Château de Castelnaud

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Château de Castelnaud
Image illustrative de l’article Château de Castelnaud
Château de Castelnaud - Musée de la guerre au Moyen Âge.
Période ou style médiéval
Type Château fort
Début construction XIIIe siècle
Propriétaire actuel Kléber Rossillon
Destination actuelle Musée de la guerre au Moyen Âge
Protection Logo monument historique Classé MH (1980, château et enceinte)
Logo monument historique Inscrit MH (1980, châtelet)
Coordonnées 44° 48′ 57″ nord, 1° 08′ 56″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Périgord
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Dordogne
Commune Castelnaud-la-Chapelle
Géolocalisation sur la carte : Dordogne
(Voir situation sur carte : Dordogne)
Château de Castelnaud
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Castelnaud
Site web http://www.castelnaud.com

Le château de Castelnaud est une forteresse médiévale (XIIIe – XVIIe siècle[1]) située dans la commune française de Castelnaud-la-Chapelle, dans le département de la Dordogne.

En 1966, il a été classé au titre des monuments historiques, classement élargi à son enceinte en 1980, en même temps que son châtelet d'entrée était inscrit au titre des monuments historiques[2].

Le château de Castelnaud est un site privé.

Localisation[modifier | modifier le code]

La forteresse médiévale surplombant le village de Castelnaud-la-chapelle.
La forteresse médiévale surplombant le village de Castelnaud-la-chapelle.

Situé à la confluence de la vallée de la Dordogne et de la vallée du Céou qu’il surplombe, le château de Castelnaud fait face à la forteresse de Beynac, son éternel rival médiéval, aux jardins de Marqueyssac et au village de La Roque-Gageac.

Historique[modifier | modifier le code]

Probablement construit à la fin du XIIe siècle, le château de Castelnaud (« château neuf » en occitan), est la possession de Bernard de Casnac, seigneur cathare et vassal du comte de Toulouse. En 1214, Simon de Montfort, qui mène la croisade contre les cathares, dite « croisade albigeoise », s’empare de la forteresse. Reprise par Bernard de Casnac, elle sera finalement brûlée par l’archevêque de Bordeaux en 1215.

Un nouveau château est bâti au milieu du XIIIe siècle sous autorité capétienne. Après le traité de Paris en 1259, Castelnaud reconnaît la suzeraineté du duc d'Aquitaine, Henri III d'Angleterre. En 1368, Magne de Castelnaud épouse le seigneur Nompar de Caumont. Les Caumont deviennent alors les seigneurs de Castelnaud et de Berbiguières.

Alors que la guerre de Cent Ans débute, la famille de Caumont choisit le parti des Anglais. Durant cette longue guerre, le château change de camp de nombreuses fois au gré des alliances et des intérêts particuliers. En mars 1437, après seize années d'occupation anglaise, le château est repris par les troupes commandées par Jean de Carbonnières, bâtard de Pelvezy, avec pour associés Jean de Veyrines de Saint-Alvère et Jean d'Aynac. Mathelin de Montbrun, seigneur de Cardaillac, en réclame la restitution comme étant son bien ayant obtenu du roi l'année précédente des lettres qui lui en faisaient espérer la restitution. Le château retombe entre les mains des Anglais en mars 1439. En 1442, le roi de France, Charles VII, ordonne le siège du château alors tenu par les partisans du roi d’Angleterre. Après trois semaines de tension, les assiégés cèdent la forteresse contre 400 écus d’or. Le château de Castelnaud est définitivement repris par les Français le , qui remportent la guerre de Cent ans onze ans plus tard[3].

À la suite du conflit, la famille de Caumont récupère le château et en reste propriétaire jusqu’à la Révolution.

Au XVIe siècle, durant les guerres de Religion, Geoffroy de Vivans, capitaine huguenot, défend la place forte pour le compte des Caumont, adeptes de la religion protestante. Face à Geoffroy dit « le batailleur », craint dans tout le Périgord, et aux nouvelles fortifications (bastion et tour d’artillerie) venues renforcer les défenses du château, personne ne tente de prendre Castelnaud durant ces guerres pourtant particulièrement intenses en Périgord.

Le château est occupé par une garnison plus ou moins nombreuse jusqu'à la Révolution.

Vendu comme bien national en 1789, après la fuite de ses propriétaires, le château de Castelnaud sert de carrière de pierres. La tour d’artillerie et le corps de logis Sud perdent leur sommet. La végétation conquiert ensuite le monument, qui tombe peu à peu dans l’oubli[4] .

Réhabilitation[modifier | modifier le code]

En 1965, Philippe Rossillon, ancien élève de l'ENA et diplomate, longtemps employé dans des institutions de la francophonie et maire de Beynac-et-Cazenac, rachète le château de Castelnaud avec son épouse, Véronique Rossillon, pour le rénover. En 1985, son fils, Kléber Rossillon quitte l’Aérospatiale pour prendre sa suite et ouvre le château au public. Il crée alors le musée de la guerre au Moyen Âge et se lance dans la reconstitution de machines de jet à taille réelle : trébuchet, bombarde, mangonneau, pierrière, bricole et couillard[4].

Description[modifier | modifier le code]

Exceptionnel exemple de fortification féodale, son parti architectural est rationnel et efficace : le donjon du XIIIe siècle, dont les mâchicoulis datent du début du XIVe siècle, à cheval sur l’enceinte au profil en forme d’éperon, protège l’entrée principale et domine une tour d'artillerie circulaire du début du XVIe siècle[5] ; percée de nombreuses archères, la courtine fait partie d’un système défensif performant succédant à une première enceinte basse ; l'entrée de la haute cour est protège d'une barbacane défendue de fossés, d'archères, de hourds et d'un assommoir.

Musée de la guerre[modifier | modifier le code]

Inauguré en 1985[6], le musée de la guerre au Moyen Âge investit les salles du logis seigneurial ; c'est la seconde collection de ce type en terme de taille en France après le musée de l'Armée. Le fonds de la collection est constitué de 300 pièces d’armes du XIIIe au XVIIe siècle, en provenance de l’Europe, en grande partie de la sphère germanique (Autriche, Allemagne et Suisse) : la collection comporte des épées, hallebardes, armures, arbalètes, pièces d'artillerie, dont une reconstitution d'une bombarde, reconstitutions d’engins de siège ainsi qu’un ensemble mobilier. Le musée s’articule de façon dynamique selon une succession d’espaces différents : salle d’artillerie, coursives, salles d’armes, maquettes, salles vidéo, terrasses, magasin d’armes, casemates, atelier du batteur d’armure, cuisine, salle haute du donjon meublé, galerie de hourds, pour un total de quinze salles.

En 2020, le château de Castelnaud obtient la marque Qualité Tourisme pour la qualité de son accueil et de ses prestations[7].

En 2022, le château a attiré 245 000 visiteurs, ce qui en fait le deuxième site touristique du département, après les fac-similés (Lascaux 2 et Lascaux 4) de la grotte de Lascaux[8].

Protection[modifier | modifier le code]

Après un premier classement du château seul au titre des monuments historiques le , un nouveau classement — qui annule l'ancien — intègre le château et son enceinte en date du , et, le même jour, le châtelet d'entrée est inscrit au titre des monuments historiques[2].

Personnalités liées au château[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 125.
  2. a et b « Château de Castelnaud », notice no PA00082446, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le .
  3. H. Waquet, « Quelques détails sur l'histoire du château de Castelnaud de Berbiguières au XVe siècle », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, no 3,‎ , p. 145-146 (lire en ligne)
  4. a et b « Bienvenue au Château de Castelnaud », sur Château de Castelnaud (consulté le )
  5. Mengus 2021, p. 127.
  6. Franck Delage, « Les jardins de Marqueyssac et Castelnaud à la fête », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 22.
  7. Sudouest.fr, « Dordogne : le château de Castelnaud-la-Chapelle labellisé », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  8. « Le top des sites touristiques de Dordogne », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 11.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]