Château de Fleckenstein

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Château de Fleckenstein
Image illustrative de l’article Château de Fleckenstein
Le château vu du Hohenbourg.
Période ou style Médiévale
Type Château fort
Début construction XIIe siècle
Fin construction
(plusieurs agrandissements successifs entre le XIIe et XVIe siècles)
Propriétaire initial Barons de Fleckenstein
Destination initiale Forteresse
Propriétaire actuel Syndicat d'initiative de Lembach
Destination actuelle Ruines
Protection Logo monument historique Classé MH (1898, ruines)
Coordonnées 49° 02′ 41″ nord, 7° 46′ 19″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Basse-Alsace
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Département Bas-Rhin
Commune Lembach
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Fleckenstein
Géolocalisation sur la carte : Alsace
(Voir situation sur carte : Alsace)
Château de Fleckenstein
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Château de Fleckenstein
Site web http://www.fleckenstein.fr

Le château de Fleckenstein [flɛkənʃtaɪn] est un château fort semi-troglodyte du XIIe siècle, aujourd'hui en ruine, dont les vestiges se dressent sur la commune française de Lembach, dans le département du Bas-Rhin, au sein de la collectivité européenne d'Alsace.

Les vestiges du château font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [2].

C'est le deuxième château le plus visité d'Alsace après celui du Haut-Kœnigsbourg[3].

Localisation[modifier | modifier le code]

Les ruines du château sont situées au sommet d'une haute barre de grès rose, dans la forêt, à cinq kilomètres au nord de la commune de Lembach, dans le département français du Bas-Rhin. La place est située à la frontière actuelle avec l'Allemagne.

Historique[modifier | modifier le code]

Le château, d'après Matthäus Merian.

Le château, attesté en 1165 a été construit par les barons de Fleckenstein, des proches de l'empereur, qui conserveront le fief jusqu'en 1720, date de l'extinction de la dernière branche de la famille.

En 1408, les armes devant se trouver en permanence au château sont : cinq couleuvrines, dix arbalètes et cinq armures[4], et les copossesseurs s'engagent à ce qu'il s'y trouve 7,5 hectolitres de grains et 15 hectolitres de vin en permanence[5].

Au XVIe siècle le château était partagé entre les deux branches des Fleckenstein et une charte (appelée paix castrale) avait été rédigée pour en assurer le partage, créant ainsi une forme de copropriété. Les armes de Frédéric de Fleckenstein et celles de sa seconde femme, Catherine de Cronberg ornent la tour d'escalier[6].

Il faisait partie d'une série de châteaux qui surveillaient la route de liaison entre Bitche et Wissembourg.

En 1674, au cours de la guerre de succession de Hollande, le château fut pillé par les troupes françaises du marquis de Vaubrun. Ce qui resta du château fut détruit, sans livrer bataille, en 1689, par explosion, à la poudre noire par les hommes du Général Joseph de Montclar , sur ordre de Louis XIV.

En 1720, le dernier baron de Fleckenstein, Henri-Jacques y mourut sans descendance [sous-entendu, mâle].

Après la Révolution française, en 1792, le château fut vendu, d'abord, à un bourgeois de Wissembourg, Mr Rausch puis à l'agent des mines de Soultz, Mr Bertrand, enfin, en 1807, à Mr Jean-Louis Apfel(l).

Ensuite, en 1812, le général de brigade napoléonienne d'origine irlandaise Olivier Harty acquit la ruine et prit le titre de baron de Pierrebourg (francisation de Fleckenstein).

Après le passage de l'Alsace à l'empire allemand en 1871, le sous-préfet de Wissembourg, Joseph von Stichaner ordonna l'entretien de la ruine. Il la rendit accessible au grand public. Le site devint alors un lieu de promenade apprécié.

En 1898, le château fort de Fleckenstein fut classé Monument Historique par les autorités allemandes.

Lors du retour à la France, en 1919, le château devint propriété de l'État puis, en 1958, au syndicat d'initiative de Lembach (67).

1992 à 1997 : des fouilles archéologiques sont faites sur la plateforme sommitale : citernes à filtration, espace cuisine et donjon.

1997 à 2000 : de gros travaux sont mis en œuvre pour la sécurité et la consolidation de la ruine.

1998 : la région alsacienne va racheter l'ensemble des terres c'est-à-dire 270 hectares et cèdera la ruine à la commune de Lembach.

2002 : aménagement du château et en 2005 développement du site avec un parcours découverte.

Description[modifier | modifier le code]

Cette forteresse a été plusieurs fois remaniée. D'une longueur de 90 mètres, d'une hauteur de 30 mètres et d'une largeur de 10 mètres, ce château fort a la forme d'un navire. Un ingénieux système de collecte des eaux de pluie alimentait une citerne à filtration[note 1] et un monte-charge permettait de monter l'eau et autres charges aux étages.

Il reste, à l'intérieur des murs d'enceinte, la basse-cour[note 2], une tour carrée, des galeries creusées dans le rocher ainsi que des salles comme celle des Chevaliers.

Les parties les plus anciennes, romanes sont les escaliers creusés à même le rocher, les pièces troglodytiques et la citerne sommitale.

La tour du puits est constituée d'une partie inférieure du XIIIe siècle, surmontée de constructions des XVe et XVIe siècles. Une salle creusée dans le roc, voisine du puits conserve les traces d'aménagement d'un treuil à roue d'écureuil. Dispositif laissant supposer que le puits avait entre 50 et 100 mètres de profondeur[9]. La porte intérieure de la basse-cour est datée 1407 ou 1423 et la porte extérieure 1428 ou 1429.

Murailles, tours, courtines, fossés, barbacane défendent le château dont il ne reste que des vestiges : traces d'un donjon carré, caves, murs du logis et vestige de tourelle d'escalier, prison creusée dans le rocher, pourvu d'une petite fenêtre et pouvant être condamné par un couvercle de bois[10] et la salle des archives dont la porte est ornée des écus des Fleckenstein[6].

Tourisme[modifier | modifier le code]

Année Nombre de visiteurs
2017 69 737
2016 65 457

Le château accueillant de nombreux visiteurs – environ 70 000 en 2010[3] –, le site a fait l'objet d'aménagements spécifiques à proximité.

« L'Aire des Charbonniers » rend hommage à ce métier d'autrefois. Une hutte de charbonnier y est reconstituée. En été (fin juillet-début août) une Semaine des Charbonniers propose une série d'animations. Les forêts du Fleckenstein et du Thalenberg ont été utilisées par le passé pour produire du charbon de bois[11].

Le P'tit Fleck est un espace ludique et pédagogique qui s'adresse aux jeunes enfants sur le thème « Grès et forêt ». Il s'agit d'une visite d'environ une heure. Une découverte du château à travers la résolution d'énigmes — le Château des Défis — leur est également proposée.

Le Circuit des Quatre Châteaux invite le randonneur à inclure dans son parcours trois autres sites fortifiés : le château du Hohenbourg, le château de Lœwenstein et la Wegelnburg (Palatinat).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Deux meules de pierre y ont été découvertes[7].
  2. Elle a la particularité de renfermer un lavoir à chevaux[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. « Ruines du château de Fleckenstein », notice no PA00084774, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. a et b « Le Fleckenstein en contrepoint », sur lalsace.fr (consulté le ).
  4. Mengus 2021, p. 181.
  5. Mengus 2021, p. 195.
  6. a et b « Château de Fleckenstein », notice no IA67008585, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Mengus 2021, p. 235.
  8. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 113.
  9. Mengus 2021, p. 229.
  10. Mengus 2021, p. 200.
  11. Charbonnier, comme au bon vieux temps, 28/05/2017 et 12/06/2020, par Daniele Leonard

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Tome I : pp.5-8-10-13-19-27-30-32-37-89-98-104-116-117-120-121-122-123-124-129-139-142-145-146-151-153-156-166-167-169-181-182-192-194-206-209-211
Tome II : pp.Couv-231-233-239-243-250-251-252-257-264-265-270-274-277-290-291-292-294-295-298-300-306-307-308-309-311-314-319-320-321-329-335-340-341-344-346-353-354-357-368-371-373-378-386-388-390-392-395-396-397-398-403-404-405-406-408-411-417-418-419-421-425.
  • Château de Fleckenstein, sur www.chateauxfortsalsace.com/
  • Le château de Fleckenstein, sur www.pop.culture.gouv.fr/
  • Parc naturel régional des Vosges du Nord. Les châteaux forts, Clermont-Ferrand, A.R.P.E.G.E, , 223 p.
    Itinéraires 20 : L’ouvrage fait partie de la collection des guides naturels de France et présente 33 châteaux-forts (sur les 35 du parc) qui vous accueillent, avec en introduction : L’histoire, L’architecture, La vie quotidienne, Jardins et plantes cultivées, Le démantèlement des châteaux, Le château fort dans notre environnement : Le château de Fleckenstein à Lembach, pp.103 à 110

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]