Château de Guernon-Ranville

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Château de Guernon-Ranville
Image illustrative de l’article Château de Guernon-Ranville
Façade du château, côté cour
Début construction XVIIIe siècle
Destination actuelle Habitation privée, gîtes
Coordonnées 49° 13′ 51″ nord, 0° 15′ 54″ ouest[1]
Pays Drapeau de la France France
Ancienne province Normandie
Région Normandie
Département Calvados
Commune Ranville
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Guernon-Ranville

Le château de Guernon-Ranville est situé dans la commune de Ranville, dans le département du Calvados en Normandie.

Cette propriété privée du XVIIIe siècle porte le nom de la famille qui l’a longtemps possédée. Elle a été la demeure d’un ministre au XIXe siècle, la villégiature de mécènes au début du XXe siècle puis une infirmerie de guerre lors du débarquement allié en Normandie en 1944. Elle abrite actuellement des gîtes de charme.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le château de Guernon-Ranville est une demeure dont on ignore la date de construction précise mais qui, d’après son style et notamment « l’harmonie de sa façade »[2], a été bâtie au XVIIIe siècle. Son nom provient de la famille qui a acquis le fief de Ranville en 1751[3] et qui a dès lors ajouté Ranville à son patronyme, donnant ainsi celui de Guernon-Ranville[4].

Cette famille était l’une des plus anciennes de la noblesse normande[5], son origine remontant :

  • au Xe siècle à Rollon, considéré comme le 1er duc de Normandie,
  • au XIe siècle à Robert de Guernon, l’un des compagnons d’armes de Guillaume le Conquérant aux côtés de qui il s’est livré à l’invasion du Royaume d’Angleterre à partir de 1066. En Normandie, Robert a possédé plusieurs grands fiefs mouvants et seigneuries auxquels il a donné son nom[6]. Après la conquête d'Angleterre, Guillaume le Conquérant lui a donné plus de cinquante manoirs, baronnies ou autres terres domaniales dans les différents comtés de la Grande-Bretagne[7]. Il s’est installé à Stansted Mountfitchet dans l’Essex, au Nord-Est de Londres, et le site très touristique sur lequel son château a été bâti est aujourd’hui classé parmi les Monuments Historiques Nationaux[8]. Cet homme est également le progéniteur des Cavendish, l’une des familles les plus riches et influentes d’Angleterre d’où sont de nos jours encore issus les Ducs de Devonshire[9].

Les armes de cette famille étaient « d’azur au leurre d’or, accompagné de deux molettes d’éperon en chef de même ». L’azur (la couleur bleue) signifie justice et loyauté. Le leurre (chaperon couvrant la tête des oiseaux de poing que l’on employait pour chasser) est l’emblème de la noblesse dont la première prérogative était le droit de chasse. Les molettes d’éperon (sortes d’étoiles percées) sont l’insigne du chevalier.

Le château est resté dans la famille des Guernon-Ranville pendant près de deux siècles[10]. Il a été remanié de façon conséquente au XIXe siècle par son plus illustre propriétaire, le comte et ministre Martial de Guernon-Ranville.

Blason des Guernon-Ranville
Blason des Guernon-Ranville
Carte postale du château, côté perron, début XXe siècle
Château sous la neige
Vue partielle du château
Parc du château

Demeure d’un ministre au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Portrait du Comte Martial de Guernon-Ranville
Martial de Guernon-Ranville
Belvédère du Château de Guernon-Ranville
Belvédère

En 1818, le Comte Martial de Guernon-Ranville a hérité de la terre de Ranville[11] dont son grand-père et son père avaient été successivement « Seigneur et Patron »[12]. Il commençait alors une carrière dans la magistrature qui l’amènerait à devenir « Ministre secrétaire d'État au département des Affaires ecclésiastiques et de l'Instruction publique » en 1829-1830.

Compte tenu des nombreux postes occupés lors de ce parcours professionnel, il est improbable que le comte ait habité de façon permanente à Ranville avant 1836, date à partir de laquelle il a été assigné à résidence[13].

Durant sa retraite, il a fait réunir les deux ailes principales du château, ajoutant à l’une d’elles une importante galerie[14]. Cette adjonction moderne a rendu indépendantes des pièces jusqu’alors en enfilade, système de circulation qui prévalait encore beaucoup au XVIIIe siècle. Le comte a également fait poser des boiseries et des parquets en bois de différentes essences dans l’aile gauche réservée aux maîtres de maison[15].

Dans l’aile droite du château se trouvaient les parties à l’usage des domestiques, les cuisines et les écuries. Une pièce servait à l’entreposage des fruits sur de grands pans inclinés en bois, et dans les cuisines existaient une vaste cheminée ainsi qu’un garde-manger saillant de la façade qui permettait la conservation des aliments frais. Les cavités situées dans la partie haute de cette aile s’apparentent fort à un pigeonnier.

Les dépendances du château accueillaient un grenier à blé, une cave, une « charretterie » (mot ancien usité pour désigner l’atelier du maréchal-ferrant) ainsi qu’un pressoir et une basse-cour[16].

Dans l’enceinte du domaine se trouvait vraisemblablement une petite chapelle privative ainsi qu’au fond du parc un belvédère, une étonnante construction de quatre étages aujourd’hui complètement disparue, où le Comte conservait une collection de pierres rares. Depuis ses hauteurs, on voyait la mer tout en dominant la route de Caen[17].

À cette époque, il existait un chemin muré allant du château à la crypte privée des Guernon qui jouxte l’église de Ranville dans le centre du village. Dans cet enclos qui appartient de nos jours à la commune[18], on peut apercevoir les caveaux sculptés du comte et de son épouse.

On raconte également qu’un souterrain allait jusqu’à Caen mais aucune trace n’en a été trouvée.

Villégiature de mécènes au XXe siècle[modifier | modifier le code]

Carte postale du Château Colmiche
"Château Colmiche"
Carte postale du Château des Comtes de Guernon-Ranville
"Château des Comtes de Guernon-Ranville"
Le tennis, huile sur toile, Edouard Vuillard, 1907
Le Tennis, huile sur toile d'Édouard Vuillard, 1907

Au début du XXe siècle sont apparues les premières cartes postales représentant le « Château des Comtes de Guernon-Ranville ». Elles sont le fait de photographes et de petits éditeurs locaux[19] et montrent la façade principale du bâtiment avec son perron et un promontoire chapeautant une partie du grenier, aujourd’hui disparu, qui devait servir d’observatoire.

À cette époque, le château appartenait à l’arrière-petite-nièce du comte de Guernon-Ranville, Yvonne Colmiche[20], aussi a-t-il également été photographié sous le nom de « Château Colmiche ».

N’étant plus habitée de façon permanente par cette dernière, la propriété a été louée à des locataires successifs, parmi lesquels figure Alexandre Natanson, directeur de La Revue Blanche. Beau-frère de la fameuse Misia (future Misia Sert), égérie du tout-Paris et de l’actrice Marthe Mellot, il était également le mécène et l’ami des grands artistes de l’époque, entre autres des peintres Pierre Bonnard, Paul Signac, Henri de Toulouse-Lautrec ou encore Auguste Renoir.

Dans son livre Le Pain Polka[21], Annette Vaillant, fille de Marthe Mellot et nièce d’Alexandre Natanson, raconte ses souvenirs d’enfance au château de Ranville où elle a rejoint sa famille plusieurs étés[22]. Elle y évoque la disposition de pièces toujours existantes aujourd’hui, telles que le grand salon « où l’on a toujours l’impression qu’il fait froid avec ce portrait de Napoléon aussi brillant que le parquet et le piano », le billard « avec ses hautes banquettes et les boules qui roulent sans bruit et se choquent » ou encore le petit salon. De l’extérieur, elle décrit le belvédère « qui domine la route », la serre de nos jours également disparue « où pendent du toit les raisins chauds pas encore mûrs », les marches de pierre du perron, les premiers cyclamens qui parsèment les pelouses dès la fin de l’été, ainsi que « l’allée de dahlias qui monte de l’autre côté du tennis ».

Ce court de tennis[23] a été représenté par Edouard Vuillard en 1907. Familier du cercle des Natanson, le peintre était alors en villégiature à quelques kilomètres de Ranville, au Château-Rouge à Amfreville. Ce tableau de grandes dimensions a notamment été exposé à Paris au Salon d'automne de 1912 puis au musée des arts décoratifs de Paris en 1938. Ayant longtemps appartenu à la famille des Natanson, il a ensuite quitté la France pour les États-Unis où il a été acquis par un marchand d’art renommé, Howard Young, associé à Francis Taylor, le père de l’actrice Elizabeth Taylor, avant d’être mis en vente en 1985 par Sotheby’s à New York[24].

Si l’on se rapporte aux propos d’Anna de Noailles qui disait que « Monsieur Vuillard peint tout ce qu’il voit »[25] surtout dans ses années de réalisme, l’arrière-plan du tableau nous apprend qu’à cette époque, la propriété n’était pas encore délimitée par des murs.

L’acte notarié relatif à la vente du château pendant l’entre-deux-guerres à la Comtesse de Gramedo[26] mentionne « une propriété comprenant un château, des communs, une orangerie, une serre ainsi qu’un jardin légumier et un parc en avant et en arrière du château, le tout clos de murs[27].

Infirmerie durant le débarquement de Normandie en 1944[modifier | modifier le code]

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château, qui appartenait depuis 1933 au Président honoraire de la Cour d’Appel de Paris, M. Jozon[28], a été réquisitionné par les Allemands pour y loger des membres de l’organisation Todt.

Dans la nuit du 5 au , trois officiers faisant partie de cette organisation, apparemment endormis dans leur chambre, ont été faits prisonniers par les Alliés. Le château et ses dépendances ont immédiatement été transformés en infirmerie dite « Main Dressing Station » sous la houlette de la « 225th Parachute Field Ambulance ». Cette unité d’intervention médicale, composée d’une dizaine d’officiers et d’une centaine d’hommes environ, était rattachée à la 5e brigade de la 6e division aéroportée britannique. Elle opérait sous le commandement du Lieutenant-Colonel Bruce Harvey qui avait entre autres, déjà formé un avant-poste médical au Café Gondrée à côté du Pegasus Bridge.

Sur le toit du château, une grande toile a été tendue, portant l’emblème de la croix rouge pour désigner les services médicaux, ce qui n’a pas stoppé les tirs au mortier et les bombardements ennemis, endommageant notamment une partie des dépendances servant alors de cantine à l’unité.

Près de quatre cents blessés ont été traités dans les premiers jours, les plus grièvement atteints ayant été évacués par la mer en Angleterre, et plus d’une quarantaine d’opérations importantes ont été réalisées par deux équipes chirurgicales sommairement équipées[29].

Photo aérienne de 1944 montrant le 'Bas de Ranville' et notamment au centre le château de Guernon-Ranville, le parc à l'arrière
Photocopie d'un dessin réalisé en 1944 par un soldat représentant le château servant d'infirmerie de guerre pendant le débarquement allié
Assemblage de 2 photos montrant le Château en 1944. On y voit notamment une bâche blanche tendue sur le sol de la cour avec la croix rouge ainsi que plusieurs véhicules militaires

Gîtes de charme au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Trois gîtes de charme accueillent de nos jours les vacanciers. Ces résidences occupent une partie des communs et des anciennes écuries du château. Elles ont bénéficié d’une restauration soignée qui a permis de conserver et de mettre en valeur leurs matériaux d’origine : poutres au plafond, tommettes anciennes au sol, cheminée d’époque, murs en pierre de Caen.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Propos de M. Philippe Lenglart (historien et coauteur de l’ouvrage intitulé « Patrimoine des communes du Calvados ») lors de la visite du château dans le cadre des Journées du Patrimoine le 19 septembre 2004.
  3. En 1751, Pierre Antoine Barnabé de Guernon-Ranville, Sieur de Saussay, né le 23 décembre 1718 et mort le 25 novembre 1777, a acheté le fief de Ranville et d’Escayeul à un dénommé M. de la Bretonnière.
  4. La généalogie de cette famille est rapportée dans un manuscrit détenu en main privée, calligraphié à la plume et illustré de plus de 600 blasons et écus : « Etude sur une famille normande (1066 à 1904) par l’un de ses membres, René Guernon». Un exemplaire de cet ouvrage a été vendu aux enchères à Lyon le 3 juillet 2008 (Lot 21).
  5. L’ancienneté de cette famille est attestée dans les différentes recherches sur la noblesse française faites en 1463-1465 par Monfaut, en 1599 par Roissy, en 1666 par Chamillard.
  6. Par exemple, le fief de Guernon situé dans la paroisse d’Oystreham, aujourd’hui Ouistreham, commune située à moins de 10 km de Ranville, ou celui de Fauguernon sur lequel se trouvait le château féodal des Guernon.
  7. Ainsi que l’atteste le Domesday Book ou livre du cadastre du Royaume d’Angleterre
  8. « In 1066 the site of Mountfitchet was attacked by the Normans and Robert Gernon, the Duke of Boulogne, built his castle here, making it his chief seat and the head of his Barony » peut-on lire sur le site officiel du château de Mountfitchet www.mountfitchetcastle.com.
  9. Tel que le rapporte Philip Morant, ecclésiastique anglais, dans The History and Antiquities of the County of Essex.
  10. Le château a été la propriété des Guernon-Ranville jusqu’en 1926.
  11. Environ 90 hectares d’après un extrait de la matrice cadastrale des propriétés foncières de la commune de Ranville-sur-Orne.
  12. « Etude sur une famille normande (1066 à 1904) par l’un de ses membres, René Guernon », chapitre V, Chronologie de la branche des Guernon-Ranville, page 64.
  13. Condamné à un emprisonnement perpétuel par la Cour des Pairs sous Louis-Philippe Ier à la suite de son ministère sous Charles X, le Comte de Guernon-Ranville a été conduit au Fort de Ham et y est resté jusqu’au 23 novembre 1836, époque de son assignation à résidence.
  14. Cette modification, qui a pratiquement doublé la largeur du bâtiment, est attestée à la fois par l’épaisseur conséquente de certains murs intérieurs du château, anciennement extérieurs, ainsi que par la présence d’un blason sculpté sur ce qui était jadis une fenêtre ou porte-fenêtre, aujourd’hui un passage intérieur.
  15. Ainsi que le rapporte le Répertoire des anciennes demeures françaises, Le Calvados I, Arrondissement de Caen.
  16. D’après les actes notariés des 28 mars et 2 avril 1818, « Donation par M. Roger François Barnabé Comte de Guernon-Ranville, Chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de St Louis demeurant à Caen, à son fils Martial alors avocat à Caen. ».
  17. Gaël de Rohan-Chabot, Ranville autrefois, Imprimeur R. Lebrun, Caen, 1983.
  18. On peut lire sur la plaque apposée à l’entrée de cet enclos : « Ce cimetière appartenait à la famille de Guernon-Ranville. Les héritiers en ont fait don à la commune de Ranville en 1990 ».
  19. Les cartes postales sont signées des photographes Jules François Bréchet à Caen et A. Delaunay à Saint Aubin-sur-Mer ainsi que de l’éditeur Lacour qui tenait une épicerie-tabacs à Ranville. Le dos des cartes est divisé en deux parties, ce qui permet de les dater d’après 1903, année à partir de laquelle l’arrêté du 18 novembre autorise l’adresse sur la partie droite et la correspondance à gauche.
  20. À la mort du Comte en 1866, celui-ci n’ayant pas eu d’enfant, le château est transmis à ses petits-neveux. Sa dernière propriétaire Yvonne Colmiche, née le 20 juillet 1882 à Ranville et décédée en 1946, était la fille de l’un d’eux.
  21. Chapitre intitulé « Un imprudent petit poulet », p. 32-40
  22. D’après les propos d’Annette Vaillant, il est possible de dater ses séjours au château entre 1905 et 1908, époque à laquelle elle avait entre 3 et 6 ans.
  23. Le court de tennis en terre battue a probablement été construit dans les années 1880/1890, décennies à partir desquelles la mode de ce sport s’est répandue en France.
  24. La provenance de l’œuvre est mentionnée dans le catalogue de la vente Sotheby’s du 14 mai 1985, New York, USA.
  25. « Enlever vite ce thermomètre et ce tube de vaseline, Monsieur Vuillard peint tout ce qu’il voit » aurait dit Anna de Noailles à sa camériste avant l’arrivée du peintre dans sa chambre où elle était alitée, pour la première séance de pose de son portrait.
  26. Comtesse de Gramedo, née Ethel Spencer Brown le 21 novembre 1881 à Chicago (USA), veuve d’Edouard Manuel Comte de Gramedo.
  27. Acte de vente du 10 mai 1926.
  28. Joseph Marie Louis Jozon, né à Sens le 11 septembre 1873, décédé le 6 février 1949
  29. 225 Field Ambulance war diary

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Raymond Monfaut, Recherche de Monfaut, Imprimerie de F. Poisson, Caen, seconde édition, 1818
  • Guy Chamillard, Généralité de Caen. Recherche de la Noblesse faite par ordre du Roi (Louis XIV) en 1666 et années suivantes, Du Buisson de Courson, 1887-1889
  • Philip Morant , The History and Antiquities of the County of Essex, éditeur T. Osborne, J. Whiston, S. Baker, L. Davis & C. Reymers, B. White, Londres, 1768, 2 volumes
  • Répertoire des anciennes demeures françaises, Le Calvados I, Arrondissement de Caen, Éditions des anciennes demeures françaises, Paris, 1975
  • Julien Travers, M. Le Comte de Guernon-Ranville et le journal de son ministère, imprimeur F. Le Blanc-Hardel, Caen, 1866
  • Gaël de Rohan-Chabot, Ranville autrefois, Imprimeur R. Lebrun, Caen, 1983
  • Annette Vaillant, Le Pain Polka, Mercure de France, 1974
  • Paul-Henri Bourrelier, La Revue blanche, une génération dans l’engagement, 1890-1905, Fayard, Paris, 2007
  • Antoine Salomon et Guy Cogeval, Vuillard, critical catalogue of paintings and pastels, Skira Wildenstein Institute, 2003
  • Lieutenant-Colonel Howard N. Cole, On wing of healing, the story of the Airborne Medical Services 1940-1960, William Blackwood & Sons, 1963