Château de Levaré

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Château de Levaré
Carte postale - Château de Levaré vers 1910
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Société privée
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Le château de Levaré est situé sur le territoire de la commune de Levaré, dans le département de la Mayenne. Il fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques depuis le [1].

Origine[modifier | modifier le code]

Le premier site du château (féodal à l’époque) remonte au XIe siècle. Il est alors la propriété d’une famille de chevalerie connue sous le nom de Hamelinus Cognonime Livaricus, seigneur de Lévaré. À la fin de ce même siècle, il appartient à Robert de Gorron, seigneur de la Tannière et de Lévaré.

Le seigneur de Lévaré relevait de la châtellenie de Pontmain[2]. Il avait tous droits honorifiques dans les églises de Lévaré, Saint-Berthevin et Hercé[3]. Le titre de Baron puis de Marquis (1650) que prirent les seigneurs était simplement personnel.

L'aveu de 1453 énumère les propriétés[4]. Celui de 1518 ajoute d'autres propriétés[5] enfin celui de 1573[6].

Création[modifier | modifier le code]

Armes des Vaux

Au XVIe siècle, c’est en 1539 que Jean des Vaux épouse Marie de Lévaré et construit le château actuel pour en faire sa demeure. Plus d'une dizaine de descendants successifs de la famille des Vaux habiteront le château de Lévaré (dont Pierre Honoré des Vaux mort de la peste à 20 ans en 1773), et ce jusqu'en 1860.

La description de 1720 aide à comprendre l'état des lieux à la fin du XIXe siècle[7].

La chapelle est reconstruite en 1733 sous le vocable de Saint Jean et de Saint Michel[8]. A la fin du XIXe siècle, les douves[9] existent encore[10]. Le pont-levis et son portail en plein-cintre étaient primitivement au Midi ; ils ont été remplacés par un pont en pierre à l'Est.

Le château[11] présente sur un alignement rectiligne un développement considérable et, quoique tout ait été remanié au XVIIIe siècle, quoique les ouvertures aient été refaites, le cachet et le style primitifs n'ont pas complètement disparu[12]. Au château, il y a un fragment de vitrail représentant Jésus devant Hérode[13].

Chartrier de Levaré[modifier | modifier le code]

Le marquis de Montécot, vers 1793, fait transporter non seulement les meubles du château de Lévaré, mais toutes les archives à son château dans la Manche. Il se choisit un feudiste pour les remettre en ordre : René Augustin Bellot de Gousse[14] qui classa le chartrier de Lévaré en 1783. Les restes[15] du Chartrier de Lévaré, entrées à la fin du XIXe siècle aux Archives départementales de la Mayenne donnent une idée de son travail.

XIXe et XXe siècles[modifier | modifier le code]

À cette date, la famille de Montecot, dont la mère, Olive des Vaux, avait épousé le marquis de Montecot, vend le domaine de Lévaré à Mme Le Ray.

En 1869, Maurice Le Ray d'Abrantès, son fils épouse Jeanne, petite-fille du général Junot, et en relève le titre. il est créé duc d'Abrantès, à titre héréditaire, sur réversion du titre de son beau-père, par lettres patentes du par Napoléon III. Le nouveau duc d'Abrantès mourut en 1900.

Andoche Le Ray d'Abrantès succède alors à son père. Maire de Levaré, en 1917, il fait don à la paroisse de vêtements liturgiques offerts par Mazarin.

La famille d'Abrantès conservera le château jusqu’en 1950. Entre-temps, au cours de la Seconde Guerre mondiale, un poste de commandement allemand est installé au château et, lors d’une rafle après dénonciation, M. Héliot, résistant et gendre du duc, est pris par les SS et envoyé en camp de concentration.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

En 1950, le domaine est vendu à un marchand de biens, M. Lemonnier. En 1956, un incendie détruit en partie l’aile droite du château. En 1960, les douves larges de 14 m et datant du XVIe siècle sont nettoyées et remises en eau sur trois côtés. En 1964, M. Plazanet achète la propriété et répare les toitures des communs et des tours d’angles. Mme Geneviève Milan rachète le domaine en 1980 et entreprend un sauvetage salutaire. En 2001, ce sont Françoise et Henri-Jean Anglade-Bosc qui acquièrent le château de Lévaré et entreprennent de nouveaux travaux (électricité, plomberie, salle de bains, cuisine…) pour y habiter et faire revivre le château.

Annexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Château », notice no PA53000024, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. A charge de huit jours de garde en temps de guerre, « garni d'un arc de coudre encordé, avec un boullon (1453)».
  3. « littre ou ceinture armoiriée à ses armes et alliances autour des murailles, dans les grandes vitres et autres endroits éminents par dehors et par dedans, droit de banc et sépulture, tombe et écus armoiriés, prières nominales aux prônes et grandes messes (1720) »
  4. Maisons, hébergement, chapelle, viviers, courtils, vergers, bois anciens, garennes, haies et fossés ; étang de la Marcillère, four à ban, moulins d'Ourdé et de Mégaudais.
  5. Les étangs de Ferrecocq et de la Billette, et le domaine du Plessis.
  6. Qui mentionne un parc clos de murs, un bois taillis, haute futaie et terres labourables (60 journ.), avec maison vers la « ville et bourgeoisie de Lévaré », et dans le domaine : la Cherbonnelière, la Geffonnière, ainsi que la Potterie, la Moinerie, Villeray, qui, données en parage à Ivoy, étaient reconsolidées. Les détenteurs de fiefs devaient : un faix de paille fraîche dans la chapelle seigneuriale pendant la nuit de Noël, avec 2 cierges de 3 onces, 2 flambeaux de 3 onces à la Chandeleur, 2 torches d'une livre et 2 cierges d'une demi-livre à la Fête-Dieu ; une paire d'éperons, « bons et honnestes comme il appartient à quelque chevalier notable et de bonne renommée » ; la soulle, la chanson à la mariée et la quintaine.
  7. Il y avait alors : « château, cours, écuries, enclos de tours et murailles, avec ponts-levis, douves et fossés pleins d'eau, terrasses qui font la forteresse du château ; dans lequel enclos est la chapelle fondée de Monsieur saint Jean-Baptiste. Au derrière duquel château est un parc enclos de hautes murailles, y compris le bâtiment nommé la Grande-Maison, qui sert de cabaret et a pour enseigne le Cheval-Blanc, avec salles, chambres et écuries ; et un jardin sur la grande rue du bourg, proche la petite porte du parc, au haut de l'avenue ou mail qui conduit du château dans la ville de Lévaré. »
  8. Elle fut bénite le 12 décembre 1734.
  9. Larges de 14 mètres et formant un parallélogramme de 140 sur 72 m.
  10. Sur trois côtés, avec tours aux quatre angles intérieurs — celle du Sud-Est rasée à hauteur du parapet des douves.
  11. Orienté au midi, avec ses pavillons plus élevés d'un étage, flanqués de tourillons en encorbellement.
  12. L'Abbé Angot indique que cà et là se lisent les dates 1724, 1740, 1766, 1775, et se voient des écussons mutilés. Il ajoute qu'à la fin du XIXe siècle, lintérieur du château est luxueusement meublé et décoré. La chapelle, avec chœur à pans coupés, est entre le château et les servitudes. L'enceinte des douves, les tours, le gros œuvre du château, le parc, dataient du XVIe siècle
  13. Abbé Angot, Épigraphie de la Mayenne, t. I, p. 497-504.
  14. Il vend, en 1785, Racinet de Saint-Berthevin-la-Tannière. Il vivait encore à la Suze, en 1832. Jean-Armand de Hercé parle longuement de ce personnage dans ses Mémoires.
  15. L'Abbé Angot parle d' épaves