Claude Kogan

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Claude Kogan
Description de cette image, également commentée ci-après
Claude Kogan au Cho Oyu en 1959.
Biographie
Nationalité Drapeau de la France France
Naissance ,
17e arrondissement de Paris
Décès (à 40 ans),
Cho Oyu
Carrière
Disciplines Alpinisme, Himalayisme
Ascensions notables première ascension du Ganesh I

Claude Kogan, née Claudette Rachel Trouillet (Paris, - Cho Oyu, ) est une alpiniste et écrivaine française.

Découvrant l'alpinisme en 1940 dans le massif des Écrins, à Ailefroide, elle réalise pendant 15 ans de nombreuses ascensions, dont plusieurs premières pour une femme alpiniste, notamment dans le cordillère des Andes et dans le massif de l'Himalaya. En 1957, elle commence à organiser une expédition internationale féminine qui doit gravir le Cho Oyu dans l'Himalaya. Elle meurt ensevelie sous une avalanche lors de cette ascension, le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Claude Trouillet naît le à Paris[1]. Élevée par sa mère et quittant l'école à 15 ans, elle devient couturière[2].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Claude arrive à Nice après avoir franchi clandestinement la ligne de démarcation. Elle y fait la connaissance d'un groupe d'alpinistes et développe une réelle addiction pour ce sport ; elle adhère en 1940 à un club d'escalade niçois. Elle rencontre alors Georges Kogan qu'elle épouse en 1945[3] ; avec lui, elle s'attaque aux ascensions les plus difficiles de 1944 à 1950, notamment dans le Massif des Écrins, le Massif du Mont-Blanc et, dans les Andes, l'Alpamayo (5 950 mètres) et le Quitaraju (6 040 mètres), une première pour une cordée féminine[4],[5].

Georges Kogan meurt brutalement à Nice le [6]. Claude prend alors la direction de l'entreprise de confection familiale mais, parallèlement, continue ses ascensions à travers les massifs comme au Pérou avec le Salcantay (6 300 mètres) puis au Népal avec le Ganesh I (7 422 mètres) en 1952 et au Cachemire avec le Nun-Kun (7 135 mètres) en 1953. Elle fait partie de l'expédition qui en 1954 tente l'ascension du Cho Oyu dans l'Himalaya ; le groupe d'alpinistes mené entre autres par Raymond Lambert est stoppé à 450 m du sommet mais fait de Claude Kogan « la femme la plus haute de l'époque »[7],[8].

Le Cho Oyu.

En 1957, elle annonce son intention de monter une expédition internationale entièrement composée de femmes qui doit effectuer l'ascension du Cho Oyu par son versant népalais. Le projet fait l'objet de réserves, voire de dénigrement, dans le milieu de l'alpinisme[9]. L'expédition se compose également de Jeanne Franco, Colette Le Bret et Claudine Van der Stratten, qui ont rapporté les évènements[10].

Vidéo externe
Exclusif : les dernières images de Claude Kogan sur les archives de l'ina.fr

La cordée constituée et le matériel rassemblé, les alpinistes installent leur camp de base le . L'ascension, à proprement parler, commence le mais la fin de la mousson rend les conditions climatiques très difficiles, les vents atteignant peut-être 160 km/h au sommet[5]. Claude Kogan meurt probablement le [11] sur le Cho Oyu, à 40 ans, ensevelie par une avalanche dans sa tente à 7 150 m d'altitude, en compagnie d'une de ses camarades de cordée et d'un sherpa. L'emplacement du camp, qui a disparu, est atteint le et les corps ne seront jamais retrouvés[12],[13].

Hommages[modifier | modifier le code]

Des rues portent le nom de Claude Kogan à Grenoble (Isère), Mérignac (Gironde), Nantes (Loire-Atlantique) et Valence (Drôme).

Le glacier Claude Kogan se trouve sur les pentes de l'Alpamayo et la dalle à Claude est un rocher d'escalade à Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes)[14].

Une espèce inconnue de Noctuidae, découverte au Népal lors de l'expédition de 1959, est baptisée Diarsia claudia en l'honneur de Claude Kogan[15].

Pour en savoir plus[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Buffet 2003, p. 23.
  2. Yannick Resch, 200 femmes de l'histoire : des origines à nos jours, Eyrolles, , 230 p. (ISBN 978-2-212-86448-9, lire en ligne), p. 102.
  3. Ottogalli 2009, p. 73.
  4. (en) « Kogan, Claude (1919–1959) - Women in World History: A Biographical Encyclopedia », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  5. a et b « Claude Kogan trouve la mort dans une tempête de neige avec une compagne et deux sherpas », Feuille d'avis de Neuchâtel,‎ (lire en ligne).
  6. Pierre Gourou, « Vie scientifique », Annales de géographie, t. LX, no 322,‎ , p. 389 (www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1951_num_60_322_13324).
  7. Marc Semo, « Une femme qui monte », sur www.liberation.fr, (consulté le )
  8. Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 127
  9. Ottogalli 2009, p. 73-74.
  10. « Un récit du drame du Cho-Oyu, par Jeanne Franco », Le Monde,‎ (lire en ligne Inscription nécessaire)
  11. [vidéo] « Exclusif : les dernières images de Claude Kogan », Cinq colonnes à la une du , à 1 min 23 s
  12. Ottogalli 2009, p. 75.
  13. Voyage sans retour, (mp4) [Film], Micheline Rambaud (cinéaste) (, 83 minutes) Gap : Cinémathèque d'images de montagne. Consulté le ..
  14. « Escalade à Saint-Jeannet au secteur de la Source – Escalade », sur Guides06.com (consulté le ).
  15. Charles Boursin, « Les Noctuidae de l'expédition féminine Claude Kogan au Cho-Oyu (Népal) 1959 (Lep.) 1re contribution à l'étude de la faune des Noctuidae du Népal », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, vol. 32, no 1,‎ , p. 20–22 (DOI 10.3406/linly.1963.7107).

Liens externes[modifier | modifier le code]