Charles Toutain

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Charles Toutain
Fonction
Maire de Laval
Biographie
Naissance
Décès
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Nationalité
Activité

Charles Toutain (Tours, - Laval, ), est un homme politique français. Il est officier de la Légion d'honneur en 1869.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Jacques Toutain, commissionnaire de roulage à Tours. De 1831 à 1844, il est juge au Tribunal de Commerce de Laval.

Commissionnaire de roulage à Laval, président de la Chambre et du Tribunal de commerce de Laval à partir de 1857, président du Conseil des Prudhommes du 30 mai 1854 au 23 août 1858. Il était membre du conseil municipal de 1830 à 1852. Il est réélu en 1860 et devient maire de Laval le 18 septembre 1860.

Il meurt dans l'exercice de ses fonctions. Sa mandature est marquée par la construction des quais de la Mayenne, le Pont d'Avesnières. Il est à l'époque de la création du service des Eaux, et de l’établissement du gaz.

Il était Officier d'Académie le 22 août 1864, chevalier de la Légion d'Honneur le 16 août 1859, puis officier de la Légion d'Honneur le 7 août 1869.

En août 1877, après sa mort, il est question d'une comptablité occulte effectuée par Charles Toutain[7]. Une procédure est lancée à la Cour des comptes par la nouvelle municipalité. La Cour des Comptes en décembre 1879[8] établi que Charles Toutain s’est pendant toute cette période de temps, irrégulièrement immiscé dans le maniement des deniers communaux et hospitaliers[9], mais le déclare définitivement quitte et déchargé de sa gestion occulte.

Famille[modifier | modifier le code]

Raphaël Toutain (père)[modifier | modifier le code]

Henri Gabriel Raphaël (1830-1921) est maire de Saint-Berthevin de 1868 à sa mort en 1921. Il a été nommé par l'empereur Napoléon III. Il s’est occupé activement de l'entretien et de l'amélioration aes chemins vicinaux et ruraux. Sous son administration furent élevées et aménagées la mairie et les écoles publiques ; le cimetière agrandi. Dans ces derrières années, par le don d'un terrain et d'un immerge, il permet l'érection d'une école chrétienne de filles[10].

Il est élu au Conseil général de la Mayenne pour le Canton de Laval-Ouest aux Élections cantonales de 1871, et Élections cantonales de 1877.

Il effectue en 1864 un voyage aux Lieux-Saints, en Orient et en Egypte, autour duquel en passant par Rome, il obtient une audience de Pie IX, il aimait à en raconter les intéressantes péripéties et à rappeler les traits de mœurs qu’il avait rencontrés lors de ce voyage[10].

Pendant la Première guerre mondiale, malgré son grand âge, il tient à être présent à la mairie lorsque des troupes devant cantonner dans la commune étaient annoncées, voulant s’assurer par lui-même si tout était bien préparé pour les subsistances et le logement des soldats[10].

En 1919, il est l'un des propriétaires du Courrier du Maine[11].

Il est décédé dans son château de Corbusson[12].

Raphaël Toutain (fils)[modifier | modifier le code]

Raphael Prosper Charles (1866-1949) (Toutain fils)

Après des études au lycée de Laval[13], il rejoint l'armée, et sera un ancien officier comme Maurice Dutreil et Christian d'Elva. Il est lieutenant à l'École supérieure de guerre en 1894[14].

Après l'armée, il devient à la fin du XXe siècle directeur des Mines de Montigné[15]. Licencié en droit, capitaine breveté d'état-major, il est aussi professeur à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr[16].

Il apporte son nom au mouvement de l'Action libérale populaire en Mayenne. Il est à l'initiative pour faire venir Francisque Arnoux[17] pour fonder un journal : Le Patriote de la Mayenne, qui dépasse en violence Le Courrier du Maine[18].

Toutain cherche à s'introduire à la tête de sociétés traditionnelles pour accroître son influence : il devient ainsi président des Trompettes Lavalloises[15]. La politisation de cette association entraîne tant de démissions qu'elle doit se dissoudre[19]. Toutain fonde avec l'aide d'Émile Moreau la Société Lavalloise d'Etudes Nationales (SLEN) [20].

Toutain joue sur le plan local le même rôle que Gaston Japy au plan national et suscite aussi la création d'un Syndicat jaune[21]. Il est un des adhérents, avec d'autres industriels, de la Fédération nationale des Jaunes de France, menée par Pierre Biétry[22].

Localement, le syndicat jaune se heurte violemment en 1905 aux adhérents de la Chambre Syndicale de l'Industrie Cotonnière (CGT)[15].

Toutain se présente le 4 janvier 1903 au conseil d'arrondissement du canton de Laval-Ouest où il est élu contre Frédéric Chaplet. Il est décrit comme le premier lieutenant de Christian d'Elva[23]. Il est réélu au renouvellement général de juillet 1904. Aux éléctions municipales de 1904, il échoue à Laval avec la liste de Action libérale populaire contre la liste de concentration républicaine de Victor Boissel[24].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Propriétaire, il est maire de Feneu de 1856 à 1861. Chevalier de la Légion d'honneur en 1872. Il est décoré pour son action comme capitaine de mobilisés lors de la guerre franco-allemande de 1870. Il était secrétaire du Comité de secours aux blessés à Angers.
  2. Maire de Saint-Berthevin.
  3. Officier de la Légion d'honneur en 1919. Lieutenant-colonel de réserve.
  4. Religieuse de l'ordre des missionnaires franciscaines de Sainte-Marie-des-Anges. En religion sœur Marie-Jérôme'. Elle est décédée au monastère de Sainte-Madeleine, à Ajmer dans les Indes anglaises.
  5. Religieuse, trappistine à l'Abbaye Notre-Dame de la Coudre à Laval. Sœur Marie-Elisabeth en religion.
  6. Chevalier de la Légion d'honneur. Industriel et conseiller municipal à Laval.
  7. L'Avenir de la Mayenne, 5 novembre 1879.
  8. L'Avenir de la Mayenne, 20 février 1880.
  9. en percevant directement pour l’employer, sans crédit et sans contrôle, le produit des droits de place sur les foires et marchés appartenant à la commune, et le produit du droit des pauvres sur les représentations théâtrales, spectacles forains, bals, concerts, etc., appartenant par moitié aux hospices et au bureau de bienfaisance.
  10. a b et c La Mayenne, 12 novembre 1921.
  11. La Mayenne, 30 novembre 1919.
  12. La Croix, 9 décembre 1921
  13. Où il est le condiscipe de Georges Dottin et Louis Gallouedec. L'Avenir de la Mayenne, 10 août 1879.
  14. La Mayenne, 28 avril 1894.
  15. a b et c Michel Denis, L'Église et la République en Mayenne, 1896-1906, p. 136.
  16. La Mayenne, 15 novembre 1911.
  17. Un ancien adhérent de la Ligue Antisémitique.
  18. Archives départementales de la Mayenne, M non classé, le ministre de l'Intérieur au préfet, 12 avril 1902.
  19. Archives départementales de la Mayenne, fonds Toutain, registre des délibérations de l'Avant-Garde.
  20. Chaque mois, 150 adhérents sont conviés à une conférence portant sur un sujet d'actualité : les problèmes ouvriers, la Guerre russo-japonaise, la Crise de Tanger, et surtout la politique intérieure française. Archives départementales de la Mayenne, fonds Toutain, comptes-rendus des conférences de la SLEN.
  21. L'Avenir de la Mayenne, 26 mars 1905
  22. Le Petit Temps, 19 novembre 1904.
  23. Le candidat de tous les réactionnaires est Raphaël Toutain (qui) est depuis son retour à Laval le premier lieutenant de M. d'Elva, lequel grâce à une habileté consommée et à l'elasticité de ses convictions politiques jouit d'une popularité incontestée. Cette popularité rejaillit sur Toutain que l'on voit partout à côté d'Elva et qui d'ailleurs, par lui-même et sa famille, dispose de très nombreuses sympathies. Il ne faut donc pas dissimuler que Toutain est un des adversaires les plus dangereux. Michel Denis, L'Église et la République en Mayenne, 1896-1906, p. 150-151.
  24. Michel Denis, L'Église et la République en Mayenne, 1896-1906, p. 151.

Source[modifier | modifier le code]

« Charles Toutain », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)

  • Henri Binard, Annuaire de la Mayenne