Château de Fréteval

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Château de Fréteval
Le donjon ruiné, en novembre 2011.
Présentation
Type
Fondation
XIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Style
Propriétaire
Armand de La Rochefoucauld (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
État de conservation
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Le château de Fréteval est un ancien château fort, de la première moitié du XIe siècle, dont les vestiges se dressent sur la commune française de Fréteval dans le département de Loir-et-Cher, en région Centre-Val de Loire. Le donjon passe pour l'un des plus anciens donjons circulaires de France.

Les vestiges du donjon font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques.

Localisation[modifier | modifier le code]

Les ruines du château de Fréteval sont situées, dans l'angle formé par la vallée du Loir et un vallon adjacent, au sud du bourg de Fréteval qu'il domine, de l'autre côté du Loir, dans le département français de Loir-et-Cher. De sa hauteur, il surveillait le trafic de Chartres à Vendôme et Tours, ainsi que celui de la vieille voie transversale Orléans-Le Mans[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Construit dès la première moitié du XIe siècle par Nivelon Ier, sénéchal du comte de Blois, sur les ruines du village carolingien de Saint Victor, le château de Fréteval est un des symboles de la lutte entre les comtes de Blois, dont il dépend, et de Vendôme (les Anjou). Géographiquement château de marches, il fut le haut lieu des relations tumultueuses entre les Plantagenêt et le royaume de France[2] : rencontre entre Thomas Becket et Henri II roi d'Angleterre en 1170[3], la bataille de Fréteval en 1194 entre Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste, où ce dernier perdit les sceaux de France[note 1].

Durant toute cette période instable, le siège administratif de la seigneurie restera implanté à Meslay-le-Vidame, près de Chartres, fief majeur de cette famille Meslay, seigneur de Fréteval jusqu'à la fin du XIIIe siècle[note 2].

Pendant la guerre de Cent Ans, les fortifications du château sont améliorées mais il subit à deux reprises en 1418 les assauts de troupes anglaises.

Abimé, il reste habité jusqu'en 1487, année des dernières monnaies trouvées. Il sert ensuite de carrière de pierre d'où son état actuel. Depuis 1968, des fouilles et des opérations de préservations sont mises en place.

Le domaine est actuellement la propriété d'Armand de La Rochefoucauld 8e duc de Doudeauville.

Description[modifier | modifier le code]

Le donjon photographié en 1889 par Séraphin-Médéric Mieusement.

Le château, sur son site originel de 4,50 hectares, avec ses trois lignes de défense, présente aussi un donjon enchemisé[4] véritable témoin de la première génération des donjons à la fois circulaires et en pierre ; ici le silex. Le donjon, bâti vers l'an 1100[5], est l'un des plus anciens donjons circulaires de France[1]. La tour a été sapée à l'époque de la guerre de Cent Ans[6]. Le donjon est entouré de sa chemise et d'une seconde enceinte qui est elle-même défendue par un profond fossé en arc de cercle. Un premier village, aujourd'hui remplacé par celui qui est sur les bords du Loir, s'accrocha à la pente[1].

Étonnamment, le concept de forteresse massive et austère a dû concéder ici, sous influence féminine, avec la présence par exemple du bas relief de la Dame au serpent.

Fréteval a été comparé au château de Châteauneuf-sur-Epte par Jean-Olivier Guilhot, archéologue et conservateur en chef du service régional de recherches archéologiques de Picardie, et Marie-Pierre Feuillet, également conservatrice en service régional de l'archéologie[7].

Bâtiments de services

Le four à pain a été bâti vers la fin du XIVe siècle dans le donjon et a servi jusque vers 1425-1428, période où le donjon est définitivement ruiné ; manifestement des grains étaient stockés à l'un des étages[8].

Protection aux monuments historiques[modifier | modifier le code]

Les vestiges du donjon sont inscrits par arrêté du [6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. D'où la création du poste de garde des sceaux.
  2. Texte tiré du panneau sur les lieux du donjon.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c André Châtelain, L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge, Éditions Publitotal, , 319 p. (ASIN B004Z1ACJ4), p. 36.
  2. « Le château de Fréteval », sur Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois.
  3. (en-GB) Greg Wheeler, « King Henry II (Plantagenet) of England Timeline 1133-1189 », sur TheTimelineGeek, (consulté le )
  4. Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 130.
  5. André Châtelain, Châteaux forts - Images de pierre des guerres médiévales, Paris, Rempart, 2003, (ISBN 2-904-365-001), p. 24.
  6. a et b « Vestiges du donjon », notice no PA00098446, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Jean-Olivier Guilhot et Marie-Pierre Feuillet, Anse, château des Tours : origine et évolution d'un point fort de la seigneurie de l'église de Lyon, Lyon, Direction des antiquités historiques Rhône-Alpes, , p. 22
  8. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 196.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Adolphe de Dion, « Le château de Fréteval », Bulletin monumental, t. 40,‎ , p. 205-215 (lire en ligne)
  • Histoire d'une forteresse médiévale, de Claude Leymarios (Éditions du Cherche-Lune, Vendôme).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :