Aller au contenu

Collectif Prouvènço

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Collectif Prouvènço
Logo du collectif.
Histoire
Fondation
Cadre
Zone d'activité
Type
Forme juridique
Objectif
Association de défense et de promotion de la langue et de la culture provençales
Siège
Grans (13450)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Organisation
Membres
238 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Président
Jean-Pierre Richard (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Publication
Me dison ProuvènçoVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Identifiants
RNA

Le collectif Prouvènço[1] (en français collectif Provence, en provençal couleitiéu Prouvènço), est une association régionale qui se présente pour la défense et la promotion de la langue et de la culture provençales.

Son objectif est la reconnaissance du provençal en tant que langue distincte de l'occitan. Il souhaite aussi l’interdiction de la norme classique de l'occitan par les services publics au profit de la norme mistralienne pour écrire le provençal[2],[3],[4].

Présentation

[modifier | modifier le code]

L’association a été créée en 2000 par Jean-Pierre Richard avec quelques présidents d'association[5]. En 2022, l'association revendique plus de 1 000 adhérents[6].

Le collectif Prouvènço a obtenu début 2014 le financement pour la mise en place d'un Observatoire de la langue et de la culture provençales, installé à Cheval-Blanc, dans le Vaucluse avec le concours de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, du conseil général de Vaucluse et du parc naturel régional du Luberon[réf. nécessaire] et de partenaires privés[réf. nécessaire]. Cet observatoire est inauguré en 2020[7],[8].

Le collectif Provence a édité des ouvrages bilingues (dictionnaires, ouvrages de référence, bandes-dessinées, albums, etc.). Il publie tous les trimestres, depuis 2001, un magazine bilingue français provençal : Me Dison Prouvènço (« Mon nom est Provence ») qui traite de l'actualité culturelle et linguistique en Provence[9].

L'association est impliquée dans plusieurs manifestations provençales, en particulier les Assises de la langue et de la culture provençales de Maussane-les-Alpilles[10], le festival Me Dison Prouvènço[11] (Arles) ou le Festival des Fontaines (Grans)[12].

Le collectif Prouvènço a organisé plusieurs manifestations, en réaction aux manifestations pour la langue occitane programmées aux mêmes dates: en 2007 à Arles avec 5 000 personnes, en 2009 à Beaucaire et Tarascon 4 000 personnes et enfin avec la coordination Gardaren Prouvènço, le 24 octobre 2015 (2 700 manifestants[13]).

Conflits idéologiques

[modifier | modifier le code]

En Provence, il existe depuis 1950 différents protagonistes aux alliances mouvantes s'affrontant sur le statut de la graphie mistralienne versus graphie classique et sur le statut du provençal, langue à part entière ou dialecte de l'occitan. Le collectif Prouvènço milite pour les deux premières options et tente d'imposer l'usage exclusif de la graphie mistralienne; il considère que le provençal est l'une des « langues d'oc », et refuse l'unité de l'occitan qu'il considère comme un simple synonyme de languedocien[14]. Un dossier publié en 2012 dans la revue Lengas fait état de ces polémiques et des différents points de vue, sous le regard extérieur d'une ethnologue[15]. Le collectif a obtenu une certaine audience auprès du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et qui fait campagne pour que la région cesse de subventionner l'enseignement bilingue au prétexte qu'il s'agirait d'un enseignement de l'occitan languedocien[16], alors que les calandretas de la région utilisent les variétés locales de provençal ou de vivaro-alpin[17],[16],[18].


Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Association : Collectif Prouvènço., « Annonce de création », sur journal-officiel.gouv.fr,
  2. Sylvie Sagnes. "Unité et (ou) diversité de la (des) langue(s) d’oc : histoire et actualité d’une divergence". Lengas no 71, 2012. Pp. 51-78. Lire en ligne.
  3. « En préambule à nos doléances, nos postulats :
    • les traditions provençales font partie intégrante de la culture provençale ;
    • la langue originelle de la Provence est le provençal codifié par Frédéric Mistral ;
    • notre région ne se nomme pas PACA mais Provence (ou, pour le respect de ses limites géographiques et historiques, Pays de Provence).
    Nous demandons aux candidats à l’élection régionale de se prononcer sur les mesures suivantes :
    1. la prise en compte comme langue de France du provençal, langue codifiée par Frédéric Mistral ;
    2. son enseignement doit se faire en graphie mistralienne.[...] ». « Les questions posées aux candidats des élections régionales. Pour une région Provence au service de sa langue et de sa culture ». Site du Collectif Prouvènço. Lire en ligne
  4. « l’abrogation de la graphie dite « classique » (ou occitane) en Provence ». "7 lettres essentielles pour la reconnaissance du provençal ". Site du Collectif Provence. « Lire en ligne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  5. « Les associations inscrites au Village associatif », Régie culturelle régionale
  6. « Avignon. Vaucluse : le collectif Prouvènço et le Chêne Noir unis pour créer une pièce en hommage à Frédéric Mistral », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  7. « Vaucluse : l'Observatoire provençal sera inauguré à Cheval-Blanc en petit comité », La Provence,‎ (ISSN 2102-6815, lire en ligne)
  8. François Breton, « Un observatoire de la langue et de la culture provençales inauguré a Cheval-Blanc », sur France Bleu Vaucluse,
  9. Carmen Alén Garabato, Henri Boyer, collectif Histoire sociale des langues de France, Les langues de France au XXIe siècle, L'Harmattan, 2007, p. 282
  10. « Bulletin municipal de la commune de Maussane-les-Alpilles », no 70.]
  11. Éric Blanc, « La Provence et ses costumes », Tradicioun, Site des traditions en Pays d’Oc, 2007.
  12. Site officiel du festival.
  13. chiffres selon la police, 7000 selon les organisateurs
  14. Danièle Dossetto, « La langue comme clé mais d’autres clefs que la langue : douze ans de recompositions mistraliennes en Provence‑Alpes‑Côte‑d’Azur », Lengas. Revue de sociolinguistique, no 72,‎ , p. 51–82 (ISSN 0153-0313, DOI 10.4000/lengas.114, lire en ligne, consulté le ) :

    « « Il n’y a pas de raison qu’en définitive nous devenions, nous, des Languedociens au nom d’une prétendue unité de la langue d’oc qui n’a jamais existé. [...] Et s’il y en a en Provence qui veulent se dire Languedociens ou Occitans — parce que les deux mots sont étymologiquement les mêmes — [...] ce n’est pas la peine de récupérer Mistral, cela ne servira à rien ! » »

  15. James Costa et Médéric Gasquet-Cyrus, « Aspects idéologiques des débats linguistiques en Provence et ailleurs : Introduction », Lengas, no 72,‎ (DOI 10.4000/lengas.109, lire en ligne)
  16. a et b "Lo Collectif Prouvènço au cèu e lei Calandretas a l’infèrn". Aquò d'aquí. 19 décembre 2016. https://www.aquodaqui.info/Lo-Collectif-Prouvenco-au-ceu-e-lei-Calandretas-a-l-infern_a1318.html
  17. "A Gap la Calandreta doit gérer son succès". Aquò d'aquí. 25 mai 2017. https://www.aquodaqui.info/A-Gap-la-Calandreta-doit-gerer-son-succes_a1416.html
  18. Provença subvenciona l’antioccitanisme e baissa l’ajuda a las Calandretas Jornalet 21.12.2016

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]