Charleville (Ardennes)

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Charleville
Charleville (Ardennes)
La place Ducale, avant la Première Guerre mondiale.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Ardennes
Arrondissement Mézières
Statut Ancienne commune
Code commune 08105
Démographie
Gentilé Carolopolitains
Géographie
Coordonnées 49° 46′ 21″ nord, 4° 43′ 12″ est
Élections
Départementales Charleville
Historique
Fondation 1789
Fusion
Commune(s) d'intégration Charleville-Mézières
Localisation
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Charleville
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Charleville

Charleville est une ancienne commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.

Elle est devenue en 1966 Charleville-Mézières, après la fusion de cinq communes différentes. Cette commune a été pendant plus de 161 ans, dès les années 1675, le siège de la première manufacture Royale d'armes de France, qui est conceptrice du fusil 1777 Charleville, la manufacture de Charleville. Charleville est aussi la ville natale du poète français Arthur Rimbaud (1854-1891).

Histoire de Charleville

Fondation de Charleville

C'est le 6 mai 1606 que Charles Ier Gonzague (1580-1637), duc de Nevers et de Rethel, décide de créer Charleville pour en faire la capitale de la principauté souveraine d'Arches. Pour ce faire, il fait appel à l'architecte Clément II Métezeau, frère de Louis Métezeau l'architecte de la place des Vosges à Paris. Cette nouvelle cité ducale, qui jouxte le village médiéval d'Arches, se veut être une place-forte au service de la Contre-Réforme, en rivalité avec Sedan, autre capitale princière mais fief protestant et aussi Mézières, ville de garnison au passé prestigieux. Pierre le Grand, lors de son tour d'Europe, est passé par la ville.

XVIIe-XVIIIe siècles

La ville en 1796.
  • L'hopital du Grand-Prieuré

L'hospice actuel a succédé à l'hôpital du Grand-Prieuré de la Milice chrétienne et à l'hôtel-Dieu de Saint-Louis. Le Grand-Prieuré avait reçu, le 4 novembre 1634, de Charles Ier, duc de Mantoue et de Montferrat, son fondateur, la donation d'une rente annuelle et perpétuelle de 3 000 livres, à prendre sur les revenus du duché de Rethelois, et notamment sur les moulins banaux de Mézières, pour l'entretien de 48 pauvres. L'hôpital bénéficie, en outre, de donations particulières, parmi lesquelles celle des habitants de Cormicy-en-Vermandois. Ceux-ci donnent le 20 juillet 1623, une maison qu'ils possèdent à Charleville, appelée la maison de Cormicy, pour en employer le revenu à la nourriture des pauvres de l'hôpital. On sait que, lors de la fondation de Charleville, Charles de Gonzague avait imposé aux cités de son gouvernement de Champagne, l'obligation d'y construire chacune une maison, à leurs frais.

Les bâtiments du Grand-Prieuré, qui devaient être construits sur un plan grandiose, ne furent pas achevés, faute de ressources. On se contente souvent de faire des distributions aux pauvres, et de donner des secours aux malades, à domicile. L'hôpital du Grand-Prieuré est remplacé, au mois de septembre 1742, par l'hôtel-Dieu de Saint-Louis. La création du nouvel établissement est due à Henri-Louis de Bourbon, père du prince de Condé, qui meurt avant de voir son œuvre terminée.

  • En 1667, la manufacture d'armes est fondée. Les métallurgistes sont attirés par une habile politique à base d'immunités et d'impôts légers.
  • En 1708, Charleville tombe dans le domaine royal à la mort de Charles III Ferdinand.
  • En 1790, la ville devient chef-lieu de district jusqu'en 1800. Elle devint la même année chef-lieu du département pour une courte période[1].

Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Libre-Ville ou Libreville[2].

XIXe-XXe siècles

La ville fit desservie par le tramway de Charleville-Mézières de 1899 à 1914, puis, sous administration militaire allemande, jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. On voit ici l'un de ces tramways Place de Nevers à Charleville
Le Faubourg de Flandre et les Casernes

La ville s'est surtout développée aux XIXe siècle et XXe siècle grâce à l'industrie métallurgique (nombreuses petites usines et ateliers) ; les noms les plus connus étant certainement Clément-Bayard (charpente des Ateliers Eiffel, à Mézières), Établissements Deville (Charleville) et plus récemment Citroën.

La ville a souffert lors de chaque conflit. Lors de la Guerre franco-allemande de 1870, elle a été le théâtre proche de la chute du Second Empire à Sedan.
Lors de la Première Guerre mondiale, elle passe sous administration militaire allemande jusqu'à la fin de la guerre et abrite le quartier général du Kronprinz (prince héritier allemand). Elle est affectée par plusieurs bombardements, notamment place de l'hôtel-de-ville à Mézières, où la mairie et l'hôpital ont été détruits.

Le nouvel hôtel de ville est inauguré en 1933 par le président de la République Albert Lebrun, (son épouse est originaire de Mézières) en style Art déco, et le nouvel hôpital s'est appelé Manchester en hommage à la ville britannique qui participa à sa construction, le lord maire de la ville avait d'ailleurs aussi participé à son inauguration la même année.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville se vide presque complètement de ses habitants dès le début du conflit (ordre d'évacuation oblige). Le quartier de la place de Nevers brûle pendant plusieurs jours sans que les pompiers interviennent (il en est de même de la synagogue du XVIIIe siècle bombardée).

À chaque conflit mondial, la ville et sa région sont déclarées « zone de peuplement » (1er conflit), littéralement colonie, ou « zone interdite » (2e conflit), ce qui ne facilite pas le ravitaillement et la circulation des biens et des personnes. Les Ardennes sont, avec le Bas-Rhin, le seul département de France à appliquer l'ordre d'évacuation (chaque commune du département avait un jumelage avec une commune des Deux-Sèvres), durant laquelle le train transportant la plupart des archives départementales a été bombardé.

C'est également la ville de naissance du fameux poète Arthur Rimbaud.

Personnalités liées à la commune

Notes et références

  1. Historique des Ardennes
  2. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Notice communale - Charleville-Mézières », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  3. Lettre du 26 octobre à un inconnu, dans Les dernières œuvres de Monsieur Scarron, divisées en deux parties, tome 1, Paris : chez Michel David , 1700, p. 40-41 (lire en ligne)

Bibliographie

  • Jean Hubert, Histoire de Charleville: depuis son origine jusqu'en 1854, Charleville, 1854, [1]