Civic Fab

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Civic Fab
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Association
Siège
128, rue La Boétie, 75008 Paris
Pays
Langue
Organisation
Président
Xavier Desmaison (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Administrateur
Administratrice
Marie Leca-Tsiomis (d)
Site web

Civic Fab est une organisation non gouvernementale (ONG) française créée en 2010 spécialisée dans les technologies digitales appliquées aux projets d’intérêt public et d’innovations sociales. L’ONG agit en ligne et sur le terrain, auprès de publics jeunes et/ou en situation de vulnérabilité. Depuis , elle est membre de l'observatoire de la haine en ligne[1],[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

En 2014, sous le nom d’Idpi, l’association lance un baromètre de la haine en ligne avec le sociologue Joël Gombin[3],[4], en lien avec le commissariat général à l'Égalité des territoires. Elle analyse le bouleversement du web politique au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo, travaux dont les principaux résultats sont publiés dans le livre Le défi Charlie, aux éditions Lemieux éditeur en 2016.

À partir de 2016, devenue Civic fab, elle s’engage dans plusieurs initiatives destinées à prévenir la diffusion de la haine en ligne, à éduquer aux médias numériques et à consolider les liens sociaux dans une société fragmentée.

En 2019, le Fonds pour le Civisme en Ligne de Facebook France prime le programme Sens Critique de l'association[5].

Organisation[modifier | modifier le code]

Civic Fab est dirigée par un CA[Quoi ?] de trois personnes : Xavier Desmaison (d) (président), Karim Amellal (administrateur) et Marie Leca (d) (administratrice).

Karim Amellal a été délégué général de Civic Fab de 2017 à 2020, date à laquelle il devient administrateur après avoir été nommé ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée[6]. En , le président de la République Emmanuel Macron lui confie[7], ainsi qu'à Gil Taïeb, vice-président du CRIF, et Laetitia Avia, députée de Paris (LREM) une mission pour lutter plus efficacement contre la haine, le racisme et l'antisémitisme sur internet. Ils remettent leur rapport (« Rapport visant à renforcer la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur internet ») au Premier ministre Édouard Philippe le , lequel contient vingt propositions opérationnelles pour endiguer la haine sur internet et davantage réguler les plateformes dans ce domaine[8]).

En 2019, Xavier Desmaison fait paraître un essai consacré aux transformations sociales, dans lequel il reprend une partie des travaux de Civic Fab[9],[10].

Selon ses statuts, Civic Fab est une association indépendante politiquement. Elle bénéficie du soutien d’organisations publiques (CGET, CIPDR, DILCRAH, préfectures) autant que privées (Facebook, Google, Antidox (d)).

Projets[modifier | modifier le code]

Prévention de l’extrémisme en ligne[modifier | modifier le code]

What the Fake est une initiative en ligne qui vise à combattre les discours de manipulation (fake news, théories du complot) et extrémistes qui prolifèrent sur internet [11]. La plateforme lance des campagnes vidéos sur les principaux réseaux sociaux et cible les adolescents et les jeunes adultes francophones. En 2019, elle capitalise près de 15 millions de vues sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram et Youtube)[12].

Éducation aux médias[modifier | modifier le code]

« Sens critique » est un dispositif de terrain destiné à encourager l’esprit critique à travers une démarche fondée sur la créativité. En partenariat avec de nombreuses associations, Civic Fab déploie ses ateliers « Sens critique » sur le territoire national, en ciblant prioritairement des jeunes vulnérables[13]. En 2019, le programme est primé par le Fonds pour le Civisme en Ligne de Facebook France[14],[15],[16].

Dialogue interreligieux[modifier | modifier le code]

« On s’parle » est une initiative en ligne centrée sur le fait religieux, qui propose des programmes vidéos sur la dialogue entre les religions et promeut des discours apaisés et positifs sur le fait religieux.

Lutte contre le séparatisme territorial[modifier | modifier le code]

Civic Fab travaille aussi à accompagner certaines grandes politiques d’intérêt général, comme la prévention en santé, la transition énergétique, la question de la diversité ou la consolidation du lien civique[17].

Membres[modifier | modifier le code]

La direction de l'association est composée de Xavier Desmaison, Karim Amellal et Marie Leca[18]. Samira Bourezama est responsable de programmes.

L’assemblée générale est composée de Emmanuel Auber (d), Frédéric Allemand (d), Pierre Bernet, Benjamin Bonnet, Yann Boissière, Vincent Bridenne, Solène Collat, Najwa El Haité, Charles-Antoine Erignac, Pierre Henry, Philippe Jannet, Laure Modesti, Nelly Pannuzzo, Stéphanie Leblanc Quintard et Jean Tillinac.

Financement[modifier | modifier le code]

Civic Fab fait partie des dix-sept bénéficiaires du Fonds Marianne visant à lutter contre la « propagande séparatiste », au cœur d’une polémique concernant sa gestion en avril 2023. L'ONG a reçu 315 400 euros pour un programme contre la haine en ligne[19],[20].

Civic Fab a justifié l’utilisation de ces fonds notamment dans le cadre des auditions devant la Commission d'enquête du Sénat, comme le média Le Monde l’a rapporté : « Les premières associations entendues mardi, Civic Fab, Fraternité générale ou l’Observatoire du conspirationnisme, dont le travail est reconnu depuis des années, avaient pu sans difficulté détailler l’usage qu’elles avaient fait du fonds »[21]. Ces fonds lui ont permis notamment de renforcer sa présence sur les réseaux sociaux pour contrer les discours de haine en ligne[22].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Pierre Lefébure et Claire Sécail (Dir.), Le Défi Charlie, Les médias à l’épreuve des attentats, Lemieux éditeur, (ISBN 978-2373440478)
  • Xavier Desmaison et Guillaume Jubin, Le Bûcher des Vérités, Quelles stratégies dans un monde de fake news ?, Editions Hermann, (ISBN 979-1037002549).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Lutte contre la haine sur internet, le CSA met en place un observatoire de la haine en ligne », sur csa.fr, .
  2. « Décision n° 2020-435 du 8 juillet 2020 relative à la composition et aux missions de l'observatoire de la haine en ligne », sur Journal Officiel JORF n°0180 du 24 juillet 2020.
  3. « Comment les attentats ont bouleversé nos échanges sur les réseaux sociaux, entretien avec Joël Gombin, La revue des médias », sur INA, .
  4. « Idpi lance un observatoire de la haine en ligne », antidox, .
  5. « Facebook prime Civic Fab pour sa méthode qui éveille le sens critique », sur Les Echos, (consulté le )
  6. Imene A, « Karim Amellal nommé par Macron « ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée » », sur Algerie Eco, (consulté le ).
  7. « Dîner du CRIF : Macron veut lutter contre la cyberhaine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Robin Korda, « Antisémitisme et racisme en ligne : le rapport qui a inspiré Macron », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  9. « Émile Magazine - Les livres politiques du mois de février », sur Émile Magazine (consulté le ).
  10. « Cyberharcèlement, cancel culture, clash... les rouages de la guerre d'information », sur L'ADN, (consulté le ).
  11. Céline Pastezeur, « What the fake, tous les phénomènes de nos vies sont sujets à des fake news », Melty, .
  12. « 15ème législature - Réponse du Ministre de l’intérieur à la députée Barbara Bessot Ballot », Assemblée Nationale, .
  13. Cooper Gatewood et Iris Boyer, Éducation à la citoyenneté numérique, (lire en ligne).
  14. « Facebook prime Civic Fab pour sa méthode qui éveille le sens critique », sur Les Echos, (consulté le ).
  15. « Facebook France lance le 2e appel à projets du Fonds pour le Civisme en Ligne : 1 million d’euros destinés à promouvoir les bons usages du numérique », sur À propos de Facebook, (consulté le ).
  16. « Civic Fab lauréat du 1er Fonds Facebook pour le Civisme en ligne », sur www.educavox.fr (consulté le ).
  17. (en-US) « Round table – Negotiating diversity in Expanded European Public Spaces – Plurispace » (consulté le ).
  18. « Qui sommes-nous ? | Civic_Fab » (consulté le )
  19. Fonds Marianne : la liste des 17 associations bénéficiaires, et les montants perçus, liberation.fr, 14 avril 2023
  20. Gabriel Libert et Gérald Andrieu, Schiappa, Gravel, Sifaoui… Révélations sur l'argent évaporé du fonds contre le séparatisme, marianne.net, 29 mars 2023
  21. « Fonds Marianne : face aux sénateurs, les principaux bénéficiaires peinent à se justifier », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. Simon Barbarit, « Fonds Marianne : trois associations détaillent le bon usage de leurs subventions », sur Public Sénat, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]