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Château de Coulonges-sur-l'Autize

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Château Renaissance de Coulonges-sur-l'Autize
Image illustrative de l’article Château de Coulonges-sur-l'Autize
Une partie de la façade avant du château.
Période ou style Renaissance
Début construction 1522 environ
Propriétaire initial Geoffroy et Louis de Madaillan d’Estissac
Propriétaire actuel Commune de Coulonges-sur-l'Autize
Destination actuelle Hôtel de ville
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1993)
Logo monument historique Classé MH (1994)[1]
Coordonnées 46° 28′ 54″ nord, 0° 36′ 00″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région historique Poitou
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Deux-Sèvres
Commune Coulonges-sur-l'Autize
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château Renaissance de Coulonges-sur-l'Autize
Géolocalisation sur la carte : Deux-Sèvres
(Voir situation sur carte : Deux-Sèvres)
Château Renaissance de Coulonges-sur-l'Autize

Le château de Coulonges-sur-l'Autize est un château de style Renaissance, bâti entre 1522 et 1568[2], qui se dresse sur la commune de Coulonges-sur-l'Autize dans le département des Deux-Sèvres. Il abrite actuellement les services de la mairie. Ce bâtiment est l'un des grands modèles de l'architecture Renaissance en Poitou.

Dans le bourg d'origine médiévale, à proximité de l’église, existait un château bâti au XIe siècle qui aurait été situé au lieu-dit du Pont au Son.

En 1473, après la mort de son frère Charles de Guyenne, Louis XI autorise la famille de Madaillan d’Estissac à réédifier les châteaux de Coulonges-les-Royaux et du Bois-Pouvreau, rasés auparavant par ordre de ce même roi, au sujet des limites de l'apanage de Charles de Guyenne. Le traité est signé à Coulonges-les-Réaux, actuellement Coulonges-sur-l'Autize, le , lors d'une réconciliation entre Louis XI et Charles de Guyenne[3].

En fait, afin que Charles s'éloigne de l'Île-de-France ainsi que la Bourgogne, le roi choisit, pour lui, la Guyenne reconquise depuis seulement une quinzaine d'années, un pays où il existe toujours des querelles entre clans ou partis. Cela est exactement l'objectif du roi, un choix géopolitique[4]. À la suite de la mort du duc Charles en 1472, faute d'héritier, le roi obtient plusieurs grands capitaines et conseillers du défunt et le rattachement de la Guyenne à la couronne, sans combattre[5].

Les travaux débutent au XVIe siècle par un pavillon carré, placé à l’intersection entre les deux ailes actuelles. Le plan d’ensemble initial n’est peut-être pas celui réalisé. En effet, vers 1540, un nouvel architecte dont le nom est inconnu arrive sur le chantier. Il semble venir d’Oiron et son influence se ressent à travers un changement de parti architectural significatif. Le chantier se poursuit par la construction de l’aile est puis de l’aile sud avec la chapelle et la galerie sous arcades. Les travaux sont achevés en 1568. Une aile nord-ouest pourrait avoir été projetée ; sa réalisation effective demeure hypothétique.

Le château est pillé et partiellement démoli au XVIIIe siècle, avant la Révolution.

Certains éléments du décor architectural sont acquis à partir de 1849 par l’aquafortiste Octave de Rochebrune pour être installés et ainsi préservés dans le château de Terre-Neuve à Fontenay-le-Comte[6], qui les reproduira sur certaines de ses estampes, et qui y sont conservés.

De la fin du XIXe siècle jusque dans les années 1960, le château abrite des salles de classe pour l'école communale et le collège. Dans les années 1940, la chapelle sert de tribunal de justice de paix[7].

En , une de ses targettes de fenêtre en métal ouvragé datée de 1550, objet mobilier classé trouvé lors de fouilles effectuées sur place en 1993, a intégré les salles d'exposition du château[8].

Propriété de la Mairie de Coulonges-sur-l'Autize depuis 1933, le château a désormais pour vocation d'être accessible à la visite chaque été pour faire découvrir son histoire aux multiples facettes.

Medusa, clé de voûte de la 3e cuisine du château de Coulonges-sur-l'Autize
Cuisines du château Renaissance de Coulonges-sur-l'Autize

Familles d'Estissac

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Les d’Estissac, issus d'une noble famille d'Aunis, et seigneur de Mussidan-en-Périgord, arrivent en Poitou en 1429, en tant que sénéchal de Poitou. Il s'agit d'Amaury d’Estissac (†1457), chevalier à côté de Jeanne d'Arc au siège d’Orléans, sénéchal de Poitou, puis simultanément sénéchal de Saintonge, notamment, de 1436 à 1451, toujours premier chambellan du dauphin Louis, futur Louis XI. Il achète la seigneurie de Coulonges-les-Royaux vers 1447, avant sa résignation, en 1451[9].

En raison de l'absence d'héritier, Jean de Madaillan, fils de Lancelot de Madaillan et Jeanne d'Estissac, vraisemblablement son neveu, est institué par Amaury d'Estissac et Marguerite Harcourt, sa femme, et succède le nom et les armes d'Estissac le [10]. Toutefois, il devient chambellan du frère de Louis XI, Charles de Guyenne, qui cherche toujours l'alliance avec Charles le Téméraire tout en souhaitant épouser sa fille Marie de Bourgogne depuis la Ligue du Bien public.

Sa femme, Jeanne de la Brousse, donne naissance à deux fils, Bertrand et Geoffroy, qui ont respectivement le vent en poupe. Fils aîné Bertrand de Madaillan d'Estissac embrasse une carrière militaire et accompagne Charles VIII et Louis XII lors de leurs campagnes italiennes. En récompense, il est nommé sénéchal d'Agenais, sénéchal du Périgord, lieutenant du gouvernement de Guyenne, et après son mariage avec la nièce du puissant cardinal Philippe de Luxembourg, maire et capitaine de Bordeaux. Son frère cadet Geoffroy de Madaillan d'Estissac, quant à lui, abbé de Cadouin et de Notre-Dame-de-Celles-sur-Belle en 1515, puis nommé évêque de Maillezais en 1518, grâce au roi François Ier[11]. Geoffroy reste le seigneur du château jusqu'à sa mort en 1543. Par ailleurs, il fut un des patrons et protecteurs de François Rabelais. Donc, ces frères connaissaient bien les idées de la Renaissance, y compris celle de l'architecture.

C'est Louis de Madaillan d'Estissac, le fils de Bertrand, époux d'Anne de Daillon, qui complète la construction du château ; des monogrammes formant leurs prénoms sont visibles sur des caissons remontés par Rochebrune dans son atelier de graveur au château de Terre-Neuve[12].

Le fils de Louis, Charles d'Estissac, n'a pas eu la chance d'hériter du château après la mort de son père. Il disparaît brutalement en 1586 à l'âge de 23 ans à la suite d'un duel ayant mal tourné. C'est lui qui a accompagné Montaigne lors de son voyage en Italie.

Outre les liens entre l’Italie et le Poitou à cette époque, Coulonges bénéficie de la proximité et du rayonnement de la ville de Fontenay-le-Comte, important centre intellectuel et culturel à la Renaissance.

En 1569, lors de la période trouble des guerres de Religion, la famille royale s'installe au château pour les fêtes de Noël en rentrant de la bataille de Saint-Jean-d'Angély. Sont présents : le roi Charles IX, sa mère Catherine de Médicis, son frère Henri III et sa sœur Marguerite plus connue sous le nom de la Reine Margot.

Description

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Les cuisines du château sont semi-enterrées et s'étirent sur la moitié du monument, avec trois salles en enfilade. Leurs voûtes sont supportées par une colonne centrale. Ce parti est assez proche des cuisines du château d'Ecouen, contemporaines, mais celles de Coulonges présentent un programme décoratif riche et un grand souci de l'appareillage, d'autant plus curieux qu'ils se déploient dans des espaces de services[13]. Un soin particulier a été apporté aux sculptures, jambage travaillé des cheminées dans deux des trois salles, cartouches, bandeaux des voûtes, avec des clés de voute représentant Médusa. Ce choix architectural reste une énigme pour les chercheurs[7].

Le château est classé monument historique depuis 1994, alors que les vestiges de la galerie Sud sont, eux, inscrits depuis 1993[1]. Il abrite de nos jours la mairie et l’office de tourisme de la commune.

Notes et références

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  1. a et b Notice no PA00101224, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Bienvenue à Coulonges-sur-l'Autize », sur www.coulonges-sur-lautize.fr (consulté le )
  3. Benjamin Fillon, Lettres écrites de la Vendée à M. Anatole de Montaiglon, p.10, Librairie Tross, Paris 1861 ainsi que Jean Favier, Louis XI, p.596, Fayard, Paris 2001
  4. Jacques Heers, Louis XI, p.68-69, Perrin, Paris 2003
  5. Jacques Heers, Louis XI, p.71, Perrin, Paris 2003
  6. William Chevillon, À la découverte de Fontenay-le-Comte, Centre vendéen de recherches historiques, La Roche-sur-Yon, 2020, p.104-107.
  7. a et b Jean Rouziès, « Coulonges-sur-L'Autize : les multiples vie de château », La Nouvelle République Dimanche, no 609,‎ , p. 28 (ISSN 2260-6858).
  8. (reprod. coul. dans "Le Courrier de l'Ouest" du 4/12/2017)
  9. Jean Favier, Louis XI pp.121-122, Fayard, Paris 2001
  10. google book
  11. Jean Plattard, Vie de François Rabelais chapitre III Au service de Geoffroy d'Estissac, Évêque de Maillezais p.29-30, 1928
  12. (reprod. coul. dans Fontenay-le-Comte - Vendée op.cit. p.54)
  13. Fabienne Audebrand, « Château de Coulonges-sur-l'Autize : récente restitution des cuisines », in Bulletin Monumental, 1993-2, p.407-408 (lire en ligne).

Bibliographie

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  • Marie-Thérèse Réau, Fontenay-le-Comte - Vendée / Images du Patrimoine (ADAGP, novembre 1998).

Articles connexes

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Liens externes

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