Chapelle Sainte-Catherine d'Herbais

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Chapelle
Sainte-Catherine d'Herbais
Image illustrative de l’article Chapelle Sainte-Catherine d'Herbais
Présentation
Culte catholique romain
Type Chapelle
Rattachement Archidiocèse de Malines-Bruxelles
Début de la construction XIIIe siècle
Fin des travaux modifiée au XVIIIe siècle
Style dominant gothique
Protection Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine classé (1959, no 25048-CLT-0011-01)
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Province Drapeau de la province du Brabant wallon Province du Brabant wallon
Ville Jodoigne
Coordonnées 50° 43′ 06″ nord, 4° 55′ 49″ est
Géolocalisation sur la carte : Brabant wallon
(Voir situation sur carte : Brabant wallon)
Chapelle Sainte-Catherine d'Herbais
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Chapelle Sainte-Catherine d'Herbais

La chapelle Sainte-Catherine est une chapelle catholique de style gothique (XIIIe siècle) située à Herbais, un hameau de Piétrain, village dépendant de la ville belge de Jodoigne en province du Brabant wallon.

Localisation[modifier | modifier le code]

La chapelle se dresse à l'extrémité du hameau d'Herbais, au sud-est du village de Piétrain, à l'intersection de la rue Sainte-Catherine et de la rue d'Esté, face à la ferme Jonet ou Germeau, ferme en quadrilatère d'origine seigneuriale de la fin du XVIIIe siècle[1],[2].

La chapelle vue de l'est.

Historique[modifier | modifier le code]

Le hameau d'Herbais formait, avec la chapelle, la ferme Jonet et l'ancien château situé au sud de la chapelle et détruit à la fin du XIXe siècle[3], une entité seigneuriale aux mains de la famille d'Herbais[1].

La chapelle Sainte-Catherine est un édifice du début du deuxième tiers du XIIIe siècle[1],[2] : un prêtre y est mentionné dès 1263[3].

Selon certains auteurs (Tarlier et Wauters), la chapelle aurait été bâtie sur le modèle de l'église Saint-Médard de Jodoigne[3]. La nef fut considérablement remaniée[2] au XVIIIe siècle : l'ancienne porte, située au nord, fut remplacée par une porte percée dans la façade occidentale et les fenêtres gothiques furent remplacées en 1767 par des fenêtres de style classique[1].

Une restauration achevée en 1971 a restitué l'état supposé d'origine en recréant les fenêtres en arc brisé (style ogival, dit gothique) d'après des vestiges restés sur le site[2].

Classement[modifier | modifier le code]

La chapelle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [4]. Une restauration lui a rendu en 1971 ses fenêtres gothiques d'origine[1].

Architecture[modifier | modifier le code]

Architecture extérieure[modifier | modifier le code]

Base de colonnette de l'abside.

Plan, orientation et maçonnerie[modifier | modifier le code]

La chapelle, orientée du nord-est au sud-ouest, est édifiée en moellons de quartzite qui proviennent de l'ancien bois de Marilles[3] et couverte d'ardoises.

Elle présente un plan simple comportant une nef unique de quatre travées, un chœur un peu plus étroit que la nef et une abside à pans[1].

Le chevet[modifier | modifier le code]

Au nord-est, la chapelle présente un beau chevet gothique composé d'une travée de chœur et d'une abside à trois pans[2] dont les angles sont marqués chacun d'un petit contrefort portant une colonnette à base torique surmontée d'un chapiteau à crochets, dans le genre des contreforts à colonnette que l'on voit au chevet de l'église Saint-Médard de Jodoigne[2],[3].

La travée de chœur et l'abside à pans sont percées d'un total de cinq fenêtres ogivales, en lancette[3].

Le chevet est surmonté d'une corniche supportée par des modillons profilés[1] et par les colonnettes d'angle[3].

Le chevet vu de l'ouest.
Vue axiale du chevet.
Colonnette de l'abside.
Le chevet vu de l'est.

La nef[modifier | modifier le code]

À l'ouest, la chapelle présente une façade percée d'une porte de style classique à encadrement de pierre bleue mouluré[2] surmontée d'une baie ogivale. La façade, percée dans sa partie haute de deux trous de boulin (trous destinés à ancrer les échafaudages), se termine par un clocheton dont la base carrée couverte d'ardoises est percée sur ses faces antérieure et postérieure d'une minuscule baie campanaire à abat-son et surmontée d'une élégante flèche octogonale.

La nef est percée de part et d'autre de quatre fenêtres ogivales, en lancette, reconstituées lors de la rénovation de 1971 en lieu et place des fenêtres classiques qui avaient remplacé les fenêtres ogivales d'origine en 1767[1],[5].

Les façades latérales ont été rehaussées au XVIIIe siècle, deux assises plus haut que les anciens corbeaux que l'on peut encore voir juste au-dessus des lancettes[1].

La façade nord montre encore les traces de l'ancienne porte, aujourd'hui murée[2] et remplacée au XVIIIe siècle par la porte axiale de style classique qui orne la façade occidentale[1].

Le clocheton.
La façade ouest.
La porte classique.
La porte nord murée.

Architecture intérieure[modifier | modifier le code]

Dans le chœur, on peut encore voir des vestiges de la chapelle primitive[5], notamment des chapiteaux qui, sans doute, supportaient jadis les retombées des voûtes, et deux petits bas-reliefs[3].

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Extérieur[modifier | modifier le code]

L'abside à trois pans est ornée, sous sa fenêtre axiale, du monument funéraire de Denis Zualart (mort en 1576), Waulthier Scieve (mort en 1578)[1] et de Jehenne (Jeanne) Zualart, fille de Denis et épouse de Waulthier, décédée en 1580.

Le monument consiste en un bas-relief représentant les trois personnages agenouillés au pied de la croix, surmonté d'un blason composé d'un écu, d'un heaume, de lambrequins et d'un cimier, et orné à sa base d'une inscription funéraire :

« cy gist honeste p(er)sonne denis zualart q. trepassa
lan xvclxxvi et waulthier scieve q. terminat
vie p(ar) mort lan xvclxxviii ensemble et dame
iehenne zualart fille dud. denis et espeuze
aud. waulthier scieve q. trespassa
lan xvciiiixx et xiiii le . de mars
priez dieu pour leurs ames »

Denis Zualart, Waulthier Scieve et
Jehenne Zualart au pied de la croix.
Le blason : écu, heaume, lambrequins et cimier.

Intérieur[modifier | modifier le code]

La chapelle possédait un magnifique retable datant du début du XVIe siècle, qui est actuellement conservé au musée du Cinquantenaire à Bruxelles[5].

La restauration de 1970 a permis de mettre au jour deux couches de fresques sur l'arc triomphal, dont un Jugement Dernier des XVIe et XVIIe siècles[1],[2].

Devant l'autel latéral de gauche (autel de la Vierge Marie), on peut encore voir une ancienne pierre tombale, datant à peu près de l'époque de la fondation de l'édifice, représentant un homme et une femme ainsi qu'une inscription dont on ne peut plus lire que le fragment "Henemans de He....(Herbais ?)"[3].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k et l Le Patrimoine monumental de la Belgique, Wallonie 2, Brabant, Arrondissement de Nivelles, Pierre Mardaga éditeur, 1998, p. 464
  2. a b c d e f g h et i Beauvechain, Incourt et Jodoigne, Pierre Mardaga éditeur, 2006, p. 207.
  3. a b c d e f g h et i Piétrain sur le site de la Ville de Jodoigne
  4. Liste des monuments classés de la Région Wallonne
  5. a b et c Confrérie de l'Ordre du Cochon Piétrain