Bataille de Saint-Hilaire-des-Landes

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Bataille de Saint-Hilaire-des-Landes
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Informations générales
Date
Lieu Saint-Hilaire-des-Landes
Issue Victoire des républicains
Belligérants
Républicains Chouans
Commandants
• Commandant de Visneux,
• Commandant Simon
Joseph de Puisaye
Aimé Picquet du Boisguy
René Augustin de Chalus
Auguste Hay de Bonteville
• Jean de Saint-Gilles
Forces en présence
500 à 700 hommes[1] 3 000 hommes[2],[3]
Pertes
3 morts[1]
6 blessés[1]
42 morts[2]
60 blessés[2]

Chouannerie

Batailles

Coordonnées 48° 21′ 08″ nord, 1° 21′ 24″ ouest
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Bataille de Saint-Hilaire-des-Landes

La bataille de Saint-Hilaire-des-Landes opposa chouans et républicains pendant la Chouannerie. Le , le bourg fortifié de Saint-Hilaire-des-Landes et attaqué par les royalistes mais les défenseurs repoussent l'assaut.

Prélude[modifier | modifier le code]

Les évènements de cet affrontements sont connus grâce aux mémoires du colonel chouan Toussaint du Breil de Pontbriand, et du rapport de l'officier républicain Simon, commandant de la garde nationale de Saint-Marc-le-Blanc. De plus le marquis de la Jaille, émigré, aide de camp de Joseph de Puisaye et officier au sein des Chevaliers catholiques, mentionne rapidement le combat dans une lettre adressée à sa femme à Londres.

Le , les communes patriotes du canton de Saint-Marc-le-Blanc sont prévenues de rassemblements de Chouans à Vendel, La Chapelle-Saint-Aubert, Romagné et Saint-Sauveur-des-Landes[1].

Le 19 avril, le général des chouans d'Ille-et-Vilaine, Aimé Picquet du Boisguy se met en route vers Saint-Christophe-de-Valains avec ses colonnes du Centre et Normande, fortes de plus de 1 500 hommes d'après Pontbriand[2], 1 800 hommes selon La Jaille[3]. Il laisse à Vendel, son second le colonel Auguste Hay de Bonteville avec 1 200 hommes[2].

Mais en passant à proximité du bourg patriote de Saint-Hilaire-des-Landes, à 5 heures du matin une avant-garde entre en contact avec les républicains aux avant-postes de la bourgade. Cette avant-garde est forte d'une cinquantaine d'hommes selon le commandant républicain Simon[1], et de 200 hommes commandés par Julien Saulcet, dit Duval, d'après le marquis de la Jaille[3]. Les gardes nationaux et les soldats de la garnison font une première sortie et repoussent les chouans. Cependant au bruit de la fusillade, le commandant Simon, chef de la garde nationale de Saint-Marc-le-Blanc envoie une centaine de ses hommes en renfort à Saint-Hilaire. Une seconde attaque a alors lieu à l'Est du bourg, mais une nouvelle sortie des bleus disperse les royalistes qui se réfugient à Saint-Sauveur-des-Landes. Un groupe de soldats républicains gagne ensuite le logement de l'un d'entre eux, une ferme située à l'écart du bourg, afin de déjeuner. Mais un escadron de cavalerie chouanne apparait et ouvre le feu sur les fenêtres et les portes de la ferme. Au bruit de cette nouvelle fusillade, la garnison fait une troisième sortie et parvient encore à repousser les chouans et à évacuer les habitants de la ferme[1], mais à ce moment Boisguy apparait avec toute sa troupe forte de plus 1 500 hommes et attaque en force[2]. Selon la Jaille, Duval tue un officier, un soldat et fait un prisonnier[3]. Totalement dépassés par le nombre, les républicains prennent la fuite vers le bourg Saint-Hilaire-des-Landes, talonnés de près par les chouans, tant et si bien que ces derniers pénètrent dans le bourg en masse, presque en même temps que les républicains. Les patriotes ont à peine le temps de réagir et de se retrancher dans leurs fortifications que les royalistes se sont déjà rendus maîtres de la moitié du bourg[2].

La bataille[modifier | modifier le code]

Combats à Saint-Hilaire-des-Landes[modifier | modifier le code]

Boisguy n'avait initialement pas l'intention d'attaquer Saint-Hilaire-des-Landes, néanmoins, la moitié du bourg étant en son pouvoir, il tente de s'emparer de l'autre moitié. Il envoie un courrier sur Vendel pour demander à Bonteville de venir le rejoindre puis passa à l'attaque. Boisguy commande lui-même le flanc droit et le centre avec sa colonne de Fougères-Nord dite « Centre », tandis que Joseph de Puisaye, Jean de Saint-Gilles, dit « Du Guesclin », et Dauguet, dit « Fleur de Rose », dirigent le flanc gauche avec la colonne normande. Cependant, retranchés derrière les barrières et les postes fortifiés, les républicains défendent le terrain pied à pied[2]. Néanmoins, ils sont épuisés et à jeun et les chouans ont bon espoir de l'emporter lorsque des troupes issues des bourgs patriotes des alentours arrivent en renfort[1].

À Saint-Marc-le-Blanc, le commandant Simon a regroupé sous ses ordres 80 hommes venus de Saint-Christophe-de-Valains et du Tiercent, et rejoint Saint-Hilaire-des-Landes. 50 soldats de Baillé et une centaine d'autres venus de Rimou et de Vieux-Vy-sur-Couesnon arrivent également en renfort. Le commandant de Vinsneux, chef de la garnison de Saint-Hilaire-des-Landes, tente alors de lancer une contre-attaque. Il prend la tête de la colonne du centre, forte de 250 hommes et fait une sortie, mais dès la première décharge des chouans, il quitte sa troupe. Dans son rapport, Simon l'accuse d'avoir pris la fuite. Simon quitte alors le flanc gauche et prend la tête du centre afin de lancer une nouvelle attaque, pendant ce temps les garnisons de Rimou et de Vieux-Vy-sur-Couesnon, accompagnées de quelques hommes de Saint-Hilaire attaquent les chouans sur leur flanc gauche[1]. Au bout d'un quart d'heure, Puisaye et les Normands prennent la fuite et Jean de Saint-Gilles est blessé par une balle qui lui fracasse le bras. Boisguy ne se retrouve plus qu'avec 800 à 900 hommes dans le bourg, craignant d'être débordé, il ordonne la retraite. Les chouans reculent en bon ordre, poursuivis par les républicains[2].

Combats sur les landes de Landeumont et de Saint-Sauveur-des-Landes[modifier | modifier le code]

Alors que les républicains et les chouans en retraite s'affrontent sur la lande de Landeumont, entre Saint-Hilaire-des-Landes et Saint-Sauveur-des-Landes, Boisguy apprend que Auguste Hay de Bonteville et René Augustin de Chalus viennent d'arriver en renfort avec les 1 200 hommes de la colonne de Fougères-Sud et se sont retranchés derrière les haies, au bout de la lande. Boisguy attire alors les républicains dans l'embuscade[2].

Mais à partir de ce moment les récits de Pontbriand et de Simon divergent et les deux camps cherchent à s'attribuer la victoire[4]. Selon Simon, les renforts chouans sont culbutés à leur tour, et l'armée de Boisguy est poursuivie jusqu'à Romagné, lieu où Simon arrêta la poursuite à cause de la fatigue de ses hommes[1]. D'après Pontbriand, les républicains sont stoppés par la décharge et les chouans, ralliés, lancent une contre-charge qui met en fuite les républicains qui sont poursuivis jusqu'au bourg de Saint-Hilaire-des-Landes[2]. La bataille se termine entre quatre et cinq heures de l'après-midi.

Forces en présence[modifier | modifier le code]

D'après Pontbriand, les chouans étaient initialement plus de 1 500, renforcés à la fin du combat par les 1 200 hommes de Bonteville[2]. Selon le marquis de la Jaille, les royalistes étaient 1 800 au début de l'action[3]. Simon estime à 3 500, le nombre des chouans dès le début de l'attaque et le général républicain La Barollière, dans son rapport au ministère de la guerre, parle de 2 000 à 3 000 hommes[1].

Les effectifs totaux des républicains engagés dans la bataille ne sont pas connus avec précision. Selon Pontbriand, les républicains étaient 2 000 en tout, dont 1 200 hommes de renfort[2]. Pour le marquis de La Jaille, leur nombre était égal à celui des chouans[3]. Il semble que les deux camps aient eu tendance à surévaluer le nombre de leurs adversaires. Un recensement de juillet 1795, indique qu'à cette époque la garnison de Saint-Hilaire-des-Landes était forte de 150 hommes[5], mais ces effectifs pouvaient être augmentés depuis, ainsi à la même époque la garnison de Baillé était de 25 hommes, elle alignait 50 hommes à la bataille de Saint-Hilaire. Il convient aussi d'ajouter les civils patriotes qui inévitablement avaient dû prendre les armes; sans doute 100 hommes environ, voire 200. Saint-Hilaire reçut en renfort, 50 hommes de Baillé, 100 hommes de Saint-Marc-le-Blanc, 80 Saint-Christophe-de-Valains et du Tiercent et environ 100 de Rimou et de Vieux-Vy-sur-Couesnon[1]. Ce qui fait qu'environ 500 à 700 républicains au total ont pris part au combat.

Les pertes[modifier | modifier le code]

Le marquis de la Jaille a combattu auprès de Puisaye, il porte les pertes des royalistes à seulement 10 blessés, dont 2 meurent le lendemain, mais peut-être n'évoque-t-il que les Chevaliers catholiques, les pertes républicaines sont selon lui de 30 morts et 60 blessés[3]. Les pertes des royalistes sont certainement plus nombreuses, Pontbriand donne les noms de 12 blessés graves et reconnait une perte totale de 42 morts et 60 blessés pour les chouans, il porte à 650 le nombre de républicains tués[2]. Du côté républicain, Simon parle de 3 morts et de 6 blessés républicains, contre environ 300 chouans tués. Dans son rapport, le général La Barollière parle d'une perte de 10 hommes et déclare ignorer le nombre de chouans tués, les morts et les blessés ayant été enlevés[1],[6].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, édition Plon, Paris, (réimpr. Y. Salmon, 1988), p. 386-389.
  • Théodore Lemas, Le district de Fougères pendant les Guerres de l'Ouest et de la Chouannerie 1793-1800, Rue des Scribes Éditions, , p. 252-255.
  • Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , p. 534-539.
  • Marie-Paul du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy, édition Honoré Champion, Paris, (réimpr. La Découvrance, 1994), p. 340-346.
  • Pierre Olivier D'Argens, Memoires d'Olivier D'Argens et Correspondances des Generaux Charette, Stofflet, Puisaye, D'Autichamps, Frotté, Cormatin, Botherel, de l'abbé Bernier et de plusieurs autres chefs..., Ladvocat Librairie, ,1 p. 537-538.
  • Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. VI, Paris, Baudoin Frères, Libraires-éditeurs, , 360 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Références[modifier | modifier le code]