Madame Butterfly

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Cio-Cio-San)

Madame Butterfly
Madama Butterfly
Description de cette image, également commentée ci-après
Lithographie de la première par Adolfo Hohenstein.
Genre Opéra
Nbre d'actes 2 ou 3
Musique Giacomo Puccini
Livret Luigi Illica et Giuseppe Giacosa
Langue
originale
Italien
Sources
littéraires
Madame Butterfly, pièce de théâtre de David Belasco tirée d’une histoire de John Luther Long
Durée (approx.) 2 h 30
Dates de
composition
été 1901 -
Partition
autographe
casa Ricordi, Milan
Création
La Scala, Milan
Création
française

Opéra-Comique, Paris

Représentations notables

Personnages

  • Cio-Cio-San dite « Madame Butterfly » (soprano)
  • Suzuki, sa servante (mezzo-soprano)
  • Benjamin Franklin Pinkerton, lieutenant de la marine des États-Unis d'Amérique (ténor)
  • Sharpless, consul des États-Unis d'Amérique à Nagasaki (baryton)

Airs

  • Duo Pinkerton/Sharpless « Dovunque al mondo » - Acte I
  • Ensemble « Ecco! Son giunte » (Butterfly et ses amies) - Acte I
  • Duo Butterfly/Pinkerton « Viene la sera » - Acte I
  • Air de Butterfly « Un bel dì, vedremo » - Acte II
  • Air de Butterfly « Che tua madre dovrà » - Acte II
  • Chœur à bouche fermée - Acte II
  • Duo Pinkerton/Sharpless « Addio, fiorito asil » - Acte III
  • Air final de Butterfly « Con onor muore » - Acte III

Madame Butterfly (titre original en italien : Madama Butterfly, prononcé : [maˈdaːma ˈbatterflai]) est un opéra italien de Giacomo Puccini, sur un livret de Luigi Illica et de Giuseppe Giacosa, représenté pour la première fois le à la Scala de Milan. L'opéra est qualifié de « tragedia giapponese in due atti » (tragédie japonaise en deux actes) dans la partition autographe, mais entre 1906 et 2016, il a été représenté le plus souvent dans une version révisée en trois actes, en scindant l'acte II en deux parties plus courtes. L'œuvre est dédiée à Hélène de Monténégro, reine d'Italie. Faisant partie du grand répertoire, il s'agit selon Operabase du septième opéra le plus joué au monde pour la saison 2021/2022[1].

Genèse[modifier | modifier le code]

Puccini vers 1900.

Giacomo Puccini assiste, le 5 mars 1900, pour le compte du New York Herald, à la première de la pièce de David Belasco, Madame Butterfly (en) au Herald Square Theatre de Broadway à New York, où Blanche Bates jouait le rôle titre.

La pièce à succès de Belasco est inspirée d'une histoire de l'écrivain John Luther Long (1898)[note 1]. L'histoire était parvenue à Long par le biais de sa sœur, Jennie Correll, qui avait habité entre 1892 et 1894 à Nagasaki, avec son mari missionnaire, et qui avait alors connu à cette occasion une jeune fille de maison de thé, appelée Chō-san[note 2], ou Miss Butterfly, qui aurait été séduite par un officier américain, William B. Franklin, de l'USS Lancaster[2].

Francis Nielsen, régisseur de Covent Garden, qui organisait alors les répétitions de la création anglaise de Tosca, après avoir vu la pièce à Londres aurait demandé à Puccini de quitter Milan pour venir voir cette pièce qui, dans ses mains, pourrait devenir un opéra à succès. Il semble cependant que Puccini était déjà sur place pour pouvoir assister à la représentation de la première de Tosca à Londres[3]. Le au Duke of York's Theatre (en) de Londres, Puccini voit donc à nouveau la pièce et veut en acheter les droits sur-le-champ, bien qu'il ne parle pas anglais. Après d’âpres négociations, le contrat n'est signé que le et les librettistes Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, réunis pour la dernière fois[note 3], peuvent commencer à se mettre à l'œuvre.

En plein japonisme, le thème de la geisha épousant un Américain de passage rappelle bien sûr Madame Chrysanthème[note 4] de Pierre Loti[note 5], qui a d’ailleurs été adapté à l’opéra en 1893 par André Messager. Mais la ressemblance reste superficielle, comme l'est également celle avec Iris (1898), le précédent opéra japonisant de Pietro Mascagni. Alors que Madame Chrysanthème est une geisha cynique et vénale, qui compte son argent au départ du marin, la trop jeune Butterfly tombe passionnément amoureuse de Pinkerton, un officier de l'United States Navy, au point de sacrifier les conventions sociales et de renier sa famille et sa religion ancestrale. Et Pinkerton, cynique, raciste et lâche dans la version originale, éprouvera des remords tardifs à la mort de Butterfly, ce qui reste inhabituel pour les marins de passage.

Puccini commence la composition dès le 20 novembre 1900, alors qu'il a décidé que ce serait le sujet de son futur opéra, en écartant tout autre projet, et que le contrat avec Belasco n'est pas encore signé[4]. Selon la correspondance échangée avec Illica, le livret, remanié en deux actes avec unité de lieu, est achevé le 29 novembre 1902 et Puccini commence à orchestrer le premier acte. « Le livret est fini [...] c'est une réussite splendide. Maintenant l'action se déroule sans heurt, logiquement, un vrai plaisir. Cet acte au consulat gâchait tout ! » Seul un grave accident de voiture le 25 février 1903 où Puccini est gravement touché et qui relève un diabète retardera un temps cette composition, avec une convalescence de huit mois en fauteuil roulant. La composition est terminée le .

Fille en kimono blanc (1894) de George Hendrik Breitner.

Puccini enquête sur les us et coutumes japonais et s'imprègne de la musique et du rythme nippons[note 6]. Il va même jusqu'à rencontrer la femme de l'ambassadeur du Japon en Italie[note 7] ou encore la danseuse Sada Yacco. À ceux qui lui reprochent de n'avoir jamais visité le Japon, il réplique que « les drames humains sont universels »[5] et il poursuit avec frénésie la recherche de documentation sur ce pays lointain[note 8], y compris par une photo de la rade de Nagasaki que lui fournit Giulio Ricordi ou par un kimono que lui procure Illica. Il écrit justement à ce dernier en 1902 : « Désormais, je suis embarqué au Japon et je ferai de mon mieux pour le restituer. » Demeurent de nombreuses imprécisions dans la transcription de la langue ou de mauvaises interprétations des usages japonais de l'ère Meiji, qui seront rectifiées dans une production japonaise de 2003[6].

Le titre de l'opéra initialement retenu, Butterfly tout court, devient le , par acte notarié, « Madama Butterfly », deux jours seulement avant la première.

La Scala, quelques années avant la création de Butterfly.

Échec de la création[modifier | modifier le code]

Après les succès retentissants de La Bohème (1896) et de Tosca (1900), Puccini s’attendait à un accueil favorable. Mais la première représentation le à la Scala de Milan est un fiasco qui fera date[7], les sifflets et moqueries ayant commencé dès le lever de rideau. De minutieuses répétitions avaient pourtant été dirigées par l'éminent maestro Cleofonte Campanini (it), avec une distribution incluant la soprano Rosina Storchio dans le rôle de Cio-Cio-San, le ténor Giovanni Zenatello dans celui de Pinkerton, le baryton Giuseppe De Luca dans le rôle de Sharpless et la mezzo-soprano Giuseppina Gianonia dans celui de Suzuki. Sous la régie de Tito II Ricordi, la mise en scène avait été confiée à Adolfo Hohenstein, qui dessine l'affiche de 1904 illustrant cet article, les décors à Lucien Jusseaume, Vittorio Rota et Carlo Songa[note 9], les costumes à Giuseppe Palanti.

Malheureusement, selon l'éditeur Ricordi, « le spectacle donné par la salle semblait aussi bien organisé que celui présenté en scène puisqu'il commença en même temps. » On ne sait si la création fut sabotée par l'éditeur rival de Ricordi, Sonzogno[note 10], ou par une claque soutenant Pietro Mascagni, « Et on peut comprendre même la première, injuste, réaction du public milanais qui ne vit dans cet opéra seulement qu'une réplique de La Bohème »[8], avec moins de fraîcheur. Le pire moment survient sans doute lorsque des chants d'oiseaux, simulés lors de l'intermezzo, donnent aux spectateurs l'idée d'imiter une basse-cour au grand complet. Puccini réagit et parle d'un « vrai lynchage ». Il défie l'audience : « Plus fort ! C'est moi qui ai raison ! Vous verrez bien ! C'est le plus grand opéra que j'aie jamais écrit. ». Effarés, Illica et Giacosa et son éditeur, la Casa Ricordi, exigent le retrait immédiat de l'opéra de l'affiche, après une seule représentation, afin de soumettre l'œuvre à une révision approfondie. Puccini doit rembourser sur-le-champ 20 000 lires de frais au théâtre milanais. Malgré le futur succès de l'œuvre, Puccini n'acceptera jamais que l'opéra soit joué à la Scala de son vivant.

Versions successives et remaniements[modifier | modifier le code]

L’opéra paraissait-il trop long et son découpage en deux actes rompait-il avec les habitudes de l’art lyrique italien ? Bien que réticent, le compositeur souhaitait pourtant clairement un opéra ramassé et percutant, ce qui était alors un geste radical et précurseur[note 11],[note 12]. Le , il avait écrit à Illica :

« L'opéra doit être en deux actes […] Absolument, j'en suis convaincu, et ainsi, l'œuvre d'art apparaîtra telle à faire grande impression. Pas d'“entr'acte” [en français] et arriver à la fin en tenant cloué sur son fauteuil pendant une heure et demie le public ! C'est énorme, mais c'est la vie de cet opéra[9]. »

Toujours est-il que Puccini en tire les leçons : il remanie l’opéra et le réorganise en trois actes « mieux équilibrés ». Il supprime aussi quelques mélodies et en tout plus d'un millier de mesures[note 13] : notamment, lors de la signature de l'acte de mariage, la chanson à boire de l'oncle Yakusidé (« À l'ombre d'un kaki sur le Nunki-Nunko-Yama »). D'autre part, il adoucit le rôle de Pinkerton avec l'insertion du nouvel air « Addio, fiorito asil ». Un des principaux changements intervenus serait la ligne vocale de l'air final du suicide de Butterfly, mais il est possible que ce changement ait déjà été effectué avant la première. La partition et les effets de mise en scène, notamment la durée de la présence du rôle muet sur scène, seront encore révisés par Puccini dans de multiples versions de l'œuvre jusqu'en 1907, date de la publication d'une version considérée comme « définitive », la plus jouée aujourd'hui, par la casa Ricordi. Bien que les musicologues aient souvent considéré l'existence établie de quatre versions bien définies, entre 1904 et 1907, en se basant notamment sur la bibliographie de Cecil Hopkinson[10], les recherches plus récentes de Dieter Schickling[11] tendent à prouver que Puccini, étant toujours insatisfait de son travail, retouche constamment ses opéras, et surtout Madame Butterfly (nombre d'actes, dramaturgie, didascalies, etc.). Schickling montre par ailleurs qu’il n’est pas pertinent d’opposer une version originelle, celle de la Scala, à une version remaniée lors de la seconde première de Brescia : il évoque plutôt à ce sujet un véritable opus in fieri, changeant d'un cycle à l'autre, chaque représentation devenant pour le compositeur une nouvelle expérience, dramaturgique et musicale[note 14].

L'intérieur du Teatro Grande à Brescia.

La nouvelle version est donnée le au Teatro Grande de Brescia[note 15], trois mois à peine après la catastrophique première à la Scala. C'est la soprano Solomiya Krushelnytska, « la plus belle et la plus charmante Butterfly » d'après Puccini, qui remplace la Storchio, l'orchestre encore dirigé par le maestro Campanini[12]. L'œuvre triomphe, jouée dans un théâtre comble, avec de nombreuses personnalités de l'art et de la critique, acclamée par des ovations incessantes, notamment pour le compositeur et le chef d'orchestre, et pas moins de sept bis, dont un pour le chœur à bouche fermée. L'opéra suscite l'admiration générale[13]. Le lendemain, le roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, invite le compositeur dans sa loge à la fin de la première partie de l'acte II pour le féliciter.

L'opéra est créé peu après au Teatro de la Ópera de Buenos Aires le puis à Montevideo, pendant la saison hivernale australe de 1904, sous la direction d'Arturo Toscanini et avec le retour de la Storchio[note 16], avant d'être également créé peu après en Égypte, d'abord à Alexandrie au Teatro Zizinio, puis au Caire. Il est repris au Carlo Felice de Gênes le , puis bénéficie à l'été 1905 d'une nouvelle saison hivernale en Amérique du Sud, en présence cette fois du compositeur[note 17]. Conjointement, l'œuvre est jouée à Londres le au Royal Opera House de Covent Garden avec Emmy Destinn et Enrico Caruso.

L'opéra parcourt l'Italie avec succès: il est donné le au Dal Verme de Milan, le , sous la direction de Toscanini au Teatro comunale de Bologne, le avec Toscanini et Krushelnytska au Teatro Regio de Turin, le au San Carlo de Naples, le au Teatro Massimo de Palerme.

Il est également joué en hongrois à l'Opéra royal de Budapest, avec Elza Szamosi (hu)[14] le . Aux États-Unis, il est donné le , lors d'une tournée de sept mois de l'English Grand Opera Company avec Elza Szamosi (producteur Henry Wilson Savage), chantée en anglais, d'abord au théâtre Columbia (Belasco) de Washington puis, peu après, au Garden Theatre (en) de New York, le . La tournée ira jusqu'à Winnipeg au Canada.

Le , Marguerite Carré crée le rôle en français dans une version française de Paul Ferrier, présentée à l’Opéra-Comique le , qui deviendra la version standard[note 18],[15]. Puccini trouve cette création parisienne assez décevante, notamment pour le plateau des chanteurs, mais cette production de l'Opéra-Comique restera un des plus grands succès de ce théâtre, avec 1240 représentations atteintes en 1972[note 19].

Répétition de Butterfly à l'Opéra-Comique en 1906.
Geraldine Farrar en Madame Butterfly, 1907.

Puccini embarque ensuite à destination de New York pour la consécration que constitue une « saison Puccini » de six semaines (janvier-février 1907) au Metropolitan Opera House, avec une rétribution de huit mille dollars. On y représente Manon Lescaut, La Bohème et Tosca. Comme point d'orgue, Madame Butterfly est créée le , en italien, avec un plateau des plus prestigieux (Geraldine Farrar, Enrico Caruso, Louise Homer et Antonio Scotti sous la direction d'Arturo Vigna (en)).

Madame Butterfly sur une affiche de Leopoldo Metlicovitz.

En Espagne, la première en espagnol est au Teatro del Bosc (actuellement Cinema Bosque (ca)) de Barcelone en août 1907. En novembre de la même année, elle débute en italien au Teatro Real de Madrid. La première au théâtre du Liceu date de 1909. Toujours en 1907, elle est donnée à Rio de Janeiro, à Berlin, à Prague et à Vienne (le 31 octobre, en allemand, en présence du compositeur). Ici encore, le succès est au rendez-vous avec soixante-deux représentations en trois saisons, d'admirables décors d'Alfred Roller, avec Selma Kurz et la direction de Francesco Spetrino. Le , l'opéra arrive en Australie au Theatre Royal de Sydney (en) avec Amy Eliza Castles (en) dans le rôle-titre. L'opéra est aussi joué à Saïgon.

Enfin, en 1920, Puccini revient une dernière fois sur la partition, en rétablissant au Teatro Carcano un air supprimé de Yakusidé. Mais cette arietta est rarement jouée après car la Casa Ricordi n'avait pas réédité cette partition depuis 1907. Le théâtre de la Fenice voulant faire rejouer la version originale de 1904, une nouvelle édition critique est commandée au musicologue Julian Smith, une première fois en 1977, puis en 1981. Cette nouvelle partition est finalement publiée en et jouée le 28 du même mois à Venise, en alternance avec la version en trois actes[note 20], version qui sera reprise en 1983 à Paris.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, après l'attaque de Pearl Harbor, l'opéra n'est plus joué aux États-Unis, car jugé trop négatif quant à l'image américaine. Il contient pourtant la musique de The Star-Spangled Banner qui était alors uniquement l'hymne de l'United States Navy avant de devenir l'hymne américain. Non seulement l'hymne mais également le drapeau des États-Unis reviennent constamment tout au long du livret et des didascalies[16]. L'opéra contient également le Kimi ga yo, l'hymne impérial japonais (entrée en scène du commissaire impérial)[17].

Lors de l'ouverture de la saison 2016-2017, la Scala de Milan reprend, sous la direction de Riccardo Chailly et avec la mise en scène de Alvis Hermanis, la version originale de 1904, en deux actes, reconstruite par Julian Smith et la Casa Ricordi, avec María José Siri dans le rôle-titre[18],[19],[20]. La standing ovation ne dure pas moins de quatorze minutes, le fiasco initial de 1904 est devenu désormais un triomphe public et critique[21].

Au Metropolitan, il y a eu jusqu'en 2016, au total 868 représentations de Madame Butterfly, ce qui en fait le septième opéra le plus joué dans cette salle. À l'Opéra-Comique, il atteint 100 représentations en 1912, 500 en 1929, 1 000 en 1959 et 1 240 en 1972. Et un des cinq ou six les plus joués au cours du XXe siècle. Sont rapidement créées des versions chantées en anglais, français, espagnol, allemand et même en hongrois (le ). De 1907 à 1927, l'opéra est ultérieurement traduit et joué dans plusieurs langues : tchèque, polonais, slovène, riksmål, suédois, croate, danois, russe, roumain, serbe, bulgare, lituanien, letton et finnois.

Distribution[modifier | modifier le code]

Personnages Tessiture Distribution
lors de la création
()
Distribution
de Brescia
()
Madama Butterfly (Cio-Cio-San) soprano Rosina Storchio Solomiya Krushelnytska[note 21]
Suzuki, sa servante mezzo-soprano Giuseppina Giaconia Giovanna Lucacevska
B. F. Pinkerton, lieutenant de la marine des États-Unis d'Amérique ténor Giovanni Zenatello Giovanni Zenatello
Sharpless, consul des États-Unis d'Amérique à Nagasaki baryton Giuseppe De Luca Virgilio Bellatti
Goro, un entremetteur ténor Gaetano Pini-Corsi Gaetano Pini-Corsi
Il principe Yamadori ténor[note 22] Emilio Venturini (en) Fernando Gianoli Galletti
Lo zio Bonzo, oncle de Cio-Cio-San basse Paolo Wulman[22] Giuseppe Tisci-Rubini
Yakusidé, oncle de Cio-Cio-San basse Antonio Volponi[22] Fernando Gianoli Galletti
Le commissaire impérial basse Aurelio Viale Luigi Bolpagni
L'officier d'état civil basse Ettore Gennari Anselmo Ferrari
La mère de Cio-Cio-San mezzo-soprano Teresa « Tina » Alasia Serena Pattini
La tante soprano Ersilia Ghissoni[note 23] Adele Bergamasco
La cousine soprano Palmira Maggi Carla Grementieri
Kate Pinkerton mezzo-soprano Margherita Manfredi Emma Decima
« Dolore » (Douleur), fils de Cio-Cio-San rôle muet Ersilia Ghissoni bambina Ersilia Ghissoni
Parents, amis et amies de Cio-Cio-San, serviteurs, marins chœur chœur
Puccini et Toscanini vers 1900.
  • Lors des deux créations, le chef d'orchestre est Cleofonte Campanini (it)[23], et non Arturo Toscanini qui dirigera l'œuvre peu après, en , à Buenos Aires, puis en au Teatro Regio de Turin[note 24]. Emmy Destinn crée le rôle-titre à Covent Garden (3e version) et Geraldine Farrar au Met, toutes les deux avec Enrico Caruso en Pinkerton.
  • Dans l'ordre traditionnel de la locandina (affiche) et du programme vendu une lire le [24], les personnages sont les suivants :
    • « Madame Butterfly » (Cio-Cio-San) (soprano)
    • Suzuki, la servante de Cio-Cio-San (mezzo-soprano)
    • Kate Pinkerton, [femme de Pinkerton] (mezzo-soprano)
    • Benjamin Franklin Pinkerton[note 25], lieutenant de la marine des États-Unis d'Amérique (ténor)
    • Sharpless, consul des États-Unis à Nagasaki (baryton)
    • Goro, « nakodo » (entremetteur) (ténor)
    • Il principe Yamadori (« le prince Yamadori »), [prétendant] (ténor)
    • Lo zio Bonzo (« le bonze »), [oncle de Cio-Cio-San] (basse)
    • Il commissario imperiale (« le commissaire impérial ») (basse)
    • L'ufficiale del registro (« l'officier d’état civil ») (basse)
    • [Lo zio] Yakusidé (« l'oncle Yakusidé »), oncle de Cio-Cio-San (basse)[note 26]
    • La madre di Cio-Cio-San (« la mère de Cio-Cio-San ») (mezzo-soprano, également partie du chœur)
    • La zia (« la tante [de Cio-Cio-San] ») (soprano, chœur)[note 27]
    • La cugina (« la cousine [de Cio-Cio-San] ») (soprano, chœur)
    • « Dolore » (« Douleur »), [fils de Pinkerton et de Butterfly] (rôle muet)
    • Parents, amis et amies de Cio-Cio-San, serviteurs, [marins] (chœur)[note 28]

Résumé[modifier | modifier le code]

Nagasaki de nos jours.

Nagasaki, quartier d'Omara[note 29], « temps présent » [1901-1904][note 30]). Un jeune officier américain en escale, Benjamin Franklin Pinkerton, loue une maison traditionnelle et épouse à cette occasion une geisha de quinze ans, Cio-Cio-San (ce qui signifie en japonais « Madame Papillon »). Simple divertissement exotique pour lui, le mariage est pris très au sérieux par la jeune Japonaise qui renonce à sa religion. Après une cérémonie, gâchée par l'oncle bonze, se noue une brève idylle (acte I).

Estampe d'Utagawa Kuniyoshi représentant un jigai (1848).

Trois ans ont passé, espérant toujours le retour de Pinkerton dont elle n'a plus de nouvelles, Cio-Cio-San lui reste néanmoins fidèle et refuse des propositions alléchantes de mariage. Pinkerton revient enfin au Japon avec sa nouvelle épouse américaine et apprend qu'il a eu un fils en son absence. Quand Cio-Cio-San comprend enfin la situation, elle leur abandonne son enfant et se donne la mort par jigai, en se poignardant (acte II, en deux parties).

Argument[modifier | modifier le code]

Acte I[modifier | modifier le code]

Colline près de Nagasaki, une étude en aquarelle pour l'acte I de Madame Butterfly, dessinée par Alexandre Bailly et Marcel Jambon, réalisée en 1906, conservée aux Archivio storico Ricordi (it).

Bref prélude sous forme de fugue à quatre voix, avec une connotation dynamique qui suggère davantage le côté américain que l'exotisme japonais : exposition du « thème japonais » allegro vigoroso qui réapparaîtra tout au long de l'opéra mais à chaque fois quelque peu modifié.

Sur une colline qui domine le port et la rade de Nagasaki, en 1904, Goro, entremetteur, fait visiter à B. F. Pinkerton, officier américain de passage, la maison de style japonais, avec terrasse et jardin, que ce dernier vient de louer. Il lui montre le fonctionnement des parois mobiles, les shōji. Il lui présente ses serviteurs dont Suzuki, la servante de sa jeune fiancée, Cio-Cio-San dite « Madame Butterfly ».

Puis arrive, essoufflé en raison de la montée, le consul américain Sharpless. Pinkerton lui explique que les contrats de location, ici, sont très précaires. On signe pour 999 ans mais on peut se dédire chaque mois ! C’est pareil pour les contrats de mariage (air « Dovunque al mondo, lo yankee vagabondo »).

Sharpless le met en garde et l’avertit de la candeur et de la sincérité de Butterfly. Pinkerton prend ce mariage comme un passe-temps et lui explique qu’il se mariera plus tard avec une « vraie épouse américaine » (« una vera sposa americana »).

Arrivée de Butterfly en tête d’un magnifique cortège avec ses amies et ses parents (air « Ecco! Son giunte »). Elle chante son bonheur. Pinkerton est sous le charme mais prend le mariage au second degré (« Che burletta ») malgré les avertissements répétés de Sharpless.

Ils entrent dans la maison. Elle lui montre quelques petits objets qu’elle a emportés, le poignard tantō avec lequel son père s’est suicidé sur ordre de l'empereur par seppuku et les Ottokés (en japonais hotoke-sama), des statuettes symbolisant les âmes de ses ancêtres. Elle lui avoue s’être convertie, en allant à la mission, au « Dieu des Américains » par amour pour lui.

Le commissaire impérial célèbre rapidement la cérémonie de mariage. Tout le monde trinque (Chanson de l'oncle Yakusidé, supprimée dans la seconde version) et se réjouit quand soudain, apparition quasi-surnaturelle, l’oncle bonze surgit ! Il maudit Butterfly qui a renié sa famille et ses ancêtres. Moment d’une grande intensité dramatique, Pinkerton défend Butterfly, chasse le bonze et tous les invités.

Restés seuls, il la réconforte. Le premier acte s’achève sur un très beau duo d’amour (« Viene la sera »). Elle se sent « seule … et reniée, reniée… et heureuse » (« Sola e rinnegata! rinnegata e felice! »). Comme le papillon, elle est épinglée pour la vie !

Acte II, première partie[modifier | modifier le code]

Autographe de Puccini,
le à Vienne,
« Un bel dì, vedremo »

Trois ans se sont écoulés depuis le départ de Pinkerton, mais Butterfly l’attend toujours. Entre-temps, sa situation financière s’est dégradée. Suzuki prie pour que Butterfly cesse de pleurer, mais sans grand espoir (« On n’a jamais vu un mari étranger revenir au nid »), tandis que Butterfly prie le « dieu américain ». Elle espère le retour de Pinkerton à la « saison où les rouges-gorges font leur nid » comme il lui avait promis (aria de Butterfly « Un bel dì, vedremo»).

Goro et Sharpless rendent visite à Butterfly. Goro lui présente de riches prétendants, dont le prince Yamadori. Mais elle les éconduit tous car elle se considère encore comme mariée.

Sharpless commence à lui lire une lettre de Pinkerton dans laquelle celui-ci annonce à Butterfly que leur histoire est terminée, mais le consul n’ose achever sa lecture. Bouleversée, Butterfly promet qu’elle se tuera si Pinkerton ne revient pas. Puis, elle présente son enfant à Sharpless, dont ce dernier ignorait l’existence (« Che tua madre dovrà ») et assure au consul qu'elle préférerait mourir plutôt que redevenir geisha. Profondément ému, Sharpless se retire, promettant de prévenir Pinkerton. Pendant ce temps, Goro rôde autour de la maison, répandant le bruit que l’enfant n’a pas de père.

Coup de canon ! Le navire USS Abraham Lincoln de Pinkerton entre au port et Butterfly le scrute avec sa longue-vue. Persuadées que le moment du retour est enfin arrivé, les deux femmes décorent la maison avec toutes les fleurs du jardin et Butterfly s’habille comme au premier jour pour accueillir Pinkerton.

Acte II, seconde partie, ou Acte III[modifier | modifier le code]

Geraldine Farrar avec « Dolore ».

Après avoir attendu en vain toute la nuit avec son enfant, au petit matin, Butterfly s’endort, épuisée.

Pinkerton et Sharpless arrivent alors avec Kate, la nouvelle épouse américaine de Pinkerton. Il demande à Suzuki de lui confier l’enfant pour assurer son avenir (trio Pinkerton-Suzuki-Sharpless). Sharpless reformule à Pinkerton ses reproches (« Ve dissi »). Pinkerton éprouve un remords sincère (air « addio, fiorito asil »), mais s'enfuit lâchement.

Kate demande l’enfant à Suzuki et promet d’en prendre soin. Butterfly se réveille, aperçoit Kate et comprend la vérité. Désespérée, elle consent à confier son fils à Pinkerton à condition qu’il vienne lui-même le chercher.

Après avoir bandé les yeux de Dolore et l'avoir envoyé jouer avec Suzuki, Butterfly se donne la mort par jigai, avec le tantō de son père sur lequel sont gravés ces mots :

« Celui qui ne peut vivre dans l’honneur meurt avec honneur. »

Pinkerton arrive trop tard et prend le corps sans vie de Butterfly, en s'écriant à trois reprises : « Butterfly ! »

Airs célèbres[modifier | modifier le code]

Non ve l'avevo detto chanté par Enrico Caruso (1910).
Non conosci il bel suol chanté par Claudia Muzio (1917).
Ancora un passo chanté par Claudia Muzio (1917).
Un bel dì, vedremo chanté par Rosetta Pampanini (1927).

Les passages les plus célèbres de l'opéra sont :

  • le duo Pinkerton/Sharpless « Dovunque al mondo » - Acte I
  • l'ensemble « Ecco! Son giunte » (Goro et les amies de Butterfly) - Acte I
  • le duo Butterfly/Pinkerton « Viene la sera » (Vogliatemi bene) - Acte I
  • l'air de Butterfly « Un bel dì, vedremo » - Acte II
  • le « duo des fleurs » (Scuoti quella fronda) (Cio-Cio-San et Suzuki) - Acte II
  • l'air de Butterfly « Che tua madre dovrà » - Acte II
  • le chœur à bouche fermée qui sert de transition entre les deux parties de l'acte II original
  • le duo Pinkerton/Sharpless « Addio, fiorito asil » - Acte III (ajout de la 2e version)
  • l'air final de Butterfly « Con onor muore » - Acte III

Analyse critique[modifier | modifier le code]

« Je ne suis pas fait pour les actions héroïques. J'aime les êtres qui ont un cœur comme le nôtre, qui sont faits d'espérances et d'illusions, qui ont des élans de joie et des heures de mélancolie, qui pleurent sans hurler et souffrent avec une amertume tout intérieure. »[25]

Courtisane japonaise par Felice Beato.

Selon son contemporain Ferruccio Busoni, Madame Butterfly était « indécente »[note 31] et bien d'autres encore après lui ont continué à la considérer comme une œuvre commerciale, « aux contenus passablement banals, excessivement sentimentale, expression mielleuse et gâtée du goût petit-bourgeois italien de l'ère Giolitti »[26]. En réalité, malgré ces opinions souvent suffisantes, parfois même partagées par des spécialistes et amateurs de Puccini[27], Madame Butterfly occupe une place de grand relief dans le panorama culturel de la fin de siècle et du début du Novecento. Qualifié de « quintessence puccinienne », il est considéré comme peut-être le plus personnel de ses opéras, pour « son atmosphère confinée à souhait, presque morbide », pour « son raffinement orchestral extrême », pour « son inspiration japonisante d'une délicatesse et d'une beauté absolue »[28].

« Butterfly représente le triomphe de la poétique des petites choses, des petites âmes et des petites tragédies qui, dans un cadre aussi miniature, semblent énormes. [...] Madame Butterfly constitue [en cela] un véritable condensé des conventions du temps. »[29]

Histoire d'un amour déchirant et fatal, le chef-d'œuvre de Puccini vise un point central de la culture du décadentisme : le drame sans fin de la perte. Le changement psychologique qui se vérifie dans chaque situation de perte, sans aucun deuil possible. Un principe tragique qui travaille Cio-Cio-San confrontée à la répétition sans issue de cette perte : celle de son père par seppuku, celle de sa famille et de ses amis parce qu'elle a renoncé au bouddhisme et aux ancêtres, celle de sa propre identité en devenant la pseudo Madame Pinkerton, celle d'une vie aisée en renonçant aux propositions du prince Yamadori, celle du mari qui ne revient pas et qu'elle ne reverra pas et enfin celle de son fils Dolore/Gioia auquel s'adressent ses tout derniers mots, avec une voix blanche : « Gioca, gioca » (« Joue, joue »), juste avant le tragique jigai. Les autres personnages de la tragédie restent schématiques, à l'état d'ébauches, comme des faire-valoir :

« Puccini invite à une plongée dans cette psyché complexe dont on ne sort pas indemne[30]. »

« La façon dont l'orchestre commente les évolutions intérieures de la protagoniste, la capacité de Puccini à retarder son apparition, puis à organiser ses silences, la façon dont il l'insère dans une toile de fond avec laquelle elle semble faire corps, la pureté lyrique qu'il lui réserve [...] d'une ingénuité bouleversante : tout cela compose un opéra d'une unité et d'une prégnance sans pareil[31]. »

Malgré son caractère éminemment domestique et la patine exotique, il s'agit bien d'une authentique tragédie japonaise comme le précise son sous-titre, partagée entre un Extrême Orient fascinant et intrigant et un Extrême Occident arrogant et corrupteur. Butterfly, face à ce dilemme moral, fait alors le choix le plus difficile et courageux, en rétablissant l'ordre troublé, par son ultime et troublant sacrifice.

« Pourtant Madame Butterfly demeure surtout une fable que [Puccini] se raconte à [lui]-même, [...] et sur laquelle quatre générations de mélomanes n'ont pas encore fini de verser des larmes. »[32]

Orchestration[modifier | modifier le code]

Puccini prévoit dans la partition l'emploi des instruments suivants :

Instrumentation de Madame Butterfly
Cordes
quintette à cordes : violons I et II, altos, violoncelles, contrebasse, 1 harpe
Bois
3 flûtes traversières (III. jouant du piccolo), 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes[note 32], 1 clarinette basse, 2 bassons
Cuivres
4 cors d'harmonie en fa, 3 trompettes en fa, 3 trombones, 1 trombone basse
Percussions
timbales, tambour, triangle, cymbale, tam-tam, grosse caisse, cloches, tam-tam japonais (ad libitum)

Sont en plus joués sur scène : une clochette, des cloches tubulaires, des clochettes japonaises, une viole d'amour[note 33], des sifflets d'oiseaux[note 34], un tam-tam, un tam-tam grave. Bruits de canon, de chaînes et d'ancres. La clochette est jouée par Suzuki durant sa prière au début de l'acte II, « E Izaghi ed Izanami ».

Dans cet opéra, Puccini déploie des sonorités semblables à celles, contemporaines, du Fauré de la maturité et du jeune Debussy. L'intermède qui permet la transition entre les deux parties de l'acte II en est une magnifique illustration : « Puccini transforme la tension passionnée de la première partie, là encore presque tristanesque, en une atmosphère contemplative, mariant un matériau mélodique orientalisant avec une harmonie occidentale audacieuse. Le résultat sonore est des plus modernes, jumeau de ce que créaient à la même époque Debussy et Ravel. »[33].

Grands interprètes[modifier | modifier le code]

Salomea en Butterfly en 1904.

En dehors de Rosina Storchio[note 35] et de Salomea Krusceniski[note 36], les deux créatrices du rôle-titre de 1904, mais qui n'ont pas été enregistrées pour cette œuvre[note 37], de nombreuses prime donne ont marqué leur temps. Dans ce même rôle de Cio-Cio-San, il faut citer : Claudia Muzio, Toti Dal Monte, Geraldine Farrar, Iris Adami Corradetti (it) et Bidu Sayão qui furent les Butterflies préférées de l'avant-guerre. Après la Seconde Guerre mondiale, la plus célèbre Butterfly demeure Renata Scotto, suivie par Victoria de los Ángeles, Renata Tebaldi, Pilar Lorengar, Anna Moffo, Raina Kabaivanska et Mirella Freni (qui ne l'interpréta toutefois jamais sur scène[note 38])[note 39].

Si la voix de Renata Tebaldi est considérée par certains critiques comme celle de la toute meilleure soprano italienne du siècle, même la remarquable interprétation de Renata Scotto ne semble pas pouvoir dépasser celle de Maria Callas et ce, malgré son physique qui est loin de celui attendu pour la jeune et menue Cio-Cio-San[note 40]. Il en va de même pour Leontyne Price, Martina Arroyo ou Montserrat Caballé, même si elles sont somptueuses vocalement. Plus récemment, au XXIe siècle, le rôle-titre a été celui remarqué de Cristina Gallardo-Domâs (es), de Patricia Racette, Kristine Opolais, de Lee Hye-Youn ou de María José Siri.

Tamaki Miura en 1916.

Entre 1915 et 1920, la Japonaise Tamaki Miura devient célèbre pour ses multiples incarnations du rôle[note 41] : sa statue a été installée depuis au Glover Garden dominant la rade de Nagasaki où se déroule l'opéra. Une autre japonaise, Hiromi Ōmura, s'est également rendue célèbre grâce à ce rôle[34].

Discographie[modifier | modifier le code]

Cette discographie sélective des intégrales est notamment celle proposée pour l'écoute aux lecteurs du programme de la Scala 2016-2017[35] :

Vidéos[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

L'histoire est transposée en Chine.

Scénario basé sur la pièce de Belasco et le livret de l'opéra de Puccini. La musique de Puccini pouvait être jouée par un orchestre pendant la projection du film.

Le film est tourné en Technicolor à Cinecittà à Rome. L'actrice japonaise Kaoru Yachigusa joue Cio-Cio San, et le ténor italien Nicola Filacuridi, Pinkerton, avec des acteurs japonais et italiens, doublés par des chanteurs d'opéra italiens.

Adaptations[modifier | modifier le code]

Anna May Wong berce l'enfant dans le film de 1922 The Toll of the Sea.
  • 1927 : Le Pavot rouge (Красный мак) est un ballet russe, écrit sur un livret de Mikhaïl Kourilko et une musique de Reinhold Glière. Le scénario tient de Carmen et de Madame Butterfly. Le sujet traite de l’idylle d’un capitaine de vaisseau russe et d’une danseuse chinoise de cabaret, le tout sur fond de révolte des Boxers et de fraternisation des troupes révolutionnaires soviétiques dans un empire dominé par les danses occidentales, charleston et foxtrot. La danseuse jette au capitaine un pavot rouge, elle lui sauve la vie au troisième acte pendant la révolte, tandis que son « patron » tire sur elle profitant du désordre populaire : en mourant, elle tend à une petite fille la même fleur, symbole ambigu de liberté.
  • 1931 : Concise Chōchō-san, un spectacle de la revue Takarazuka[42]
  • 1938 : « J'attendrai », chanson française de Rina Ketty, inspirée du chœur à bouche fermée de l'acte II, via la chanson italienne « Tornerai ».
  • 1939 : First Love est un film musical américain réalisé par Henry Koster, avec Deanna Durbin qui chante en anglais l'air « Un bel dì, vedremo ».
  • 1962 : Ma geisha (My Geisha) est un film américain réalisé par Jack Cardiff, sorti en 1962, avec Shirley MacLaine et Yves Montand.
  • 1984 : L'imprésario de pop britannique Malcolm McLaren écrit et joue un morceau, Madame Butterfly (Un bel dì vedremo), produit par Stephen Hague, basé sur l'opéra et contenant ladite aria. Le morceau fait partie de l'album Fans qui contient d'autres adaptations d'airs d'opéras.
  • 1987 : Le film Liaison fatale (Fatal Attraction), avec Michael Douglas et Glenn Close, fait de nombreuses références à Madame Butterfly, et la bande-son contient des extraits de l'opéra[43],[44].
  • 1988 : Dans la pièce de David Henry Hwang, M. Butterfly, l'histoire vraie d'un diplomate français et d'une chanteuse d'opéra chinoise, Shi Pei Pu, Butterfly y est dénoncée comme étant un stéréotype occidental d'une Asiatique timide et soumise.
  • 1988 : Le comic book et la telenovela mexicains El pecado de Oyuki (Le Pêché d'Oyuki) sont inspirés par Madame Butterfly. L'histoire, écrite par Yolanda Vargas Dulché, raconte d'une jeune geisha amoureuse du fils de l'ambassadeur britannique au Japon[45].
  • 1989 : Miss Saigon, comédie musicale de Claude-Michel Schönberg et Alain Boublil.

L'histoire est transposée au Vietnam et en Thaïlande, avec comme décor la guerre du Viêt Nam et la chute de Saïgon.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Publiée sous le titre de Madam Butterfly, en 18 feuillets, sur The Century Monthly Magazine (no 55, janvier 1898, p. 374-392), plusieurs fois republiée, dont un volume séparé en 1903 à New York en prévision de la création de l'opéra, puis traduite en italien par Angelo Clerici dans La lettura, revue mensuelle du Corriere della Sera, dirigée par Giuseppe Giacosa, publiée en février 1904 (4e année, no 2), au moment même où la création de Madame Butterfly avait lieu à la Scala. Bien entendu, Long affirma toujours que cette histoire était fondée sur des faits réels, que certains s'attachèrent à reconstituer a posteriori, en oubliant de préciser que le terme français de « mousmées » (du japonais musume, « femme ») était alors devenu d'usage courant, car les mousmées existaient bien à Nagasaki et ailleurs au Japon, un des principaux ports de ce pays et celui le plus ouvert aux étrangers et aux marins de passage.
  2. En japonais, 蝶々さん, transcrit en rōmaji Chō-chō-san, peut se traduire par Madame ou Mademoiselle Papillon, mais le titre de cet opéra est composé sous la forme『蝶々夫人』soit en kana ちょうちょうふじん、transcrit Chōchō-fujin, ou encore plus simplement Madama Butterfly en katakana, マダマ・バタフライ, le suffixe honorifique « -san » étant employé comme vocatif. En italien, ce nom est devenu Cio-Cio-San.
  3. Les deux librettistes avaient déjà formé avec Puccini le trio de succès de l'écriture de ses précédents opéras, depuis Manon Lescaut (1893), avec Illica responsable du texte du point de vue de la dramaturgie et Giacosa chargé lui de la versification. Giacosa allait disparaître peu après en 1906 et ce sera donc sa dernière collaboration avec Puccini. Les exigences de ce dernier ont été jusqu'à la rupture, notamment lors de l'abandon du troisième acte par le compositeur et il faudra toute la patience de Giulio Ricordi pour le remettre au travail.
  4. Dont l'histoire de Long reprend le titre français, « Madame », et qui débute, comme chez Pierre Loti, par une conversation entre deux officiers de marine.
  5. Sans doute aussi les arrangements de Louis Benedictus, auteur également de La Marchande de sourires, pièce japonaise en 5 actes et 2 parties). Théâtre de l'Odéon, Paris, 21 avril 1888, livret de Judith Gautier et Pierre Loti.
  6. Un chercheur japonais, cité par Michele Gerardi, prétend qu'une bonne part des motifs authentiques de Butterfly provient de La Mélodie japonaise, une brochure reproduisant les mélodies employées par la Kawakami Play Company d'Otojirō Kawakami (en), avec des arrangements de Louis Benedictus.
  7. Il obtient d'elle un recueil de mélodies populaires du Japon. Elle aurait aussi donné des conseils quant aux noms des personnages que Puccini ne suivit pas.
  8. Circulèrent surtout des livres concernant la vie quotidienne, le cadre de vie, avec sans doute les splendides clichés de Felice Beato, et les traditions religieuses.
  9. Les fonctions modernes du metteur en scène, encore balbutiantes en ce début de siècle, n'étaient alors pas confiées à un seul artiste pour tout l'opéra et lors de la création milanaise, Rota (1864-1945) est le scenografo de l'acte I tandis que Songa (1856-1911) est celui de l'acte II, selon la page 108 du programme 2016-2017 de la Scala.
  10. En raison notamment de l'échec à la Scala, en décembre 1903, de Siberia de Umberto Giordano, un protégé de Sonzogno.
  11. Dans un premier temps de la composition, trois actes avaient été prévus et écrits, dont le troisième devait se dérouler dans le consulat américain et rompre l'unité de lieu. Ce n'est que le 16 novembre 1902 que Puccini écrit à Giulio Ricordi que « le livret n'est plus bon du tout » après le deuxième acte et qu'il s'est convaincu que « l'opéra ne devait comprendre que deux actes » en demandant à Ricordi de ne pas s'affoler. « Le drame doit évoluer vers son dénouement sans diversion : rapide, efficace, terrible ! [...] avec deux actes, le premier durera une heure et le second peut-être une heure et demie, mais l'effet sera tout différent ! De cette façon, je suis sûr de tenir le public en haleine d'un bout à l'autre. », cité in Giacomo Puccini, Marcel Marnat, Fayard, 2005, p. 341 et 342.
  12. Les premiers opéras de ce type, comme Salome (1905), en un acte, de Richard Strauss font scandale à leur tour.
  13. Coupure de 130 mesures sur un total de 1 885 mesures de l'acte I, modification de l'intermezzo pour permettre de baisser le rideau.
  14. Qui plus est, la version de l'Opéra-Comique, souvent présentée à tort comme définitive, était avant tout circonstancielle. Puccini, pour conserver de bons rapports avec le tout-puissant directeur du théâtre, Albert Carré, devait satisfaire aux insuffisances de Marguerite Carré, qu'il traite même de « patata » (pomme de terre). Pour cette création française, Puccini consent donc à des coupures pour éviter de trop fatiguer la femme du directeur. « Contrairement à ce que l'on dit parfois, ces allègements ne signalent pas une ”version définitive” même si on observe ces élisions dans les représentations actuelles. » (Marcel Marnat, Giacomo Puccini, Fayard, 2005).
  15. Le repli sur Brescia s'explique sans doute par le fait que cette ville disposait des faveurs de la maison de Savoie à laquelle l'éditeur Ricordi était très lié. Rome était exclue pour les mêmes raisons que Milan, même dans un autre théâtre comme le Dal Verme, Bologne avait été un moment envisagée, avant que le choix de Brescia ne s'impose. Le lendemain de la création au Teatro Grande, une soirée de gala, en présence de Victor-Emmanuel III, roi d'Italie, était programmée.
  16. La diva qui avait une idylle avec le maestro avait pourtant juré qu'elle ne jouerait plus ce rôle : pendant le reste de sa carrière, elle n'interprétera plus Butterfly en Italie.
  17. Une troisième saison débutera également à Buenos Aires le 5 juin 1906 sous la direction de Toscanini, poursuivie au Théâtre Solís de Montevideo. Dès 1908, l'opéra est joué dans le nouveau Teatro Colón avec vingt-neuf représentations.
  18. Cette version de Paris, en français, est modifiée également du point de vue dramaturgique, notamment pour tenir compte des insuffisances de la soprano Marguerite Carré que Puccini n'appréciait guère. L'Opéra-Compique ne récupère pas le décor de Lucien Jusseaume (celui de la Scala), mais la réussite des nouveaux décors, ceux de Michel Jambon et Alexandre Bailly, en fait un succès malgré une distribution de routine si on excepte Jean Périer en Sharpless.
  19. Après avoir été représenté à Paris surtout à l'Opéra-Comique, Madame Butterfly débute pour la première fois dans son intégralité au Palais Garnier le , dans une production de la Scala, mise en scène par Jorge Lavelli, sous la direction de Georges Prêtre, avec Teresa Żylis-Gara (Cio-Cio-San), Jocelyne Taillon (Suzuki), Franco Tagliavini (Pinkerton) et Tom Krause (Sharpless). En 1983, Massimo Bogianckino présente, en alternance, les deux versions majeures de l’œuvre, sous la direction d’Alain Lombard (version en trois actes) et de Miguel Ángel Gómez Martínez (en) (version en deux actes), dans une mise en scène, des décors et des costumes de Pierluigi Samaritani (en), avec Raina Kabaivanska / Hélène Garetti (Cio-Cio-San), Christa Ludwig / Anna Ringart (Suzuki), Ernesto Veronelli (it) / Maurizio Frusoni (Pinkerton), Giorgio Zancanaro / Alessandro Corbelli (Sharpless). Madame Butterfly fait ensuite son entrée à l’Opéra Bastille en novembre 1993, dans une mise en scène de Bob Wilson, sous la direction musicale de Chung Myung-whun, avec Diana Soviero, Nicoletta Curiel, Johan Botha et William Stone dans les rôles principaux, production reprise en 2010.
  20. Le 21 mars est d'abord donnée la troisième version en trois actes. Le dimanche 28 suivant, la Fenice reprend la version originale de 1904, dirigée par Eliahu Inbal, régie de Giorgio Marini, mise en scène de Lauro Crisman, avec Eugenia Moldoveanu (ro), Leonia Vetuschi, Beniamino Prior et Ferdinand Radovan (locandina de 1982, [1]).
  21. Connue en Italie comme Salomea Krusceniski.
  22. Le créateur du rôle, Emilio Venturini (en), était un ténor. La partition américaine de Ricordi en deux actes de 1905, accessible auprès de l'université de l'Indiana, précise que c'est un rôle de baryton tandis que la musique est en clé de sol. Sa voix et sa tessiture sont tels que le rôle du prince Yamadori a été parfois interprété par des barytons. Les tessitures indiquées dans ce tableau sont celles de la partition de 1907. Dans d'autres versions, Yamadori, Yakusidé et l'officier d'état civil sont des barytons tandis que la tante est parfois mezzo-soprano. Lors de la reprise de Brescia, en mai 1904, Fernando Gianoli Galletti, interprète à la fois Yamadori et Yakusidé, alors qu'il est baryton.
  23. Peu probable, puisqu'il s'agit d'une petite fille de deux ans, de Brescia, selon de nombreuses autres sources.
  24. Cependant, Marcel Marnat (Giacomo Puccini, Fayard) et le Kobbé (Tout l'opéra, R. Laffont) donnent, à tort, Toscanini comme chef d'orchestre à Brescia, malgré les sources. Toscanini dirigera aussi la première reprise à la Scala, après la mort de Puccini, le 28 novembre 1925.
  25. Sous la plume du librettiste Illica, on trouve aussi, les versions erronées « Sir Francis Blummy » ou « F. B. Pinkerton ». Dans les versions qui ont suivi la première de la Scala, le commissaire impérial l'appelle plutôt « Benjamin Franklin Pinkerton », et sous forme abrégée, B. F. Pinkerton. Dans l'histoire originale de John Luther Long, Cho-Cho-San l'appelle "Ben-ja-meen Frang-a-leen Pikkerton". La partition publiée en 1907 n'est pas cohérente : le commissaire dit « Benjamin Franklin Pinkerton » mais ailleurs c'est « F. B. » qui est indiqué. Comme cette édition est souvent considérée comme celle définitive, la question du véritable nom de Pinkerton reste ouverte.
  26. Rôle chanté de buffo souvent supprimé de certaines versions.
  27. Ce rôle et celui de son interprète à la Scala ne figurent pas sur l'affiche et le programme du 17 février 1904.
  28. Les rôles entre crochets ne sont pas précisés sur la locandina.
  29. La pièce se déroulait sur la colline de Higashi (Higashi-Yamate) qui domine le port et la ville de Nagasaki. La ville proche d'Ōmura, d'où vient Cio-Cio-San, n'est pas compatible avec la description de l'action. Le livret présente en outre une coquille sur ce toponyme, comme sur la plupart des mots japonais, et précise le lieu de naissance de Butterfly comme étant « Omara-Nagasaki ».
  30. Bien que la plupart des recensions situent l'action précisément au moment où l'opéra est créé, soit en 1904, l'action s'étend en fait sur trois ans, entre l'acte I et l'acte II. L'histoire qui a inspiré le récit de Long (1898) se déroule en fait un peu auparavant, entre 1892 et 1894.
  31. « Es ist unanständig » (« Ce n'est pas convenable ») s'exclame-t-il après une représentation à Vienne.
  32. En la et si bémol.
  33. Comme indiqué par Puccini dans la partition, la viole d'amour soutient le chœur pendant le chœur à bouche fermée.
  34. Pour imiter les chants d'oiseaux au réveil lors de l'intermezzo, Tito Ricordi II qui dirigeait la production en fit disposer également dans la salle lors de la première à la Scala, ce qui provoqua parmi le public l'imitation de bruits de basse-cour.
  35. Bien que s'étant jurée de ne plus jamais l'interpréter, la Storchio fera rapidement, en juillet 1904, et avec très grand succès la première création à l'étranger au Teatro de la Ópera, sous la direction de Toscanini, et ce, malgré le catastrophique fiasco de la première à la Scala. En la huant, dans une ambiance survoltée, certains évoquent même qu'elle serait, en raison de son kimono flottant, déjà enceinte d'Arturo Toscanini. Elle ne jouera cependant plus le rôle en Italie.
  36. Le 17 février 1904 à la Scala de Milan, Puccini avait subi un fiasco cinglant pour son nouvel opéra Madame Butterfly. Jamais encore le compositeur ne semblait assuré ainsi de la réussite, mais les spectateurs sifflèrent l’opéra. Le célèbre maestro était déprimé. Ses amis lui proposèrent de refaire son œuvre et d'inviter Salomea au rôle principal. Le 29 mai, la première du Madame Butterfly révisé eut lieu sur la scène du Teatro Grande de Brescia ; ce fut un triomphe. Le public rappela sept fois les chanteurs et ovationna le compositeur sur la scène. Après la représentation le compositeur, reconnaissant, expédia à Salomea son portrait avec la dédicace : « Pour la plus belle et la plus charmante Butterfly ».
  37. Il existe toutefois au moins un enregistrement de « Un bel dì, vedremo » par Krushelnytska.
  38. En 1974, Mirella Freni enregistre une représentation filmée par Jean-Pierre Ponnelle et dirigée par Karajan où la critique la loue pour son timbre vocal impressionnant dans ce rôle éprouvant et pour la poésie qui se dégage de son interprétation de la malheureuse Cio-Cio-San.
  39. En plus des créatrices (dont aussi Emmy Destinn à Covent Garden), parmi les autres interprètes célèbres de Butterfly, le Kobbé cite Tamaki Miura (cf. infra), Elisabeth Rethberg, Margaret Burke Sheridan (en), Dal Monte, Maggie Teyte, Joan Cross, Licia Albanese, Maria Cebotari, de los Ángeles et Sena Jurinac (Tout l'opéra, p. 647). L'Avant-scène opéra complète cette liste également, de façon non exhaustive, avec Géori Boué, Daniela Dessì, Miriam Gauci (en), Olga Gouriakova, Fanny Heldy, Lotte Lehmann, Tiana Lemnitz, Catherine Malfitano, Berthe Monmart, Jarmila Novotná, Magda Olivero, Lotte Schöne, Elisabeth Schwarzkopf, Gabriella Tucci, Ljuba Welitschetc.
  40. Maria Meneghini Callas enregistre les deux arias principales en 1954, puis une intégrale dirigée par Herbert von Karajan à la Scala en 1955 (cf. discographie). « Son objectif avec le rôle de Butterfly est de défier le temps (et sa culture) pour brosser un portrait authentique d'une jeune épouse japonaise ». Elle y parvient si parfaitement (dans l'enregistrement intégral) : « que les premiers critiques étaient troublés, voire heurtés, par la sonorité complètement différente qu'elle produisait tout au long du premier acte (s'aventurant à utiliser le timbre léger d'une enfant même dans de grandes phrases fortissimo) et dans d'autres passages soigneusement choisis du reste de l'opéra ». Comme l'écrit aussi J. B. Steane (en) : « C'est, comme par miracle, la jeune fille de quinze ans et non la grande Maria Callas qui se tient devant nous. ». « On entend à certains endroits l'adulte pleine de désillusion et de peur, à d'autres l'enfant encore pleine d'espoir ». Mike Ashman, Warner Classics, 2014.
  41. Miura prétendait l'avoir joué 2000 fois dont une à Rome en présence de Puccini – qui n'avait guère apprécié.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Operabase - Get Verified Opera Statistics | Performances | Composers | City | Production », sur Operabase (consulté le )
  2. « ”Una vera sposa...”? Inganno e illusione nella prima scaligera di Madama Butterfly », article d'Arthur Groos, présenté lors du congrès international « Madama Butterfly », organisé par la Scala les 10 et 11 novembre 2016, repris dans le programme de la saison 2016-2017 de cet opéra, p. 65.
  3. Gustav Kobbé, Tout l'opéra, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 978-2-38292-468-6), p. 649 et 650
  4. (it) Arthur Groos, « Madama Butterfly fra oriente e occidente » (Programme d'une représentation à La Fenice), Gran Teatro La Fenice,‎ (lire en ligne [PDF])
  5. Interview de 1910 en français, à New York, lors de la présentation de La fanciulla del West, citée in « Madama Butterfly 1904: una perfetta idea di teatro » (conversation avec Riccardo Chailly), Madama Butterfly, Uno sguardo nell'Archivio Storico Ricordi, Bertelsmann, 2016.
  6. Minna no opera (« opera del popolo »).
  7. (it) Michele Girardi, « Il fiasco del 17 febbraio 1904: cronaca della serata nei giornali », Centro Studi Giacomo Puccini,‎ (lire en ligne [PDF])
  8. Rubens Tedeschi, Addio, fiorito asil, ed. Studio Tesi, 1992, p. 120.
  9. « Madame Butterfly, une tragédie en kimono », article de Michele Girardi, programme de la Scala, saison 2016-2017, p. 81.
  10. A Bibliography of the Works of Giacomo Puccini (1858-1924), Cecil Hopkinson, New York, Broude Brothers, 1968.
  11. Nel laboratorio di Puccini: le cosidette 'versioni' di Madama Butterfly, publié dans une traduction mise à jour dans le programme de la Fenice de Venise en 2009.
  12. « Butterfly a Brescia », ”Una lettera autografa di Giacomo Puccini donata al Teatro Grande” (une lettre autographe de Giacomo Puccini en donation au Teatro Grande). Cet opuscule de 34 pages, édité par Grafo, est offert au public du Teatro Grande à l'occasion de la première de Madame Butterfly et se consacre notamment au commentaire d'une lettre autographe du compositeur, en donation récente à la Fondation du Teatro Grande. Cette lettre, écrite sur une lettre à en-tête du Caffè Centrale, décrit les répétitions peu avant le triomphe du 28 mai 1904, dossier du Teatro Grande, par Fabio Larovere, sur Cieli Vibranti, cf. [2].
  13. In giro del mondo in un mese, rubrique « Musica e musicisti », 15 juin 1904, cité par le programme « Madama Butterfly » de 2016-2017 de la Scala, p. 100.
  14. Voir sur internetculturale.it.
  15. MIchela Niccolai, Giacomo Puccini et Albert Carré : « Madame Butterfly » à Paris. « Mise en scène », Centro Studi Opera Omnia Luigi Boccherini, Brepols, Turnhout 2012 [314 p. ; ISBN.
  16. Riccardo Pecci, «Mirto di Venere e vino di Bacco: ”Dovunque al mondo”, ovvero l'ambigua bandiera di F. B. Pinkerton», in La Fenice prima dell'Opera, 2012-2013, no 5, Fondazione Teatro La Fenice di Venezia.
  17. Partition originale avec le Kimi ga yo
  18. Nathalie Versieux, « La Scala de Milan ouvre sa saison avec "Madame Butterfly" », sur la-croix.com, (consulté le )
  19. Emmanuel Dupuy, « Madama Butterfly à la Scala de Milan : retour à l'original », sur diapasonmag.fr, (consulté le )
  20. Thierry Hillériteau, « Programme TV : Puccini en version originale », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  21. Marca País Uruguay, 15 décembre 2016.
  22. a et b Puccini Role Creators.
  23. Amadeus Almanac (en italiano).
  24. Reproduit en fac-similé par Treccani le 7 décembre 2016.
  25. Giacomo Puccini, cité in « Commentaire musical » de Bruno Poindefert, Avant-scène opéra n° 56, p. 8.
  26. Roberto Morì, 3 décembre 2016, Connessi all'opera.
  27. Classic Voice
  28. Sylvain Fort, Madame Butterfly, in L'Univers de l'opéra, sous la dir. de B. Dermoncourt, coll. « Bouquins », Robert Laffont, 2012.
  29. Rubens Tedeschi, Addio fiorito asil, ibid., p. 120.
  30. Article « Madame Butterfly » de Sylvain Fort, in L'Univers de l'opéra, sous la dir. de B. Dermoncourt, coll. « Bouquins », Robert Laffont, 2012.
  31. Ibid.
  32. Rubens Tedeschi, ibid., p. 121.
  33. Fabrizio Della Seta, Ouvertures, préludes et intermèdes d'opéras créés à la Scala, Decca, 2017.
  34. « Madame Butterfly à Néris-les-Bains : Qui est Hiromi Omura, sur les scènes du monde entier ? », sur www.lasemainedelallier.fr, (consulté le )
  35. « Ascolti » par Luigi Bellingardi, p. 184 et 185 dudit programme, cf. [3].
  36. critique de Robert Levine sur Classicstoday
  37. Notice de Madame Butterfly (1915) sur Afi.com
  38. IMdB
  39. Jonathan Clements et Helen McCarthy, « Madame Butterfly », dans The Anime Encyclopedia, Revised & Expanded Edition: A Guide to Japanese Animation Since 1917, Berkeley, Cal., 2nd, , 387–388 (print) (ISBN 978-1-933330-10-5, OCLC 71237342, lire en ligne) (consulté le )
  40. (en) « お蝶夫人の幻想 », allcinema (consulté le )
  41. (en) « お蝶夫人の幻想 », Japanese Movie Database (consulté le )
  42. The Takarazuka Concise Madame Butterfly tr. par K. and L. Selden, intr. par A. Groos, in Japan Focus 14, 14, 7 (15 juillet 2016).
  43. Le personnage d'Alex Forrest (Close) s'identifie avec Cio-Cio San. Dans une fin non retenue dans la version finale du film, Alex se suicide de la même façon que Cio-Cio San sur la musique d'Un bel dì.
  44. (en) David Ng, « 'Butterfly' subtext in 'Fatal Attraction' still can't be ignored », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  45. LocoRetro.com: El peacdo de Oyuki.
  46. Stanton Welch – Credits and biography.
  47. http://www.zecca.ipzs.it/servlet/articoli?indiceTipo=0&indiceArti=183&indicePezzo=0
  48. Cho Cho, Arts Centre Melbourne.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :