Chevalier Paul (frégate)

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Chevalier Paul
illustration de Chevalier Paul (frégate)
La frégate Chevalier Paul en 2010.

Type Frégate de Défense Aérienne (FDA)
Classe Horizon
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval DCN, arsenal de Lorient
Commandé
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut En service
Équipage
Équipage théorique : 193 hommes (27 officiers, 120 officiers-mariniers, 46 quartier-maîtres et matelots), 222 début2020[1]
Caractéristiques techniques
Longueur 152,87 m
Maître-bau 20,3 m
Tirant d'eau 5,4 m
Tirant d'air 42,3 m
Déplacement 7 000 tonnes
Vitesse 18 nœuds en propulsion Diesel, 30 nœuds maxi
Caractéristiques militaires
Armement MM40 Exocet block3
32 missiles Aster 30 et 16 missiles Aster 15, avec une réserve de place pour 16 missiles supplémentaires
canons OTO-Melara de 76 mm
3 canons téléopérés Narwhal 20 mm
2 tubes lance-torpilles MU90 (24 torpilles embarquées)
Électronique 1 centrale de navigation inertielle SIGMA 40
Rayon d'action 7 000 nautiques à 18 nœuds, 3 500 nautiques à 25 nœuds
Aéronefs 1 hélicoptère NH-90
Carrière
Pavillon France
Port d'attache Toulon
Indicatif D621

La frégate Chevalier Paul est une frégate de défense aérienne, navire-jumeau du Forbin, de la classe Horizon de la Marine nationale. Son numéro de coque est D621.

Ce type de navire a pour principale mission l'escorte et la protection d'un groupe aéronaval constitué autour d'un porte-avions, généralement le Charles de Gaulle de la Marine nationale ou l'un des porte-avions de l'US Navy[2], ou d'une opération amphibie menée par des porte-hélicoptères amphibies. Sa spécialité est le contrôle de la circulation aérienne en zone de guerre mais il peut également intervenir dans un contexte de crise (évacuation de ressortissants, renseignement, intervention de commandos), en protection de navires peu ou pas armés. Les frégates Horizon telles que le Chevalier Paul sont les plus puissants bâtiments de surface que la France ait jamais construits (à l'exception des porte-avions). Son indicatif visuel est D621. Il est en service depuis la fin de l'année 2011. Son nom vient de Jean-Paul de Saumeur, chevalier Paul, capitaine de la marine royale né à Marseille en 1598.

Nantes (Loire-Atlantique) est la ville marraine de la FDA Chevalier Paul depuis le [3].

Origine du nom : Le navigateur Jean Paul de Saumeur[modifier | modifier le code]

Jean-Paul de Saumeur, dit le Chevalier Paul (1598-1667), est un navigateur français. Issu d'une famille catholique et bourgeoise du Dauphiné, il est le fils d'Elzias Samuel et de Jeanne Riche.


Historique[modifier | modifier le code]

Ce navire est réceptionné par la Marine nationale en et il est basé dans le port militaire de Toulon. Il effectue le premier tir d'un missile MM40 Block3 par un navire de la marine française le [4]. Il effectue sa première traversée longue durée à partir du devant se terminer mi-juillet[5]. Admis au service actif le , il est engagé trois jours plus tard dans l'opération Harmattan, la contribution française à l'intervention militaire de 2011 en Libye[6]. Il assure la veille aérienne dans le golfe de Syrte et connait son baptême du feu en bombardant au canon de 76 mm les positions pro-kadhafistes avec plusieurs centaines d'obus.

Fin , il est envoyé au large de la Syrie dans le cadre de la guerre civile syrienne[7].

La maquette DCN (version française) de la frégate type Horizon Forbin en octobre 2004.

Le , il rejoint le dispositif de l'opération Chammal afin de renforcer la position de la France dans la coalition contre l'EI[8]. Il est une composante du groupe aéronaval du Charles de Gaulle, parti le 13 janvier de Toulon pour une mission d'environ cinq mois et il doit être engagé durant huit semaines dans le Golfe[9].

Le , le Charles de Gaulle appareille et rejoint son groupe aéronaval dont fait partie le Chevalier Paul. Celui-ci est également constitué de la frégate La Motte-Picquet, de la frégate belge Léopold Ier, du destroyer britannique HMS Defender, du navire ravitailleur Marne et d'un sous-marin nucléaire d'attaque[10].

En , elle termine son arrêt technique intermédiaire qui voit le remplacement des deux tourelles de 76 mm nommées «Hercule» et «Licorne»[11].

Depuis son arrivée au service actif, son nom de code est "Power".

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Frégate de type Horizon.
La frégate en mer le 15 juillet 2017.

Les sept premiers morceaux de coque montés sur la frégate Forbin, sont arrivés le à la DCN de Lorient. Ces éléments mesurent de 16 à 20 mètres de long, sur 7 mètres de haut pour un poids de 100 tonnes par anneau. La frégate est munie de stabilisateurs anti-roulis pour le confort de navigation mais également pour aider aux manœuvres d'appontage d'hélicoptère.

Les frégates du programme Horizon sont des navires dédiés au combat, par voie de conséquence exposé à des menaces lourdes. La frégate Chevalier Paul est donc conçue pour faire face aux menaces. Le navire est divisé en 12 sections étanches. Une brèche de 15 mètres ou plusieurs sections noyées peuvent être supportées sans entamer la navigabilité. La superstructure est théoriquement conçue pour évoluer dans des endroits très dangereux, tels que des zones littorales minées, et résister à une explosion sous-marine. Des systèmes d'amortissement supportent tous les équipements, non seulement pour réduire la signature acoustique produite par le navire, mais le cas échéant pour supporter les conséquences d'un impact.

Galeries latérales[modifier | modifier le code]

Pour améliorer sa résistance et sa capacité à évoluer en mode dégradé, par exemple à la suite d'un impact, les frégates Forbin et Chevalier Paul sont équipées de deux galeries techniques comme sur les frégates de type La Fayette, une sur chaque bord, qui courent sur toute la longueur du bâtiment. Ces galeries cloisonnées permettent à la fois d'absorber en partie l'impact d'une munition (torpille, missile), ou intégralement un tir de mitrailleuse lourde. Elles peuvent également permettre l'évacuation du personnel ou encore de faciliter l'intervention des pompiers qui peuvent l'utiliser pour contourner un incendie. La présence de ces galeries sur les deux bords rend le navire extrêmement souple à gérer en cas de crise.

Furtivité[modifier | modifier le code]

Les deux cheminées du Forbin sont munies d'un système de refroidissement des gaz pour réduire la signature infrarouge du navire.

Les frégates de défense aérienne les plus récentes bénéficient des études menées par la DCNS en matière de furtivité. Sur un écran radar, des navires de plus de 130 mètres tels que le Forbin et le Chevalier Paul ont une signature équivalente à celle d'un chalutier d'une vingtaine de mètres. Pour réduire leur signature radar, les navires de classe Horizon, utilisent plusieurs techniques. L'utilisation de superstructures inclinées, ou l'emploi de matériaux composites font partie de ces techniques. On notera qu'il a été décidé de ne pas recourir à l'utilisation de matériaux absorbant les ondes radar, qui auraient permis de réduire encore la signature, afin de réduire les coûts. Le principe finalement retenu consiste non pas à empêcher la détection mais à rendre l'interprétation d'un signal radar impossible. Un traitement spécial a été mené sur les cheminées, afin de réduire les émissions infrarouges en réduisant la température des gaz évacués.

Protection NRBC[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de menace nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique (NRBC), le Chevalier Paul bénéficie d'un ensemble de dispositifs de protection. Le navire peut être entièrement isolé mécaniquement de son environnement extérieur par fermeture des écoutilles et des portes étanches. La vérification de la totalité du verrouillage du navire est assurée par des capteurs dont l'état peut être visualisé sous forme centralisée, sur les consoles de bord. Un système de code d'état à six niveaux et trois couleurs (rouge pour l'isolement complet, portes verrouillées, jaune, ou vert pour liberté de circulation) en vigueur sur le navire permet de choisir le niveau d'isolement de la frégate. Le système de recyclage d'air interne peut également être utilisé pour créer une surpression, ajoutant à la protection mécanique une protection contre l'air extérieur. Pour finir, un ensemble d'asperseurs d'eau parsème la coque du Chevalier Paul. Il peut être activé pour assurer le lessivage du navire et limiter les effets d'une contamination. Un sas de décontamination est situé à l'arrière du navire pour permettre le traitement du personnel victimes d'une contamination NBC[12].

Équipement et système d'arme[modifier | modifier le code]

Le Chevalier Paul a pour mission principale d'assurer depuis la mer le contrôle de l'espace aérien. Dans le cadre d'un engagement, il peut surveiller et coordonner un trafic comportant des centaines d'avions militaires issus de forces armées différentes et mêlées à des trafics aériens civils. Il peut aussi travailler dans le cadre d'une mission de sauvegarde aérienne et notamment la protection des points d'entrée, par exemple sur une zone de combat ou dans le cadre d'un sommet de chefs d'État.

Un des bateaux pneumatiques de la drôme du Forbin, dans son emplacement tribord
Radar de veille air tridimensionnel S-1850

En plus d'assurer la protection d'une flotte ou d'un porte-avions, la frégate doit également prendre en charge sa propre protection, et donc suivre l'évolution de la situation navale en surface et sous la mer. Pour répondre à tous ces besoins, le Chevalier Paul a été doté d'un système d'information puissant et modulable, couplé à des capteurs et des systèmes d'arme performants. Le Chevalier Paul est en mesure de surveiller avec ses capteurs, une aire de 400 km de diamètre. C'est également une frégate robuste conçue pour fonctionner en mode dégradé dans un environnement de crise et capable de se défendre dans de nombreuses configurations.

Outre ses capacités de gestion de théâtre d'opération via son système de combat, le Chevalier Paul est également muni d'installations aéronautiques pour l'emport et l'appontage d'hélicoptères, ainsi que d'une drôme, dont une partie est dédiée aux forces d'intervention (bateaux pneumatiques et embarcations légères).

L'équipement est composé comme suit :

  • Énergie et propulsion
    • Motorisation : deux turbines à gaz GE-Avio LM2500, 2 moteurs Diesel SEMT Pielstick 12 PA6 STC ;
    • un propulseur d'étrave, deux hélices à cinq pales (4,80 m de diamètre, 17 800 kg) ;
    • Puissance : 50 000 ch (25 000 × 2) ou 11 750 ch (5 875 × 2) ;
    • Usine électrique : 4 diesel-alternateurs Isotta Fraschini VL 1716 T2 ME ;
    • Vitesse maximale : 30 nœuds[13] (18 nœuds en propulsion Diesel) ;
    • Autonomie : 7 000 nq à 18 nœuds, 3 500 nq à 25 nœuds;
    • Capacités : 45 jours+ d'autonomie en vivres, 600 t de gazole, 70 t d'eau douce, 30 m3 de TR5.
  • Navigation
  • Systèmes de communication
    • 1 Syracuse III , 3 Inmarsat B, E/R HF, E/R VHF, E/R UHF, 1 téléphone sous-marin, NOCR, DTS, MIDS, Athréis et une architecture de mise en œuvre d'un réseau tactique multiliaisons composé des Liaison 11, Liaison 16, du JREAP C[15] et potentiellement de la Liaison 22 ; une fonction de transfert d'informations permet le fonctionnement dans un réseau logique unique, conformément au concept de guerre en réseau ou NCW.
  • Guerre électronique
    • 1 détecteur de radars, 1 intercepteur-goniomètre de transmissions Élite, 1 équipement de veille infra-rouge DIBV-2 A VMB, 1 dispositif de guerre électronique d’autodéfense à base de lance-leurres (système NGDS), 1 brouilleur de radars, 1 brouilleur de communications, 1 système de lutte anti-torpilles (système Contralto). L'engagement des frégates Forbin et Chevalier Paul en pendant la guerre l'opération Harmattan en 2011 a montré la capacité à brouiller loin et longtemps les systèmes de détection adverses[16].
  • Systèmes de détection
    • 1 radar de veille air tridimensionnel S-1850M version française du SMART-L LRR [16],[17] et IFF associé TNNL qui permettent la surveillance de 2 000 pistes sur un rayon de 60 km contre les bâtiments de surface, 480 km contre les aéronefs, >65 km contre les missiles de croisière[18] et 2000 km contre les missiles balistiques [19], 1 sonar de coque ABF TUS 4110 CL, 1 antenne linéaire remorquée avec détecteur de torpilles Alto.

Système d'arme[modifier | modifier le code]

Le programme Horizon dont est issue la frégate Chevalier Paul se distingue par de nombreuses nouveautés et équipements. En matière de missiles, les frégates Horizon sont équipées des nouveaux Aster 15 et 30 et des missiles Exocet MM40 Block 3C offrant des possibilités d'attaque contre des objectifs terrestres côtiers.

Missile Aster[modifier | modifier le code]

Vue sur le pont avant et ses silos pour missiles Aster
Plateforme de lancement des missiles Exocet MM40 block 3

Les missiles Aster constituent le principal système d'arme du Forbin. Le navire est équipé de 32 missiles Aster 30 et de 16 missiles Aster 15, logés dans des silos verticaux de type Sylver A50, implantés sur la plage avant. Un système d'arme antiaérien principal PAAMS (Principal Anti-Air Missile System), associé à un radar multifonction EMPAR fonctionnant en bande C, contrôle le lancement et le suivi de la cible.

Le premier lancement d'un Aster 30 contre une cible depuis le Forbin a eu lieu en novembre 2008 au large de Toulon[20]. C'était le premier tir de cet engin depuis une frégate. Les précédents lancements d'Aster 30 depuis la mer avaient été réalisés depuis une barge britannique et du navire d'essais italien Carabiniere. Le missile a été tiré contre une cible aérienne depuis le bâtiment en évolution au large du centre d'essais et de lancement du Levant, opéré par la DGA. Les missiles Aster 30 de la frégate de défense antiaérienne sont le second rempart de protection du groupe aéronaval, après les chasseurs Rafale, et assurent une protection à 360° à une distance de 100 kilomètres contre les avions et 30 kilomètres contre les missiles antinavires supersoniques rasants et manœuvrants en service ou en développement. La Marine nationale a montré avec la frégate Forbin sa capacité à détruire un missile supersonique (3 000 km/h) manœuvrant (SS-N-22, AS-17, BrahMos) et à une altitude de moins de 5 mètres au-dessus de l'eau en abattant un GQM-163 Coyote[21],[22]. Les missiles Aster 15 de la frégate de défense antiaérienne (ou du porte-avions Charles de Gaulle) sont le troisième rempart du groupe aéronaval et assurent une protection à 360° à une distance de 30 kilomètres contre les avions et 15 kilomètres contre les missiles antinavires (le quatrième et dernier rempart est constitué des missiles MISTRAL d'autodéfense et de l'artillerie de chaque bâtiment.

Missile Exocet MM40 Block 3C[modifier | modifier le code]

Le Forbin embarque huit missiles Exocet mer-mer installés sur le pont supérieur au milieu du bâtiment. C'est la version MM40 Block 3C la plus récente du missile Exocet qui a été sélectionnée. Il peut opérer à une distance de plus de 180 kilomètres de son objectif[23]. Cette évolution du célèbre missile mesure 5,8 mètres pour un diamètre de 35 centimètres et son poids est de 740 kilos. Il est plus petit que la précédente version, tout en étant plus léger (870 kilos pour la génération précédente). Sa vitesse maximale est de 900 km/h. Il est propulsé par un turboréacteur, guidé par le système de géolocalisation Global Positioning System (GPS) et peut opérer contre des cibles terrestres côtières.

Autres armements[modifier | modifier le code]

  • Dans le cadre des principes définis dans le concept de guerre en réseau ou NCW (Network Centric Warfare), le Forbin dispose de la capacité de contrôler en liaison 16 des plates-formes Non-C2 (essentiellement des Dassault Rafale) ; une fois sous son contrôle, les plates-formes Non-C2 font entièrement parties du système d'armes de la frégate, où elles agissent en tant que senseurs et armes du système de combat. Ceci signifie, par exemple, qu'un missile embarqué sur un avion Rafale, intégré par liaison 16 au Forbin, peut être tiré sur ordre d'un opérateur situé sur le navire, sans aucune intervention du pilote.
  • Conduite de tir : 1 radar multifonction tridimensionnel EMPAR associé au système d'arme antiaérien principal PAAMS (Principal Anti-Air Missile System), 1 conduite de tir MSTIS (radar AMS NA25 XP), 2 conduites de tir optronique Vigy 20, 2 postes optroniques Sofresud.
    • 2 systèmes Sadral de lancement de missiles Mistral
    • 2 tourelles avec canon OTO-Melara de 76 mm totalement automatisées, mises en œuvre à partir du Central Opération, et permettent une cadence de tir de 60 à 120 obus par minute. Chaque tourelle, d’un poids de 5,5 tonnes, est gyrostabilisée, afin de pouvoir maintenir sa position malgré les mouvements du bâtiment. Elle dispose d'un barillet contenant 60 obus qui peut être servi en temps réel par des servants récupérant les munitions arrivant depuis la soute à munition via un ascenseur. Plus de 1 000 obus de différents types (tir contre terre, contre surface ou antiaérien) sont stockés.La portée maximale est de 13 kilomètres contre les cibles de surfaces[16].
    • 2 tubes lance-torpilles MU90 : ces torpilles peuvent être tirées depuis le Forbin, ou embarquées sur l'hélicoptère NH90
    • 2 canons manuels de 20 mm modèle F2 remplacés en 2019 par 3 canons automatiques Narwhal 20B de 20 mm[24]

Combat Management System (CMS)[modifier | modifier le code]

Le Forbin a été équipé d'un système d'information, le Combat Management System (CMS), utilisable depuis un Central Opération logé derrière la passerelle. Une vingtaine de consoles équipent ce central. Les consoles donnent une vue de la situation tactique en utilisant les capteurs du navire (radar, sonar). Ce système peut également inter-opérer avec les éléments fournis par les capteurs d'autres forces navales, aériennes (avions de combat, Awacs) via des systèmes de transmission de données. Le système de combat du Forbin permet au navire de prendre le statut de plate-forme C2. Ces plates-formes participent à l'élaboration de l'image tactique commune d'une force, en utilisant la Liaison 16.

C'est ce genre d'inter-opérabilité qui a été testé et mis au point lors de la première année de navigation du Forbin. Le CMS est également chargé de la mise en œuvre des mesures de guerre électronique, et d'écoute, interception de communications radio ou système de détection sous-marine.

Console de gestion sur la passerelle du Forbin.

Ce système de combat conçu spécialement pour les frégates Horizon comprend 22 modules logiciels, 20 consoles, 10 calculateurs et un million de lignes de codes. Le système doit permettre de gérer les armes, mais aussi d'assurer les liaisons tactiques et permettre l'analyse des informations transmises par la dizaine de senseurs situés sur le navire. Le CMS fonctionne avec des consoles totalement reconfigurables via un réseau administrable : ce qui signifie que tout opérateur peut accéder aux modules logiciels qui lui sont attribués depuis n'importe quelle console. Environ 20 à 25 personnes sont nécessaires pour utiliser le système complet.

Dans le Central Opération du Forbin, une console est spécifiquement dédiée au commandant du navire. Une salle dite de conduite de crise, est également présente. Elle est attenante au Central Opération, et également munie d'une console. Elle permet de recevoir un état major complet susceptible d'utiliser le Forbin en tant que centre de commandement pour une force projetée[25]. Une console est également installée sur la passerelle du navire.

Grâce à la mise en réseau du système, il a été possible de prévoir — pour réduire la vulnérabilité du navire — une seconde salle équipée de trois consoles et située en un autre emplacement du navire qui peut être utilisée en tant que Central Opération de repli, en cas de destruction du Central Opération principal. La frégate doit être en mesure, avec ces trois consoles, de continuer de se défendre et de rentrer au port.

Les performances des radars embarqués sur le Forbin associés à la puissance de calcul du CMS doivent permettre de détecter en un temps très court une menace dissimulée dans un trafic aérien très dense. Le système doit analyser le trafic, trier les avions de ligne et les appareils alliés d'éventuels échos hostiles. Aucun système d'arme du Forbin n'est piloté automatiquement par le CMS : les tirs doivent obligatoirement être validés par une intervention humaine.

Installations aéronautiques[modifier | modifier le code]

Le Forbin peut embarquer et assurer la maintenance d'un hélicoptère grâce à une plate-forme et un hangar largement dimensionnés. La frégate ne bénéficie pas d'une affectation de moyen héliporté fixe. Elle peut se voir attribuer un appareil et son équipe de servants (équipage et mécaniciens) selon les besoins des missions. Lors des opérations menées avec la Task Force 50, le Forbin a accueilli un hélicoptère Panther et recevait quotidiennement un SH-60 américain.

Le Forbin est prévu pour la mise en œuvre en toutes conditions d'un hélicoptère lourd de classe NH90. Cet hélicoptère est destiné à remplacer les Super Frelon (version transport) et les Lynx (dans leur version anti-sous-marine), et doit être livré à 27 exemplaires à la marine à partir de 2009.

Le contrôle de la zone d'appontage située à l'arrière du navire est assuré par le secteur Avia. Le secteur Avia est considéré comme l'un des éléments nécessaires à la mise en œuvre du système d’arme que constituent l’hélicoptère et son équipage, et à ce titre, il s'agit d'un poste de combat.

Le hangar peut être utilisé pour les réceptions et les présentations[26]. Le Forbin, de par sa configuration furtive, disposant de peu d'espace extérieur pour la circulation de l'équipage, sa plateforme d'appontage est fréquemment utilisée pour les activités physiques et de détente[27].

  • Caractéristiques de la plateforme Avia
    • 1 plate-forme d'appontage de 530 m2 (26,5 × 20), 1 hangar de 180 m2 (12 × 15 m), 1 radar DRBN 38 Decca Bridgemaster E250, 1 système de manutention Samahé, 1 balise TACAN.

Campagnes d'essais et de mise au point[modifier | modifier le code]

novembre 2007 : traversée de longue durée[modifier | modifier le code]

La première sortie à la mer du Chevalier Paul a eu lieu en . Deux ans plus tard, la Marine réceptionnait le navire[28].

5 mai 2009 : rencontre des Classe Horizon et revue navale[modifier | modifier le code]

Le , les quatre frégates Horizon de la marine nationale, et de la marine italienne se rencontrent au large de La Spezia en Italie. Le Forbin est pour la première fois au côté du second navire de classe Horizon, le Chevalier Paul, dans la base navale de la Spezia. Il y reste amarré jusqu'au 7 mai au soir. L’escale est également l'occasion de poursuivre les travaux de finition du Forbin et d’embarquer les munitions de 76 mm[29].

Le , à l'occasion du 64e anniversaire de la Victoire du , le Forbin participe à la revue navale qui se tient au large de Sainte-Maxime, dans le Var. Seize bâtiments sont présents, dont les plus récents tels que le BPC Mistral (où prend place le Président Nicolas Sarkozy), le BPC Tonnerre [30],[31].

Lors de la démonstration des forces de projection : la frégate antiaérienne Cassard, le Forbin, le pétrolier ravitailleur Meuse, le transport de chalands de débarquements (TCD) Siroco et le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre se présentent successivement par le travers du Mistral à petite allure (dix nœuds).

 : traversée de longue durée[modifier | modifier le code]

Le Forbin amarré à quai dans son port d'attache de Toulon

Le Chevalier Paul quitte pour la première fois Toulon où il est basé, pour sa première traversée de longue durée (TLD) le . Cette traversée de quatre mois a pour but de valider le bâtiment à la fois en eau froide et en eau chaude. Cette étape est cruciale pour évaluer le fonctionnement et les performances du navire et de ses équipements selon les deux conditions de navigations. Le type d'eau de navigation et de climat qui l'accompagne influe par exemple sur la propagation des ondes ou des dispositifs acoustiques (sonar).

Après sa sortie de Méditerranée via le détroit de Gibraltar, le Chevalier Paul remonte vers la mer du Nord et arrive en Russie. Une escale est, ainsi, prévue à Severomorsk fin mars/début avril.

Après les eaux glacées, le Chevalier Paul redescend en mer du Nord et participe brièvement à l'exercice OTAN Brillant Mariner (12 au ), qui implique aussi le porte-avions Charles de Gaulle et le BPC Mistral. Puis la frégate traverse l'Atlantique pour gagner les États-Unis et le Canada, avant de redescendre au sud vers les Caraïbes, faire escale au Mexique et franchir le canal de Panama. Elle débute alors un tour de l'Amérique du sud et arrive normalement à Rio de Janeiro en . Le Chevalier Paul retraverse ensuite l'Atlantique pour rejoindre le Maroc, puis retrouve, mi-juillet, la base navale de Toulon[28],[32].

Durant cette première mission, un hélicoptère Panther de la flottille 36F, accompagné de ses servants sont embarqués. C'est l'occasion de vérifier et valider le fonctionnement de la plateforme d'hélicoptère, les équipements de bord, et le poste Avia[33].

Vie opérationnelle[modifier | modifier le code]

2011 : Opération Harmattan[modifier | modifier le code]

Au début des opérations, il était aussi chargé de la protection du porte-hélicoptères d’assaut USS Kearsarge, bâtiment amiral de la force amphibie américaine alors déployée dans la zone, puis de la maîtrise des opérations aériennes et simultanément la protection des porte-hélicoptères amphibie Mistral et Tonnerre[34]. Le Chevalier Paul est intervenu avec son artillerie de 76 mm à quelques kilomètres des côtes Libyennes pendant l'opération Harmattan en 2011. Il a aussi brouillé les systèmes de détection adverses.

Bâtiments ayant porté le nom de Chevalier Paul[modifier | modifier le code]

Deux bâtiments de la marine nationale française ont porté précédemment ce nom :

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2020/04/20/le-groupe-aeronaval-gan-combien-de-personnels-21081.html
  2. « La frégate de défense aérienne Chevalier Paul escorte le groupe aéronaval de l’USS Nimitz », sur defense.gouv.fr (consulté le ).
  3. Source : Association des Villes Marraines des forces armées
  4. (fr) « Premier tir de missile Exocet MM40 Block3 par la marine française »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur meretmarine.com, Mer et Marine, (consulté le ).
  5. (fr) « Le Chevalier Paul appareille pour sa traversée de longue durée »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur meretmarine.com, Mer et Marine, (consulté le ).
  6. (fr) « Le Chevalier Paul En Appui Au BPC », sur arm-asso.fr, Associate de Réservistes de la Marine d'Alsace, (consulté le ).
  7. http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/syrie-paris-envoie-une-fregate-en-mediterranee-orientale-29-08-2013-1718918_53.php Le Point
  8. « Le journal de 7h30 : le Charles de Gaulle engagé contre Daesh », sur RTL.fr (consulté le ).
  9. Le porte-avions « Charles-de-Gaulle » s'engage dans la coalition contre l'Etat islamique
  10. Laurent Lagneau, « Départ de Toulon du porte-avions Charles de Gaulle et de son escorte pour la Méditerranée orientale », opex360.com,‎ (lire en ligne)
  11. « PREMIER ÉCHANGE DE TOURELLES DE 76 MM À BORD DU CHEVALIER PAUL », sur colsbleus.fr, (consulté le ).
  12. description du système NBC sur le site de l'école-navale
  13. « Forbin (D 620) », sur defense.gouv.fr, (consulté le ).
  14. « Sagem met à disposition des équipements pour l'OPV Gowind », Mer et Marine,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  16. a b et c « La frégate Chevalier Paul, « bête de guerre » de la Marine nationale », sur Mer et Marine, (consulté le ).
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  18. (en) « SMART-L 3D Long Range Surveillance Radar » (consulté le ).
  19. (en) « SMART-L MM/N Long Range Multi Mission Radar », sur thalesgroup.com (consulté le ).
  20. Images : Tir de missile Aster 30 sur la frégate Forbin sur meretmarine.com
  21. « Interception d’une cible supersonique évoluant au ras de l’eau », sur defense.gouv.fr, (consulté le ).
  22. Jean-Dominique Merchet, « Aster 30 : une interception de « très haute technicité » réussie », Mariane, (consulté le ).
  23. Caractéristiques générales indiquées sur le site du fabricant
  24. « Narwhal : Deux nouveaux bâtiments français équipés », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  25. description sur meretmarine.com
  26. Présentation de la réception à Rio sur le site de la Marine Nationale
  27. Le sport en mission, communiqué de la Marine Nationale
  28. a et b « Le Chevalier Paul appareille vers de nouveaux horizons », (consulté le ).
  29. Communiqué du Ministère de la Défense
  30. Netmarine Histoire du Forbin
  31. Revue Navale du 7 mai 2009 par le blog Secret Défense de Libération
  32. « Le Chevalier Paul appareille pour sa traversée de longue durée »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Mer et Marine, (consulté le ).
  33. Traversée de longue durée
  34. « La frégate Chevalier Paul, « bête de guerre » de la Marine nationale », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  35. « Escorteur d'escadre Forbin », sur netmarine.net (consulté le ).
  36. « Le groupe aéronaval français décoré par la Marine belge », Cols bleus,‎ (lire en ligne)

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]