Christiane Brunner
Christiane Brunner | |
![]() Christiane Brunner | |
Fonctions | |
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Conseillère aux États | |
– | |
Législature | 45e, 46e et 47e |
Successeur | Liliane Maury-Pasquier |
Présidente du Parti socialiste suisse | |
– | |
Élection | 15 octobre 2000 |
Réélection | 20 octobre 2002 |
Prédécesseur | Ursula Koch |
Successeur | Hans-Jürg Fehr |
Conseillère nationale | |
– | |
Législature | 44e |
Députée au Grand Conseil du canton de Genève | |
– | |
Législature | 50e, 51e et 52e |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Genève |
Date de décès | (à 78 ans) |
Nationalité | Suisse |
Parti politique | Parti socialiste |
Profession | Avocate |
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Christiane Brunner, née le à Genève (originaire d'Egg) et morte le , est une personnalité politique suisse, membre du Parti socialiste. Elle est une des figures de proue du féminisme en Suisse.
Candidate malheureuse au Conseil fédéral en 1993, elle est conseillère nationale de 1991 à 1995, conseillère aux États de 1995 à 2007 et présidente du Parti socialiste de 2000 à 2004.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et famille
[modifier | modifier le code]Christiane Brunner naît le à Genève. Elle est originaire d'Egg, dans le canton de Zurich[1]. Orpheline de père en bas âge, elle est élevée par sa mère, couturière, avec sa sœur aînée[2], dans le quartier des Eaux-Vives[3].
Divorcée de deux maris et mère de cinq enfants[n 1], elle est veuve du syndicaliste Jean Queloz[2],[4],[5].
Études et parcours professionnel
[modifier | modifier le code]Destinée à un apprentissage d'employée de commerce, Christiane Brunner peut poursuivre des études secondaires supérieures grâce à une bourse qu'elle obtient après avoir remporté un concours pour enfants doués auquel l'inscrit une de ses enseignantes[2].
Elle s'inscrit ensuite à l'Université de Genève, où elle bénéfice également d'une bourse pour suivre des études de droit[2]. Spécialisée en droit des assurances et en droit de la famille, elle travaille en parallèle comme correctrice pour la Tribune de Genève et y tient une chronique juridique dans la rubrique féminine[2]. Au terme de ses études, elle devient assistante pour le droit du travail et la sécurité sociale et se lie avec le professeur Alexandre Berenstein et son épouse féministe Jacqueline Berenstein[2].
Elle obtient par la suite un brevet d'avocat. Renversée par un camion en 1975, elle est astreinte à de longs mois de rééducation et doit mettre un terme à son doctorat[2].
Elle exerce d'abord comme juriste conseil pour les conventions collectives de travail dans l'horlogerie et l'industrie des machines[2].
Maladie et mort
[modifier | modifier le code]Atteinte depuis longtemps du syndrome de Guillain-Barré[2], elle passe les dernières années de sa vie à Ferreyres[3], dans le canton de Vaud.
Christiane Brunner meurt dans la matinée du , à l'âge de 78 ans[4].
Parcours politique
[modifier | modifier le code]Christiane Brunner adhère au Parti socialiste en 1976, à l'instigation de Jacqueline Berenstein[2]. Elle préside le parti d'octobre 2000 au [1].
Députée au Grand Conseil du canton de Genève de 1981 à 1990[1], elle se porte vainement candidate au Conseil national en octobre 1987. Elle est élue à sa deuxième tentative, cette fois sur une liste entièrement féminine, en octobre 1991[2]. Elle siège à la Chambre basse de l'Assemblée fédérale pendant une législature, puis est élue au Conseil des États fin 1995, où elle siège pendant trois législatures. Elle préside la Commission des affaires juridiques (CAJ) de fin 1997 à fin 1999 et la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) de fin 2003 à fin 2005[1].
En 1993, Christiane Brunner est la candidate officielle du groupe parlementaire socialiste lorsque René Felber se retire du Conseil fédéral[4]. L'Assemblée fédérale lui préfère toutefois, le 3 mars, le conseiller national et conseiller d'État neuchâtelois Francis Matthey[4]. Devant l'opposition de son propre parti, ce dernier renonce à son élection[4]. Le 10 mars, Ruth Dreifuss est élue conseillère fédérale, devançant à nouveau Christiane Brunner[4].
Elle se retire de la vie politique en 2007[6].
Syndicalisme, féminisme et climat
[modifier | modifier le code]À l'instigation de Liliane Valceschini, qui en a l'idée avec des collègues de travail[7], elle propose une grève générale des femmes à l'Union syndicale suisse, qui aboutit à la grève des femmes du 14 juin 1991[8].
Elle est présidente à partir de 1982 du Syndicat des services publics, puis à partir de 1992 de la Fédération suisse des travailleurs de la métallurgie et de l'horlogerie. En 1996, elle gère la fusion de cette dernière avec le Syndicat industrie et bâtiment pour former Unia[6].
Christiane Brunner est une des figures de proue du féminisme en Suisse[9]. En 1969, elle est l'une des fondatrices du Mouvement de libération des femmes en Suisse[3].
Elle est l'un des membres fondateurs, en , de l'association Aînées pour la protection du climat[10].
Distinction
[modifier | modifier le code]- 2012 : doctorat honoris causa de la faculté de droit de l'Université de Lausanne[11]
Publication
[modifier | modifier le code]- Christiane Brunner, Jean-Michel Bühler et Jean-Bernard Waeber, Commentaire du contrat de travail, Berne, Union syndicale suisse, , 306 p. (ISBN 3906257252 (édité erroné))
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « Biographie de Christiane Brunner », sur le site de l'Assemblée fédérale suisse.
- Pierre-André Stauffer, « Les Mémoires vivants d'une Femme majuscule », L'Hebdo, , p. 33 à 35 (lire en ligne)
- Frédéric Koller, « Christiane Brunner : « Franchement, cela reste un monde au masculin » », Le Temps, (lire en ligne
)
- « L'ancienne parlementaire fédérale socialiste Christiane Brunner est décédée à l'âge de 78 ans », sur Radio télévision suisse, (consulté le )
- ↑ Jean-Claude Rennwald, « Jean Queloz », sur L'Événement syndical (bimensuel d'Unia), (consulté le )
- Fanny Scuderi, « Christiane Brunner, le départ d’une irréductible battante », Le Temps, (lire en ligne
)
- ↑ Fiona Silva-Vicente, « Liliane Valceschini » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- ↑ Brigitte Studer (trad. Dominique Quadroni), « Grève des femmes (1991) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- ↑ « Christiane Brunner, une femme suisse », sur generations-plus.ch (consulté le )
- ↑ « Des femmes se mobilisent contre l'inaction de la Suisse sur le climat », sur Radio télévision suisse, (consulté le )
- ↑ « Dies Academicus 2012 », sur Université de Lausanne (consulté le )
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Naissance en mars 1947
- Naissance à Genève
- Personnalité politique genevoise
- Personnalité du Parti socialiste suisse
- Dirigeant de parti politique en Suisse
- Femme politique suisse
- Féministe suisse
- Syndicaliste suisse
- Avocate suisse du XXe siècle
- Conseiller national suisse de la 44e législature
- Conseiller aux États suisse de la 45e législature
- Conseiller aux États suisse de la 46e législature
- Conseiller aux États suisse de la 47e législature
- Député au Grand Conseil du canton de Genève
- Docteur honoris causa de l'université de Lausanne
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