Château de Saint-Mandé

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Château de Saint-Mandé
Image illustrative de l’article Château de Saint-Mandé
Vue cavalière du château de Saint-Mandé, 1661
Période ou style Architecture française
Type château
Destination initiale maison de plaisance
Propriétaire actuel particuliers (nombreux immeubles)
Destination actuelle Château détruit
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Val-de-Marne
Commune Saint-Mandé

Le château de Saint-Mandé ou domaine de Saint-Mandé, ou encore maison de Saint-Mandé, est une propriété détruite, anciennement située sur la commune de Saint-Mandé. Il a appartenu à Nicolas Fouquet, surintendant des Finances de Louis XIV, qui y résida souvent entre 1654 et 1661. Il ne faut pas le confondre avec la tourelle de Saint-Mandé, qui était située non loin, mais plus au nord, sur la grande avenue entre Paris et Vincennes, vers la place du Général-Leclerc.

Emplacement[modifier | modifier le code]

Le château et son parc étaient situés dans un quadrilatère compris approximativement entre l'avenue Daumesnil, la rue Jeanne d'Arc, la rue du Commandant-Mouchotte, le rue de l'Épinette et le boulevard de la Guyane.

Histoire[modifier | modifier le code]

Gravure de Nicolas Fouquet par Robert Nanteuil

En 1654, Fouquet, alors surintendant des finances de Louis XIV depuis une année, achète de Catherine de Beauvais, femme de chambre d'Anne d'Autriche et initiatrice amoureuse du jeune Louis XIV, une propriété à Saint-Mandé, qu'il fait rebâtir et embellir. Cette luxueuse demeure entourée de jardins signés Le Nôtre préfigure déjà le faste que Fouquet déploiera à plus grande échelle et sans contraintes à Vaux-le-Vicomte. Son goût des jardins s'y développe : il les réaménage, les décorant de statues, de serres et d'orangeries.

Le Saint-Mandé de Nicolas Fouquet paraît clairement constituer une réplique de la célèbre Folie Rambouillet, située non loin.

Fouquet réunit à Saint-Mandé une grande collection de livres (27 000 volumes), surpassée seulement par la bibliothèque de Mazarin (50 000).

Il y donne de nombreuses réceptions et y joue gros jeu, la cour résidant alors à Vincennes voisin. En 1656, il reçoit successivement la Cour, Gaston d'Orléans et la reine Christine de Suède. On y voit passer les grands : Mazarin, Henriette de France, Henriette d'Angleterre, le roi Louis XIV, et les artistes comme Molière, La Fontaine, Pierre Corneille, Charles Le Brun, Michel Anguier ...

Lorsque Fouquet est arrêté sur les ordres de Colbert en 1661, son domaine est mis à sac, confisqué puis vendu en 1705 à une communauté religieuse, les Hospitalières, qui agrandissent certains bâtiments et font édifier une grande chapelle.

Aujourd'hui l'ensemble du domaine est occupé par des immeubles résidentiels de Saint-Mandé.

Description des lieux au temps de Fouquet[modifier | modifier le code]

Plan des jardins de Saint-Mandé, en 1663. Nationalmuseum, Stockholm.

Les bâtiments[modifier | modifier le code]

Restitution des pavillons d'entrée du domaine de Saint-Mandé vers 1660

Le portail d'entrée de la propriété était constitué d'une grande porte dont l'élévation nous est inconnue, encadrée de deux pavillons, dont un du portier. On s'attendait ensuite à trouver un château dans l'axe... Mais, en entrant, on découvrait qu'il n'y avait aucun bâtiment dans l'axe principal de la propriété. Les constructions étaient cachées, reportées sur chacun des côtés. Dans l'aile gauche ou sud se trouvait l'appartement de travail de Fouquet, et dans l'aile droite ou nord les appartements de réception pour les invités du Surintendant. Fouquet ne fit construire que des bâtiments d'un seul niveau plus combles, "de crainte que l'élévation déplut au Roi", qui séjournait alors à Vincennes avec Mazarin. A ce titre, Saint-Mandé préfigure et influencera le Grand Trianon de Versailles.

L'aile gauche (ou sud)[modifier | modifier le code]

Proposition de restitution de la distribution de Saint-Mandé au temps de Fouquet, vers 1660.

L'aile du sud pouvait s'intituler l'aile de la bibliothèque. Elle comportait un grand cabinet d'accueil de la bibliothèque, la bibliothèque principale en galerie, ainsi que d'autres pièces avec des ouvrages. Du même côté étaient situés les écuries, la Ménagerie, ainsi que l'Orangerie, édifiée après les premières constructions. On ne connaît pas les élévations de ces bâtiments, mais cela devait ressembler assez aux communs de Vaux-le-Vicomte, dans le style brique et pierre.

La bibliothèque de Fouquet[modifier | modifier le code]

On entrait dans l'aile de la bibliothèque par un grand cabinet d'accueil et de tris des ouvrages. C'était un grand salon carré, avec trois baies cintrées ouvertes sur le jardin. Il possédait le même type d'architecture que le salon vestibule placé en symétrie, dans l'aile nord. C'est probablement dans cette grande et belle pièce carrée que les beaux esprits échangeaient sur la littérature, l'histoire et tous les sujets liés aux cercles intellectuels de Fouquet. On trouvait également un petit passage également rempli de livres, puis, de manière perpendiculaire, la célèbre bibliothèque en galerie, de 40 mètres de long, contenant 27.000 livres et des manuscrits rares.

L'aile droite (ou nord)[modifier | modifier le code]

Du côté nord, on accédait à l'autre partie du domaine, qui contenait les pièces principales de réception, et à vivre, dont le logement de Fouquet et son cabinet de travail et celui de son épouse. Dans les combles, de nombreux logements étaient également aménagés. Mais on ne connaît pas de plans publiés de la distribution intérieure.

Les pièces de réception[modifier | modifier le code]

Les principales pièces de réception se composaient d'un grand salon dit aussi le vestibule, d'un petit salon ainsi que d'une galerie de sculptures. Puis un grand salon rectangle devait être aménagé derrière le petit salon, avec trois baies sur le jardin, lequel grand salon rectangle distribuait l'accès à la partie de l'aile des logements, placée au nord.

C'est dans la galerie des sculptures que les visiteurs patientaient avant de pouvoir s'entretenir avec Fouquet. Congédié par le suisse après une heure d'attente vaine dans la galerie des sculptures, La Fontaine rentra chez lui bredouille. Treize grandes sculptures de Michel Anguier trônaient contre les parois de la galerie : le sculpteur résida en effet à Saint-Mandé durant plusieurs années pour les achever. On y trouvait notamment une réplique du Laocoon, la sculpture la plus célèbre de toute l'Antiquité.

L'aile des logements[modifier | modifier le code]
Restitution de la vue depuis le galetas de l'aile des logements de Saint-Mandé, en regardant vers Paris, 1660.

On ne connaît que le plan masse de l'aile des logements, mais celle-ci était d'une taille importante, quasi similaire au plan au sol du château central de Vaux (hors communs). Un grand salon rectangle permettait d'accéder à cette partie de la demeure, où se trouvait l'appartement de Nicolas Fouquet ainsi que son cabinet de travail, celui de Mme Fouquet, et de nombreux logements pour le cercle du Surintendant. On aimerait en savoir plus sur la distribution intérieure de cette partie de la demeure. Si un visiteur était invité dans un logement du premier étage, sous les combles, il pouvait admirer depuis cette aile des logements la superbe vue sur Paris, avec la Bastille en évidence, et Montmartre sur la droite. C'est pourquoi André Le Nôtre n'avait placé qu'une petite haie sur le mur de clôture nord de la propriété, du côté du potager : pour pouvoir conserver cette superbe vue, qui devait être une surprise pour les invités.

Les Offices (cuisine de Vatel)[modifier | modifier le code]

Elles étaient situées du côté de la rue, dans l'aile nord, et bénéficiaient de la présence d'un puits situé dans un angle de la cour nord. Il y avait les cuisines où travaillait le célèbre Vatel, qui dirigeait la gestion de la vie quotidienne à Saint-Mandé.

Les écuries[modifier | modifier le code]
Schéma mettant en évidence les constructions de Saint-Mandé, vers 1725. Tableau représentant le château de Bercy, conservé au château de Brissac.
Schéma de l'intérieur de l'écurie de Fouquet à Saint Mandé, vers 1660

Les écuries étaient situés dans l'aile sud, non loin de l'aile de la bibliothèque. Elles accueillaient comme à l'accoutumée des box pour les chevaux et des remises pour les carrosses. Un abreuvoir était situé dans la cour. On accédait aux écuries depuis un porche situé dans la cour sud.

On peut voir l'aile des écuries de Fouquet représentée dans le tableau du château de Bercy, conservé au château de Brissac, sur la droite du château de Bercy. L'aile des écuries était couverte de tuiles simplement.

La Ménagerie[modifier | modifier le code]

La Ménagerie était installée dans une aile perpendiculaire à l'Orangerie, tout au sud de la parcelle. On ne connaît que son plan masse, et rien d'autre à ce sujet pour l'instant. Y avait-il une volière ? Probablement. C'était un grand corps de bâtiment recouvert de tuile, par souci d'économie.

La maison de l'autre côté de la rue avec le "petit jardin"[modifier | modifier le code]
Restitution de la maison dite du "petit jardin", avec la statue de Vénus Médicis, 1661.

A côté de la porte de Saint-Mandé, dépendant du parc royal de Vincennes, du côté de l'entrée se situait une petite maison, de deux niveaux, aujourd'hui disparue, laquelle donnait sur un "petit jardin", orné d'une sculpture en pied d'une "Vénus médicis". Elle pourrait avoir servie pour abriter les "galanteries" du Surintendant, et constituait un lieu retiré de la propriété.

Cette maison de la première moitié du XVIIe siècle a été détruite lors de la reconstruction du pavillon des gardes de la porte de Saint-Mandé, au milieu du XIXe siècle.

Les jardins[modifier | modifier le code]

Schéma des proportions qui s'agrandissent du jardin de Saint-Mandé de Fouquet

Il ne fait aucun doute que les jardins de Saint-Mandé soient bien l'oeuvre d'André Le Nostre, qui travaillait au même moment pour Fouquet à Vaux-le-Vicomte. En effet, le tracé du jardin, sa subtilité, ont tout le vocabulaire du génial jardinier, qui crée des effets de surprise, des sentiments de monumentalité à mesure que l'on s'éloigne du début du jardin.

Les jardins de Saint-Mandé se voulaient certainement les jardins d'un nouveau Mécène du temps d'Auguste, c'est ainsi que devait se voir Fouquet pour son cercle de protégés.

L'entrée au jardin, ou le petit carré de pelouse[modifier | modifier le code]

Depuis la cour d'entrée, le visiteur passait une grille et se trouvait dans un espace assez simple, fait de quatre petites pelouses, avec une vue sur les sculptures du jardin. Mais de ce point de vue initial, aucune splendeur visible, comme si le jardin n'existait pas, ou était réduit à son plus simple appareil. C'est un effet voulu par André Le Nôtre pour exciter la curiosité du visiteur des lieux.

Les deux petits parterres de fleurs en face des galeries[modifier | modifier le code]

Deux parterres de fleurs étaient placés près des galeries, en symétrie de chacune des deux ailes. Ils étaient chacun ornés d'une petite fontaine. Ce genre de parterre est similaire à ce que l'on trouvait au parterre de l'Orangerie du château de Clagny ou au Trianon de porcelaine.

Le grand parterre et les berceaux[modifier | modifier le code]

Au milieu du jardin se trouvait un grand parterre qui se terminait par un bassin circulaire et deux pavillons de treillage. Tout autour des murs végétaux refermait cet espace sur lui-même. Deux sculptures encadraient le bas de la composition, une dame romaine et une déesse Flore. Le tracé du grand parterre est ingénieux, il crée des allées de biais qui dynamise la visite du jardin. On découvrait quatre cadrans solaires, symbole de la bonne gestion du royaume sans doute. Sur le côté sud se trouvait une salle de treillage, appelée les Berceaux, qui renfermait une sculpture d'Atalante.

L'Orangerie[modifier | modifier le code]

L'Orangerie était une grande pièce donnant sur le jardin, d'une longueur d'environ 70 à 80 mètres. Elle pouvait accueillir au moins 200 caisses d'orangers et d'autres essences végétales, des grandes caisses comme des petites pour les jeunes arbustes. Le parterre de l'Orangerie était constituée de fines lignes de pelouse qui descendaient fort légèrement en pente douce, sur lesquelles étaient placés les caisses d'arbustes. Dans le fond, des allées d'arbres poursuivaient ce tracé régulier.

Le potager[modifier | modifier le code]

Restitution de l'allée des cyprès de Saint-Mandé, du côté du potager, vers 1660.

Un grand potager était placé au nord de la parcelle, mais il bénéficiait de l'ensoleillement venu depuis le sud. Il s'organisait en symétrie par rapport à l'aile des logements. Dans le fond de ce potager était placé des allées d'arbres. Un ou deux bassins permettaient d'arroser aisément les plantations. C'est depuis le galetas de l'aile des logements, au-dessus du potager que se découvrait une merveilleuse vue sur la ville de Paris.

Les bosquets situés de part et d'autre de l'allée centrale[modifier | modifier le code]

Quelques petits bosquets, ainsi qu'une salle de treillage égayaient le milieu du jardin où on ne pouvait rien aménager d'autre que des espaces refermés sur eux-mêmes. Le bosquet sud abritait un labyrinthe, avec une grande salle en son centre. Son plan avec des allées de biais rappelle celui plus simple du petit bois fleuri de Mme de Montespan au château de Clagny. Le bosquet nord est composé principalement de trois grandes salles.

Les deux pavillons du bout du jardin, et la demi-lune[modifier | modifier le code]

En descendant l'allée centrale de cyprés, on arrivait enfin à la deuxième partie du jardin, toute ouverte sur la vue sur la campagne, contrairement à la partie haute du jardin. Deux nouveaux pavillons se découvraient, et rappeler évidemment les deux pavillons du château, du côté du grand parterre. Le pavillon nord avait un accès discret sur l'extérieur, on peut donc supposer qu'il s'agit d'un pavillon de "compagnie", puisque Fouquet collectionnait les maîtresses, et passait pour "galant", c'est-à-dire dans la galanterie.

Après ces deux pavillons - dont un servait probablement pour recevoir discrètement les maîtresses de Fouquet - un simple parapet permettait d'admirer la vue à 180 degrés sur Conflans, Bercy et les environs. Enfin, la visite du parc se terminait par un grand espace vide, la demi-lune, décorée d'une sculpture centrale, d'un empereur romain, le tout étant orné d'une balustrade. On y admirait la vue sur les environs et surtout sur Paris, qui était moins belle que celle visible depuis les combles de l'aile des logements.

Destruction totale[modifier | modifier le code]

De nos jours, il ne reste rien de ces constructions. En effet, après l'occupation au XVIIIe siècle par les Soeurs Hospitalières, le quartier a été complètement loti en immeubles à usage d'habitation, tout au long des XIXe et XXe siècles. Le tracé des rues du sud de la ville de Saint-Mandé est repris du tracé des allées principales de l'ancien jardin du château.

Les cercles de Fouquet à Saint-Mandé (et Vaux)[modifier | modifier le code]

La famille Fouquet, proche de Saint Vincent de Paul, des Jésuites et de l'Ordre de la Visitation[modifier | modifier le code]

La famille Fouquet est proche des "dévots".

Les personnes les plus proches de Fouquet (hors famille), les financiers et politiques[modifier | modifier le code]

  • Suzanne du Plessis-Bellière, marquise du Plessis-Bellière, meilleure amie et la principale des conseillères. Elle habitait à Charenton, tout à côté de la propriété de Saint-Mandé. Sa famille et notamment ses frères l'Abbé Henri de Bruc de Montplaisir et René de Bruc de Montplaisir servent de prête-noms pour des affaires de Fouquet. La nièce de Mme du Plessis-Bellière, Mlle Jeanne-Marie de Carné-Trécesson, née en 1634, devient la maîtresse du duc de Savoie, qu'elle espionne pour le compte de Fouquet. Mme du Plessis-Bellière devient la marraine d'un enfant de Fouquet.
  • François de Créquy, gendre de Mme du Plessis-Bellière. Le 22 juillet 1661, le marquis de Créquy, gouverneur de Béthune, prête serment pour la charge de Capitaine général des galères, charge prestigieuse rachetée à la famille Vignerot du Plessis, moyennant la somme de 700.000 livres, dont 200.000 livres devaient être versés par le roi.
  • Paul Pellisson, son premier commis, de 1657 à 1661, ou secrétaire au sens noble du terme, qui régentait les beaux esprits de Saint-Mandé avec Mme du Plessis-Bellière
  • François Vatel, le célèbre cuisinier, intendant de la maison de Fouquet.
  • Jean Pecquet, médecin de Fouquet.
  • Jean Hérault de Gourville, qui s'occupe de certaines affaires de Fouquet (et qui se donne le beau rôle dans ses Mémoires). En 1660, Gourville acquiert pour 900.000 livres, somme colossale, la charge de secrétaire du Conseil d'Etat[2].
  • François Bossuet, dit "Bossuet le Riche", Conseiller du Roy, et financier fort proche de Fouquet. Il était « conseiller, secretaire du roy, maison et couronne de France et de ses finances, du nombre et college des six vingtz des finances »[3]. Il possédait le château de Noisy-le-Roy, près de Versailles. Il est le cousin du futur grand Bossuet.
  • Abel Servien, surintendant des Finances avec Fouquet entre 1653 et 1659, date de son décès, échange quotidiennement avec Fouquet au sujet de leurs fonctions liées à la Surintendance. Servien se donne la primauté sur Fouquet, puisqu'il est plus âgé que lui, mais Servien manque de compétences financières, à l'inverse de Nicolas qui est un virtuose dans ce domaine, de par sa formation. Propriétaire du château de Meudon, ses liens sont nombreux avec le cercle Fouquet, même si les deux ministres doivent s'accorder par nécessité pour le service du roi, et ne semblent pas bien s'entendre, du moins dépassent-ils leurs différences par obligation de leur charge.
  • Hugues de Lionne, le ministre, et neveu de Servien, s'entend à merveille avec Fouquet, et le défendra après son arrestation. Il est le ministre le plus important avec Fouquet et Michel Le Tellier.
  • Louis Bruant des Carrières, financier fort proche de Fouquet. Il eut un rôle essentiel dans les années 1658-1659 pour épauler Fouquet, le mettre en mesure de satisfaire les exigences d’argent chaque jour plus pressantes du cardinal Mazarin [4].
  • Jacques Jannart, conseiller de Sa Majesté et substitut de Fouquet dans la charge de Procureur général au Parlement. Il était l'oncle par alliance de La Fontaine et c'est lui qui l'a introduit dans l'entourage du ministre[5].
  • Pierre Chanut, diplomate et ami de la reine Christine de Suède. Chanut est cité dans le "Plan de Saint-Mandé".
  • Henri du Plessis-Guénégaud et son épouse, Mme du Plessis (à ne pas confondre avec Mme du Plessis-Bellière). Mme du Plessis est citée nommément dans le "Plan de Saint-Mandé", plutôt vers la fin du texte. Ils tiennent dans les mêmes années un cercle culturel et littéraire dans leur château de Fresnes.

Les personnes des cercles littéraires et artistiques[modifier | modifier le code]

Le cercle littéraire lié au Salon de Mme Fouquet, régenté par Mme du Plessis-Bellière était fort brillant, tandis que de nombreux autres artistes fréquentaient le milieu culturel de Saint-Mandé, en s'appuyant sur la riche bibliothèque du Surintendant, qui couvrait le savoir universel. C'est Paul Pellisson, premier commis du Surintendant, qui était aussi chargé de présider à la vie culturelle et de dispenser les pensions, avec l'épouse du maître des lieux et sa meilleure amie. Ils avaient transposé et épanoui à Saint-Mandé le climat qui régnait dans le salon de Mlle de Scudéry au temps de la Carte du Tendre, essayant également de rivaliser avec la "chambre bleue" de l'incomparable Arthénice, Mme de Rambouillet, qui était plutôt de la génération précédente.

  • Michel Anguier, le sculpteur qui réalise le décor de la galerie des sculptures de Saint-Mandé, et qui réside sur place de 1655 à 1658.
  • Charles Le Brun, le peintre qui réalise les décors peints, et sert de conseiller artistique de Fouquet, et qui supervise aussi les décors du château de Vaux.
  • André Le Nôtre pour le plan général de la propriété et du jardin, et conseiller principal pour les travaux de Vaux.
  • Louis Le Vau pour l'architecture de St Mandé et de Vaux.
  • Madame de Sévigné, que l'on sait fort proche de Fouquet, et qui le défendra durant son procès.
  • Madeleine de Scudéry est incontestablement un phare littéraire des années 1654-1661 avec la publication de sa Clélie, histoire romaine en de nombreux volumes, qui décrit tout son cercle durant ces années 1650. Tout le monde s'arrache ses ouvrages et elle était grande amie de Mme du Plessis-Bellière. Elle entretient également une relation platonique avec Pellisson.
  • Madame de La Fayette n'est pas une intime du cercle Fouquet, mais gravite uniquement autour de l'entourage, dont Mme de Sévigné dont elle est une cousine par alliance, et aussi en lien avec Ménage.
  • Molière
  • Benserade
  • Boisrobert, qui avait été dès 1627, grâce à l’étendue de son savoir, la pénétration de sa psychologie et son incomparable entregent, une espèce de Secrétaire d’État aux Affaires Culturelles, sans en porter le titre, de Richelieu. Il était plutôt de la génération de la mère de Fouquet.
  • Paul Scarron et sa jeune épouse, Françoise d'Aubigné, future Madame de Maintenon. Scarron est pensionné par Fouquet pour 1.600 livres par an.
  • Jean Loret, soutenu financièrement par Fouquet pour qu'il continue sa Muze historique.
  • Gilles Ménage (grammairien), proche de Mme de La Fayette, et qui déteste Chapelain.
  • Pierre Le Moyne, jésuite, poète
  • Simon Le Moyne, missionnaire jésuite et grand voyageur. Sa présence dans le cercle Fouquet est intéressante eu égard aux ambitions maritimes et commerciales du surintendant. Le Moyne connaissait bien l'Amérique, où il s'était rendu à de nombreuses reprises[6].
  • Jacques-Bénigne Bossuet, cousin de François Bossuet, financier fort proche de Fouquet. Dans sa jeunesse, Bossuet était proche de la Compagnie du Saint-Sacrement.
  • Jean de La Fontaine, évidemment si proche de Fouquet comme on le sait. Il dédie son poème Adonis[7] au ministre, et il écrit notamment le Songe de Vaux.
  • Pierre Corneille, pensionné par Fouquet, qui touche de lui 2.000 livres par an. Le Surintendant le pousse à reprendre la plume et le poète connaît un dernier grand succès avec Oedipe en 1659.
  • Philippe Quinault, qui était un des poètes favoris du Surintendant[8]. Il fit jouer Le Feint Alcibiade devant Fouquet et la reine Christine de Suède au début de 1658, et dédia la pièce au ministre en juillet. Il dédia La Mort de Cyrus à Mme Fouquet en 1659 et Stratonice à son cousin Jeannin de Castille en 1660.
  • Jean Ogier de Gombauld, poète pensionné par Fouquet pour 1.000 livres.
  • Charles Perrault
  • Le duc de Montausier, et son épouse, Julie d'Angennes, fille de la marquise de Rambouillet. Montausier avait combattu aux côtés du marquis du Plessis-Bellière.
  • Marguerite Hessein de La Sablière, dit Mme de la Sablière, qui possédait la Folie Rambouillet, située juste à côté de Saint-Mandé.
  • André Félibien

Liens et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Conférence de Franck Devedjian présentant la restitution du domaine de Saint-Mandé, décembre 2020.

Société Saint-Mandéenne d'histoire

Image et notice du plan de la propriété de Fouquet de 1663, Nationalmuseum de Stockholm

Article du journal Le Parisien, en date du 6 décembre 2023

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le domaine disparu de Nicolas Fouquet à Saint-Mandé (1654-1661), Architecture et jardin, Franck Devedjian et Matthieu Stencel, Société Saint-Mandéenne d'Histoire, 2023, 48 pages.