Château de Senonnes

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Château de Senonnes
Image illustrative de l’article Château de Senonnes
Vue du château de Senonnes en 2013.
Protection Logo monument historique Classé MH (1988)
Coordonnées 47° 47′ 55″ nord, 1° 12′ 09″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région historique Drapeau de l'Anjou Anjou
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Commune Senonnes
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Senonnes
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
(Voir situation sur carte : Mayenne)
Château de Senonnes

Le château de Senonnes est situé en Mayenne, dans le bourg de Senonnes. Avec son terrain d'assiette archéologique, il a été classé monument historique par arrêté du [1].

Description[modifier | modifier le code]

L'abbé Angot décrit au début du XXe siècle le château comme une masse imposante et sombre, situé dans le bourg, qui s'en va en ruines, quoique habité en partie par le fermier. On n'y a employé que le schiste ardoisier du pays qui ne se prête à aucun travail d'art. Deux étagements d'ouvertures, portes, fenêtres et lucarnes, dans l'angle Sud-Ouest de la cour, ont seuls quelque caractère. Il existait un mur d'enceinte dont une tour, maintenant isolée, faisait partie.

Le château n'est pas aussi ancien qu'on pourrait le supposer puisque la décoration comporte les armoiries d'Adrienne de Salles, probablement veuve alors.

Historique[modifier | modifier le code]

Le château de Senonnes en 2012.

La seigneurie de Senonnes relevait de Pouancé à charge de 9# et 78 truelles d'avoine du devoir et 40 jours de garde au château.

En 1570, Jeanne Deffay, veuve de François Le Poulchre, était créancière de Jean du Boisjourdan. Antoine du Boisjourdan, fils du précédent consentit envers François Le Poulchre, sans doute fils de la dame veuve de la Benestaie, une obligation de 1153 écus, et il s'acquitta le . Néanmoins Jean-Marquis de la Motre, héritier de la demoiselle de Sévigné, elle-même héritière des Le Poulchre, réclamait en 1623 le montant de l'obligation à François du Boisjourdan, fils du souscripteur. Mais ce dernier produisit la quittance.

Liste des seigneurs[modifier | modifier le code]

Famille de Tinténiac[modifier | modifier le code]

  • Olivier de Tinténiac, 1332 ;
  • Guillaume de Tinténiac, 1351, seigneur du Plessis-Meslé, mari de Béatrix du Matz, dame du bourg de Marcillé en Bretagne, morte très âgée en 1405 ;
  • Guillaume de Tinténiac, mari de Jeanne de Boishamon, 1391, mort avant 1413 ;
  • Pierre de Tinténiac, époux de Nicole de Mathefelon, fonde une chapelle à Carbay pour ses père et mère qu'il nomme, 1438, 1458 ; il mourut sans enfants ;
  • Henri de Tinténiac, frère du précédent, mari de Jeanne Chédane, mort sans enfants avant 1465 ;

Famille Le Poulchre[modifier | modifier le code]

  • François Le Poulchre vécut de 1520 à 1594 environ. Il était seigneur de la Motte-Mesmé, Senonnes, Brécharnon... Il est acquéreur avant 1537 de Michel de la Chapelle et de Marguerite Tierry, sa mère[2]. En 1548, il était maître d'hôtel de la reine de Navarre. En 1576, il est dit chevalier de l'ordre du roi et capitaine de 50 hommes d'armes. Il est le père de l'écrivain François Le Poulchre ;
  • Alexandre Le Poulchre, fils du précédent, habitait le château de Senonnes, et y décéda[3]. Il mourut vers 1580, en pleine période de guerres de religion[4]. Le château de Senonnes échut à Jeanne Le Poulchre, épouse de René de la Motte-Baracé[5];
  • Philippe Le Poulchre, 1601, 1607 ;
  • Marie Le Poulchre, veuve de Jacques de Sévigné, seigneur de Champiré-Baraton, 1607, 1616 ;

Famille de la Motte-Baracé[modifier | modifier le code]

Armes des La Motte-Baracé
  • Jean de la Motte-Baracé, époux de Pétronille Le Cornu , vécut de 1568 à 1637[6]. Il prit part au siège d'Amiens en 1592 et fut renvoyé à Sablé pour y tenir garnison et empêcher les ennemis de passer les rivières de Sarthe et Mayenne en 1597. Il est seigneur de Senonnes en 1624. Il eut 6 enfants à Senonnes[7]dont Pierre qui suit[8] ;
  • Pierre de la Motte-Baracé, fils aîné du précédent, épousa Adrienne de Salles[9] le . Il vécut de 1613 à 1695. En 1635, il suivit l'armée en Hollande, c'était alors l'époque de la guerre de Trente Ans au temps de Richelieu. Après 1645, date de son mariage, il résida à Senonnes. Il se plut à faire embellir l'église paroissiale et fit mettre sur le côté sud du transept un cadran solaire portant ses armes, puis les monogrammes du Christ et de la Vierge. Ce cadran est conservé à la cure de Senonnes. Adrienne de Salles, châtelaine du XVIIe siècle eut 13 enfants[10]. Parmi les enfants[11], dont l'aîné fut Jean qui suivra, le plus illustre est Philippe-Claude de la Motte-Baracé ;
  • Jean de la Motte-Baracé, # époux de Radegonde du Plessis-Thomas (morte en 1676) d'où Radegonde-Elisabeth, 1671 ; # époux de Marguerite de Raccapé, avec laquelle il habitait la Motte-Baracé, 1698, 1745 ;
  • Jean-Marquis de la Motte-Baracé, marquis de la Motte de Senonnes, époux de Suzanne-Elisabeth Prévost (1663-1734) commanda l'arrière-ban de la noblesse d'Anjou[12]. Il eut 6 enfants[13] dont Pierre-Louis, né en 1716 ;
  • Pierre-Louis de la Motte-Baracé, époux de Catherine-Françoise Rieu, vécut de 1708 à 1758. Il fut capitaine au Régiment du roi Louis XV. Il vendit en 1757, le château et la terre de la Motte-Baracé. Catherine Rieu, devenue veuve dès 1758 s'en alla demeurer à Paris, où elle se remaria avec un ingénieur en chef du Corps Royal du Génie, le chevalier Élie-Marie Pierron. Elle avait eu de son premier mariage plusieurs enfants nés à Senonnes, mais élevés à Paris : Désiré-Pierre-Benjamin, 1756 ; Elisabeth (1759-1828)[14] et François-Pierre ;
  • François-Pierre de La Motte-Baracé devint officier sous Louis XVI, et en 1787, il entra dans la noblesse de cour. Il quitta Senonnes avec sa femme pour Paris. Suivant la coutume, ils affermèrent la régie de leur seigneurie de Senonnes à un intendant : Cyr Nicolas du Crest de Lorgerie[15]. Un contrat fut passé à cet effet pour 9 années de 1785 à 1794. A dater de 1785, ce fut donc Cyr Nicolas du Crest de Lorgerie qui commanda : Procureur, Sénéchal, Notaire, Greffier, Gardes attachés à la châtellenie de Senonnes. Le marquis et la marquise sont guillotinés à Paris le  ;
  • Le manoir de Senonnes, le domaine, les métairies de Bruyères, des Fosses, de la Menétaie, un bois taillis de 200 journaux, Brécharnon, furent restitués en 1798, à Pierre-Vincent-Gatien, Alexandre et Marie-Alexandrine, enfants de François-Pierre de la Motte de Senonnes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00109619, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Les Le Poulchre et la Chapelle étaient alliés aux Tinténiac et avaient sans doute reçu chacun une part de leur succession.
  3. Comme l'indiquerait la pierre tombale découverte en 1928.
  4. Voici l'inscription relevée autour de la pierre, qui porte gravée son effigie : Ci-gist Alexandre le Poulchre, fils de haut et puissant messire François Le Poulchre, chevalier de l'ordre du roi et de dame Philippine de Ludre [lacune] au grand regret des siens
  5. Ces deux personnages signent sur les premiers registres de la paroisse de Senonnes.
  6. D'après son épitaphe qui se termine par ce distique : Dum pius extremos fratri mediatur honores Extremum vitae reddidit ille diem.
  7. Antoine, 1614, qui fut capitaine d'infanterie ; François, nommé le par François de Juigné, sieur de l'Aubinais, de Saint-Saturnin, et Anne d'Anthenaise, femme de M. du Boismerlet ; François, nommé le par Henri Robin de la Tremblaye, son oncle, et Françoise du Bourgneuf, dame de la Boisulière ; Marguerite, nommée le par François Thiéry, sieur de la Prévalaye-Vengeau et de Marguerite de Rougé, dame du Plessis de Cosmes ; Simonne, qui nomme une cloche en 1628.
  8. La pierre tombale de Jean de la Motte-Baracé est conservée debout dans l'église de Senonnes près de l'autel de la Vierge. On lit : Ci-gît et repose le corps de messire Jean, marquis de la Motte, chevalier de l'ordre du roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre, seigneur fondateur des églises et paroisses de Senonnes, Brain, Saint-Michel, Saint-Aignan, et Baracé, seigneur des terres de Senonnes, Aubigné, Coulange, Beauregard, Brécharnon et la Motte-Baracé. Époux de dame Pétronelle Le Cornu. Il décéda le , âgé de 69 ans. Passant qui lit cette épitaphe pense qu'il te faut un jour mourir et que tu n'emporteras pas que tes bonnes œuvres. Pendant que messire Jean de la Motte rendait les honneurs funèbres à son frère, il rendit lui-même le dernier soupir. Qu'il repose en paix. Cette pierre tombale mesure 1,70 m sur 0,70 m. Elle est en schiste et l'inscription reproduite ci-dessus la recouvre presque entièrement, Au bas est tracé l'écusson des de La Motte.
  9. Pierre de la Motte-Baracé et Adrienne de Salles, dont les armes étaient au maître-autel, 1650, circa.
  10. On la trouve marraine au baptême de nombreux petits paysans. Un portrait des deux époux est conservé à la cure de Senonnes. Le portrait est sur bois, trois planches 0x60 sur 0x60, avec un cadre noirci en bois. Les deux visages sont de profil ; celui du marquis couvre en partie celui de la marquise. L'ensemble du tableau est sombre, seuls les visages se détachent bien et sont parfaitement conservés.
  11. Jean,  ; Madeleine,  ; Adrienne, ondoyée le  ; Louis,  ; Pierre, 1653 ; Christophe,  ; René-Henri,  ; Philippe-Claude,  ; Jean-Adrien,  ; Thomas,  ; Catherine, 1660 ; Marie-Françoise, 1661.
  12. Il signe sur les registres de sa paroisse : J. M. de la Motte de Senonnes. À cette époque, une chapelle fut ajoutée à l'église paroissiale, et la première pierre posée en 1724 a été retrouvée ensuite. Elle était conservée dans la cure de Senonnes.
  13. Baptisés à Senonnes : Bégnigne-Elisabeth,  ; Radegonde-Claude-Louise,  ; Gabrielle-Jeanne-Elisabeth, , mariée en 1735 à Jean-Baptiste-André de la Chevrière, d'où sept enfants nés à Senonnes ; Anne-Suzanne, morte en 1715 ; Pierre-Louis, 1716.
  14. Elle se maria en l'église de Senonnes, avec François, comte d'Avoyne, seigneur du Plessis de Combrée, qui devint un officier important dans la Chouannerie. Une notice lui a été consacrée par l'abbé Houdebine dans la Revue d'Anjou en 1928.
  15. Il avait sa résidence à Martigné-Ferchaud, où il exerçait la médecine, et figurait comme principal notable de cette ville.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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