Grand-prêtre d'Israël

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« Grands Prêtres d'Israël » (Cohen ha-Gadol), Terra Sancta quae in Sacris Terra Promissionis olim Palestina (1648-1664).

Le grand-prêtre d’Israël — ou plus simplement le grand-prêtre[a] (en hébreu : כהן גדול, Kohen Gadol, Kohen ha-Gadol ou Kohen ha-Rosh) — est le titre que portait le premier des prêtres, dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l'émergence de la nation israélite jusqu'à la destruction du Second Temple à Jérusalem en Les grands-prêtres, comme d'ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d'Aaron.

Pendant la période du Second Temple, le grand-prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l'occupation romaine (à partir de ), puis la fonction de grand-prêtre disparut avec la destruction du Second Temple. On estime que la période du Premier Temple compta dix-huit grands-prêtres, et celle du Second Temple environ soixante[4].

Données bibliques[modifier | modifier le code]

Bien qu'il ne soit que rarement appelé « grand-prêtre », étant en général simplement désigné comme ha-kohen (le prêtre), c'est Aaron qui a été le premier titulaire de la fonction, à laquelle il avait été nommé par Dieu lui-même (Livre de l'Exode 28:1-2; 29:4-5).

La succession devait échoir à un de ses fils, et rester à l'intérieur de sa propre famille (Lévitique 6:15). [1] S'il n'en avait pas, la place devait revenir à son frère le plus âgé : telle était, ce semble, la pratique à l'époque hasmonéenne. À l'époque d'Éli, toutefois, (1 Samuel 2:23), elle avait passé à la branche collatérale d'Ithamar (voir Éléazar). Mais on dit que le roi Salomon aurait déposé le grand-prêtre Abiathar pour nommer à sa place Sadoq, un descendant d'Éléazar (1 Rois 2:35 ; 1 Chroniques 24:2-3). Après l'Exil, la succession semble s'être faite, au départ, en ligne directe du père au fils ; mais par la suite les autorités civiles usurpèrent ce droit de nomination. Antiochus IV Épiphane, par exemple, déposa Onias III en faveur de Jason puis de Ménélas (en).

Hérode le Grand nomma six grands-prêtres et Archélaos deux. Le légat romain Quirinus et ses successeurs exercèrent le droit de nomination, et également Agrippa Ier, Hérode de Chalcis et Agrippa II. Le peuple lui-même de temps en temps élisait ses candidats. Les grands-prêtres avant l'Exil étaient, semble-t-il, nommés à vie ; de fait, d'Aaron à la Captivité, le nombre des grands-prêtres ne fut pas plus important que pendant les soixante ans qui précédèrent la chute du Second Temple. Le dernier Grand-prêtre se nommait Pinhas ben Samuel (en) (67-70).

Âge et qualités requises[modifier | modifier le code]

La Loi ne précise pas l'âge canonique pour le poste, mais la tradition rabbinique le fixe à vingt ans. Aristobule III, pourtant, n'en avait que dix-sept quand il fut nommé par Hérode ; mais le fils d'Onias III était trop jeune (νηπιος ) pour succéder à son père.

Il était essentiel d'être de naissance légitime, de là le soin qu'on mettait à conserver les archives généalogiques et la méfiance de celui dont la mère avait été capturée au cours d'une guerre. Le grand-prêtre devait s'abstenir de toute impureté rituelle. Il ne peut se marier qu'avec une jeune fille israélite vierge, mais pas avec une veuve, une femme rejetée par son mari, une femme déshonorée ou prostituée (21:13-14). Dans Ézéchiel 44:22 cette restriction s'étend à tous les kohanim (les prêtres), une exception étant faite en faveur de la veuve d'un prêtre (voir le mariage avec Lévirat). Aucun contact ne lui était permis avec les corps des morts, fussent-ils ses parents les plus proches ; et il n'était pas autorisé, en signe de deuil, à laisser ses cheveux en désordre, ni à déchirer ses vêtements (Lévitique 21:10 et seq.). Selon Josèphe, la naissance sur un sol étranger n'était pas rédhibitoire ; mais les disqualifications de Lévitique 21:17 et seq. s'appliquaient aussi bien au Grand-prêtre qu'aux autres prêtres.

Habits sacerdotaux[modifier | modifier le code]

Le Grand-prêtre (illustration du XIXe siècle)

La Torah prévoit des habits spécifiques que les prêtres devront porter quand ils exerceront leur ministère dans le Tabernacle : « Et vous ferez des vêtements sacrés pour Aaron votre frère, pour la décence et pour la beauté de son office » (Exode 28:2). Ces vêtements sont décrits en détail dans Exode 28, Exode 39 et Lévitique 8. Le grand-prêtre portait huit vêtements sacrés (bigdei kodesh). Quatre d'entre eux étaient les mêmes que ceux que portaient tous les prêtres et quatre lui étaient réservés. Son apparence était celle d'un personnage royal[5].

Les habits communs à tous les prêtres étaient :

  • Michnasayim (en), sorte de culotte de lin allant de la taille aux genoux « pour couvrir leur nudité » (Exode 28:42).
  • Ketonet (en) : tunique faite de pur lin, couvrant le corps tout entier du cou aux pieds, avec des manches allant jusqu'aux poignets. Celle du Grand-prêtre était brodée (Exode 28:39) ; celles des prêtres étaient plus simples (Exode 28:40).
  • Avnet (ceinture) (en) : celle du Grand-prêtre était de lin sans défaut avec des broderies travaillées en bleu et pourpre et écarlate (Exode 28:39, 39:29) ; celles que portaient les prêtres étaient de lin blanc et retordu. Elle entourait la tunique.
  • Mitznefet (turban de lin) (en) : celle du Grand-prêtre était beaucoup plus grande que celle des prêtres et enroulée de manière à former un turban large, au sommet plat ; pour les prêtres elle formait une sorte de cône, appelé migbahat.

Ces quatre vêtements, toujours tissés en lin fin, étaient portés par le grand-prêtre. Quatre autres éléments sacerdotaux lui étaient réservés, qu'il portait par-dessus les quatre précédents[6] :

Le Hoshen pectoral
  • Me'il (robe de l'Éphod) (en) : une longue robe sans manches, tissée de pourpre violette, dont l'ourlet inférieur était bordé de clochettes d'or alternant avec des glands de lin et de laine en forme de grenades, en bleu, pourpre et écarlate - tekhelet, argaman, tolaat shani.
  • Éphod : un gilet ou tablier richement brodé, retenu par deux pierres d'onyx sur les épaules. Les noms des douze tribus d'Israël étaient gravés sur ces deux pierres, à raison de six par pierre.
  • Hoshen (pectoral) : fixé sur le devant de l'Ephod, il était orné de douze pierres précieuses, chacune gravée avec le nom d'une des tribus. Il « consistait en une tablette carrée ou en une pochette d'or[6] » dans laquelle le grand-prêtre portait les Urim et les Thummim.
  • Tzitz (couronne) (en), ou Nezer (lame) : une plaque en or sur laquelle étaient inscrits les mots קדש ליהוה (qodesh le-YHWH), « Consacré à l'Éternel ». Elle était fixée à l'avant de la Mitznefet par un fil de pourpre violette[6], en sorte qu'elle reposait sur son front. Elle est souvent appelée petalon dans les sources en grec, car les lames d'or avaient la forme d'une fleur[7],[b].

Listes des grands-prêtres[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

La liste exacte des grands-prêtres ne s'est pas conservée et il n'existe que des listes partielles et sujettes à discussion. Le Talmud de Babylone rapporte que dix-huit grands-prêtres ont officié dans le Premier Temple, et que pas moins de trois cents grands-prêtres ont officié à l'époque du Second Temple parce que ces grands-prêtres achetaient les représentants du pouvoir romain pour pouvoir être élevés à cette fonction[9]. Le nombre de trois cents semble exagéré et un nombre beaucoup plus petit apparaît dans le Talmud de Jérusalem, entre quatre-vingts et quatre-vingt-cinq grands-prêtres[10]. Au vu des sources historiques dont on dispose aujourd'hui, on ne connait qu'au plus quatre-vingt-quatre grands-prêtres pour une période couvrant les deux Temples.

Pour la période du Premier Temple, le nombre de grands-prêtres diverge selon les sources. Hazal compte dix-huit grands-prêtres, mais les commentateurs du Talmud, dont les tossafistes, émettent des réserves sur ces propos. En effet dans le livre des Chroniques, il figure une liste des descendants d'Aaron et de son petit-fils Phinées issu de la branche d'Eléazar. On considère cette liste comme étant celle des grands-prêtres du Premier Temple. Selon cette interprétation traditionnelle, elle ne comporte donc que treize grands-prêtres.

Une autre approche, adoptée notamment par le Malbim, dit que les listes des descendants d'Aharon du livre des Chroniques n'est pas la liste des grands-prêtres. Cette approche se fonde sur les propos de Flavius Josèphe qui donne une liste de dix-sept grands-prêtres pour la période du Premier Temple (Antiquités judaïques, livre X). Une liste proche de celle de Josèphe se trouve dans le Seder Olam Zoutta et compte 19 noms.

Les grands-prêtres des époques perses et hellénistiques sont connus grâce aux deux livres des Macchabées et à Flavius Josèphe. Ceux de l'époque romaine sont également connus grâce à Josèphe.

Deux grands-prêtres mentionnés dans le Talmud ne figurent pas chez les auteurs antiques : il s’agit d'Eléazar ben Harsoum, qui selon Hazal fut grand-prêtre pendant onze ans, et de Rabbi Ishmaël ben Elisha HaCohen haGadol (le grand-père du tannaïm Rabbi Ishmael).

Période perse[modifier | modifier le code]

Succession des grands-prêtres selon Flavius Josèphe
 
Josédec
 
 
 
 
 
Jésus
 
 
 
 
 
Joachim
 
 
 
 
 
Eliasib
 
 
 
 
 
Judas
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Joannès
 
Jésus
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Yaddus
 
Manassé
 
Nikaso
 
Succession des grands-prêtres selon le livre de Néhémie

'

 
Joçadak (Yōṣadaq)
 
 
 
 
 
Josué (Yēšūaʿ)
 
 
 
 
 
Joïakim (Yōyaqīm)
 
 
 
 
 
Eliashiv (ʾElyašīb)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Joïada (Yōyadaʿ)
 
Johanan (?)
 
 
 
 
 
Jonathan (Johanan ?) (Yōḥanan)
 
 
 
 
 
Yaddua (Yaddūaʿ)'

Pour la période perse, le livre de Néhémie dans la Bible et les Antiquités juives de l'historien juif du Ier siècle Flavius Josephe fournissent les noms des grands-prêtres. Dans le livre de Néhémie, les grands-prêtres ne sont pas explicitement présentés avec le statut de prêtres. Ils sont simplement listés parmi les Lévites, sans référence à leur charge[11]. Selon Néhémie 12,26 et Néhémie 12,22[c], les grands-prêtres qui se succèdent sont : Joçadak (en hébreu Yōṣadaq), Josué (Yēšūaʿ), Joïakim (Yōyaqīm), Éliashib (ʾElyašīb), Joïada (Yōyadaʿ), Johanan (Yōḥanan) et Jaddua (Yaddūaʿ). Une liste en Néhémie 12,10-11 présente une séquence légèrement différente pour les derniers grands-prêtres : Josué, Joïakim, Éliashib, Joïada, Jonathan, Jaddua. Dans Néhémie 12,22, Johanan semble se substituer à Jonathan. Plusieurs auteurs ont assimilé Johanan et Jonathan. Ils considèrent que la différence Johanan/Jonathan est due à une erreur scribale. D´autres soulignent que la nature des deux listes est différente : Néhémie 12,22 présente les grands-prêtres par ordre de succession alors que Néhémie 12,10-11 se présente comme une liste généalogique. En Néhémie 12,23, Johanan apparaît comme le fils d'Éliashib et non pas comme celui de Joïada. Une alternative est donc de considérer que Johanan a succédé à son frère et que Jonathan fils de Joïada n'a pas exercé la fonction de grand-prêtre[12].

Josué est contemporain de Zorobabel et du retour en Judée des Judéens exilés à Babylone à la fin du VIe siècle av. J.-C. Il est mentionné dans les livres d'Esdras, de Néhémie, d'Aggée et de Zacharie. Eliashiv est contemporain de Néhémie (Ve siècle av. J.-C.). Yaddua est présenté comme le contemporain de « Darius le Perse » (Darius II, fin du Ve siècle av. J.-C., ou Darius III, IVe siècle av. J.-C.).

Dans le livre XI de ses Antiquités juives, Flavius Josèphe donne des éléments qui permettent de reconstituer la succession des grands-prêtres[d]. Cette liste est identique à celle qui figure en Néhémie 12,22 :

  • Yesous (Jésus) — Josué
  • Yoakeimos (Joachim) — Joïakim
  • Eliasibos (Eliasib) — Eliashiv
  • Yodas (Jodas ou Judas) — Joïada
  • Yoannes (Joannes ou Jean) — Johanan
  • Yaddous (Jaddus) — Yaddua

Chez Josèphe, Yoannes (Yohanan) est le fils de Yodas (Joïada). Josèphe mentionne aussi deux autres personnes de cette dynastie. Le premier est Jésus, frère de Yoannès, mort assassiné par son frère. Le second est Manassé, frère de Yaddus, marié avec Nikaso, la fille du gouverneur de Samarie Sanballat. Manassé quitte Jérusalem pour devenir le grand-prêtre du temple samaritain du mont Garizim. La dynastie continue pendant la période hellénistique avec Onias, fils de Yaddua. Josèphe semble s’appuyer entièrement sur le livre de Néhémie pour reconstituer la liste des grands-prêtres. Il considère que Jaddus, le Yaddua de Néhémie, est le grand-prêtre sous Darius III et lors de la conquête de l’empire perse par Alexandre le Grand[13].

D’Eliashiv, contemporain d’Artaxerxès Ier à Yaddua, contemporain d’Alexandre le Grand, on compte 4 générations pour une période de près de 200 ans. Ce faible nombre de grands-prêtres pour une telle période fait supposer à plusieurs chercheurs que la liste de Néhémie n’est pas complète ou qu’elle ne couvre pas toute la période perse. Faute de données suffisantes, la succession des grands-prêtres est difficile à établir. Une succession basée sur uniquement les six grands-prêtres du livre de Néhémie et de Flavius Josèphe conduit à la chronologie suivante[14] :

Des successions généalogiques plus longues ont été proposées, notamment par Frank Moore Cross[15] et Menahem Mor[16]. Elles supposent la pratique de la papponymie, c’est-à-dire que les noms se transmettent de grand-père à petit-fils. Elles soulignent que les noms Joïada et Yaddua sont des formes apparentées, tout comme Yohanan et Onias. La reconstruction de Cross est la plus complexe. Elle sépare les générations de 25 ans :

  • Yosadaq
  • Yeshua vers 570
  • Yoyaqim vers 545
  • Elyashib vers 545
  • Yohanan vers 520
  • Elyashib II vers 495 (contemporain de Néhémie)
  • Yoyada vers 470
  • Yohanan II vers 445
  • Yaddua II vers 420 (sous Darius II)
  • Yohanan III vers 395
  • Yaddua III vers 370
  • Onias I vers 345 (= Yohanan IV)
  • Simon I vers 320

Mor considère que le Yaddua du livre de Néhémie est le grand-prêtre en fonction sous Darius II, à la fin du Ve siècle av. J.-C. Selon lui, les histoires de Joannès (Yohanan) qui assassine son frère Jésus, et de Yaddus (Yaddua) dont le frère Manassé devient le grand-prêtre du temple du mont Garizim, se rapportent à deux grands-prêtres postérieurs au livre de Néhémie mais mentionnés par Flavius Josèphe.

La séquence se poursuit pendant avec Onias I (= Yohanan), fils de Yaddua.

Liste des grands-prêtres jusqu'à la destruction du Premier Temple[modifier | modifier le code]

Liste des grands-prêtres depuis le don de la Torah jusqu'à la destruction du Premier Temple.
Date Bible Seder Olam Zoutta Josèphe notes
Aaron אהרן בן עמרם
Eléazar אלעזר בן אהרן
Phinées פינחס בן אלעזר
Abishua (en)
Bukki (en)
Uzzi (en)
branche d’Eléazar branche d’Ithamar
Zérahiah Eli עלי
Méraiot Ahitov (en) אחטוב בן פינחס בן עלי
Amariah אמריהו Ahiah (en) אחיה בן אחטוב
Ahitov אחטוב Ahimelekh אחימלך בן אחיה
Xe siècle Sadoq צדוק Abiathar אביתר בן אחימלך sous Salomon
Ahimaats (en) אחימעץ בן צדוק Jonathan
Azariah (en) עזריהו בן צדוק
Joash (en) Joram
Yehoyariv (en) Yehoyariv (en) Isos
Yehoshaphat (en) Axioram
vers Joad יהוידע Yéhoyadah sous Joas
Pedayah (en) Phideas (en)
Tsedeqyah (en) Sudéas (en) sous Amasias
vers Azaryah II עזריהו Yoel Yoël sous Ozias
Jotam Jotam
vers Ouriah אוריה Ouriah Ouriah sous Achaz
Azariah III עזריהו Neriah Neriah
Hoshaiah Odeas
Shallum (en) שלום Shallum (en) Shallum (en)
vers Hilqiahou (en) חלקיהו Hilqiahou (en) Elcias (en) sous Josias
Azariah IV עזריהו Azariah IV
Seraiah (en) שריה Zeraiah (en) Sareas (en)
Yéhotsedeq (en) יהוצדק Yéhotsedeq (en) Josedek (en)

Liste des grands-prêtres à l'époque du Second Temple[modifier | modifier le code]

Liste des grands-prêtres à l'époque du Second Temple
notes époque références
Époque perse
vers Josué יהושע בן יהוצדק fils de Joçadak (en). Zorobabel Darius Ier «Josué» ou «Jésus» chez Josèphe
-502 Yoaqim (en) יוקים בן יהושע fils de Josué. Néhémie Xerxès Ier
-461 Eliashiv (en) אלישיב בן יוקים fils de Yoaqim (en). Néhémie Artaxerxès Ier
Yoyada (en) יוידע בן אלישיב fils d'Eliashiv (en) «Judah» chez Josèphe
Yohanan (en) יוחנן בן יוידע fils (petit-fils ?) d'Eliashiv (en) Artaxerxès II - Artaxerxès III (?) «Joannes / Jean» chez Josèphe. Papyrus d'Éléphantine
Yaddua ידוע בן יוחנן dernier grand-prêtre mentionné dans la Bible hébraïque Darius III (?). Alexandre le Grand «Jaddus» chez Josèphe
Époque hellénistique : les Oniades
-323 -300 Onias I (en) חוניו בן ידוע fils de Yaddua
-300 Simon I (en) שמעון בן חוניו fils d'Onias I (en). Simon le Juste selon Josèphe
-287 Eléazar II (en) אלעזר בן חוניו או בן חרסום fils d'Onias I (en) Ptolémée II Philadelphe
-265 Manassé (en) fils de Yaddua
-241 -229 Onias II (en) חוניו השני fils de Simon I (en) Ptolémée III Evergète
-229 -185 Simon II (en) שמעון בן חוניו fils d’Onias II (en). Simon le Juste ? Antiochos III Mégas
-185 -174 Onias III חוניו בן שמעון fils de Simon II (en), mort en 171 composition du Siracide
-175 -172 Jason יאסון בן שמעון fils de Simon II (en) Antiochus IV Epiphane
-172 -167 Ménélas (en) מנלאוס frère du prévôt Simon.
Premier grand-prêtre qui ne soit pas de la lignée de Sadoq
Onias dit Ménélas chez Josèphe
-167 -164 interruption
Hasmonéens
-164 -159 Alcime אלקימוס soutenu par Démétrios Ier Sôter contre Judas Maccabée
-159 -156 Judas Maccabée יהודה המכבי
-156 -152 vacance ?
-152 -143 Jonathan יונתן הופסי
-143 -140 vacance ?
-140 -135 Simon שמעון התרסי
-134 -104 Jean Hyrcan Ier יוחנן הורקנוס הראשון Antiochus VII Sidétès
-104 Judah Aristobule I יהודה אריסטובולוס הראשון
-103 -76 Alexandre Jannée אלכסנדר ינאי
-76 -67 Hyrcan II יוחנן הורקנוס השני
-67 -63 Aristobule II אריסטובולוס השני
-63 -40 Hyrcan II הורקנוס השני rétabli par Pompée
Antigone II Mattathiah מתתיהו אנטיגונוס השני
Époque romaine
Hananel (en) חננאל הבבלי או המצרי nommé par Hérode, origine d’Égypte ou de Babylonie.
Descendant présumé d’Onias
[17] Aristobule III
aussi appelé Jonathan[17]
אריסטובולוס השליש frère de Mariamne l'Hasmonéenne, femme d'Hérode Ier le Grand
[17] ? Hananel (en) חננאל rétabli par Hérode Octave Parah 3, 5
? -23[17] Jésus ben Phabi (en) יהושע בן פיאבי nommé par Hérode, origine d’Égypte
-23 -6 Simon ben Boëthus (en) שמעון בן ביתוס nommé par Hérode, père de Mariamne II, origine d’Égypte Ant. XV
~ ~-5[17] Mattatiah ben Théophile מתתיהו בן תיאופילוס nommé par Hérode, originaire de Jérusalem,
impliqué dans les émeutes au sujet de l’Aigle d’or
Ant. XVII
(un jour) Joseph, fils d'Ellem[17] nommé par Hérode pendant un seul jour
~[17] Yoazar ben Boëthus יועזר בן ביתוס nommé par Hérode après des émeutes dans Jérusalem,
partisan d’un compromis avec Rome.
Beau-frère d’Hérode, donc fils (ou frère) de Simon
Ant. XVII
~[17] ? Eléazar ben Boëthus אלעזר בן ביתוס nommé par Hérode Archélaos après des troubles contre les Romains,
frère de Yoazar
Ant XVII
? 6[17] Josué ben Sie (en) nommé par Hérode Archélaos Ant XVII
5 Yoazar ben Boëthus יועזר בן ביתוס rétabli par Hérode Archélaos Ant. XVIII
6 15[17] Hanan ben Seth חנן בן שתי nommé par Quirinus Tibère
15 16 Ishmael ben Phabi I ישמעאל בן פיאבי nommé par Valérius Gratus
16 17 Eléazar ben Hanania אלעזר בן חנן nommé par Valérius Gratus
17 18 Simon ou Ishmael ben Camithus (en) שמעון או ישמעאל בן קמחית nommé par Valérius Gratus, Simon selon Josèphe Yoma 47a
Joseph ben Camithus יוסף בן קמחית remplace son frère pendant un seul jour
18 pessah 37[17] Joseph Caïphe יוסף הקיָף Valérius Gratus, gendre de Hanan, destitué par Lucius Vitellius venu à Jérusalem
37 pentecôte 37[17] Jonathan ben Hanan יונתן בן חנן Nommé par Lucius Vitellius et remplacé par lui au bout de 50 jours Caligula
37 N/A[17] Théophile ben Hanan (en) תיאופילוס בן חנן Lucius Vitellius
41 N/A[17] Simon Canthara ben Boëthus שמעון קנתירא בן ביתוס nommé par Hérode Agrippa Ier,
frère (ou fils) de Yoazar ou Eléazar ben Boëthus
Claude Ant. XIX (présenté comme le frère de Yoazar)
? Mathiah ben Hanan מתתיה בן חנן nommé par Hérode Agrippa Ier[17] (à la place de Jonathan) Ant. XIX
~44[17] Elionée ben Canthara (ou ben Caïphe) אליהועיני בן קנתירא (בן הקיף) nommé par Hérode Agrippa Ier,
ben Caïphe selon le Talmud, ben Canthara selon Josèphe
Ant. XIX (Cithéus), Mishna Parah 3, 5
44 46 Joseph ben Kamei יוסף בן קמי nommé par Hérode de Chalcis (succède à Canthara selon Josèphe)
46 52 Hananiah fils de Nébédé חנניה nommé par Hérode de Chalcis Ant. XX
52 56 Jonathan ben Hanan יונתן בן חנן rétabli, assassiné par Antonius Felix Néron Ant. XX
56 62 Ishmael ben Phabi II ישמעאל בן פיאבי nommé par Hérode Agrippa II, otage à Rome sous Néron,
décapité à Cyrène après 70. Le Talmud en fait l’éloge
Ant. XX, Parah 3, 5, Sotah 9, 5, Yoma 35b
62 63 Joseph Qabi ben Simon (en) יוסף קבי בן שמעון nommé par Hérode Agrippa II Ant. XX
63 Hanan ben Hanan חנן בן חנן nommé par Hérode Agrippa II, assassiné par les Zélotes Ant. XX
63 Josué ben Damnée (en) ישוע בן דמנאי nommé par Hérode Agrippa II Ant. XX
63 64 Josué ben Gamla יהושע בן גמלא nommé par Hérode Agrippa II, assassiné par les Zélotes.
Sa femme Martha est de la famille de Boëthus
Ant. XX, Yevamot 6,4, Yoma 18a
65 66 Mattatiah ben Théophile II (en) מתתיהו בן תיאופילוס nommé par Hérode Agrippa II, assassiné par les Zélotes
67 ? (au plus tard en 70) Pinhas ben Chmouel (en) פינחס בן שמואל nommé pendant la Grande révolte juive Galba, Othon, Vitellius

Notes et références[modifier | modifier le code]

Référence de traduction[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les deux écritures « grand-prêtre » ou « grand prêtre » (donc, avec ou sans trait d'union) coexistent dans les ouvrages et les dictionnaires[1],[2],[3]. Le choix de la graphie « grand-prêtre » dans l'encyclopédie est fait car il réduit les possibilités d'ambiguïté.
  2. Flavius Josèphe en fait une description très précise : « Comme coiffure, le grand-prêtre avait d'abord un bonnet fait de la même façon que celui de tous les prêtres ; mais, par-dessus, s'en trouvait cousu un second de couleur d'hyacinthe ; une couronne d'or l'entourait, composée de trois cercles ; sur cette couronne fleurissait un calice d'or rappelant la plante que nous appelons chez nous saccharon, mais que les Grecs versés dans l'art de cueillir les simples appellent jusquiame. [...] C'est une plante dont la hauteur dépasse souvent trois palmes, et qui ressemble par sa racine au navet - on pourrait sans inexactitude risquer cette comparaison, - et par ses feuilles à la roquette. Du milieu de ses branches elle émet un calice qui tient fortement au rameau ; une enveloppe le recouvre qui se détache d'elle-même quand il commence à se transformer en fruit. Ce calice est grand comme une phalange du petit doigt et ressemble par son contour à un cratère. J'indique ceci également pour ceux qui ne l'ont pas appris : il présente dans sa partie inférieure la moitié d'une balle qui serait divisée en deux, car il est arrondi dès la racine, puis, après s'être un peu rétréci par une légère courbe rentrante d'une forme gracieuse, il s'élargit de nouveau insensiblement en sépales fendus comme l'ombilic d'une grenade. De plus, un opercule hémisphérique le recouvre, qu'on dirait soigneusement fait au tour et que surmontent les sépales découpés qui, je l'ai dit, se développent comme dans la grenade, garnis d'épines, aux extrémités, finissant tout à fait en pointe. La plante conserve sous cet opercule ses fruits, qui remplissent toute l'étendue du calice, fruits pareils à la semence de la plante dite sidérite, et elle produit une fleur qui parait comparable aux feuilles claquantes du pavot. C'est sur le modèle de cette plante qu’on garnit la couronne qui va de la nuque aux deux tempes ; quant au front, l'éphiélis ne le couvrait pas (c'est le nom qu'on peut donner au calice) ; il y avait là une lame d'or qui portait gravé en caractères sacrés le nom de Dieu (YHWH). »[8]
  3. « ... au temps de Joïakim, fils de Josué, fils de Joçadak » (Néhémie 12,26)
    « Au temps d'Éliashib, de Joïada, de Johanan et de Jaddua ... » (Néhémie 12,22)
  4. « 10. Les chefs de la multitude dénombrée ci-dessus étaient Zorobabel, fils de Salathiel (en), de la race de David et de la tribu de Juda, et Jésus, fils de Josédec, le Grand-prêtre. 120. À cette époque le grand-prêtre était Joachim, fils de Jésus
    158. Joachim le grand-prêtre étant mort aussi, son fils Eliasib lui succéda dans sa haute charge.
    297. À la mort du grand-prêtre Eliasib, son fils Judas lui succéda dans sa charge. À la mort de celui-ci, la charge passa à son fils Jean.
    302. Après la mort de Jean, son fils Jaddus lui succéda dans la grande prêtrise. »

    Flavius Josèphe, Antiquités juives IX

Références[modifier | modifier le code]

  1. Dictionnaires Le Robert, Dictionnaire de la langue française, Paris, « entrée "prêtre" » :

    « Le grand prêtre ou le grand-prêtre : chez les Hébreux, prêtre de premier rang »

  2. Centre national de la recherche scientifique, Centre national de ressources textuelles et lexicales, « Prêtre : définition de "prêtre" », sur cnrtl.fr (consulté le ) : « Le grand(-)prêtre. Le chef de la caste sacerdotale dont les fonctions religieuses se doublaient de certaines attributions politiques. Le grand-prêtre des Hébreux, Aron, revêtait pour officier (...) [une] sorte d'étole à laquelle étaient agrafées les douze pierres dont chacune portait gravé le nom d'une tribu de Jacob (Metta, Pierres préc., 1960, p.7) »
  3. Éditions Larousse, « Définitions : prêtre - Dictionnaire de français Larousse », sur larousse.fr (consulté le ) : « Grand prêtre, le plus haut personnage d'une hiérarchie sacerdotale, en particulier pour la religion hébraïque dans la période allant de la fin de la captivité de Babylone à la fin du Temple de Jérusalem. »
  4. Geoffrey Wigoder (dir.), Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Cerf-Laffont, coll. « Bouquins », 1996, article « Prêtre, Grand ».
  5. Geoffrey Wigoder (dir.), op. cit., article « Prêtre, Grand » : « Avec ses vêtements d'or, d'azur et de pourpre, la tiare d'or sur la tête et le fait d'être entièrement oint d'huile, le Grand-prêtre arborait des attributs comparables à ceux de la royauté. »
  6. a b et c Geoffrey Wigoder (dir.), op. cit., article « Prêtres, Vêtements des ».
  7. Richard Bauckham, Jesus and the Eyewitnesses: The Gospels as Eyewitness Testimony, John as a Jewish hight priest?, 2006, Wm. B. Eerdmans Publishing Co., Cambridge, UK, p. 445.
  8. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre III, (VII, 6).
  9. Yoma 9a
  10. Yoma 4b
  11. (en) Steven James Schweitzer, « High Priest in Chronicles: An Anomaly in a Detailed Description of the Temple Cult », Biblica, vol. 84, no 3,‎ , p. 388-402 (JSTOR 42614457)
  12. Jan Dušek, « Grands-prêtres du temple de Jérusalem à l’époque perse », dans Les manuscrits araméens du Wadi Daliyeh et la Samarie vers 450-332 av. J.-C., Brill, , p. 549-598.
  13. (en) H. G. M. Williamson, « The historical value of Josephus "Jewish Antiquities" XI. 297-301 », The Journal of Theological Studies, Oxford University Press, vol. 28, no 1,‎ (JSTOR 23960373)
  14. Mario Liverani, La Bible et l'invention de l'histoire : Histoire ancienne d'Israël, Éditions Gallimard, p. 421
  15. (en) Frank Moore Cross, « A Reconstruction of the Judean Restoration », Journal of Biblical Literature, The Society of Biblical Literature, vol. 94, no 1,‎ (JSTOR 3266031)
  16. (he) Menahem Mor, « The High Priests in Judea in the Persian Period », Beit Mikra: Journal for the Study of the Bible and Its World, Jerusalem, Bialik Institute, vol. 23 (כג), no 1,‎ (JSTOR 23503925)
  17. a b c d e f g h i j k l m n o et p Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, Paris, 2007, p. 264 ; voir en ligne.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph Derenbourg, Essai sur l'histoire et la géographie de la Palestine, Paris, 1867
  • Geoffrey Wigoder (dir.), Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Cerf-Laffont, coll. « Bouquins », 1996

Articles connexes[modifier | modifier le code]