Château de Bossey

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château de Bossey
Image illustrative de l’article Château de Bossey
Propriétaire actuel Conseil œcuménique des Églises
Destination actuelle Institut œcuménique de Bossey
Coordonnées 46° 20′ 51,19″ nord, 6° 11′ 08,82″ est
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Région historique Canton de Vaud
Localité Bogis-Bossey
Géolocalisation sur la carte : canton de Vaud
(Voir situation sur carte : canton de Vaud)
château de Bossey
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
château de Bossey

Le château de Bossey et son domaine sont situés près de Genève sur la commune de Bogis-Bossey (Suisse). La maison de maître a été construite en 1722.

Dans les années 1930 le domaine héberge une école active au Petit-Bossey et un collège pour jeunes filles américaines au château. Il est le siège de l’Institut œcuménique depuis 1946.

Situation[modifier | modifier le code]

Le château et ses dépendances se trouvent essentiellement sur la commune vaudoise de Bogis-Bossey. En ce lieu la commune ne concerne cependant qu’une étroite bande de terre de 300 à 500 mètres de large s’étendant au sud-est du village de Bogis. Dans cette zone se trouvent Petit-Bossey, le hameau et château de Bossey et le domaine de Belle-Ferme.

Le domaine de Bossey s’étendait au XVIIIe siècle jusqu’au bord du lac. En témoigne l’allée rectiligne datant probablement de l’époque de construction de la maison de maître, de près de 2 km, qui serait la plus longue de Suisse. Sur sa partie basse, cette voie fait frontière entre les communes de Founex et de Céligny. La commune de Founex a racheté cette allée en 2018, une bande de terrain de près de 18 000 m2, au Conseil œcuménique des Églises qui est propriétaire du domaine depuis 1950[1].

Bossey est deux fois plus proche du village de Céligny que de celui de Bogis. De plus Bossey se trouve entre deux parties de la commune de Céligny, exclaves du canton de Genève à l'intérieur du canton de Vaud. La commune vaudoise de Founex longe les jardins de Bossey, au sud-est. Céligny touche le Petit-Bossey au nord-est.

Jusqu’au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Le domaine féodal de Bossey est mentionné en 1125. Il est alors donné à l'abbaye de Bonmont par Humbert de Grammont, évêque de Genève[2]. Il dépend de l’abbaye jusqu'à la Réforme.

Trois membres de la famille Turrettini sont successivement « seigneurs de Bossey » : Horace Bénédict (1651-1728, épouse en 1681 Jeanne-Louise Buisson), son fils Jean Louis (1697-1753, épouse en 1736 Andrienne Rilliet), puis le fils de ce dernier Horace Jean Louis (1746-1828, épouse Marthe Jeanne Louise Sales)[3],[4].

Le bâtiment principal du domaine de Bossey est une maison de maître construite par la famille Turettini en 1722[5], et dotée d’une tour médiévale du XIIe siècle[6]. Il est plusieurs fois revendu au cours du XIXe siècle. Madame de Staël achète Bossey en 1809 pour son fils Auguste qui le revend deux ans plus tard. C'est alors un centre intellectuel et mondain.

Avant 1946[modifier | modifier le code]

Le château serait devenu en 1930 un collège pour jeunes filles américaines, le Geneva College for Women, qui accueille en 1936-1939 des événements à caractère culturel et philanthropique [7].

Publicité, Journal de Genève, 1937.

Dès 1931[8], l’institut Juillerat du Petit-Bossey accueille des garçons et filles de cinq à quatorze ans, il applique des « méthodes de l’École active » et propose « un travail individuel bien conduit »[9],[10]. L’institut qui « réunit une élite d’enfants de tous pays » accueille en 1933 et en 1934 des fils de l’empereur de Perse, dont le fils héritier. L’impératrice séjourne durant l’été 1934 au château de Bossey, « manoir vraiment royal, propriété de la famille Chenevière »[11],[12]. La pédagogue Elisabeth Huguenin dirige l’institut en 1935-1937[13]. Les biens de l’institution Juillerat sont vendus aux enchères en juillet 1938 : bâtiments, ferme et communs, jardin, champs, terrains de jeu et de sport, bois, serres, sur les cantons de Vaud et de Genève, dont « Au Petit-Bossey ». Ils appartiennent alors au chef de l’institut, Louis-Édouard Juillerat[14].

Dès , les bâtiments de Bossey sont utilisés pour l'internement de militaires polonais venant de France[15][source insuffisante].

Institut œcuménique[modifier | modifier le code]

L’Institut œcuménique de Bossey est créé en , il a son siège au Château de Bossey et utilise aussi le Petit-Bossey[16]. Le domaine devient en 1950 propriété du Conseil œcuménique des Églises (fondé entretemps, en 1948) et dont dépend désormais l’Institut[17].

Des transformations importantes sont faites aux bâtiments en 1950-1951. Deux dépendances sont démolies, de nouvelles annexes sont bâties. Le château perd une de ses tours, une trentaine de chambres sont aménagées dans les étages. Au rez-de-chaussée, le grand salon conserve ses boiseries « richement sculptées », attribuées à Jean Jaquet, et son parquet[17].

Depuis 2002, le Château de Bossey est aussi utilisé comme centre de conférences et de congrès par des groupes externes[18],[19].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Madeleine Schurch, « Founex s'est payé la plus longue allée de château de Suisse », 24 Heures,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Patrimoine », Commune de Bogis-Bossey (consulté le ).
  3. James Galiffe, Notices généalogiques sur les familles genevoises : depuis les premiers temps jusqu'à nos jours, Genève, chez l’auteur, , 651 p. (lire en ligne).
  4. Micheline Tripet, « Turrettini » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .. Compléments généalogiques « Société genevoise de généalogie » (consulté le ).
  5. Patricia Ferrari-Dupont, « Bogis-Bossey » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  6. « Une inauguration à l’Institut œcuménique », Journal de Genève,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  7. M.-L. P., « Au château de Bossey : pour les intellectuels réfugiés », Le Mouvement féministe, no 476,‎ , p. 40 (lire en ligne, consulté le ). Pennello, « Les Expositions : Au «Geneva College for Women» (Céligny) », Le Mouvement féministe, no 498,‎ , p. 30 (lire en ligne, consulté le ). D’autres soirées et causeries sont organisées en 1937-1939, relayées dans le Journal de Genève.
  8. « Institut pour jeunes gens », Feuille officielle suisse du commerce, no 188,‎ , p. 1035 (lire en ligne, consulté le ). Sous la dénomination « École des Alpes ». Chef Louis-Édouard Juillerat de Châtelet (Berne), domicilié à Bogis-Bossey. Cette institution se trouvait auparavant à Tolochenaz (Feuille officielle du 16.6.1931 n°136 p.1315).
  9. « École nouvelle de Bossey s/ Céligny (Institution Juillerat) », Journal de Genève,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ). Voir aussi Gazette de Lausanne du 5.7.1935 p.3
  10. « Institution Juillerat », Journal de Genève,‎ , p. 8 (lire en ligne, consulté le ).
  11. « L’impératrice de Perse à Céligny », Journal de Genève,‎ , p. 6.
  12. « Chroniques », Revue historique vaudoise, vol. 42, no 6,‎ , p. 382 (lire en ligne, consulté le ).
  13. Charlotte Anne Deirdre Laty, Élisabeth Huguenin (1885-1970) : Pédagogue exigeante et chrétienne engagée, Genève, Université de Genève, coll. « Maîtrise universitaire en sciences de l'éducation », , 112 p. (lire en ligne). Voir pages 66-67.
  14. « Vente d’immeubles », Feuille officielle suisse du commerce, no 158,‎ , p. 1535 (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Le château de Bossey », sur swisscastles.ch (consulté le ).
  16. « Matinée spéciale œcuménique en direct de l’Institut œcuménique de Bossey : dans le cadre des festivités du 70e anniversaire de l’existence de sa formation œcuménique », Célébrations œcuméniques, sur www.rts.ch, Médias-pro & Cath-Info en partenariat avec RTS Espace 2, (consulté le ).
  17. a et b H. V., « Transformé, l’Institut œcuménique va rouvrir ses portes », Journal de Genève,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Château de Bossey », sur chateaudebossey.ch, Château de Bossey (consulté le ).
  19. (de) David Zimmer, « Ökumenisches Institut Bossey – einzigartiges Laboratorium der ökumenischen Bewegung », sur www.theos.unibe.ch, Institut für Historische Theologie (Universität Bern), (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]