Rencontres du troisième type

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Rencontres du troisième type
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo français du film.
Titre original Close Encounters of the Third Kind
Réalisation Steven Spielberg
Scénario Steven Spielberg
Musique John Williams
Acteurs principaux
Sociétés de production Columbia Pictures Corporation
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre science-fiction
Durée 129 minutes (version originale)
127 minutes (Édition spéciale)
131 minutes (version du réalisateur)
Sortie 1977

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Rencontres du troisième type (Close Encounters of the Third Kind) est un film de science-fiction américain réalisé par Steven Spielberg et sorti en 1977.

Mettant en vedette les acteurs Richard Dreyfuss, François Truffaut, Teri Garr, Melinda Dillon et Bob Balaban dans les rôles principaux, le film raconte l'histoire de Roy Neary (Richard Dreyfuss), un employé d'une compagnie d'électricité de l'Indiana, dont la vie change radicalement après une rencontre avec un objet volant non identifié (OVNI).

C'est le cinquième long métrage de Steven Spielberg, alors âgé de trente-et-un ans. Produit et distribué par la Columbia Pictures, le film sort en avant-première le à New York, puis dans le reste des États-Unis le .

Rencontres du troisième type est un succès à la fois critique et financier, rapportant finalement plus de 300 millions de dollars de recettes dans le monde. Il a reçu de nombreux prix et nominations lors des cérémonies des Oscars 1978, Golden Globes 1978, Saturn Awards 1978 et des BAFTA 1979, et a été largement acclamé par l'American Film Institute. Ce film est également le plus grand succès commercial du réalisateur français François Truffaut qui exceptionnellement délaisse la réalisation pour jouer un des personnages principaux du film à la demande de Spielberg, les deux hommes se vouant mutuellement une grande admiration[1].

En 2007, le film est sélectionné pour conservation par le National Film Registry de la bibliothèque du Congrès, en raison de son intérêt « culturel, historique ou esthétique important ».

Synopsis[modifier | modifier le code]

Alors qu'il se trouve au Mexique, Claude Lacombe, scientifique du gouvernement français chargé des activités liées aux OVNIs aux États-Unis, accompagné de son interprète américain David Laughlin, assiste à la découverte d'anciens avions de guerre de la Seconde Guerre mondiale retrouvés en plein désert de Sonora, une région au nord du Mexique. Les appareils, des bombardiers Grumman TBF Avenger vides de tout occupant, faisaient partie de l'escadrille 19, une escadrille mystérieusement disparue en au-dessus de l'océan Atlantique.

Simultanément, d’autres faits étranges se produisent sur Terre, notamment la découverte d'un navire cargo[a] disparu en 1925 dans le triangle des Bermudes, et retrouvé en plein désert de Gobi (entre le nord de la Chine et le sud de la Mongolie). Lacombe et son équipe se rendent ensuite à Dharmsala en Inde, pour y étudier une série de cinq notes de musique chantées par les habitants ; d'après les autochtones, ces sons proviendraient des cieux.

Lacombe participe peu après à une conférence aux États-Unis où il présente les résultats de la traduction des sons de Dharmsala en langue des signes, d'après la technique de Zoltán Kodály. Peu après, un radiotélescope appartenant à un complexe américain top-secret enregistre des signaux en provenance de l'espace, qui se révèlent être des coordonnées terrestres. Pour Lacombe, présent lors de cette découverte, il ne fait plus aucun doute qu'une forme extraterrestre intelligente tente de communiquer avec notre civilisation.

Par la suite, des objets volant non identifiés (OVNIs) sont repérés en Amérique, au-dessus de l'Indiana. Au cours de leur vol, ceux-ci manquent de peu de percuter un avion de ligne, et occasionnent une perturbation du réseau électrique de la région.

D'autres événements mystérieux arrivent peu après en Indiana : une nuit, Jillian Guiler, une femme qui vit seule avec son fils Barry (âgé de trois ans) dans une petite maison de campagne, voit son fils subitement réveillé par une force inconnue qui l'attire au dehors, dans la forêt.

Dans le même temps, Roy Neary, un employé d'une compagnie d'électricité d'Indiana, quitte sa maison pour aller réparer une ligne à haute tension sur une route nationale. Alors qu'il arrête son véhicule au niveau d'une voie de chemin de fer pour vérifier sa carte routière, Neary fait l'expérience d'une rencontre rapprochée avec un ovni ; lors de son passage, l'objet inconnu émet une vive lumière qui brûle légèrement un côté de son visage. Juste après, Neary manque de peu d'écraser le petit Barry quand il le croise sur la route.

Alertée, la police donne la chasse aux mystérieux engins volants, sans succès. Le public, informé des évènements, est fasciné par cette vague d'ovnis, de même que Neary et Jillian. La maison des Guiler devient par la suite le théâtre d'un drame lorsque Barry est enlevé par un OVNI, sous les yeux de sa mère impuissante.

Sans le savoir, Roy Neary et Jillian Guiler deviennent bientôt, chacun de leur côté, obsédés par l'image subliminale d'une forme ressemblant à une montagne et commencent à essayer de la reproduire en sculpture ou en peinture. Ils sont comme fascinés par cette mystérieuse forme, au grand désespoir de l'épouse de Neary qui commence à douter de la santé mentale de son mari.

La montagne Devils Tower, lieu de l'action finale du film.

De leur côté, Lacombe et son assistant Laughlin ont calculé que les mystérieuses coordonnées captées par le radiotélescope sont celles de la Devils Tower, une montagne basse isolée qui se trouve dans le Wyoming. Pour avoir les coudées franches, l'armée américaine imagine alors un plan d'évacuation de la région (en prétextant un accident de train contenant un gaz toxique) et prépare secrètement la construction d'une base scientifique au sommet de la montagne, destinée à accueillir les « visiteurs ».

Pendant ce temps, l’obsession de Neary vis-à-vis de la forme qu'il voit dans son esprit — qui n'est autre que celle de la Devils Tower — pousse sa femme à le quitter avec ses enfants, convaincue que son mari est devenu fou. Neary, toujours poussé par son obsession, aperçoit fortuitement la montagne dans un reportage télévisé sur le prétendu accident de train au Wyoming. Il rejoint Jillian et tous deux se rendent alors là-bas, à la recherche de la vérité. Échappant aux forces de l'ordre après une première capture (au cours de laquelle Neary est interrogé par Lacombe), les deux fugitifs se faufilent parmi les barrages de l'armée encerclant la Devils Tower et finissent par arriver à la base scientifique, juchée au sommet de la montagne.

À la nuit tombée, un imposant vaisseau extra-terrestre arrive au sommet de la Devils Tower, accompagné des petits objets volants qui étaient apparus dans l'Indiana. Après avoir communiqué avec les scientifiques via une sorte de musique associée à des couleurs (les scientifiques utilisant un synthétiseur relié à un mur lumineux pour communiquer avec le vaisseau), la nef extra-terrestre se pose sur la base. Peu après, plusieurs humains, portés disparus depuis très longtemps, sortent du vaisseau. Ceux-ci ont l'apparence et l'âge qu'il avaient lors de leur disparition, il y a de cela des années. Descend aussi du vaisseau le jeune Barry, puis une vingtaine de petites créatures humanoïdes extraterrestres, dont une qui lève un bras en signe de paix.

Quelque temps après, Neary - grâce à l'intervention amicale de Claude Lacombe - est sélectionné avec d'autres volontaires humains (militaires et scientifiques) pour accompagner les extraterrestres lors de leur départ. Neary monte alors avec les autres volontaires dans le vaisseau, puis l'engin décolle et repart vers l'espace.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Légende : doublage de la version originale (1978) / doublage de la version director's cut (2001)

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Scénario[modifier | modifier le code]

Paul Schrader écrit le scénario original mais Steven Spielberg considère qu'une bonne partie du script ne lui convient absolument pas et réécrit totalement le film comme il souhaite le voir. La discorde vient du fait que Schrader souhaitait raconter cette histoire de contact extraterrestre du point de vue d'un militaire proche de la retraite (du genre Kirk Douglas, Burt Lancaster, Henry Fonda ou Richard Widmark), tandis que Spielberg voulait le raconter du point de vue de l'« homme du peuple ». Le scénariste, ayant considéré le script comme « la chose » de Steven Spielberg, refuse d'être crédité au générique et, ainsi, renonce à toucher des pourcentages sur les recettes, ce que Schrader considérera comme étant « la plus grosse erreur de sa vie ».[réf. nécessaire]

Choix du titre[modifier | modifier le code]

Le titre prévu à l'origine est Watch the Skies, ce qui correspond aux derniers mots du film La Chose d'un autre monde (1951), phrase qu'on entend durant le film, dans la séquence où le dessin animé réveille Roy Neary (Richard Dreyfuss). Le titre original finalement choisi est Close Encounters of the Third Kind, expression issue du système de classification de Hynek utilisée en ufologie pour classer les rencontres rapprochées (RR)[3].

Le stade RR3 (rencontre rapprochée du troisième type) correspond au fait de voir un OVNI et ses occupants ou bien uniquement les occupants de l'OVNI. Le film montre des rencontres rapprochées allant jusqu'au type 5 (RR5) puisqu'il y a, à la fin du film, communication avec les occupants d'un immense OVNI. Néanmoins, le type RR5 est postérieur à la classification initiale telle qu'elle fut élaborée par J. Allen Hynek.

Hynek est présent dans le film, jouant son propre rôle, dans une séquence très courte, en caméo. On le voit fumant sa pipe, au premier plan, parmi les scientifiques habillés en blanc, lorsque la soucoupe se pose vers la fin du film. Il fut aussi consultant technique de Steven Spielberg.

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Pour le rôle de Roy Neary, le réalisateur Steven Spielberg approche d'abord les acteurs Steve McQueen, Dustin Hoffman, Sylvester Stallone après Rocky et Gene Hackman[réf. nécessaire] avant que ne soit choisi Richard Dreyfuss. Toby Neary (le second fils de Roy dans le film) est interprété par Justin Dreyfuss, le neveu de Richard.

Spielberg admire François Truffaut, qu'il veut impressionner par l'immensité du studio alloué au film à Mobile en Alabama. Se rendant compte que Truffaut n'a tourné ses films que dans des petits studios, presque intimes, et qu'il ne pouvait simplement pas saisir l'immensité du hangar, Spielberg entre dans la salle où Jillian observe les informations, lève les bras en l'air et s'exclame : « Now, this is a studio! » (« Ça, c'est un studio ! ») ; c'est ce qui a convaincu Truffaut de tourner avec son admirateur. Au préalable, le rôle de Claude Lacombe est proposé à l'acteur Lino Ventura, qui le refuse, tout comme Jean-Louis Trintignant, qui avait déjà refusé Duel auparavant.... Truffaut est honoré et très ému de la proposition de Spielberg, tout comme sa participation au projet, ce film lui donnant par la suite une aura internationale immense.

Comme Truffaut parlait très mal anglais, Spielberg accepta qu'il parle français dans la version originale et que le personnage de David Laughlin (interprété par Bob Balaban), l'assistant de Claude Lacombe, traduise en anglais les propos de son collègue. C'est pourquoi la version française peut parfois paraître étrange, Laughlin ne faisant que paraphraser les dires de Lacombe, voire parler en même temps que lui.

En fin de compte, dans la version originale, Truffaut a deux ou trois répliques en anglais.

Tournage[modifier | modifier le code]

La montagne Devils Tower dans le Wyoming, le lieu emblématique du film.

Le tournage commence dans les studios de Burbank[4] à partir de [5].

Une partie de l'action a lieu sur le site de la montagne Devils Tower dans le Wyoming[4], ainsi qu'un immense hangar à dirigeables de la Seconde Guerre mondiale à Mobile dans l'Alabama[4], qui a également servi de plateau pour les maisons de Roy Neary et celle de Jilian Guiler.

L'évacuation immédiate s'est déroulée à Bay Minette dans le comté de Baldwin[4].

Les prises de vues s'achèvent en [5].

Dans sa distribution, ce film détient le record du plus grand nombre de directeurs de la photographie : onze, en incluant l'édition spéciale[6].

Début du film[modifier | modifier le code]

  • La première scène du film commence par une énigme, lorsque Laughlin présente à Claude Lacombe (François Truffaut) ses félicitations pour la conférence de Montsoreau, qui visiblement se serait bien terminée pour les Français[7]. Montsoreau a été le lieu d'une observation privilégiée d'ovnis en 1966, qui aurait pu servir de base à la fin du film[8].
  • Le désert en pleine tempête au début du film se trouve à Bernal et Tequisquiapan (en) dans l'État de Querétaro au Mexique[4], ainsi que le désert des Mojaves au sud de la Californie[4].
  • La séquence où Claude Lacombe enregistre le chant indien, imité du son extraterrestre, a été prise en Inde à Bombay dans le Maharashtra[4].

Barry[modifier | modifier le code]

  • Pour la scène où le jeune Cary Guffey (en) devait jouer l'étonnement face aux extraterrestres, le réalisateur Steven Spielberg demanda à deux membres de l'équipe de tournage de se cacher dans des boîtes derrière la caméra, l'un déguisé en clown et l'autre en gorille. Pendant la scène, le premier apparut par surprise devant Cary quelque peu surpris, puis le second. Spielberg demanda alors au gorille de retirer son masque, faisant ainsi sourire Cary.[réf. souhaitée]
  • Lorsque les extraterrestres kidnappent Barry par la petite ouverture au bas de la porte d'entrée, Cary était en réalité tiré par sa mère (on distingue très vaguement le bras de celle-ci dans un coin de l'ouverture).[réf. souhaitée]

Roy Neary[modifier | modifier le code]

Pour la séquence du premier contact de Roy Neary (Richard Dreyfuss) avec les extraterrestres (au passage à niveau), le 4x4 était en fait monté sur une grande roue qui effectuait une rotation pour simuler l'envol des affaires de Neary sur le tableau de bord (on observe par ailleurs que, sous l'effet de la rotation de la roue, Richard Dreyfuss recule un peu sur son siège)[9].[réf. non conforme]

Divers[modifier | modifier le code]

  • Le contrôle du trafic aérien montré dans le film est celui de Palmdale, au nord-est du comté de Los Angeles en Californie[4].
  • Une erreur est commise sur les coordonnées géographiques du lieu de rendez-vous qui sont, selon le film, « 40° 36' 10" N » et « 104° 44' 30" W », alors que la position géographique réelle de la Devils Tower est « 44° 35' 25" N » et « 104° 42' 54" W » (soit à une distance orthodromique d'environ 443 km du lieu de rendez-vous).

Scène finale[modifier | modifier le code]

Maquette du vaisseau mère utilisée lors du tournage, exposée au National Air and Space Museum.
  • La scène finale donne à voir un gigantesque vaisseau mère extraterrestre. Quand il commence à faire son apparition à la Devils Tower, on voit clairement le robot R2D2 (de Star Wars) accroché sur la coque du vaisseau. Cette petite blague est le fait de l'artiste d'effets spéciaux Dennis Murren, qui venait de travailler sur Star Wars[10].
  • Les humains communiquent avec les extraterrestres par la musique et une technologie adaptée. Or les métiers des parents de Steven Spielberg furent respectivement musicienne et électronicien. Un rapprochement que Spielberg ne fit pas jusqu'à ce que le journaliste James Lipton le lui fasse remarquer dans une interview pour l'Actors Studio en 1999[11].
  • Le logo de la compagnie Rockwell International apparaît au dos des costumes de certains membres de l’équipe scientifique lors de la rencontre finale ; il est identique dans sa construction graphique à l’affiche originale du film.[réf. souhaitée]
  • La maquette du vaisseau mère utilisée dans le film est exposée au National Air and Space Museum[12].

Code musical[modifier | modifier le code]

{bes' c'' aes' aes ees'2}

Le code musical.

Les cinq notes du film Rencontres du troisième type (jouées sur CS-80V2).

Le code musical du film, utilisé dans la séquence du vaisseau extraterrestre à la Devils Tower, est composé grâce un synthétiseur ARP 2500 (Philip Dodds[13] joue sur cette scène), qui est utilisé pour le tournage de la scène ; mais la musique provient de l'orchestre de John Williams. Steven Spielberg avait demandé à Williams un thème musical très simple. Cela s'est révélé être un véritable défi, puisqu'il fallait se limiter à cinq notes. Williams et son entourage proposèrent une multitude de mélodies de cinq notes, parmi lesquelles fut choisie celle utilisée pour le thème du film.

La partition du code musical est : Si bémol (2) Do (3) La bémol (2) La bémol (1) Mi bémol (2). Les chiffres entre parenthèses indiquent le numéro de l'octave.

Toutefois, lorsque Lacombe présente devant les experts la mélodie enregistrée en Inde, il signe avec la méthode Kodály la partition suivante : (2) Mi (2) Do (2) Do (1) Sol (1)[14].

Bande originale[modifier | modifier le code]

Close Encounters of the Third Kind
Original Motion Picture Soundtrack

Bande originale de John Williams
Sortie 1977[15]
Enregistré 1976
Durée 40:53
Langue anglais
Genre Électronique
Format vinyle, LP, cassette
Compositeur John Williams
Producteur John Williams
Label Arista

La musique de John Williams était déjà composée avant le montage du film. C'est sa troisième collaboration avec Steven Spielberg qui avait donc monté le film en fonction de la musique, à l'inverse de ce qui se fait habituellement. Ensemble, ils avaient estimé que cela donnait au film une sensation lyrique propre à son univers.

Liste des titres (1977)
No TitreAuteur Durée
1. Main Title and Mountain Visions 3:13
2. Nocturnal Pursuits 2:31
3. The Abduction of Barry 4:28
4. I Can't Believe it's Real 3:18
5. Climbing Devil's Tower 2:05
6. The Arrival of Sky Harbor 4:27
7. Night Siege 6:18
8. The Conversation 2:19
9. The Appearance of the Visitors (When You Wish Upon A Star)Leigh Harline, Ned Washington 4:49
10. Resolution and End Title 6:51
40:53

Différentes versions du film[modifier | modifier le code]

Édition spéciale[modifier | modifier le code]

En 1980, Steven Spielberg décide de ressortir le film avec un nouveau montage (tel qu'il souhaitait déjà faire en 1977). Ainsi certaines scènes ont été retirées tandis que d'autres ont été ajoutées, entre autres la fameuse scène où Roy Neary pleure, tout habillé, sous sa douche, et qui tourne à la dispute familiale. De ce fait, le départ précipité de Ronnie avec les enfants, le lendemain matin, est relié à cette nouvelle scène et non plus au coup de folie de Roy et à la matérialisation de sa vision obsessionnelle, ce passage ayant été retiré dans cette version.

Spielberg a également tourné, pour l'occasion, deux nouvelles séquences :

  • la découverte du navire Cotopaxi en plein désert de Gobi, en Mongolie. On remarque la présence de Jeep Cherokee, modèle sorti en 1979, ce qui prouve bien que cette scène a été tournée quelques années après la sortie du film ;
  • l'intérieur du vaisseau-mère, là où Roy Neary découvre des technologies et des architectures extraterrestres serties de lumières.

Version du réalisateur[modifier | modifier le code]

En 1998, Spielberg retravaille le montage de son film. Il a réintégré des scènes de la première version et a finalement supprimé l'intérieur du vaisseau-mère, préférant ainsi laisser la suggestion aux spectateurs. Les effets spéciaux ont été quant à eux remaniés sur ordinateur. En France, le film a été entièrement redoublé (excepté la voix de François Truffaut qui a été conservée telle quelle).

On peut noter plusieurs erreurs dans le doublage français : le nom du compositeur Zoltán Kodály y est prononcé [kodali], et le mot « octave » (terme musical) y est toujours employé au masculin alors qu'il est féminin.

Dans l'édition collector trentième anniversaire, la première version du film est tiraillée entre les deux doublages français. En effet toutes les scènes présentes dans les trois versions ne comportent que la nouvelle version française. Ainsi, dans la version originale de 1977, on peut passer, par exemple pour Richard Dreyfuss, d'une scène à l'autre, de Bernard Murat à Bernard Brieux.

Sortie et accueil[modifier | modifier le code]

Dates de sortie[modifier | modifier le code]

Le film sort aux États-Unis le en avant-première à New York au Ziegfeld Theatre, et le sur le reste du territoire[16]. Il ressort le en édition spéciale.

En France, il sort sur les écrans le [17]. La version remaniée par Spielberg ressort le [17][source insuffisante].

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Rencontres du troisième type reçoit un accueil critique majoritairement positif.

Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 94 % d'avis favorables, sur la base de 65 critiques collectées et une note moyenne de 8,97/10 ; le consensus du site indique : « [Rencontres du troisième type] est une [œuvre de] science-fiction profondément humaine explorant l'obsession masculine, le mysticisme cosmique et la musique »[18]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 90 sur 100, sur la base de 10 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Acclamation générale » (Universal Acclaim)[19].

En France, le critique du Monde, Jean de Baroncelli, écrit dans sa revue du film (25 février 1978) : « Provoquant une admiration naïve, communiquant un plaisir enfantin, le film de Spielberg échappe aux pesanteurs de la critique. Il n'est ni bon ni mauvais, il est autre. Fantastique dans tous les sens du terme. Sidérant autant que sidéral »[20]. Pour Alain Masson de la revue Positif (no 205, avril 1978) : « Ce film féérique témoigne donc parfaitement de son temps. Avec ses astuces de conteur, il faut reconnaître à Spielberg un certain talent d'illustrateur sensible aux formes qui l'entourent »[20].

Du côté des avis mitigés, pour Jean-Claude Biette de la revue des Cahiers du cinéma (no 287, avril 1978) : « Ce film est le résultat d'un travail dont l'enjeu, extérieur au sujet du film, reste extérieur au film parce que Spielberg s'est cru plus malin que son sujet et qu'il a sacrifié totalement (à l'inverse de Kubrick) à des impératifs économiques et aux critères idéologiques qui y sont liés »[20].

Dans son Dictionnaire du cinéma, Jacques Lourcelles juge que le film accompagne la « puérilisation » du cinéma américain et montre la complaisance de Spielberg vis-à-vis des goûts du public. Selon lui, les personnages sont inconsistants et c'est dans la richesse et la perfection des effets spéciaux que réside l'intérêt du film. Pour cette raison, il affirme que Douglas Trumbull peut réellement être considéré comme le co-auteur du film, « puisqu'il est responsable de ce qu'il contient de meilleur »[21].

Pour Alain Rémond de Télérama (22 février 1978) : « C'est complètement naïf, débordant d'humanisme candide, à la gloire de l'Amérique nouvelle, post-nixonienne, lavée du péché originel, régénérée dans l'idéalisme mystique »[20]. Le journal Libération est aussi critique envers le film[20].

Box-office[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Rencontres du troisième type est présent (ou a été nommé) sur plusieurs listes de l'American Film Institute :

Préservation[modifier | modifier le code]

En 2007, le film est sélectionné pour préservation par le National Film Preservation Board pour figurer au National Film Registry de la bibliothèque du Congrès des États-Unis[22].

Produit dérivé[modifier | modifier le code]

Un flipper électrique, portant le même nom que celui du film, est le premier flipper dérivé d'un film et la première fois où la Columbia octroya l'autorisation pour un tel produit dérivé[réf. nécessaire].

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

  • Le passage où Roy Neary tente de reconstituer la Devils Tower avec son assiette de purée est parodié dans un épisode de la série télévisée Les Simpson (saison 6, épisode 15, « Homer le clown »), dans lequel Homer, possédé par l'envie d'intégrer l'école de clown de Krusty, forme un chapiteau avec sa purée.
  • Le code musical du film a été parodié dans de nombreux films, notamment dans Moonraker (1979), où le code de l'entrée du laboratoire vénitien de Drax est composé par James Bond. Le film Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982) s'en est servi pour le passage secret permettant la fuite de Jules César. Dans Monstres contre Aliens (2009), il est joué par le président lorsqu'il rencontre pour la première fois les aliens. Enfin, dans Paul (2011), les cinq notes sont produites par la boîte de feux d'artifice.
    • Dans la série télévisée South Park (saison 12, épisode 6, « Y'a plus Internet »), le code est joué pour tenter de communiquer avec « Internet » qui s'est décidé à ne plus fonctionner.
    • De même, dans la série Les Simpson (saison 8, épisode 10, « Aux frontières du réel »), le code est joué par l'orchestre de l'école primaire avant la rencontre avec l'extraterrestre.
    • Plusieurs artistes ont aussi repris ce code musical, comme le groupe britannique Duran Duran dans l'introduction de la chanson The Chauffeur de l'album Arena (1984) ; l'introduction de Back to the Rivers of Belief d’Enigma sur l'album MCMXC a.D. (1991) présente aussi ce thème.
    • Le groupe Daft Punk l'a aussi utilisé au début de chaque concert et pour la tournée Alive 2006/2007, dont la mélodie est jouée avant le début de la chanson Robot Rock, mais ne figure pas sur l'album.
    • Le groupe britannique Muse utilise la mélodie avant de débuter certains concerts ou avant de commencer le morceau Knights of Cydonia par exemple.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le navire retrouvé dans le désert de Gobi est le SS Cotopaxi, censé avoir disparu en 1925 dans le triangle des Bermudes avec trente-deux marins à bord. En réalité, le navire avait sombré alors qu'il faisait route de Charleston (Caroline du Sud) à La Havane (Cuba). Son épave a été retrouvée en janvier 2020 par une équipe de chercheurs menée par Michael Barnette. Elle est immergée non loin du port de Jacksonville (Floride).

Références[modifier | modifier le code]

  1. https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Quand-Spielberg-dirigeait-Truffaut
  2. « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  3. Fabrice Canepa, Aliens. 70 ans de culture et de contre-culture, Tana Editions, , p. 60
  4. a b c d e f g et h (en) « Filming locations for 'Rencontres du troisième type' », sur The Internet Movie Database (consulté le )
  5. a et b (en) « Box office / business for 'Rencontres du troisième type' », sur The Internet Movie Database (consulté le )
  6. « Close Encounters of the Third Kind (1977) - IMDb » (consulté le )
  7. David Sicé, « Rencontre du Troisième Type, le film de 1977 », sur davblog.com (consulté le )
  8. Montsoreau, Groupe d'étude des phénomènes aériens (GEPA), 3eme trimestre 1966, 33 p. (lire en ligne)
  9. « Close Encounters of the Third Kind (1977) - IMDb » (consulté le )
  10. « The Making of Close Encounters of the Third Kind Nov, 1977 » (consulté le )
  11. (en-US) « Remembering James Lipton: His best interviews from 'Inside the Actors Studio' », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  12. « Mother Ship Model - Close Encounters of the Third Kind at Udvar-Hazy Ctr », sur airandspace.si.edu (consulté le )
  13. Philip Dodds était alors le vice-président de la société ARP.
  14. extrait de Rencontres du 3e type, sur Dailymotion, 2014
  15. (en) « John Williams (4) – Close Encounters Of The Third Kind (Original Motion Picture Soundtrack) », sur Discogs (consulté le )
  16. Joseph McBride, Steven Spielberg: A Biography, 1997
  17. a et b Rencontres du 3e type, sur le site AlloCiné, 2015
  18. (en) « Close Encounters of the Third Kind (1977) », Rotten Tomatoes.com (consulté le ).
  19. (en) « Close Encounters of the Third Kind (1977) », Metacritic.com (consulté le ).
  20. a b c d et e « Rencontres du 3ème type : Critique presse », sur allocine.fr (consulté le ).
  21. Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma. Tome 3, Les films, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1992, p. 499
  22. (en) « Complete National Film Registry Listing », sur le site de la Bibliothèque du Congrès, loc.gov (consulté le 12 février 2016).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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