Ceslav Sieradzki

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Ceslav Sieradzki
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Service historique de la Défense (AC 21 P 154770, AC 21 P 538883)[1],[2]Voir et modifier les données sur Wikidata

Ceslav Sieradzki (en polonais Czesław Sieradzki), né le à Barr (Bas-Rhin), apprenti boulanger est un résistant français d'origine polonaise, assassiné par les nazis le (à 16 ans) au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck.

Enfance[modifier | modifier le code]

Ceslav Sieradzki est né à Barr (Bas-Rhin), de parents immigrés polonais qui s’y étaient installés en 1924.

Après la mort de ses parents, Ceslav Sieradzki est accueilli à l’hospice des orphelins du quartier de Strasbourg-Neudorf en 1932.

En 1939, il commence son apprentissage chez un boulanger de la rue du Faubourg de Saverne.

Résistance[modifier | modifier le code]

La plaque commémorative apposée sur la façade du Collège épiscopal Saint-Étienne à Strasbourg.

En 1940, il choisit de se consacrer à plein temps à des actes de résistance contre les Allemands qui ont annexé son pays d’origine, la Pologne et sa patrie d'adoption, l'Alsace, dans le cadre de l’organisation La Main Noire, fondée et dirigée par l'ancien élève de la maîtrise de la cathédrale, devenu apprenti-dessinateur, Marcel Weinum, âgé de seize ans lui aussi.

À l’automne 1940, Sieradzki réussit à prendre contact avec un agent du consulat britannique de Bâle, mais il est arrêté au retour et incarcéré jusqu'en .

En , il retourne à Bâle avec Marcel Weinum pour remettre au consulat britannique plusieurs documents. Les deux adolescents sont arrêtés avant d'atteindre leur but.

Le au matin, Ceslav Sieradzki est transféré de la Centrale de Kehl au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck où ses camarades sont déjà prisonniers.

Après le démantèlement du réseau, le cas de Ceslav Sieradzki est traité par les nazis d’une manière très différente. À leurs yeux, il n’est qu’un « ex-ressortissant polonais », et donc un sous-homme.

Rescapé du groupe de « La Main noire », Jean-Jacques Bastian témoigne :

« Je nous revois dans une baraque du camp de Schirmeck, en train de regarder derrière les grillages de la fenêtre le .

Une meute hurlante de Kapos avec des gourdins pourchasse un prisonnier en hurlant des ordres : lever, coucher, sauter, à genoux… La loque humaine ensanglantée, la tête rasée, est piétinée sur le gravier. Mais la frêle silhouette se relève, étend les bras et crie « Vive la France ».

Les Kapos entraînent leur victime et une demi-heure après les haut-parleurs du camp annoncent que « Ceslav Sieradzki a été abattu lors d’une tentative de fuite ».

Le communiqué officiel du Reichsführer SS chef de la police allemande annonça que Ceslav Sieradzki était fusillé « wegen Widerstandes » (« pour cause de résistance »). C'est la première fois qu'était employé ce terme de « résistance ». »

Marcel Weinum sera condamné à mort le à Strasbourg et exécuté le à Stuttgart. Les autres membres de la Main Noire connaîtront l’humiliation de l’incorporation de force.

Postérité[modifier | modifier le code]

L’attitude héroïque de Ceslav Sieradzki au cours de sa mise à mort a fait de lui un héros de la Résistance. Il est le premier résistant de la jeunesse alsacienne tué par les nazis.

En 2002, Ceslav Sieradzki s’est vu attribuer la mention « Mort pour la France ». Il n’a pas de sépulture.

Un square à Barr, sa ville natale, et un rond-point à Uffholtz portent son nom. Une rue à Strasbourg-Neuhof porte son nom ainsi qu'une salle de réunion au Foyer de la Jeunesse Charles Frey (ancien orphelinat) où il a été accueilli jeune enfant au décès de sa mère[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Bickel, « Ceslav Sieradzki », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 47, p. 4948
  • Gérard Pfister (dir.), Marcel Weinum et la Main Noire, avec un hommage de Pierre Sudreau, président de la Fondation de la Résistance, une préface d’Alfred Grosser, une introduction de Marie Brassart-Goerg et des textes de Marcel Weinum, Jean-Jacques Bastian, René Kleinmann, Aimé Martin et Albert Uhlrich, Éditions Arfuyen, Paris-Orbey, 2007, collection Les Carnets Spirituels, (ISBN 978-2-845-90109-4)
  • Un chapitre sur le réseau La Main Noire dans le livre de Roger Faligot, La Rose et l’Edelweiss, ces ados qui combattaient le nazisme, 1933-1945, Éditions La Découverte, Paris, 2009, (ISBN 978-2-7071-5420-0)
  • Gilles Perrault, Dictionnaire amoureux de la Résistance, Villeneuve-d'Ascq, Plon, Fayard, , 504 p. (ISBN 978-2-259-21835-1), p. 299
  • Bernard et Gérard Le Marec, L'Alsace dans la guerre 1939-1945 : La tentative de réannexion, Mulhouse, Alsatia éditions, , 203 p. (ISBN 2-7032-0211-3), p. 148
  • Marie Goerg-Lieby et Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Ceslav Sieradzki », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9) DVD pédagogique.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Un documentaire de 52 minutes a été réalisé en 2010 sous le titre La Main noire par Jean-Baptiste Frappat (auteurs : Jean-Baptiste Frappat et Daniel Psenny) d'après le livre de Gérard Pfister Marcel Weinum et la Main Noire. Il a été coproduit par JEM Productions et France 3 Alsace avec le soutien de la Région Alsace.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]