Classe Turbine

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Classe Turbine
Image illustrative de l'article Classe Turbine
Le destroyer Borea à pleine vitesse
Caractéristiques techniques
Type Destroyer
Longueur 93,2 m
Maître-bau 9,2 m
Tirant d'eau 2,90 m
Déplacement 1 090 tonnes (standard)
Port en lourd 1 700 tonnes (pleine charge)
Propulsion 2 turbines à vapeur à engrenages Parsons
3 chaudières
2 hélices
Puissance 40 000 ch
Vitesse 36 nœuds (67 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 2 canons antiaériens jumelés de 120 mm
2 canons simples "pom-pom" de 40 mm
2 mitrailleuses de 13,2 mm
2 triples tubes lance-torpilles de 533 mm
2 lanceurs pour 52 mines
Rayon d’action 3 200 milles nautiques à 14 nœuds (26 km/h)
Autres caractéristiques
Équipage 112 officiers et 167 sous-officiers et marins
Histoire
A servi dans  Regia Marina
 Kriegsmarine
Période de service 1927 - 1943
Navires construits 8
Navires perdus 8

La classe Turbine est une classe de destroyers construit pour la Regia Marina dans la fin des années 1920.

Conception et description[modifier | modifier le code]

Les destroyers de la classe Turbine étaient des versions agrandies et améliorées de la classe Sauro. Afin d'améliorer leur vitesse, ils ont été allongés et dotés de machines de propulsion plus puissantes que les navires précédents. Ils disposaient ainsi de plus d'espace pour le carburant, ce qui augmentait également leur endurance[1].

Ils avaient une longueur totale de 93,2 mètres, une largeur de 9,2 mètres et un tirant d'eau moyen de 3 mètres[1]. Ils déplaçaient 1 090 tonnes à charge normale et 1 700 tonnes à pleine charge. Leur effectif était de 12 officiers et 167 sous-officiers et marins[2].

Les Turbine étaient propulsées par deux turbines à vapeur à engrenage Parsons, chacune entraînant un arbre d'hélice à l'aide de la vapeur fournie par trois chaudières Thornycroft. La puissance nominale des turbines était de 40 000 chevaux (30 000 kW) pour une vitesse de 33 nœuds (61 km/h) en service[3] , bien que les navires aient atteint des vitesses supérieures à 36 nœuds (67 km/h) pendant leurs essais en mer alors qu'ils étaient légèrement chargés[4]. Ils transportaient 274 tonnes de fioul, ce qui leur donnait une autonomie de 3 200 milles nautiques (5 900 km) à une vitesse de 14 nœuds (26 km/h)[1].

Leur batterie principale était composée de quatre canons de 120 millimètres dans deux tourelles jumelées, une à l'avant et une à l'arrière de la superstructure[2]. La défense antiaérienne des navires de la classe Turbine était assurée par une paire de canons AA de 40 millimètres "pom-pom" dans des supports simples au milieu du navire et un support jumelé pour des mitrailleuses Breda Model 1931 de 13,2 millimètres. Ils étaient équipés de six tubes lance-torpilles de 533 millimètres dans deux supports triples au milieu du navire[3]. Les Turbine pouvaient transporter 52 mines[2].

Unités[modifier | modifier le code]

Regia Marina - Classe Turbine
Navire N° coque Constructeur Lancement Date de perte Fait
Aquilone AL Cantieri navali Odero 3 août 1927 17 septembre 1940 Coulé par des mines larguées par des avions du HMS Illustrious devant le port de Benghazi avec la perte de 13 hommes.
Borea BR Ansaldo 28 janvier 1927 17 septembre 1940 Coulé par des avions du HMS Illustrious devant le port de Benghazi avec la perte de 1 homme.
Espero ES Ansaldo 31 août 1927 28 juin 1940 Coulé par le HMAS Sydney au large de Tobrouk lors d'une mission de transport de troupes à Tobrouk.
Euro ER Cantiere navale di Riva Trigoso 7 juillet 1927 3 octobre 1943 Coulé par des avions allemands au large de Leros, en Grèce.
Nembo NB Cantiere navale di Riva Trigoso 27 janvier 1927 20 juillet 1940 Coulé par des bombardiers-torpilleurs Swordfish du HMS Eagle dans le port de Tobrouk avec la perte de 25 hommes.
Ostro OT Ansaldo 2 janvier 1928 20 juillet 1940 Coulé par des bombardiers-torpilleurs Swordfish du HMS Eagle dans le port de Tobrouk avec la perte de 42 hommes.
Turbine TB Cantieri navali Odero 21 avril 1927 16 septembre 1944 Coulé par des roquettes tirées par des avions de l'USAAF à Salamine[5].
Zeffiro ZF Ansaldo 27 mai 1927 5 juillet 1940 Coulé par des bombardiers-torpilleurs Swordfish du HMS Eagle au large de Tobrouk avec la perte de 21 hommes.

Historique[modifier | modifier le code]

Datant de 1927-1928, les huit destroyers de la classe étaient presque identiques aux quatre unités de la classe Sauro qui les avaient immédiatement précédés; la principale différence consistait en un allongement d'environ 3 mètres qui avait permis une augmentation de puissance de l'ordre de 11 %. Ces deux modèles se caractérisaient notamment par un kiosque blindé qui surmontait la passerelle.

Les quatre navires de la classe Sauro faisaient partie de l'escadre de la mer Rouge, qui était terriblement isolée, et ils furent tous coulés; six unités de la classe Turbine subirent le même sort pendant la seule année 1940. Comme la plupart des destroyers italiens, chacun de ces bâtiments pouvait transporter plus de cinquante mines, et quatre d'entre eux minèrent entièrement les eaux situées au large de Tobrouk.

L'Espero fut la première unité de sa classe à disparaître : il fut anéanti le sous les attaques du croiseur australien Sydney, navire qui coula le Bortolomeo Colleoni au large du cap Spada trois semaines plus tard seulement. Les Fairey Swordfish du porte-avions HMS Eagle détruisirent le Zeffiro et un cargo, puis, au début du mois de juillet, ils endommagèrent gravement l'Euro dans le port de Tobrouk; à peine quinze jours plus tard, ils coulèrent encore l'Ostro, le Nembo et un deuxième cargo dans le golfe de Bomba.

Au mois d'avril suivant, ces mêmes avions, opérant depuis une base terrestre située près de Port Soudan, devaient envoyer par le fond deux Sauro qui croisaient dans la mer Rouge. Les attaques lancées par l'aviation embarquée coulèrent les Aquilone et Borea dans la nuit du 16 au 17 septembre, lors du bombardement de Benghazi par le HMS Illustrious. L'Euro fut détruit par des bombardiers allemands après la capitulation de l'Italie, et le Turbine lui-même, capturé par les Allemands, fut finalement coulé par des avions américains fin 1944.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Whitley, p. 161
  2. a b et c Fraccaroli, p. 47
  3. a et b Gardiner & Chesneau, p. 299
  4. McMurtrie, p. 280
  5. -TA14 page at german-navy.de

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Franco Bargoni. Esploratori Italiani. Rome, Ufficio Storico della Marina Militare, 1996
  • Maurizio Brescia, Mussolini's Navy: A Reference Guide to the Regina Marina 1930–45, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-544-8)
  • John Campbell, Naval Weapons of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-459-4)
  • Conway's All The World's Fighting Ships 1922–1946, London, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-146-7)
  • Aldo Fraccaroli, Italian Warships of World War 1, London, Ian Allan, (ISBN 0-7110-0105-7)
  • Aldo Fraccaroli, Italian Warships of World War II, Shepperton, UK, Ian Allan, (ISBN 0-7110-0002-6)
  • Norman Friedman, Naval Weapons of World War One: Guns, Torpedoes, Mines and ASW Weapons of All Nations; An Illustrated Directory, Barnsley, Seaforth Publishing, (ISBN 978-1-84832-100-7)
  • Randal Gray, Conway's All The World's Fighting Ships 1906–1921, London, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-245-5)
  • Jane's Fighting Ships 1937, London, Sampson Low, (OCLC 927896922)
  • Jürgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , Third Revised éd. (ISBN 1-59114-119-2)
  • M. J. Whitley, Destroyers of World War 2: An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-85409-521-8)

Liens externes[modifier | modifier le code]