Château de Coudrée

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Château de Coudrée
Nom local anciennement : Château de Foron(s)
Type maison forte
Début construction fin XIIe siècle
Propriétaire initial Maison de Savoie/Abbaye de Saint-Maurice, puis Famille d'Allinges-Coudrée
Destination initiale Résidence
Propriétaire actuel Famille Réale-Laden
Destination actuelle Hôtel-restaurant
Coordonnées 46° 20′ 25″ nord, 6° 23′ 00″ est
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces du Duché de Savoie Chablais
Région Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
commune française Sciez
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Château de Coudrée
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Coudrée

Le château de (la) Coudrée, anciennement de Foron(s), est une maison forte de la fin du XIIe siècle, qui se dresse sur la commune de Sciez, dans le département de la Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes, au fond du golfe de Coudrée qui s'ouvre sur le Léman.

Il ne doit pas être confondu avec une maison dite le château de Coudrée, au Bourg-de-Four à Genève, ancienne résidence des comtes de Genève.

Nom[modifier | modifier le code]

Le château porte les noms de Forons[1] et Coudrée[2], voire de La Coudrée[3].

La première mention de l'édifice se fait sous le nom de Forons, en 1245, dans un acte d'échanges entre seigneurs[4],[5]. Le nom de Coudray désignait à la même période une forêt[5]. Le nom de coudrée désigne un « lieu planté de coudriers » (des noisetiers)[5].

Situation[modifier | modifier le code]

La maison forte de Coudrée est située dans le département français de la Haute-Savoie sur la commune de Sciez, dans l'ancienne province historique du Chablais[3]. Elle est installée près de la rive gauche du Léman[1],[2], dans le golfe entre Yvoire et Thonon[4], à une centaine de mètres à l'est de l'embouchure du Foron. Le chef-lieu de Sciez se trouve à 1,1 km au sud[2].

Histoire du château[modifier | modifier le code]

La maison forte de la Coudrée, probablement de la fin du XIIe siècle, semble avoir été édifiée par les comtes de Savoie[4],[6].

L'abbé de Saint-Maurice d'Agaune déclare qu'il a donné cette terre à la dame d'Allinges[7],[2]. En effet, le document n°777 du Régeste genevois, datée du , stipule que « l'abbé et le Chapitre de St-Maurice d'Agaune notifient que Béatrix, veuve d'Henri Ier d'Allinges, et ses fils Guillaume et Hugues, ont reçu en fief de Pierre de Savoie trois mesures de terre, contiguës au lac, où existe la maison forte dite Forons, avec la forêt appelée Coudrée (Coudray). Ces terres, dit l'acte, avaient été données en alleu par l'abbé et le chapitre d'Agaune à la dite dame d'Allinges et à ses fils, en compensation d'autres biens que possédait cette famille »[4],[7]. Ces derniers se trouvaient à Marclay et près de Jussy[7]. La famille Allinges doit hommage pour le château aux comtes de Savoie, avoués de Saint-Maurice[7].

Le château est désormais la résidence de la famille d'Allinges, qui portera le titre de Coudrée, jusqu'en 1840[7],[2].

Le château ne connaît pas particulièrement de faits marquants au cours de la période médiévale[7]. Toutefois, la présence probable d'un port peut lui avoir donné un rôle important durant les différents conflits opposants les Savoie à leurs voisins[8],[9].

Au cours du conflit opposant le duché de Savoie aux Bernois reformés (1589-1590), le château devient une place forte et il est tenu à cette période par le baron d'Hermance, en 1590, avec une garnison de 70 soldats[9]. Il résiste notamment à un assaut de l'armée commandée par le baron de Conforgien, Guillaume de Clugny, et les députés de Genève Chevalier et Chapeaurouge, composée de Genevois et de Français, et de la cavalerie[9]. Au cours du conflit, Esther d'Harrocourt, femme d'Antoine d'Allinges, inquiète pour son château, demande l'accord pour démanteler le rempart[9],[10]. Les vestiges de ce dernier ont été retrouvés lors de fouilles[9].

La seigneurie est érigée en marquisat le [1],[7].

Prosper-Gaëtan d'Allinges, mort le , est le dernier descendant de la famille d'Allinges[1]. Le château de Coudrée devient la propriété de ses cousins, héritiers, issus de la famille Alfieri di Sostegno, notamment le poète[8],[1],[9]. Ces derniers le vendent, en 1856, à Anatole Bartholoni, financier genevois, et député de la Haute-Savoie sous le Second Empire[8],[1]. La famille entreprend une restauration entre 1912 et 1914[8].

Description[modifier | modifier le code]

Le château a une forme quadrangulaire (44 m sur 34 m)[10]. L'ancien édifice comprenait une cour entourée de logis installés contre l'enceinte, à l'exception de la partie donnant sur le lac[10], au nord[11]. Le logis central est une tour carrée, un donjon, avec un mur d'enceinte flanqué de deux tours[6],[10]. L'entrée se fait par le versant ouest[11]. Toutefois, elle varie selon les époques[10].

Les éléments dans l'enceinte, logis et tours, ont été remaniés au cours des XVe siècle, puis au siècle suivant[10]. Au XVe siècle, une seconde enceinte est réalisée avec « quatre angles de tours semi-circulaires »[10].

Il semble probable que les premiers fossés aient été reliés aux eaux du lac[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f A. Rouget, A. Vachez, Monuments historiques de France publiés par départements : Haute-Savoie, Lyon, 1895, 61 planches, 24,5 × 31,5 cm, Archives départementales de la Savoie.
  2. a b c d et e Histoire des communes savoyardes, 1980, p. 177.
  3. a et b Châteaux savoyards, 1961, p. 97.
  4. a b c et d Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), notice 777 p.98 ; p.473.
  5. a b et c Henry Suter, « Coudrée », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté en ).
  6. a et b Châteaux savoyards, 1961, p. 98.
  7. a b c d e f et g 'Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, 1956, p. 386.
  8. a b c d et e Histoire des communes savoyardes, 1980, p. 180.
  9. a b c d e et f Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, 1956, p. 387.
  10. a b c d e f et g Histoire des communes savoyardes, 1980, p. 178.
  11. a et b Histoire des communes savoyardes, 1980, p. 179, Plan du château.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 978-2-7171-0099-0), p. 174-180, « Sciez ».
  • Louis Blondel, Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, vol. 7, Société d'histoire et d'archéologie de Genève (réimpr. 1978) (1re éd. 1956), 486 p..
  • Georges Chapier, Châteaux savoyards - Faucigny et Chablais, vol. 5, Grenoble, Éditions Revue Les Alpes, , 128 p..
  • L'abbé Louis-Étienne Piccard, Histoire de Thonon et du Chablais, depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution française, d'après les manuscrits et chartes anciennes des archives de Chambéry, Berne et Turin, Annecy, Niérat, , 596 p. (BNF 34131687, lire en ligne).
    Louis-Étienne Piccard (1853-1935) fut l'un des membres fondateurs de l'Académie chablaisienne.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]