Commémoration de tous les fidèles défunts

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Commémoration des fidèles Défunts
Le Jour des Morts, peint par William Adolphe Bouguereau (1859)
Le Jour des Morts, peint par William Adolphe Bouguereau (1859)

Autre(s) nom(s) Jour des Morts
Observé par les catholiques
Type Fête religieuse
Signification Commémoration des morts
Date 2 novembre
Lié à Toussaint, Fête des morts

La Commémoraison des fidèles Défunts, appelée aussi Jour des Morts, est une célébration catholique qui a lieu le 2 novembre, le lendemain du jour de la Toussaint, selon le rite romain[1].

Selon le calendrier romain général 1960, encore autorisé comme forme extraordinaire du rite romain, elle est reportée au 3 si le 2 tombe un dimanche. Selon l'actuel calendrier romain général, dans ce cas la commémoration des fidèles défunts s'intègre avec la célébration du dimanche : la messe est celle de la commémoration, mais avec chant du Gloire à Dieu et du Credo. «  Pour la liturgie des Heures : on prend l'office du dimanche et non pas celui des défunts. Toutefois, si l'office des laudes ou des vêpres est célébré avec la participation du peuple, il est possible de prendre l’office des défunts[2]».

Origines

La Commémoration des morts a été instituée pour obtenir de Dieu qu'il délivre ou soulage les âmes du purgatoire.

L'office des morts prend son origine dans la veillée des morts que les premiers chrétiens faisaient à l'exemple des juifs. Dans les premiers siècles du christianisme, des prières, et ensuite des messes, sont dites pour les défunts[3].

Les premiers textes qui parlent d'un office spécifique pour les morts datent du IXe siècle. Amalaire, diacre puis abbé de Metz, en fait mention dans De ecclesiasticis officiis écrit vers 820. En 998, Odilon, abbé de Cluny, institue, le 2 novembre, une journée consacrée à la commémoration de tous les fidèles trépassés. Le pape Léon IX (pape de 1049 à 1054) approuvera cette décision. La commémoration des fidèles défunts se répand alors dans toute la chrétienté. Au XIIIe siècle, elle entre dans la liturgie romaine et devient une fête universelle dans l'Église.

Si elle commémore les défunts, cette célébration, est aussi, en un sens, la fête des vivants. L'Église catholique professe la foi en l'immortalité de l'âme. La prière pour ceux qui nous ont quittés est ainsi marquée du sceau de l'espérance. « Ceux qui sont passés sur l'autre rive sont aussi, et davantage, vivants que nous »[4].

Chez les orthodoxes chalcédoniens, il y a plusieurs commémoraisons des fidèles défunts, presque toujours le samedi, le jour de la permanence du corps de Jésus dans le tombeau. Chez les Arméniens, c'est, autre autres, le lundi de Pâques.

Messe

La première indication d'une tradition de célébrer trois messes le , comme le jour de Noël, se trouve parmi les dominicains de Valence (Espagne) à la fin du XVe siècle. En 1748 le pape Benoît XIV l'a approuvée pour l'Espagne, le Portugal et leurs empires. Benoît XV l'a autorisée dans toute l'Église, à condition de n'appliquer qu'une seule, avec perception d'honoraire, à l'intention du prêtre célébrant, et d'appliquer, sans honoraire, la seconde à tous les fidèles défunts et la troisième aux intentions du pape[5],[6],[7].

Le Missel romain tridentin de saint Pie V (1570) ne contenait qu'un seul formulaire de messe pour ce jour, mais à partir de l'édition typique de 1920 on y trouve trois formulaires divers.

Extraits d'une des messes pour la commémoration des fidèles défunts[8]:

Collecte (prière d'ouverture) dans la 1re messe du missel :

« Écoute nos prières avec bonté Seigneur : fais grandir notre foi en ton Fils qui est ressuscité des morts pour que soit plus vive aussi notre espérance en la résurrection de tous nos frères défunts. »

Prière après la communion dans la 1re messe du missel :

« Ouvre, Seigneur, à nos frères défunts ta maison de lumière et de paix, car c'est pour eux que nous avons célébré le sacrement de la Pâque. Par Jésus le Christ notre Seigneur. »

Les lectures de la Messe sont au choix dans le Lectionnaire des Défunts.

Indulgences

L'Église accorde sous les conditions habituelles[9] une indulgence plénière applicable uniquement aux âmes du purgatoire, à chaque fidèle qui visite dévotement un cimetière et prie pour les défunts, ne serait-ce que mentalement, entre le 1er et le (indulgence gagnable quotidiennement), ou qui le jour des fidèles défunts, ou bien avec le consentement de l'Ordinaire (le dimanche précédent ou suivant), ou le jour de la Solennité de la Toussaint, visite pieusement une église ou un oratoire et y récite le Pater et le Credo[10].

Traditions

Dans plusieurs pays catholiques, le jour des défunts et ses prières sont associés à la fabrication de mets propres à cette commémoration, tels le pain de mort ou les calaveras au Mexique pour le Día de los Muertos, la frutta di Martorana en Sicile ou le pan dei morti (it) en Lombardie.

Notes et références

  1. « Quelles sont les origines du jour de prière pour les défunts ? », sur eglise.catholique.fr
  2. Service National de la Pastoral Liturgique et Sacramentelle, Note pour la commémoration des fiddèles défunts
  3. Théo, encyclopédie catholique pour tous, éd. Droguet-Ardant /Fayard 1989, p. 919
  4. Méditation sur les fidèles défunts, in Ephata, missel de la vie chrétienne, éd. Le Sarment / Fayard, 1988, p. 1937
  5. Actes de Benoît XV, tome 1, p. 92
  6. Présentation générale du Missel romain, 204
  7. Philippe Rouillard, Les fêtes chrétiennes en Occident, CERF 2003 (ISBN 978-2-20407106-2), p. 206
  8. Ephata, missel de la vie chrétienne, éd. Le Sarment/Fayard (textes liturgiques : A.E.L.F.), p. 1943
  9. Voir Indulgence (catholicisme)#L'indulgence aujourd'hui
  10. Enchiridion Indulgentiarum, 29

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Yves Jeannotat : Morat-Fribourg. Livre officiel de la 50e course commémorative, Fribourg, Y. J., 1983, 192 p.

Lien externe