Chersonèse (cité grecque)

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Chersonèse
Image illustrative de l’article Chersonèse (cité grecque)
Ruines de la ville de Chersonèse
Localisation
Pays Drapeau de la Russie Russie (de facto)
Drapeau de l'Ukraine Ukraine (de jure)
Protection Registre national des monuments d'Ukraine[1]
patrimoine national n°308
Coordonnées 44° 36′ 42″ nord, 33° 29′ 36″ est
Géolocalisation sur la carte : Crimée
(Voir situation sur carte : Crimée)
Chersonèse
Chersonèse

Chersonèse (en grec moderne : Χερσόνησος / Khersonêsos ; en latin : Chersonesus ; en vieux slave oriental : Корсунь, Korsun ; en russe : Херсонес, Khersones ; aussi translittéré Chersonese, Chersonesos ou Cherson) est une cité grecque antique de Tauride, dont les ruines se trouvent au bord de la mer Noire, dans la ville de Sébastopol, en Crimée.

Elle fut fondée au VIe siècle av. J.-C. et abandonnée à la fin du XVe siècle après la conquête de la région par les Ottomans.

Son nom a été repris à la fin du XVIIIe siècle lors de la fondation, par l'impératrice russe Catherine II, de la ville de Kherson, environ deux cents kilomètres au nord, sur la rive droite du fleuve Dniepr.

Site[modifier | modifier le code]

Le site de Chersonèse se situe dans le raïon de Gagarine de la ville de Sébastopol, en Crimée. Il se trouve au bord de la mer Noire, à deux kilomètres à l'ouest du centre-ville. Des fouilles archéologiques y sont menées activement.

Histoire[modifier | modifier le code]

plan de la colonisation grecque

Chersonèse fut fondée au VIe siècle av. J.-C. par des colons grecs venus d’Héraclée du Pont et devint prospère en commerçant avec ses voisins scythes.

À la fin du IIe siècle av. J.-C., la cité se trouva sous le protectorat du roi du Pont Mithridate VI (qui régna de 123 à ) puis après la chute de celui-ci, elle devint possession romaine.

À la fin du Ier siècle, fut martyrisé, au large de Chersonèse, le pape saint Clément Ier, déporté de Rome en Crimée. Sa tradition relate que le pape fut jeté en haute mer depuis un navire, ses bourreaux ayant passé à son cou une corde attachée à une ancre précipitée dans les flots.

Avec la christianisation, l’Empire romain d’Orient devient l’Empire byzantin dont Chersonèse est une importante place commerciale, qui fut aussi un lieu d'exil pour le pape Martin Ier et pour l'empereur byzantin Justinien II. Ce dernier y est exilé en 695 après avoir été renversé.

Vers 705 la ville se révolte contre lui et se place de manière volontaire sous le patronage du Khâqân khazar. Justinien II finit par éteindre la révolte, mais pour une courte durée. Les habitants se révoltent de nouveau contre son pouvoir avec à leur tête un noble arménien nommé Vardan qui, à l’aide de l’Empire khazar, est proclamé empereur en 711 sous le nom de Philippe[2].

En 841, l'empereur Théophile érige la région en province byzantine (thème de Cherson), Chersonèse est alors le principal foyer du christianisme byzantin en Crimée, de nombreux vestiges d'églises et de basiliques datant de cette époque en témoignent[3].

Chersonèse fut visitée en 988 par le grand-prince de Kiev, Vladimir Sviatoslavitch qui y demanda le baptême, acte fondateur de la christianisation de toutes les Russies.

Le dernier État médiéval grec subsistant, la principauté de Théodoros, est conquis à la fin de l'année 1475 par les Ottomans : Chersonèse est alors abandonnée et tombe en ruines.

Fouilles[modifier | modifier le code]

Les fouilles archéologiques systématiques du site commencent à la fin du XIXe siècle sous l’égide de la Société d’histoire et d’antiquité d’Odessa (fondée en 1839). La première étude date de 1876 et les recherches s’effectuent à partir de 1877 sous la direction du commandant du génie de Simferopol, le général Karl von Hemmelmann, et Alexandre Berthier-Delagarde, en 1935 fut découverte la Basilique byzantine de Chersonèse. Le musée national de Chersonèse Taurique a été ouvert sur la site en 1892 par Karl Kostsiouchko-Valioujinitch.

En images[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. numéro : 85-364-9001.
  2. Jacques Piatigorsky et Jacques Sapir (dir.), L'Empire khazar, VIIe – XIe siècle, Paris, Editions Autrement, , p.44
  3. Vladimir kouznetsov et Iaroslav Lebedynsky, Les Chrétiens disparus du Caucase : histoire et archéologie du christianisme au Caucase du Nord et en Crimée, Paris, Errance, , 127 p. (ISBN 2-87772-172-8), p. 17
  4. numéro : 85-364-0229.
  5. numéro : 85-364-0247.
  6. numéro : 85-364-0208.
  7. numéro : 85-364-0253.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alexandre Berthier-Delagarde :
    • (russe) «Раскопки Херсонеса», у збірнику: «Материалы по археологии России», № 12, Modèle:СПб., 1893 ;
    • (russe) «О Херсонесе», у збірнику: «Известия археологической комиссии», в. 21, Modèle:СПб., 1907.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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