulaire de cet office était responsable des navires et des établissements à terre de la marine en Afrique du Sud de 1795 à 1939.

Sous différents titres, elle a été l'une des formations les plus durables de la Royal Navy. Elle était aussi souvent connue sous le nom de Station du Cap de Bonne Espérance.

Historique[modifier | modifier le code]

Maison de l'Amirauté à Simon's Town

De 1750 à 1779, le Cap de Bonne-Espérance a pris une importance stratégique en raison de la concurrence croissante entre la France et la Grande-Bretagne pour le contrôle des mers[2]. En 1780, la Hollande a rejoint la guerre d'indépendance américaine[3] en s'alliant[4] avec la France et l'Espagne contre la Grande-Bretagne ; le gouvernement britannique, conscient des conséquences de la chute du Cap de Bonne-Espérance et de l'impact que cela aurait sur ses liens commerciaux avec l'Inde, a mis en place un plan pour capturer le Cap et éviter son utilisation par l'ennemi. La première tentative est soumise à des retards prolongés et le fait que les Français aient pu renforcer leurs défenses leur permet de le défendre avec succès contre l'attaque britannique. De 1781 à 1791, plusieurs tentatives[3] ont été faites pour s'emparer de la station : toutes ont échoué et elle est restée sous le contrôle de la France. Les Français ont réussi à attaquer et à perturber la cargaison commerciale des navires de l'East India Company qui voyageaient entre le sous-continent asiatique et l'Europe[5]. En 1792, les hostilités ont temporairement cessé et en 1793, les directeurs de l'East India Company ont exprimé leur inquiétude[6] quant à la conservation du Cap par les Français. Le gouvernement britannique et l'Amirauté décident d'agir et réussissent à le reprendre en 1795[7] : la première base navale est établie à Table Bay[8].

En 1802, le gouvernement britannique accepte de rendre le Cap aux Néerlandais, mais cela n'est finalisé qu'en 1803 et dure jusqu'en 1806[9], lorsqu'une nouvelle administration britannique dirigée par William Pitt annule l'accord entre les deux pays et reprend le Cap en 1806[10], qui reste désormais sous contrôle britannique. En 1811, la Royal Navy a décidé de quitter sa base actuelle pour une nouvelle base dans la baie de Simon's Town ; cependant, les installations initiales ont pris environ trois ans pour être achevées et n'ont été prêtes qu'en 1814[11]. De 1815 à 1849, la base a été principalement utilisée pour les travaux de rééquipement et de réparation des navires et a servi de port d'escale pour les experts nautiques qui cartographiaient la région. Au cours des années 1850 et 1860, des améliorations sont apportées aux installations de l'arsenal, certaines étant reconstruites afin d'accueillir de plus grands navires. Le 17 janvier 1865, il a été combiné avec la station des Indes orientales pour former la station des Indes orientales et du Cap de Bonne-Espérance; toutefois, la station a été recréée en tant que station distincte le 29 juillet 1867. À partir de 1870, elle a absorbé l'ancienne West Africa Squadron (escadron d'Afrique de l'Ouest)[12]. Au début de la seconde guerre des Boers en 1899, une longue période de paix relative avait existé ; la station est devenue la principale base pour les forces britanniques qui débarquaient et embarquaient pendant la guerre et pour les fournitures et les équipements expédiés de Grande-Bretagne pour la durée du conflit[13].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1910, un nouveau quai Est a été construit ainsi qu'une cale sèche qui s'est avérée opportune en cas de déclenchement de la Première Guerre mondiale. De 1914 à 1919, sa tâche principale était de rechercher et de détruire les raiders commerciaux allemands[14]. Le HMS Pegasus est resté dans la station du Cap lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté. Comme la probabilité d'une guerre avec l'Allemagne augmentait, le commandant en chef de la Cape Station, le contre-amiral Herbert King-Hall, a déployé ses navires afin de contrer la menace posée par le croiseur léger allemand Königsberg, basé à Dar es Salaam. Le 31 juillet 1914, le Pegasus a aperçu le Königsberg quittant Dar es Salaam, mais n'a pas pu suivre le croiseur allemand plus rapide[15],[16]. King-Hall a reconnu que le Königsberg était surclassé par le Pegasus et a voulu que le Pegasus opère avec le croiseur Astraea tandis que son navire amiral Hyacinth opérait indépendamment pour protéger les routes commerciales autour du Cap, mais le 12 août, l'Amirauté a ordonné au Astraea de rejoindre le Hyacinth au large du Cap pour escorter les convois de troupes, laissant le Pegasus sans soutien à Zanzibar[17]. Le 23 août, le Pegasus a navigué vers le port de Bagamoyo en Afrique orientale allemande avec l'intention de forcer une trêve afin que le port ne prenne plus part à la guerre. Des accords similaires avaient déjà été conclus avec les autorités de Dar es Salaam et de Tanga[18]. Lorsque les autorités portuaires ont refusé d'accepter une telle trêve, le Pegasus a bombardé le poste de douane du port[18].

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Pendant l'entre-deux-guerres, la station du Cap reprend les travaux d'entretien et de radoub des navires qui y sont stationnés et de ceux qui font route vers l'Asie.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, la base a joué un rôle de premier plan dans la bataille de l'Atlantique et la chasse au cuirassé de poche allemand Admiral Graf Spee, qui a conduit à la bataille du Rio de la Plata. Après la fin de cet engagement, la station a cessé d'être un centre d'opérations de commandement, l'état-major de la marine étant transféré à la nouvelle station de l'Atlantique Sud (Commander-in-Chief, South Atlantic), dont le siège est à Freetown. La base navale a continué à faire partie de ce commandement jusqu'en 1957[19]. En 1958, le gouvernement britannique a remis les installations à la marine sud-africaine[20].

Commandants successifs[modifier | modifier le code]

Les commandants en chef étaient[21]:

Commander-in-Chief, Cap de Bonne Espérance[modifier | modifier le code]

Note : de 1803 à 2006, une colonie néerlandaise.

Note : Liste incomplète des commandants de 1853 à 1857.

Commander-in-Chief, Station Cap de Bonne Espérance et Station Afrique de l'Ouest[modifier | modifier le code]

Commander-in-Chief, East Indies & Cape of Good Hope Station[modifier | modifier le code]

Commander-in-Chief, Station Cap de Bonne Espérance et Station Afrique de l'Ouest[modifier | modifier le code]

Commander-in-Chief, Station d'Afrique[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Eric Anderson Walker, The Cambridge History of the British Empire, CUP Archive, (lire en ligne), p. 879.
  2. (en) Peter Duigan et L. H. Gann, South Africa: War, Revolution, or Peace?, Hoover Press, (ISBN 9780817969936, lire en ligne), p. 10.
  3. a et b « Dutch and British Coastal Fortifications at the Cape of Good Hope (1665 to 1829) », sur sahistory.org.za, South African History Online, 2015 (consulté le ).
  4. Louise E. Robbins, Elephant slaves and pampered parrots : exotic animals in eighteenth century Paris, Baltimore [u.a.], Johns Hopkins University Press, , [Online-Ausg.] éd. (ISBN 9780801867538), p. 54.
  5. (en) Spencer C. Tucker, A Global Chronology of Conflict: From the Ancient World to the Modern Middle East [6 volumes]: From the Ancient World to the Modern Middle East, ABC-CLIO, (ISBN 9781851096725, lire en ligne), p. 1303.
  6. (en) David Mackay, In the Wake of Cook: Exploration, Science & Empire, 1780-1801, Victoria University Press, (ISBN 9780864730251, lire en ligne), p. 31.
  7. (en) Edward Baines, History of the Wars of the French Revolution, from the Breaking Point of the War in 1792, to the Restoration of a General Peace in 1815: Comprehending the Civil History of Great Britain and France, During that Period .--, Longman, Hurst, Rees, Orme and Brown, (lire en ligne), p. 146.
  8. (en) Louise E. Robbins, Elephant Slaves and Pampered Parrots: Exotic Animals in Eighteenth-Century Paris, JHU Press, (ISBN 9780801867538, lire en ligne), p. 54.
  9. (en) Peter Hore, Dreadnought to Daring: 100 Years of Comment, Controversy and Debate in The Naval Review, [S.l.], Seaforth Publishing, (ISBN 9781848321489, lire en ligne), p. 200.
  10. Peter A. Ward, British naval power in the East, 1794-1805 : the command of Admiral Peter Rainier, Woodbridge, Boydell Press, , 1. publ. éd. (ISBN 9781843838487), p. 231.
  11. Goosen, C, South Africa's Navy - the first Fifty years, W. J. Flesch & partners, , 131–132 p. (ISBN 0-949989-02-9).
  12. West Africa Squadron
  13. « South Africa 1899 - 1902 » [archive du ], 1st The Queen's Dragoon Guards (consulté le ).
  14. (en) Norman Friedman, British Cruisers: Two World Wars and After, Seaforth Publishing, , 76–79 p. (ISBN 9781848320789, lire en ligne).
  15. Corbett 1920, p. 152.
  16. Naval Staff Monograph No. 10 1921, p. 17–20.
  17. Naval Staff Monograph No. 10 1921, p. 21–25.
  18. a et b Naval Staff Monograph No. 10 1921, p. 22, 28–29.
  19. Alastair Wilson, « "Mrs Bathurst" Notes on the text », sur kiplingsociety.co.uk, The Kipling Society, Page 339, line 2, April 29, 2008.
  20. « 1956 to 1958 », HMS Ceylon Association (consulté le ).
  21. Richard Hiscocks, « Cape Commander-in-Chief 1795-1852 », sur morethannelson.com, morethannelson.com, (consulté le ).
  22. (en) Lady Anne Lindsay Barnard et Basil Le Cordeur, The Cape Diaries of Lady Anne Barnard, 1799-1800: 1799, Cape Town, Van Riebeeck Society, The, (ISBN 9780958411257, lire en ligne), p. 27.
  23. « Christian, Sir Hugh Cloberry, Rear Admiral, 1747-1798 Biographical Details », Royal Museums Greenwich, 1798-02-26 - 1798-11-04 (consulté le ).
  24. The annual biography and obituary for the year 1825, vol. 9, London, Longman, Hurst, Rees, Orme, Brown, and Green, , « Bertie, Admiral Sir Albemarle », p. 396.
  25. (en) James Stanier Clarke et John McArthur, The Naval Chronicle: Volume 28, July-December 1812: Containing a General and Biographical History of the Royal Navy of the United Kingdom with a Variety of Original Papers on Nautical Subjects, Cambridge University Press, (ISBN 9781108018678, lire en ligne), p. 260.
  26. (en) Napoleon & Betsy: Recollections of the Emperor Napoleon on St Helena, Fonthill Media, (ISBN 9781781551356, lire en ligne), p. 80.
  27. (en) House of Commons Great Britain H.M. Stationery Office et Bavarian State Library, Journals of the House of Commons, Digitized 23 Jun 2010, vol. 76, H.M. Stationery Office, , p. 794.
  28. Marshall 1827, p. 119.
  29. H Colbourn, « The United Service Magazine, 1830 », p. 249, The University of Wisconsin - Madison Digitized, 12 Apr 2010, (consulté le ).
  30. a b et c (en) Leslie Bethell, The Abolition of the Brazilian Slave Trade: Britain, Brazil and the Slave Trade Question, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 9780521101134, lire en ligne), p. 122.
  31. (en) The Nautical Magazine and Naval Chronicle for 1840, New York, Cambridge University Press, (ISBN 9781108053921, lire en ligne), p. 459.
  32. (en) « Colonial Magazine and Commercial Maritime Journal », Fisher, son. p.253, Digitized by the University of Minnesota,18 Jun 2014, (consulté le ).
  33. « The New Commander for the Cape », sur nla.gov.au, Morning Chronicle, 10 Jan 1846 (consulté le ).