Boletus edulis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Cepe de Bordeaux)

Cèpe de Bordeaux

Boletus edulis
Description de cette image, également commentée ci-après
Cèpe de Bordeaux
Classification
Règne Fungi
Division Basidiomycota
Sous-division Agaricomycotina
Classe Agaricomycetes
Sous-classe Agaricomycetidae
Ordre Boletales
Sous-ordre Boletineae
Famille Boletaceae
Genre Boletus
Section Boletus

Espèce

Boletus edulis
Bull., 1782

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Synonymes

  • Boletus bulbosus Schaeff.[1]
  • Boletus edulisf. arcticus Vassilkov[1]
  • Boletus edulis f. edulis Vassilk[1]
  • Boletus edulis f. laevipes (Massee) Vassilkov[1]
  • Boletus edulis subsp. trisporus Watling[1]
  • Boletus edulis var. arcticus (Vassilkov) Hlaváček[1]
  • Boletus edulis var. laevipes Massee[1]
  • Boletus edulis var. trisporus (Watling) anon. ined.[1]
  • Boletus esculentus Pers.[1]
  • Boletus filiae Gillet.[1]

Boletus edulis, le Cèpe de Bordeaux, est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Boletaceae que l'on rencontre dans l'hémisphère nord. Il fait partie, avec Boletus aereus, Boletus reticulatus et Boletus pinophilus, des quatre espèces de bolets "nobles" ; les Cèpes. Cet excellent champignon comestible très recherché est commercialisé et cuisiné mondialement sous diverses formes. Il est caractérisé par son chapeau gras, brun plus pâle vers les bords ainsi que sa chair sous cuticulaire rosée. La classification de cette espèce est en constante révision, notamment depuis que la phylogénie distingue une branche américaine et une branche européenne au sein du genre Boletus.

Généralités[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Le Cèpe de Bordeaux, de son nom scientifique Boletus edulis, qui est un champignon des forêts, est une espèce de bolet. Plus précisément, un Cèpe. C'est un excellent comestible. Il est récolté par les amateurs avec peu de risque de confusion avec d'autres bolets non comestible ou faiblement toxiques qui ne sont de toute façon jamais mortels en eux-mêmes. Il pousse dans les clairières ombragées, et se développe de l'été à l'automne. Sa biologie, une des plus complexes, ne permet pas à l'homme de maîtriser son développement et encore moins sa culture. Il occupe une place de choix dans la gastronomie française où les recettes se déclinent par centaines. Il tiendrait son nom de sa présence massive sur les marchés de la ville bordelaise. Il fait partie d'un très vaste genre de plusieurs centaines de champignons à tube, les boletus. Au XXIe siècle, la phylogénie démontre que ses nombreuses variétés sont des espèces formant le vaste clade des edulis sensu lato, dont l'un est celui des edulis sensu stricto, maintenant divisé en une branche américaine et une branche européenne où se trouve le Cèpe de Bordeaux.

Les Boletus sensu stricto sont commercialisés en France sous le nom de Cèpe, dont le Cèpe de Bordeaux, maître élément de la gastronomie française.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les Romains consommaient déjà des bolets, mais le terme latin bōlētus englobait l'Amanite des Césars. Oublié, il ne revient sur les tables des nobles gourmets que vers 1760, par Stanislas Leszczynski, roi de Pologne installé en Lorraine[2]. Il règne depuis sans partage dans le Sud-Ouest depuis le début du XVIIIe siècle. Sa conserverie au naturel débute vers 1930, dans une gamme comprenant le foie gras, les escargots ou les haricots verts extra-fins au sein de sociétés comme Bordes, Bizac ou encore Rougié. Le Cèpe de Bordeaux frais ne sort de sa province que vers les années cinquante. Aujourd'hui sa consommation a pris une ampleur mondiale, mais le marché français n'utilise que la production régionale[3].

Concernant son épithète spécifique, Edulis signifie en latin "bon à manger"[4].

Description générale[modifier | modifier le code]

Collection de jeunes sporophores de Cèpe de Bordeaux, Boletus edulis.

Le champignon est formé d'un chapeau, d'un pied et du mycelium qui lui permet pendant des années d'échanger avec certains arbres des substances nutritives. La surface du chapeau présente une couleur de brun clair à brun foncé, avec une marge ornée d'un fin liseré blanc. Adulte, le chapeau va s'étaler, prendre la forme d'un coussinet, ses bords vont se relever et son pied va s'enfler. La chair est blanche et ne change pas de couleur quand on tranche le champignon[5]. Le Cèpe de Bordeaux est, comme tous les Cèpes, une espèce de bolet.

Récolte et préparation[modifier | modifier le code]

Un Cèpe de Bordeaux.

En France, l'article 547 du code civil précise que les champignons appartiennent toujours au propriétaire du terrain sur lequel ils poussent, (forêt, prés ou champs), ce qui s'applique aussi aux forêts domaniales, bien que, dans la pratique, il existe une certaine tolérance limitée selon les circonstances aux besoins de la consommation familiale [6].

Le Cèpe de Bordeaux se récolte jeune - on l'appelle alors bouchon de champagne - ou adulte, mais il devient alors vite la proie des vers. Une petite brosse permet de nettoyer les restes de terre. Il se coupe à la base du pied, et il est déposé calé dans un panier pour le garder aéré. Les facteurs climatiques sont déterminants. Les cèpes de Bordeaux poussent après une période chaude interrompue par une forte averse ou une chute de grêle. Ils apparaissent alors après une dizaine de jours. Un petit champignon, le meunier, pousse parfois au même endroit. Il pousse sur des versants bien exposés au soleil couchant et bien abrités du vent, surtout si la période a manqué de soleil, dans les Ardennes par exemple. Il ne pousse pas souvent sous l'arbre mais dans le coupe-feu, probablement parce qu'il fait plus sec sous l'arbre et que le mycélium recherche ses radicelles en vue de l'association symbiotique : la mycorhize. La récolte débute une quinzaine de jours après celle des champignons des prés. Enfin, ils poussent rarement seuls. Le Cèpe de Bordeaux ne se lave pas et ne s'épluche pas. S'il roule, il se blesse et moisit. Dans un sachet de plastique, il macère et fermente. Lavé, il gonfle et ne peut pas être conservé[3].

Adulte, on peut retirer la mousse du bolet qui, si elle est comestible, devient spongieuse à la cuisson. Les tubes verts s'enlèvent facilement. Jeunes, les cèpes de Bordeaux sont blancs et restent fermes. Frais, jeunes et sans coups, ils garderont toute leur saveur au frigo pendant une semaine, sans se dégrader. Les cèpes peuvent être séchés mais deviennent fibreux. En conserve, ils gardent moins leur texture ferme et, surgelés, ils prennent du goût mais peuvent devenir spongieux. Les cèpes de Bordeaux sont poêlés quelques minutes dans un corps gras, agrémentés ou non par des herbes, et ensuite intégrés dans de très nombreuses recettes. Certaines recettes appellent à le consommer crus en carpaccio, mais la pratique de la consommation de champignons sauvages crus est très déconseillée par les mycologues du fait de la présence de germes, bactéries et mycoparasites spécifiques aux champignons pouvant engendrer des intoxications si ces dernières ne sont pas détruites par la cuisson.

Identification[modifier | modifier le code]

Le Bolet amer (Tylopilus felleus).

L'avis d'un spécialiste est nécessaire (mycologue, association mycologique, pharmacien formé) avant d'en consommer cuits. Comme pour la plupart des champignons, la consommation d'exemplaire crus ou d'exemplaires trop vieux n'est pas recommandée.

Quelques champignons ressemblent au Cèpe de Bordeaux, surtout lorsqu'ils sont jeunes. Par exemple le Bolet amer (Tylopilus felleus) qui est une espèce immangeable de par son amertume, mais non toxique. On pourrait aussi confondre le Cèpe de Bordeaux avec d'autres Cèpes .

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Nom binominal accepté[modifier | modifier le code]

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Boletus edulis Bull., 1781.

Synonymes[modifier | modifier le code]

Boletus edulis a pour synonymes[7] :

  • Boletus betulicola (Vassilkov) Pilát & Dermek
  • Boletus bulbosus Schaeff.
  • Boletus citrinus A.Venturi
  • Boletus clavipes (Peck) Pilát & Dermek
  • Boletus edulis Fr.
  • Boletus elephantinus With.
  • Boletus esculentus var. albus Pers.
  • Boletus esculentus Pers.
  • Boletus filiae Gillet, 1884
  • Boletus persoonii Bon
  • Boletus quercicola (Vassilkov) Singer
  • Boletus reticulatus var. citrinus Hlaváček
  • Boletus slovenicus Smotl.
  • Boletus solidus Sowerby
  • Boletus venturii Bon
  • Ceriomyces crassus Battarra, 1775
  • Dictyopus edulis (Bull.) Forq., 1890
  • Dictyopus edulis (Bull.) Quél.
  • Gyrodon filiae (Gillet) Sacc., 1888
  • Leccinum edule (Bull.) Gray
  • Leccinum elephantinum (With.) Gray
  • Suillus citrinus Kuntze
  • Suillus edulis (Bull.) Lam.
  • Suillus esculentus P.Micheli
  • Tubiporus edulis subsp. euedulis Maire
  • Tubiporus edulis (Bull.) P.Karst.

Phylogénie[modifier | modifier le code]

Side view of the head and upper body of a fellow wearing a dark jacket and white ruffled collar.
Pierre Bulliard décrit Boletus edulis en 1782.

Boletus edulis a été décrit en 1782 par le botaniste français Pierre Bulliard. L'espèce porte encore son nom d'origine[8]. La date de début de la taxonomie fongique ayant été fixée au , pour coïncider avec la date de parution des travaux du « père de la mycologie », le naturaliste suédois Elias Magnus Fries, le nom avait besoin de l'aval de Fries (indiqué dans le nom par « : ») pour être considéré comme valide, car le travail de Bulliard était antérieur à cette date. On écrivait donc Boletus edulis Bull: Fr. Cependant, une révision de 1987 du Code international de nomenclature botanique fixe la date de départ de la classification au , date de la publication par Linné de son travail de pionnier, le Species Plantarum[9]. Le nom n'a plus besoin de la ratification de Fries pour être valide. Au début, d'autres noms ont été proposés comme Boletus solidus par le naturaliste anglais James Sowerby en 1809[10] et Leccinum edule par Samuel Gray[11]. Le transfert par Gray de l'espèce dans le genre Leccinum s'est révélé incompatible avec les règles de la nomenclature botanique et il est évident que Gray n'était pas familier avec les œuvres antérieures de Fries quand il a publié son classement des espèces de Bolet[12].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Première espèce du genre Boletus, nom générique dérivé du latin bōlētus, « champignon » qui dérive à son tour du grec ancien βωλίτης, « champignon terrestre »[13]. Ce dernier mot dérive de βῶλος, bolos, signifiant « motte de terre » et, métaphoriquement, champignon[14]. Toutefois, le βωλίτης de Galien, comme les cèpes des écrivains latins comme Martial, Sénèque et Pétrone[15] sont souvent identifiés comme correspondant au plus prisé Amanita caesarea[16]. Le mot latin pourrait dériver du nom de la ville espagnole Boletum dont le nom actuel est Boltaña dans le Sud des Pyrénées qui est toujours connue pour ses fameux champignons[17].

L'épithète spécifique latine edulis signifie comestible[18].

Nom normalisé[modifier | modifier le code]

Nom vernaculaire accepté et recommandé pour Boletus edulis, normalisé par le Comité pour les noms français des champignons de la Société mycologique de France :

  • Cèpe de Bordeaux[19]

Autres noms vernaculaires français[modifier | modifier le code]

Jeune, il est parfois nommé bouchon de champagne, sa silhouette à ce stade rappelant ce dernier.
  • Cèpe
  • Cèpe comestible
  • Cèpe de Bordeaux
  • Gros pied[20]
  • Potiron[21]
  • Polonais, champignon polonais[22]
  • Bouchon de Champagne (jeune, son chapeau rond ressemble à ce bouchon)[23]

Noms vernaculaires dans d'autres langues[modifier | modifier le code]

  • Anglais : Penny bun, Cep ;
  • Allemand : Gemeine Steinpilz, Fichtensteinpilz (pins), Herrenpilz, Edelpilz (précieux) ;
  • Italien : Porcino ;
    • en Ligurie, Funzo de castagna, Funzo neigro, Servajlo ;
    • en Lombardie, Regùlat, Biancon, Brisott, Cappellet, Ferré levrin, Fonz ferré, Légorzéla, Legorsela, Nonna, Nÿna, Vairol, Nivariö ;
    • dans le Piémont, Anvrioel, Bolé caréi, Bolé porcin, Funs capelet ;
    • en Toscane, Ceppatello, Ghezza, Moccione, Moccolone ;
    • en Vénétie, Boleo, Brisa, Brisot, Carpanote, Pressanella, Sbrisa ;
    • dans le canton du Tessin, Copín, Cupít ;
    • dans le Val d'Aoste, Fiorone ;
  • Espagnol : Seta calabaza, Seta de calabaza, Calabaza.

Systématique[modifier | modifier le code]

S'il apparaît que les mycologues étaient proches quant à leur classification classique, ils ne sont jamais parvenus à préciser les nuances entre variétés et espèces. Les analyses phylogénétiques ont permis une plus grande précision. Certaines espèces qui étaient considérées comme telles sont maintenant vues comme des variétés de Boletus edulis, par exemple selon Beugelsdijk et al Boletus edulis var. pusteriensis, Boletus persoonii et Boletus venturii ne sont pas d'un point de vue moléculaire distinguables de Boletus edulis[24].

Classification classique ou morphologique[modifier | modifier le code]

Boletus edulis est l'espèce type du genre Boletus, classée dans la famille des Boletaceae et dans l'ordre des Boletales. Dans la classification de champignons développée par Rolf Singer en 1986[25], il devient également l'espèce type du genre Boletus, un ancien regroupement d'environ une trentaine de bolets unis par un certain nombre de caractéristiques :

  • un goût doux ;
  • une chair blanche qui ne change pas de couleur lorsqu'elle est exposée à l'air ;
  • un dessin en mailles légèrement réticulées sur au moins la partie supérieure du pied ;
  • une sporée jaune-brun ou brun olive ;
  • des tubes blancs à l'état jeune, devenant jaunâtres à maturité, puis verdâtres au vieillissement ;
  • des cystides peu colorées[26],[27].

Cette description de R.Singer pourrait convenir à ce que l'on nomme aujourd'hui Boletus au sens large, mais pas à Boletus au sens strict, qui ne comprend en Europe que B.edulis, B.aereus, B.reticulatus et B.pinophilus, c'est à dire les quatres espèces de Cèpes au sens strict. Aujourd'hui, le genre Boletus au sens large a été eclaté en maints genres différents.

Classification phylogénétique[modifier | modifier le code]

Une analyse moléculaire[28] montre que les bolets dérivent tous d'un ancêtre commun et que les Boletales sont un clade distinct des Agaricales.

Cette classification phylogénétique, grâce à l'analyse moléculaire, confirme Boletus edulis dans le clade des Boletales, mais le révèle plus proche de Porphyrellus porphyrosporus ou de Strobylomyces flocoppus que de Boletus satanas. Il est également fort proche de Paxilus involutus. Chez Boletus edulis en Europe, quelques clades se précisent[24].

La position de l'espèce Boletus edulis au sein des bolétales est détaillée dans l'article Boletales.

Boletus edulis appartient à la section Boletus du genre Boletus. En Europe on rencontre quatre espèces dans cette section. Ce sont ces quatre espèces que l'on appelle des Cèpes.

Cèpe


 Boletus edulis



 Boletus pinophilus





 Boletus aereus



 Boletus reticulatus




Origine tropicale et ancêtre commun[modifier | modifier le code]

Distribution du groupe edulis dans l'hémisphère Nord et son introduction récente dans le Sud. Ceci est un cas d'aire de répartition circumterrestre[note 1].

Boletus edulis est un champignon récent [29], la diversification des Cèpes est située entre 34 Mo d'années[30] et 44 Mo d'années pendant la période géologique de l'Éocène[31], la diversification entre agaricales et boletales étant datée entre 139 Mo et 178 Mo d'années.

En 2010[32], apparaissent les nouveaux clades des edulis sensu lato et le clade des edulis sensu stricto qui précisent la situation de toute une série de variétés qui deviennent des espèces spécifiques et de quatre nouvelles espèces dans le sud de la Chine, en Corée, aux Philippines et en Amérique centrale.

L'étude précise qu'un spécimen de Boletus variipes récolté aux Philippines est défini comme le plus récent ancêtre commun du groupe edulis et conclut à l'origine paléotropicale probable de la symbiose ectomycorhizienne.

Description morphologique[modifier | modifier le code]

Le Cèpe de Bordeaux est un bolet. Les bolets sont des champignons dont l’hyménophore à tubes, terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau, avec un pied central assez épais et une chair compacte. Ils ont un chapeau rond, recouvert d'une cuticule, devenant convexe à mesure qu’ils vieillissent. Les caractéristiques morphologiques de Boletus edulis sont les suivantes :

Jeune, l'hyménium (constitué de tubes, qui sont terminés par des pores), aussi nommé foin ou mousse, est blanc, ferme et mangeable. La marge est enroulée.

Sporophore[modifier | modifier le code]

Chapeau[modifier | modifier le code]

Son chapeau mesure de 4 à 20 cm[33]. Jeune, sa forme ronde rappelle celle d'un bouchon de champagne. Il est ensuite hémisphérique, puis convexe-pulviné, et enfin étalé avec l'âge[34]. Rarement, dans des circonstances hygrométriques favorables, il peut atteindre 40 cm de diamètre et peser jusqu'à 3 kg.

Cuticule[modifier | modifier le code]

Le stipe peut avoir une forme allongée ou bulbeuse

La cuticule, recouvrant le chapeau, est lisse et toujours un peu grasse au toucher, de couleur brun plus au moins sombre, typiquement de plus en plus pâle en allant vers le bord[33]. Elle est souvent recouverte d'une pruine blanchâtre qui disparait avec l'âge. Elle peut devenir viscidule avec l'humidité. Sur les sujets âgés on peut la peler relativement facilement.

Marge[modifier | modifier le code]

La pruine, recouvrant le chapeau quand le champignon est encore jeune avant de disparaître chez les stades de développement suivants, laisse un bord souvent ourlé de blanc qui devient appendiculé, devenant une marge blanche ornant le bord du chapeau.

Hyménophore[modifier | modifier le code]

Réseau (aussi dit réticule) ornant la surface du stipe (pied), ressemblant à un maillage blanc. Le stipe est dit réticulé.

L'hyménophore se présente, comme chez tous les bolets, sous forme de tubes, appelés parfois vulgairement foin ou mousse en français. L'extrémité des tubes est terminée par des pores que l'on observe sous le chapeau. Les pores et les tubes des jeunes cèpes sont blancs, fermes et comestibles, puis deviennent crème jaunâtre et ensuite vert olive avec l'âge. Ces tubes ont une insertion adnée sur le pied. Vieux, les tubes, s'ils restent comestibles, ne sont plus mangeables, car déliquescents à la cuisson. Les tubes libèrent une sporée brun-olivâtre à maturité.

Stipe[modifier | modifier le code]

Le stipe (pied) de couleur blanc puis ochracé[33], noisette à brun clair vers le haut et blanchâtre vers le bas[34], mesure de 6 à 20 cm de hauteur pour 3 à 8 cm d'épaisseur. Dans de rares cas, il peut atteindre jusqu'à 25 cm de hauteur et 10 cm d'épaisseur. Il est trapu, bulbeux à obèse à son jeune âge et devient ensuite cylindrique à ventru. Il peut devenir assez long et fin si la végétation ne fait pas obstacle à sa pousse. Il reste cependant souvent renflé à la base. Il est partiellement recouvert d'un réseau blanc à concolore (de la même couleur que le stipe), ressemblant à un fin maillage sur son pied, descendant rarement plus loin que la mi-hauteur du stipe[33].

Chair[modifier | modifier le code]

La chair est de couleur blanche, rose brunâtre juste sous la cuticule. Elle est épaisse et ferme, souvent attaquée par des larves de diptère, comme Cordyla crassipalpis et des morsures de limaces. Sa saveur est douce et son odeur est très agréable, de bois humide. Le mycélium basal est de couleur blanche.

Réactions chimiques[modifier | modifier le code]

Le chapeau, la chair les et tubes, au contact de bases fortes comme KOH (hydroxyde de potassium) prennent une couleur brune. La chair devient rose lilas avec NH4OH (hydroxyde d’ammonium), elle ne réagit pas avec FeSO4 (sulfate de fer), le phénol ou la teinture de gaïacol[35].

Caractéristiques microscopiques[modifier | modifier le code]

Ses spores sont fusiformes elliptiques, mesurant 13 à 18 µm x 4à 6 µm. Ses basides sont clavées, (2)-4 sporiques, mesurant 35 à 45 µm x 6 à 9 μm. Ses cheilocystides sont fusiformes. Ses caulocystides sont présentes sur le réseau du stipe, similaire aux cheilocystides. Son revêtement piléique est constitué d'hyphes enchevêtrées faiblement gélifiées[34].

Habitat - Écologie[modifier | modifier le code]

Habitat[modifier | modifier le code]

Le cèpe de Bordeaux est un champignon mycorhizien, c'est-à-dire qu'il vit en symbiose avec certains arbres hôtes comme le chêne, le châtaignier, le hêtre, l'épicéa et le sapin pectiné (mais pas avec le sapin de douglas, dont les plantations en masse constituent une menace pour le cèpe). Il pousse le plus souvent sur sols acides, dans les endroits dégagés ou aérés, les clairières, les talus bordés d'arbres et les bords des chemins. Cependant, il affectionne également les sous-bois denses et peu exposés à la lumière, comme ceux formés par les jeunes plantations d'épicéas.

Développement[modifier | modifier le code]

Cèpe de Bordeaux à différents stades de croissance. On notera surtout le chapeau s'étalant et les tubes d'abord blancs devenant olivâtres.

Au printemps, le mycélium commence à pousser dans le sol à partir des mycorhizes.

En été, les filaments se développent de façon plus ou moins importante selon le niveau des précipitations.

À la fin de l'été et jusqu'à la fin de l'automne, les chocs thermo-hydriques (chute rapide de la température sous 15 °C et grosse pluie) permettent de concentrer les filaments en paquets qui donnent naissance dix jours plus tard aux sporophores, qui est la partie cueillie pour être consommée. Pour que les champignons se développent bien, la température ne doit pas être trop chaude lors de la semaine suivant le choc thermo-hydrique.

C'est pour cette raison que l'on trouve souvent les cèpes sous leurs arbres hôtes dix jours après une pluie importante.

Le sporophore pousse jusqu'à épuisement du mycélium. Suivant les conditions climatiques, dans le Nord de la France par exemple, ils peuvent apparaître en fin d'été et développer de nouveaux sporophores fin d'automne.

Espèces associées[modifier | modifier le code]

Clitopilus prunulus, excellent comestible à l'odeur de farine fraiche, pousse souvent quelques jours avant Boletus edulis

La poussée du cèpe de Bordeaux comme celle des chanterelles est fréquemment précédée, de quelques jours, de celle de l'Amanite tue-mouches ou l'Amanite rougissante qui appartiennent à la guilde écologique des champignons ectomycorhiziens[36].

Boletus edulis est aussi souvent associé à Clitopilus prunulus, de son nom vernaculaire le Meunier ou mère des cèpes qui peut soit le précéder, soit lui succéder, et qui pousse dans les bois clairs de feuillus ou de conifères (notamment les jeunes plantations d'épiceas)[37].

Légendes urbaines[modifier | modifier le code]

Un cèpe ne pousse pas du jour au lendemain. Du petit bouchon de champagne visible jusqu'à maturité (tubes verts, marge relevée), on compte généralement 5 à 6 jours[38].

Contrairement aux croyances populaires, les phases lunaires n'influencent pas l'apparition des cèpes et ils ne poussent pas plus vite pendant la nuit.

Confusions possibles[modifier | modifier le code]

La confusion la plus crainte est celle avec le Bolet Satan, dont la consommation ne provoque que des troubles digestifs, mais qui est peu probable car il a un pied bien rouge et une chair bleuissante. Elle origine plutôt d'une frayeur dans l'inconscient collectif venant de la diabolisation de ce champignon en tant qu'espèce de Bolet toxique la plus connue par les ramasseurs, elle est finalement plutôt rare et très facile à distinguer des Cèpes. Cependant il faut rappeler qu'il ne s'agit pas de la seule espèce de bolet toxique en Europe ; on en dénombre une douzaine, ce sont généralement les espèces du genre Rubroboletus ainsi que les espèces du genre Imperator. Heureusement, toutes ces espèces toxiques ne ressemblent en rien au Cèpe de Bordeaux. Par contre, on veillera à faire la distinction avec les espèces suivantes :

Coupe verticale de Boletus edulis. En s'approchant, on aperçoit une légère couleur rosée en haut du chapeau, sous la cuticule.
  • Si le Cèpe de Bordeaux est assez facile à différencier de Boletus aereus, le Cèpe bronzé, de par le chapeau presque noir de ce dernier, il peut parfois être plus dur à différencier avec les espèces de Cèpes restantes, Boletus reticulatus, le Cèpe d'été, et Boletus pinophilus, le Cèpe des pins. Même si ces deux espèces ont chacunes des critères morpholiques suffisant généralement à les différencier : pour le Cèpe d'été un chapeau brun uniforme, un réseau descendant jusqu'au pied et une tendance thermophile, et pour le Cèpe des pins un chapeau de couleur bordeaux légèrement cabossé ridé et pruineux, plus une affiliation aux conifères, le critère de différenciation le plus fiable pour séparer le Cèpe de Bordeaux de ces deux derniers se trouve sous la cuticule. La chair sous-cuticulaire de B.edulis, le Cèpe de Bordeaux, est de couleur rosée à cet endroit, ce qui n'est pas le cas chez les autres espèces de Cèpes (cela peut être présent sur Boletus pinophilus, mais à un moindre degrès et pas tout le temps). Pour la voir, il suffit de faire une coupe verticale du Cèpe et d'observer la chair tout en haut du chapeau, juste en dessous de la fine cuticule, elle sera de couleur nettement à légèrement rosée si il s'agit bien de B.edulis.
  • Le Bolet amer (Tylopilus felleus) est souvent confondu avec les Cèpes. Ses pores deviennent rosés avec l'âge, son pied moins obèse est orné d'un gros réseau sombre saillant et grossier (alors que celui de B.edulis est fin et blanc), et sa saveur est amère. Non toxique mais immangeable de par cette amertume. Il est souvent source de confusion car la distinction visuelle est difficile avec les Cèpes pour l'oeil inexpérimenté, doublant du fait que cette espèce n'est pas souvent connue par les cueilleurs. La meilleure technique reste de goûter un morceau cru du champignon, puis de le recracher, l'amertume de ce dernier est évidente. Adulte, les différences se marquent : le Bolet amer est moins trapu, ses tubes et ses pores sous le chapeau deviennent rosâtre et son pied présente un gros réseau sombre et saillant. Un seul morceau de Bolet amer dans une poelée suffit à la gâcher entièrement de par son amertume qui s'accentue encore plus à la cuisson.
  • Le Bolet châtain (Gyroporus castaneus) est aussi parfois confondu avec les Cèpes. Il s'en distinguera par un pied moins obèse à la surface lisse, sans réseau, dont l'intérieur est caverneux à la coupe. Il est aussi généralement plus petit.

Variétés et formes[modifier | modifier le code]

Les études actuelles tendent à diviser le clade Boletus edulis en de nombreuses espèces, ce que la morphologie avait détecté. Voici quelques exemples européens et américains, mais il est possible que l'on découvre de nouvelles différences en Asie. Le Phylogramme du clade edulis sensu stricto présente certaines de ces variétés, maintenant considérées comme des espèces

Europe[modifier | modifier le code]

D'anciennes classifications parlaient de variétés, par exemple Boletus edulis var. pinicola. Ces variétés sont devenues des espèces à part entière comme Boletus pinicola, etc. Plusieurs champignons européens et américains qui étaient autrefois considérés comme des variétés de Boletus edulis se sont révélés par l'analyse phylogénétique moléculaire des espèces distinctes. L'inverse est aussi vrai, des espèces rares considérées comme espèces à part entière se sont retrouvées à nouveau considérées commes de simples formes de Boletus edulis.

Cèpe blanc
Cèpe blanc

Boletus persoonii, le Cèpe blanc, entièrement blanc, qui était érigé autrefois en espèce, est maintenant considéré comme une forme de Boletus edulis, sous le taxon Boletus edulis var. albus.[39]

Une espèce similaire existe aux États-Unis, nommée Boletus barrowsii.

Cèpe citron

Cèpe citron

Boletus venturii, le Cèpe citron, au chapeau jaune, qui était érigé autrefois en espèce, est maintenant considéré comme une forme de Boletus edulis, sous le taxon Boletus edulis var. citrinus[40].

Cèpe taché de fauve

Cèpe taché de fauve, Boletus edulis f. fulvomaculatus

Boletus fulvomaculatus, le Cèpe taché de fauve, au chapeau jaune clair taché de brun ou de roux, qui était érigé autrefois en espèce, est maintenant considéré comme une forme de Boletus edulis, sous le taxon Boletus edulis f. fulvomaculatus[41]. Ce taxon est peut être synonyme de Boletus edulis var. citrinus.

Cèpe des bouleaux

Boletus betulicola, le Cèpe des bouleaux, aux mycorhizes spécifiques aux bouleaux, qui était érigé autrefois en espèce, est maintenant considéré comme une forme de Boletus edulis, sous le taxon Boletus edulis f. betulicola[42].

Cèpe du Val Puster

Boletus pustenriensis, le Cèpe du Val Puster, aux pores jaunes bleuissantes, qui était érigé autrefois en espèce, est maintenant considéré comme une forme de Boletus edulis, sous le taxon Boletus edulis var. pusteriensis[43].

Cèpe à pied clavé

Boletus clavipes le Cèpe à pied clavé, d'origine américaine mais déjà retrouvé en Europe et de couleur plus chaude que le B.edulis type, jaune orangé à la marge et possèdant des couleurs roussâtres à la base du stipe, qui était érigé autrefois en espèce, est maintenant considéré comme une forme de Boletus edulis, sous le taxon Boletus edulis var. clavipes[44].

Cèpe des chênes

Boletus quercicola, le Cèpe des chênes, de couleur plus jaune que le B.edulis type, poussant sous les chênes, qui était érigé autrefois en espèce, est maintenant considéré comme une forme de Boletus edulis, sous le taxon Boletus edulis f. quercicola[44].

Boletus edulis f. roseipes, qui possède des tons nettement rosés sur le stipe[44].

Boletus edulis f. arcticus, plus petit que le B.edulis type, plus pâle, pousse sous Betula nana[44].

Boletus edulis var. arenarius, forme tératologique diffèrant du B.edulis type par son stipe clavé diforme, venant sous pin, à tendance sabulicole[44].

Amérique du Nord[modifier | modifier le code]

La variété grandedulis, trouvée en Californie, est probablement une autre espèce[45], mais n'a pas encore été analysée par la phylogénétique

Boletus edulis var. grandedulis, une sous-espèce de l'Ouest nord-américain, de son nom vernaculaire Bolet roi de Californie, est une grande variété de couleur foncée qui a été publiée en 2008[46]. D'autres espèces sont également proposées en Amérique du Nord. Le Cèpe d'Amérique, Boletus chippewaensis[47] est fort proche par son aspect du Boletus edulis européen. Enfin, Boletus subcaerulescens qui présente une cuticule plissée et alvéolée caractéristique unique.

Intérêt culinaire[modifier | modifier le code]

Soupe de cèpes aux nouilles en Pologne

Conservation[modifier | modifier le code]

Disponible frais à l'automne, Boletus edulis est un excellent champignon comestible à la douce saveur de noisette que l'on peut consommer aussi bien frais que conservé, surgelé, en boite ou bocal, en saumure ou dans l'huile et même séché.

Sa consistance est très bonne en conserve. Les Italiens le conservent dans de l'huile. Boletus edulis est aussi l'un des rares champignons qui peuvent être confits au vinaigre.

Il est aussi séché et garde sa saveur après séchage, il est alors reconstitué et utilisé en cuisine, mais devient un peu fibreux.

Richesse nutritive et risques pour la santé[modifier | modifier le code]

Boletus edulis est pauvre en glucides digestibles et lipides mais riche en protéines, vitamines, sels minéraux et fibres alimentaires. Séché, on peut aussi l'utiliser au moulin.

Ce champignon produit une variété de composés organiques à large spectre d'activité biologique, comme l'ergostérol, une lectine, protéine de liaison spécifique à un sucre, des composés antiviraux, des antioxydants et des phytochélatines, qui lui confèrent une grande résistance aux éléments-traces métalliques à des doses mortelles pour de nombreux autres organismes[48]. Comme les autres macrochampignons, il concentre plus fortement ces élément toxiques dans son carpophore. Ce pourquoi, comme tous les champignons, il ne devrait jamais être récolté dans les zones polluées ou à teneurs naturellement hautes en métaux lourds et métalloïdes toxiques.

Tous les macrochampignons sont en effet connus pour facilement bioaccumuler des métaux et des métalloïdes toxiques, dont le mercure[49], notamment dans les zones polluées (par l'activité minière par exemple)[50], plus ou moins selon le substrat surlequel ils se nourrissent[51]. Une étude a comparé les teneurs des carpophores de Boletus edulis mercure total (HgT) et en méthylmercure (MeHg, beaucoup plus toxique) selon de leur stade de développement (stade bouton, jeune-blanc, grand-blanc et grand-jaune). Pour chaque stade, on a comparé les teneur de mercure (méthylé et non méthylé) dans le champignon cru et une fois cuit (braisés dans ce cas).
Le mercure pur est un métal très volatil quand on le chauffe (mais sa vapeur est hautement toxique). Cette étude a cherché à évaluer l'effet de la cuisson (braisage) sur ces teneurs, et d'estimer l'apport en mercure et méthylmercure pour une personne consommant un seul repas de bolets (sur la base du poids total (humide) (ww) et poids sec (dw). Elle a montré que dans les carpophores braisés, les taux de HgT variaient de 0,2668 ± 0,0090 à 0,5434 ± 0,0071 mg kg−1 ww selon le stade de développement du champignon ... et de 0,1880 ± 0,0247 à 0,2929 ± 0,0030 mg kg−1 en poids humide cru (ww).
Les jeunes carpophores bruts (au stade bouton) présentaient les teneurs les plus hautes en mercure total (par rapport aux stades ultérieurs de développement), mais la part du MeHg y était plus faible. Et, après braisage, le jeune carpophore présentait plus de MeHg qu'aux stades de maturité plus avancés. Le MeHg comptait pour 1,9 ± 0,7 % du mercure total (HgT) dans les champignons crus et pour 1,4 ± 0,3 % dans le champignon cuit (braisé). La cuisson augmente les teneurs moyennes en HgT et MeHg dans les farines de champignons frais de 52 ± 31 % et 53 ± 122 % respectivement, mais une réduction de 40 ± 14 % et 40 ± 49 % respectivement est observée sur une base sèche. Concernant le seul mercure, selon les auteurs, dans ce contexte, « Les apports potentiels de THg et de MeHg provenant des repas braisés de B. edulis étudiés étaient donc faibles peuvent être considérés comme sûrs ».
Mais une étude de risque complète doit aussi tenir compte des autres métaux lourds et des métalloïdes que ce champignon peut bioconcentrer.

Culture et récolte[modifier | modifier le code]

Une cueillette de cèpes. Au premier plan des « bouchons de champagne ».

Tentative de culture[modifier | modifier le code]

Comme d'autres champignons à mycorhize stricte, Boletus edulis a échappé aux tentatives de culture[52],[53]. Les résultats de certaines études suggèrent que des composantes inconnues de la microflore du sol pourraient être nécessaires à Boletus edulis pour réussir à développer sa relation mycorhizienne avec la plante hôte[54],[55],[56].

En France[modifier | modifier le code]

L’état de la situation amène à une certaine prudence en matière de prévision sur la domestication des cèpes. L’acquisition de données écologiques et physiologiques plus précises va certainement aider à prendre en compte la composante mycologique dans la gestion de territoires à forte vocation forestière, comme le Limousin, l’Auvergne, le Morvan et les Vosges… La plantation d’arbres mycorhizés demeure du domaine expérimental. Les rendements de mycorhization obtenus par les différents auteurs restent assez faibles, même si chaque laboratoire progresse dans une certaine discrétion vers des résultats plus applicables sur le plan économique. De toute façon, le choix des souches, la qualité de l’inoculum, les conditions de réalisation de l’association restent des éléments à améliorer. Les éventuelles relations avec les micro-organismes de la rhizosphère[57] n’ont pas été précisées pour les cèpes. Enfin, pratiquement rien n’est connu sur les relations entre le champignon introduit précocement et le développement fongique qui s’établit après la plantation. Or, la domestication du cèpe n’a d’intérêt qu’avec le développement des sporophores, attendue 10, 15, voire 20 ans après la plantation[58].

Culture aléatoire et récolte[modifier | modifier le code]

Deux cèpes de Bordeaux

Les cèpes sont donc toujours des champignons sauvages impossibles à cultiver de façon industrielle. L'amateur peut simplement se contenter de composer un environnement favorable à leur développement. Les récoltes se font dans les bois composés de chênes et châtaigniers vieux d'au moins 15 ans.

Si le terrain ne donne pas naturellement des cèpes, il est possible de tenter de l'ensemencer en disséminant de vieux cèpes sur le sol ou en mettant des épluchures dans une taupinière en s'abstenant de faire la chasse aux taupes car elles propagent le mycélium[59].

Lors de la récolte, on conseille souvent de couper le cèpe plutôt que de l'arracher afin d'en retrouver au même endroit la saison suivante. Toutefois, la meilleure solution semble être de saisir le cèpe par son pied, et de le faire tourner d'un quart de tour et de tirer, ce qui évite une éventuelle infection du mycélium[60].

Mettre le champignon nettoyé dans un panier (et non dans un sac plastique). En effet, cela permet au cours de la récolte de disséminer les spores de champignon passant à travers les mailles d'un panier en osier. Par ailleurs cela permet une meilleure préservation de la récolte[61].

Paramètres climatiques observés[modifier | modifier le code]

Analyse des paramètres climatiques dans le Sud de la France[modifier | modifier le code]

Il est évident, pour tout observateur qu’il y a de bonnes et de mauvaises années pour le développement des sporophores. Parmi les explications parfois originales avancées par les ramasseurs de champignons[62], la relation avec le climat local ressort comme une constante. Pour aller plus loin dans l’analyse du phénomène, un dispositif de collecte de données agro-météorologiques a été mis en place en Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin, Poitou-Charentes. Une cinquantaine de parcelles ont été choisies d’abord pour être des sites connus de pousse de Boletus edulis, Boletus aereus ou de Boletus reticulatus. Elles sont équipées de matériel d’agro-météorologie, pluviomètres, thermomètres (sol et air) et de tensiomètres. À côté des relevés climatiques et des analyses de sols, les pousses de champignons sont notées (dates et quantités, identification, localisation). Le contexte (précédent cultural, flore du sous-bois, autres espèces de champignons, état du peuplement forestier…) fait l’objet de relevés réguliers.

Développement en période pluvieuse chez Boletus aereus et Boletus reticulatus[modifier | modifier le code]

Les événements qui ont conduit au développement de ces deux espèces apparaissent assez nettement dans une chênaie des Landes. En juillet, une période pluvieuse (80 mm) d’une semaine est suivie d’une baisse de température du sol (à –10 cm); les premiers sporophores apparaissent 7 jours après, la pousse se prolongeant pendant 12 jours (avec une pluviométrie importante). Un scénario voisin se reproduit à la fin août. Dans les deux cas, une remontée des températures coïncide avec l’arrêt du développement des sporophores. Les données collectées dans d’autres régions françaises (Dordogne, Lot, Gironde, Tarn et Garonne) confirment ces observations pour Boletus edulis. Toutefois, pour cette espèce un peu plus tardive, une baisse de la température pendant la phase de développement des sporophores peut arrêter définitivement la production.

Nécessité d'un choc thermique par cumul d’heures “froides” chez Boletus edulis[modifier | modifier le code]

Les résultats actuellement connus peuvent être résumés[63] comme suit :

  • une pluviométrie forte, supérieure à 50 mm sur une décade, assure une humidité persistante dans le sol (tensiomètre saturé plus de 5 jours) ;
  • une chute des températures, air et sol, entraîne un refroidissement du sol dans les 10 premiers centimètres; le plus souvent, l’induction du développement des sporophores est liée à un écart de 5 °C environ par rapport à la température moyenne initiale ; le nombre d’heures pendant lequel cet écart se manifeste doit être, en cumulé, de 20 heures pouvant se répartir sur 3 à 5 nuits ; l’analyse des situations conduit à la notion de cumul d’heures “froides” ;
  • aucun sporophore n’apparaît si les températures du sol sont supérieures à 20 °C ou inférieures à 10 °C pour Boletus edulis, à 12 °C pour les autres espèces ;
  • en général, le choc thermique a lieu pendant ou après la période de pluie; il a cependant été observé quelques cas où la pluie a eu lieu 3 à 5 jours après la baisse de température ;
  • les premiers sporophores sont observés 6 à 10 jours après le choc thermique si la température est supérieure à 15 °C, 8 à 15 jours si elle est inférieure;
  • un nouvel abaissement de la température du sol d’au moins 3 °C pendant la période de développement arrête le processus.

Pendant la période de développement de fin d’été ou d’automne, il n’est pas encore possible de distinguer nettement les événements inducteurs selon les espèces de cèpes et leur éventuelle thermophilie[64].

Cependant, Boletus aereus et Boletus aestivalis commencent à se développer plus tôt, de juin à mi-août, le rôle du choc thermique semble moindre, avec effet majeur de l’eau que ce soit des pluies ou des arrosages.

Propriétés[modifier | modifier le code]

Composition nutritive[modifier | modifier le code]

Vieux l'hyménophore est pulviné, l'hyménium, le foin, ou les tubes deviennent jaunes puis verts, spongieux et ne sont plus mangeables, la marge est appendiculée

Source nutritionnelle[modifier | modifier le code]

Boletus edulis constitue une source nutritionnelle qui, bien que n'étant pas riche en glucides ou en lipides facilement absorbables, contient des vitamines, des minéraux et des fibres alimentaires. Les champignons frais contiennent plus de 80 % d'eau[65]. Bien que les valeurs déclarées aient tendance à différer quelque peu, la teneur en eau peut être affectée par la température ambiante et l'humidité relative pendant la croissance et le stockage, ainsi que la quantité relative d'eau qui peut être produite à la suite des processus métaboliques normaux pendant le stockage[66].

Composition biochimique[modifier | modifier le code]

Boletus edulis frais présente les valeurs nutritives suivantes basées sur des analyses biochimiques[note 2]

Valeur nutritive par 100 g :

Les pourcentages sont relatifs à des recommandations américaines spécifiques aux adultes[67].

Glucides[modifier | modifier le code]

Les glucides constituent la majeure partie des organes du sporophore, comprenant 9,23 % du poids frais comme la liste le présente, et 65,4 % du poids sec[68]. Le volet contient les glucides glucoses monosaccharides, le mannitol et de l'α-tréhalose, le polysaccharide de glycogène, et insoluble dans l'eau des polysaccharides structuraux comme la chitine, qui représente jusqu'à 80-90 % de matières sèches des parois cellulaires du champignon. La chitine, l'hémicellulose et la pectine - comme les glucides non digestibles - par les humains, contribuent à la proportion nutritionnellement souhaitable, renforcée de fibres insolubles chez Boletus edulis[69].

Lipides[modifier | modifier le code]

Le total des lipides[70],[note 3], ou matières grasses brutes, représente 2,6 % des matières sèches du champignon. La proportion d'acides gras (exprimée en % du total des acides gras) sont :

Acides aminés[modifier | modifier le code]

Une étude comparative de la composition des acides aminés de onze espèces portugaises de champignons montre que Boletus edulis possède la plus haute teneur totale en acides aminés[note 4], d'environ 2,3 g par 100 g de champignons séchés. Ce total comprend un échantillonnage complet d'une vingtaine d'acides aminés essentiels et non essentiels[71]. L'analyse des acides aminés libres (c'est-à-dire ceux non liés en protéines) ont révélé que la glutamine et l'alanine en sont les principaux acides aminés (chacun pour environ 25 % des composés du total) ; une analyse séparée a conclu que la lysine est un autre composé prédominant[72]

Métaux et minéraux[modifier | modifier le code]

Les valeurs rapportées sur la composition et les concentrations de traces de métaux et des minéraux chez Boletus edulis ont tendance à différer considérablement, tout comme dans le sporophore s'accumule différents éléments à différents degrés. Comme c'est généralement le cas pour les autres champignons, cette concentration des éléments dans le sporophore reflète souvent la concentration du sol en ces éléments bio disponibles, là où le champignon a été récolté[73].

En général, Boletus edulis contient des quantités appréciables de sélénium (13-17 ppm), un oligo-élément essentiel pour une bonne santé[74]. Cependant, la biodisponibilité du sélénium présent dans le champignon est faible[75].

Vitamines D[modifier | modifier le code]

Les sporophores entiers et frais contiennent également environ 200 mg de vitamine D2 pour 100 g de poids sec[76]. La teneur relativement élevée en ergostérol contenu (voir prochaine section) par les sporophores peut en faire un champignon nutritionnellement intéressant pour les végétariens et les végétaliens, qui ne pourrait pas autrement recevoir un apport limité de vitamine D[77].

Ergostérol[modifier | modifier le code]

Les sporophores de Boletus edulis contiennent environ 500 mg d'ergostérol par 100 g de champignons séchés[76]. L'ergostérol est un stérol composé commun dans les champignons. De plus, les sporophores ont environ 30 mg de peroxyde d'ergostérol par 100 g de champignons séchés. Le peroxyde d'ergostérol est un stéroïde dérivé avec un large spectre d'activité biologique, y compris d'activités antimicrobiennes et anti-inflammatoires, et une cytotoxicité de lignées de cellules de diverses tumeurs cultivées en culture en laboratoire[78].

Résistance aux métaux lourds[modifier | modifier le code]

La phytochélatine confère au Boletus edulis une résistance aux métaux lourds toxiques comme le cadmium[79].

Lectine[modifier | modifier le code]

Le champignon contient également un sucre à protéines contraignantes, appelée lectine, qui a une affinité pour les sucres xylose et mélibiose. La lectine est mitogène - c'est-à-dire qu'elle peut stimuler les cellules pour démarrer un processus de division cellulaire, d'où résultera la mitose. En outre, la lectine a des propriétés antivirales. Elle inhibe l'immunodéficience humaine du virus enzyme transcriptase inverse[80].

Activité antivirale[modifier | modifier le code]

D'autres études suggèrent que Boletus edulis a également une activité antivirale contre les virus[81] et le virus de la mosaïque du tabac cultivé dans la culture[82]. Ces composés antiviraux de champignons sont un sujet d'intérêt de la recherche biomédicale pour leur potentiel à faire progresser la connaissance de la réplication virale, et de la mise au point de nouveaux médicaments dans le traitement de maladies virales[83].

Capacités antioxydantes[modifier | modifier le code]

Les sporophores ont une haute capacité antioxydante, dont la raison probable est la combinaison de différents acides organiques (comme les acides oxalique, citrique, malique, succinique et fumarique), composés phénoliques et des alcaloïdes. L'activité antioxydante la plus élevée se trouve dans l'hyménophore des champignons[84]. Par ailleurs, les sporophores contiennent 528 mg d'ergothionéine par kilogramme de champignons frais de ce composé antioxydant. Cette valeur est la plus élevée parmi les nombreux produits alimentaires testés dans une étude[85].

Propriétés anti-cancéreuses[modifier | modifier le code]

On pensait avoir trouvé des propriétés anti-cancéreuses en fonction des résultats de recherches hongroises menées dans les années 1950[86], mais d'autres études, menées plus tard aux États-Unis n'ont malheureusement pas confirmé ces résultats[87].

Allergies[modifier | modifier le code]

De très rares cas d'allergies[88] par inhalation et ingestion de Boletus edulis ont été signalées, créant des réactions anaphylactiques manifestes et confirmées par des tests cutanés avec Boletus édulis cru, démontrant in vivo la capacité des mastocytes cutanés à réagir au contact de cet allergène spécifique à travers la liaison à l'immunoglobuline E (IgE), les symptômes étaient reproductibles après un test par inhalation[89]. Il n'a pas encore été déterminé quelle était la molécule responsable.

Galerie d'images[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie en français[modifier | modifier le code]

  • Becker G. et all[90] : Le guide des champignons, Reader's Digest, 1982 - (ISBN 2-7098-0031-4)
  • Bon Marcel : Champignons de France et d'Europe occidentale, Flammarion, Édition de 2004, (ISBN 978-2082013215)
  • Courtecuisse Régis & Duhem Bernard : Guide des champignons de France et d'Europe, Delachaux & Niestlé, 1994-2000.
  • Gerthard Ewaldt : Guide Vigot des champignons, Vigot, 1999 - (ISBN 2-7114-1413-2)
  • Jordan Peter & Steven Wheeler : Larousse saveurs - Les champignons, Larousse, 1996 - (ISBN 2-03-516003-0)
  • Laessoe Thomas & Del Conte Anna : L'Encyclopédie des champignons, Bordas, 1996, (ISBN 2-04-027177-5)
  • Phillips Roger : Les champignons, Solar, 1981 - (ISBN 2-263-00640-0)
  • Romagnesi Henri : Petit atlas des champignons, Bordas, 1970.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les données sont basées sur les descriptions de la littérature, en prenant compte des plantes hôtes et des limites des zones climatiques. Ont été utilisées les sources suivantes : Hall et al, p. 45, Wang et al., p. 227, Ciesla : p. 86, Fischer et al. p. 96, Masuka: p. 69, Adhikary et al. p. 119, Giri et al. p. 68
  2. Les valeurs nutritives sont basées sur des analyses biochimiques sur des spécimens turcs, conduites par Çaglarlrmak et ses collègues à la Faculté d'agriculture, Food Engineering Department, Gaziosmanpasha University. Source : Çaglarlrmak N, Ünal K, Ötles S.. "Nutritional value of edible wild mushrooms collected from the Black Sea region of Turkey" (PDF). Micologia Aplicada International 14 (1): 1–5. 2001
  3. Une analyse indienne comparable présente des valeurs quelque peu différentes: total des lipides: 3,3 % de matière sèche; acide palmitique: 21,6 % ; acide stéarique: 9,1 % ; acide oléïque: 31,1 % ; acide linoléique : 33,8 %, et acide linolénique : 1,7 %. Source: Kavishree S, Hemavathy J, Lokesh BR, Shashirekha MN, Rajarathnam S., Fat and fatty acids in Indian edible mushrooms. Food Chemistry 106: 597–602. 2008
  4. Les autres espèces étudiées sont Suillus bellinii, Suillus luteus, Suillus granulatus, Tricholomopsis rutilans, Hygrophorus agathosmus, Amanita rubescens, Russula cyanoxantha, Tricholoma equestre, Fistulina hepatica, et Cantharellus cibarius.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j BioLib, consulté le 10 novembre 2017
  2. Pierre Thibaud, Éloge du Cèpe, 1990, cite Stanislas Leszczynski.
  3. a et b Le Cèpe, Spécial Champignon magazine, collectif, Secret et plaisir, Bordas, 2000.
  4. Dictionnaire Gaffiot
  5. Jean-Louis Lamaison, Jean-Marie Polese, Encyclopédie visuelle des champignons, éditions Artemis, , p. 57-58
  6. L'ami des jardins, À la découverte des champignons 1995.
  7. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 9 mars 2024
  8. Bulliard JBF., Herbier de la France. Vol 2, Paris, France, P.F. Didot, (lire en ligne), p. 49–96, plate 60
  9. (en) Esser K, Lemke PA., The Mycota : A Comprehensive Treatise on Fungi as Experimental Systems for Basic and Applied Research, Heidelberg, Germany, Springer, , relié (ISBN 978-3-540-66493-2, LCCN 94019413), p. 81
  10. (en) Sowerby J., Coloured Figures of English Fungi, vol. Volume 4, Londres, J. Davis, , p. 199
  11. Gray SF., A Natural Arrangement of British Plants, Londres, Baldwin, Cradock, and Joy, Paternoster-Row, (lire en ligne), p. 647
  12. (en) Šutara J., « Leccinum and the question of superfluous names (Fungi: Boletaceae) », Taxon, vol. 34, no 4,‎ , p. 678–86 (DOI 10.2307/1222214, JSTOR 1222214)
  13. (la) DP. Simpson, Cassell's Latin Dictionary, Londres, Cassell Ltd, , 5e éd. (ISBN 978-0-304-52257-6), p. 883
    Langue originale : allemand
  14. (en) Liddell HG, ScottR., A Greek-English Lexicon, United Kingdom, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-910207-5, LCCN 33031054)
    Langue originale : grec ancien
  15. Howell Peter, A Commentary on Book One of the Epigrams of Martial, The Athlone Press, 1980 p. 152-3. Howell doute de cette identification, et mentionne l'idée avancée par Augusta A. Imholtz Jr.
  16. (en) Ramsbottom J., Mushrooms & Toadstools, London, England, Collins, (ISBN 978-1-870630-09-2), p. 6
    Langue originale : grec ancien
  17. Imholtz Augusta A. Jr., Fungi and piace-names, the origin of boletus, in AJP Vol.98, 1977 p. 71 f., that the Latin word may derive from the Spanish town Boletum, modern-day Boltaña, south of the Pyrénées, which is still famous for its mushrooms
  18. (en) Jamieson A, Ainsworth R, Morell T., Latin Dictionary: Morell's Abridgment, Londres, Moon, Boys & Graves, (lire en ligne), p. 121, 596
  19. SMF, Société Mycologique de France, Comité des noms Français
  20. Maublan, A. 6e Édition revue par Viennot-Bourgin, II Atlas, p. 166
  21. Maublan, A. ibidem, p. 166
  22. Philips, Solar
  23. Jean-Marie Polese, Champignons de France=éditions Artemis, , p. 47.
  24. a et b (en) Beugelsdijk DCM et al., « A phylogenetic study of Boletus section Boletus in Europe », Persoonia, vol. 20, no 6,‎ , p. 971–981 (DOI 10.3767/003158508X283692)
  25. Singer, Rolf, The Agaricales in modem taxonomy" 4e édition, Sven Koeltz Scientific Books, Germany1986
  26. (en) Rolf Singer, The Agaricales in Modern Taxonomy, vol. 1, Koenigstein, Koenigstein Königstein im Taunus, Germany: Koeltz Scientific Books, , 4e éd., 981 p., 73 pls. (ISBN 3-87429-254-1), p. 779
  27. (en) Smith AH, Thiers HD., The Boletes of Michigan, Ann Arbor, Michigan, University of Michigan Press, (lire en ligne), p. 221
  28. (en) Binder M, Hibbett DS., « Molecular systematics and biological diversification of Boletales », Mycologia, vol. 98, no 6,‎ , p. 971–981 (PMID 17486973, DOI 10.3852/mycologia.98.6.971, lire en ligne [PDF], consulté le )
  29. (en) BTM Dentinger et al., « Molecular phylogenetics of porcini mushrooms (Boletus section Boletus) », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 57, no 3,‎ , p. 1276–1292 (lire en ligne)
  30. Taylor J.W., Berbee M.L., 2006. Dating divergences in the Fungal Tree of Life: review and new analyses. Mycologia 98, 838.
  31. Lucking, R., Huhndorf, S., Pfister, D.H., Plata, E.R., Lumbsch, H.T., Fungi evolved right on track. Mycologia 101, 810; 2009
  32. Dentinger B.T.M. et al., 2010, ibidem
  33. a b c et d Guillaume Eyssartier, Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, , p. 94
  34. a b et c « MycoDB : Fiche de Boletus edulis », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  35. Giuseppe Mazza, « Boletus edulis », sur Monaco Nature Encyclopedia, (consulté le )
  36. (en) I. R. Hall, A. J. E. Lyon, Y. Wang & L. Sinclair, « Ectomycorrhizal fungi with edible fruiting bodies 2. Boletus edulis », Economic Botany, vol. 52, no 1,‎ , p. 44–56 (DOI 10.1007/BF02861294).
  37. Giuseppe Pace, Mushrooms of the World, Firefly Books, , p. 122
  38. Les différents stades de la pousse d'un cèpe
  39. (en) D.C.M. Beugelsdijk, S. van der Linde, G.C. Zuccarello et H.C. den Bakker, « A phylogenetic study of Boletus section Boletus in Europe », Persoonia - Molecular Phylogeny and Evolution of Fungi, vol. 20, no 1,‎ , p. 1–7 (ISSN 0031-5850, PMID 20467482, PMCID PMC2865352, DOI 10.3767/003158508x283692, lire en ligne, consulté le )
  40. « Index Fungorum - Names Record », sur www.indexfungorum.org (consulté le )
  41. « Index Fungorum - Names Record », sur www.indexfungorum.org (consulté le )
  42. « Index Fungorum - Names Record », sur www.indexfungorum.org (consulté le )
  43. « Index Fungorum - Names Record », sur www.indexfungorum.org (consulté le )
  44. a b c d et e « MycoDB : Fiche de Boletus edulis », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  45. Arora D. (2008). California Porcini: Three New Taxa, Observations on Their Harvest, and the Tragedy of No Commons. Economic Botany 62(3): 356-375
  46. Arora D. & Simonini, Economic Botany 62(3): 374. 2008
  47. Smith A.H. & Thiers, in Persoonia 7(2): 366, 1973.
  48. Jerzy Falandysz, Aneta Frankowska, Grazyna Jarzynska et Anna Dryzałowska, « Survey on composition and bioconcentration potential of 12 metallic elements in King Bolete (Boletus edulis) mushroom that emerged at 11 spatially distant sites », Journal of Environmental Science and Health, Part B, vol. 46, no 3,‎ , p. 231–246 (ISSN 0360-1234, DOI 10.1080/03601234.2011.540528, lire en ligne, consulté le )
  49. J. Alonso, M. J. Salgado, M. A. García et M. J. Melgar, « Accumulation of Mercury in Edible Macrofungi: Influence of Some Factors », Archives of Environmental Contamination and Toxicology, vol. 38, no 2,‎ , p. 158–162 (ISSN 0090-4341 et 1432-0703, DOI 10.1007/s002449910020, lire en ligne, consulté le )
  50. Július Árvay, Ján Tomáš, Martin Hauptvogl et Miriama Kopernická, « Contamination of wild-grown edible mushrooms by heavy metals in a former mercury-mining area », Journal of Environmental Science and Health, Part B, vol. 49, no 11,‎ , p. 815–827 (ISSN 0360-1234 et 1532-4109, DOI 10.1080/03601234.2014.938550, lire en ligne, consulté le )
  51. R. Bargagli et F. Baldi, « Mercury and methyl mercury in higher fungi and their relation with the substrata in a cinnabar mining area », Chemosphere, vol. 13, no 9,‎ , p. 1059–1071 (ISSN 0045-6535, DOI 10.1016/0045-6535(84)90065-1, lire en ligne, consulté le )
  52. Chang S-T, Miles PG., (2004). Mushrooms: Cultivation, Nutritional Value, Medicinal Effect, and Environmental Impact (2d ed.). Boca Raton, Florida: CRC Press. p. 131.
  53. Arora D., (1986). Mushrooms Demystified: A Comprehensive Guide to the Fleshy Fungi. Berkeley, California: Ten Speed Press. p. 30.
  54. Veselkov IM. (1975). "Artificial propagation of Boletus edulis in forests". Растительньіе Ресурсы России 11: 574–78.
  55. Ceruti A, Tozzi M, Reitano G. (1988). "Micorize di sintesi tra Boletus edulis, Pinus sylvestris e Picea excelsa" (in Italian). Allionia (Turin) 28: 117–24.
  56. Fitter AH, Garbaye J.: "Interaction between mycorrhizal fungi and other organisms". In Robson AD, Abbott LK, Malajczuk N. Management of Mycorrhizas in Agriculture, Horticulture and Forestry. Dordrecht, Netherlands: Kluwer Academic Publishers. 1994
  57. Garbaye et al. ibidem, p. 110
  58. Olivier JP, Guinberteau J., Rondet J. Mamoun M.: Vers l'inoculation contrôlée des cèpes et bolets comestibles, Rev. For. Fr. XLIX -n° sp. 1997
  59. Bon Marcel Champignons de France et d'Europe occidentale (Flammarion, 2004)
  60. Philips Roger : Les champignons (Solar, 1981)
  61. Courtecuisse Régis, Duhem Bernard: Guide des champignons de France et d'Europe (Delachaux & Niestlé, 1994-2000).
  62. Larrère et de La Soudière, Cueillir la montagne. Lyon: La Manufacture Ed., 1987. 254 pp.
  63. Poitou N, Mamoun M., Delmas J. Cultures mycéliennes de champignons mycorhiziens en milieu optimal. , in Mushroom Science, vol. 11, p. 885-892,1981
  64. Poitou N., Mamoun M., Ducamp M., Delmas J., Premiers résultats de fructification in situ d’un bolet mycorhizien comestible en conditions contrôlées, inPHM Revue horticole, vol. 239, p. 45-47,1983
  65. Ouzouni PK, Riganakos KA., "Nutritional value and metal content profile of Greek wild edible fungi". Acta Alimentaria 36 (1): 99–110. 2006
  66. Crisan EV, Sands A, "Nutritional value". In Chang ST, Hayes WA. The Biology and Cultivation of Edible Mushrooms. New York: Academic Press. p. 727–93. 1978
  67. Source: USDA Nutrient Database
  68. Ouzouni PK, Riganakos KA., "Nutritional value and metal content profile of Greek wild edible fungi". Acta Alimentaria 36 (1): 99–110., 2006
  69. Kalač P., "Chemical composition and nutritional value of European species of wild growing mushrooms: a review". Food Chemistry 113 (1): 9–16, 2009
  70. Pedneault K, Angers P, Gosselin A, Tweddell RJ., "Fatty acid composition of lipids from mushrooms belonging to the family Boletaceae". Mycological Research 110 (Pt 10): 1179–83. 2006
  71. Ribeiro B, Andrade PB, Silva BM, Baptista P, Seabra RM, Valento P., "Comparative study on free amino acid composition of wild edible mushroom species". Journal of Agricultural and Food Chemistry 56 (22): 10973–79. 2008
  72. Tsai S-Y, Tsai H-L, Mau J-L., "Non-volatile taste components of Agaricus blazei, Agrocybe cylindracea and Boletus edulis". Food Chemistry 107 (3): 977–83, 2008
  73. Kalač P., "Chemical composition and nutritional value of European species of wild growing mushrooms: a review". Food Chemistry 113 (1): 9–16. 2009
  74. Falandysz J., "Selenium in edible mushrooms". Journal of Environmental Science and Health Part C–Environmental Carcinogenesis & Ecotoxicology Reviews 26 (3): 256–99, 2008
  75. Mutanen M., "Bioavailability of selenium in mushrooms". International Journal for Vitamin and Nutrition Research 56 (3): 297–301., 1986
  76. a et b Mattila P, Lampi A-M, Ronkainen R, Toivo J, Piironen V., "Sterol and vitamin D2 contents in some wild and cultivated mushrooms". Food Chemistry 76 (3): 293–98. 2002
  77. Kalač P.. ibidem 2009
  78. Krzyczkowskia W, Malinowskaa E, Suchockib P, Klepsa J, Olejnikd M, Herold F., "Isolation and quantitative determination of ergosterol peroxide in various edible mushroom species". Food Chemistry 113 (1): 351–55, 2008
  79. (en) Christian Collin-Hansen, Sindre Sindre A. Pedersen,, Rolf A. Andersen et Eiliv Steinnes, « First report of phytochelatins in a mushroom: induction of phytochelatins by metal exposure in Boletus edulis », Mycologia, vol. 99, no 2,‎ , p. 161-174 (lire en ligne)
  80. Zheng S, Li C, Ng TB, Wang HX., "A lectin with mitogenic activity from the edible wild mushroom Boletus edulis". Process Biochemistry 42 (12): 1620–24, 2007
  81. Kandefer-Szersen M, Kawecki Z, Salata B, Witek M., "Mushrooms as a source of substances with antiviral activity" (in Polish). Acta Mycologica 16 (2): 215–20, 1980
  82. Li D, Zhao W-H, Kong B-H, Ye M, Chen H-R., "Inhibition effects of the extract and polysaccharide in macrofungus on TMV". Journal of Yunnan Agricultural University 24 (2): 175–80, 2009
  83. Piraino FF., "Emerging antiviral drugs from medicinal mushrooms". International Journal of Medicinal Mushrooms 8 (2): 101–14, 2006
  84. Ribeiroa B, Lopesa R, Andradea PB, Seabraa RM, Gonçalvesa, Baptistab P, Quelhasa I, Valentão P., "Comparative study of phytochemicals and antioxidant potential of wild edible mushroom caps and stipes". Food Chemistry 110 (1): 47–56. 2008
  85. Ey J, Schömig E, Taubert D., "Dietary sources and antioxidant effects of ergothioneine". Journal of Agricultural and Food Chemistry 55 (16), 2007
  86. Lucas EH, Montesono R, Pepper MS, Hafner M, Sablon E., "Tumor inhibitors in Boletus edulis and other holobasidiomycetes". Antibiotics and Chemotherapy 7: 1–4.
  87. Lamaison J-L, Polese J-M., The Great Encyclopedia of Mushrooms. Koln, Germany: Könemann. p. 28. (1957) 2005
  88. un total de 4 cas sur 10 ans à hôpital universitaire de Zurich et à l'hôpital Karolinska de Stockholm
  89. Torricelli R., Johansson S. G. O., Wiithrich B., Ingestive and inhalative allergy to the mushroom "Boletus edulis", Allergy, Volume 52, Issue 7, pages 747–751, July 1997
  90. Dr Giacomoni L., Nicot J., Pautot S., Redeuihl G., Branchu G., Hartog D., Herubel A., Marxmuller H., Millot U. et Schaeffner C.