Centre de chèques postaux

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Le centre de chèques postaux d'Orléans-la-Source

Les centres de chèques postaux (aussi abrégés CCP) étaient des centres chargés de la gestion des comptes courants et des chèques postaux au sein des services financiers de la Poste française. Ils n'existent plus depuis l'apparition de la Banque postale, créée au et qui a repris l'ensemble des activités des anciens CCP.

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

N'étant pas un établissement bancaire, les CCP ne faisaient aucun crédit à leurs clients, qu'ils soient particuliers ou non. Le titulaire d'un CCP ne pouvait pas avoir de débit sur son compte ; si cela pouvait être constaté, le CCP teneur du compte envoyait une lettre comminatoire au titulaire lui intimant l'ordre de réapprovisionner son compte au plus vite (quelques jours de délai - au plus dix - étaient accordés).

Historique[modifier | modifier le code]

Les CCP ont été créés en janvier 1918, après le vote d'une loi présentée par le ministre des PTT de l'époque, M. Clémentel. Toute personne majeure pouvait s'adresser à un bureau de poste pour demander l'ouverture d'un compte. A l'époque, le compte était d'aspect très peu utilisé par les commerçants car le chèque postal n'avait pas les mêmes qualités et fonctions que les chèques émis par une banque en France. De plus, les services de gestions de ces comptes étaient sur toute la France au nombre de 3 seulement (Paris, Lyon , Limoges). Le chèque postal équivalent au chèque bancaire est apparu environ sept ans après la création des CCP.

Les CCP ont vu leur développement surtout après 1945, avec les paiements des salaires par virement. Mais les CCP étaient considérés par les banques françaises comme « la banque des pauvres ou de fonctionnaires » car le total des encours des CCP était très faible par rapport aux encours des banques : environ 7 à 10 % du total des encours en banques.

À compter d', les CCP ont procédé à la diffusion d'une carte - gratuite - de retrait d'argent liquide, appelée « carte 24/24 » et valable sur les appareils uniquement du réseau postal. Les premiers distributeurs ont été installés à partir de , dans les villes importantes ou moyennes : ils étaient environ 650. Ces cartes n'étaient évidemment pas des cartes de paiement, comme l'était la carte bleue de l'époque diffusée depuis 1967 par le groupement « cartes bleues ». Les cartes diffusées par les CCP permettaient uniquement de retirer de l'argent liquide.

En , les CCP ont commencé à diffuser la carte bancaire, tout en maintenant la diffusion de la carte de retrait 24/24, qui continue à être gratuite. Cette diffusion de la carte bleue était la conséquence pour la Poste de son entrée en 1984 au groupement des cartes bancaires et de l'interbancarité des cartes bleues sur le territoire français.

Anciens centres régionaux des services financiers de la Poste (CRSF) jusqu'au , ils sont devenus les centres financiers actuels de La Banque postale à compter du .

Les comptes bancaires sont ainsi gérés et administrés par le centre financier dont dépend géographiquement le client, en gardant à l'esprit qu'un client peut procéder à l'ensemble de ses opérations dans tous les bureaux de Poste français, le réseau bancaire postal étant national.

Par exemple, un client parisien déménageant à Lyon, son compte restera au centre financier parisien ; il n'a aucune obligation de faire un transfert de compte et de se faire gérer par le centre financier lyonnais.

Les comptes épargne de la Poste (créés en 1881 à partir de la naissance de la Caisse nationale d'épargne), comme le livret A mis à la disposition des clients dès l'ouverture de la CNE ou le livret de développement durable solidaire qui fut mis en place par le gouvernement Mauroy, sont gérés et administrés par la Caisse nationale d'épargne.

Le code « banque » lié à La Banque postale, créée officiellement le , est le « 20041 » mais le code guichet - ensemble de 5 chiffres - ainsi que les deux derniers chiffres du numéro de compte sont individuels à chaque centre.

Le numéro de compte est structuré en 10 chiffres et 1 lettre comme suit : 00 000 00 A 0XX (A = lettre spécifique, évaluant jusqu'à la lettre X, en excluant la lettre O, XX= 2 chiffres dépendant du centre teneur du compte). Il s'agit d'une spécification de la Banque postale car les autres banques en France ont un numéro de compte à 11 chiffres.

Au numéro de compte s'ajoute la clé RIP (relevé d'identité postal) composée de deux chiffres, à partir d'une clé mathématique dite de Luhn.

Depuis l'apparition des prélèvements et virements de type européen (modèle SEPA), opérationnels depuis le 1 er février 2014, les relevés d'identité postal comportent systématiquement les indications nécessaires aux virements de ce type et aux autres virements internationaux : IBAN (pour la France, ensemble de 27 lettres et chiffres) et BIC (pour la France, ensemble de 11 chiffres et lettres) .

En 2023, la Banque Postale compte plus de 11 millions de clients et a un encours d'environ 10 % de l'encours des banques françaises.

Listes des centres financiers[modifier | modifier le code]

Parmi les 25 centres financiers actuels, 19 se trouvent en France métropolitaine :

  • Paris Île-de-France (code guichet : 00001 ; le numéro de compte se termine par 20)
  • La Source (Orléans) (code guichet : 01012 ; le numéro de compte se termine par 33) - ce centre a été utilisé à plusieurs périodes, notamment dans les années 1970, pour les usagers résidant en région parisienne, le centre de Paris ayant atteint sa capacité maximale
  • Ajaccio (code guichet : 01000 ; le numéro de compte se termine par 21)
  • Bordeaux (code guichet : 01001 ; le numéro de compte se termine par 22). N'existe plus. Désormais, c'est à Bobigny (93) que les chèques sont traités.
  • Châlons-en-Champagne (20041 ; code guichet : 01002 ; le numéro de compte se termine par 23)
  • Clermont-Ferrand (code guichet : 01003 ; le numéro de compte se termine par 24)
  • Dijon (code guichet : 01004 ; le numéro de compte se termine par 25)
  • Grenoble (code guichet : 01017 ; le numéro de compte se termine par 28)
  • Lille (code guichet : 01005 ; le numéro de compte se termine par 26)
  • Limoges (code guichet : 01006 ; le numéro de compte se termine par 27)
  • Lyon (code guichet : 01007 ; le numéro de compte se termine par 38)
  • Marseille (code guichet : 01008 ; le numéro de compte se termine par 29)
  • Montpellier (code guichet : 01009 ; le numéro de compte se termine par 30)
  • Nancy (code guichet : 01010 ; le numéro de compte se termine par 31)
  • Nantes (code guichet : 01011 ; le numéro de compte se termine par 32)
  • Rennes (code guichet : 01013 ; le numéro de compte se termine par 34)
  • Rouen (code guichet : 01014 ; le numéro de compte se termine par 35)
  • Strasbourg (code guichet : 01015 ; le numéro de compte se termine par 36)
  • Toulouse (code guichet : 01016 ; le numéro de compte se termine par 37)

6 autres se situent dans les régions d'outre-mer :

  • Guadeloupe (Jarry / Baie-Mahault / Basse-Terre) (code guichet : 01018 ; le numéro de compte se termine par 15)
  • Guyane (Cayenne) (code guichet : 01019 ; le numéro de compte se termine par 16)
  • Martinique (Fort-de-France) (code guichet : 01020 ; le numéro de compte se termine par 17)
  • Réunion (Saint-Denis) (code guichet : 01021 ; le numéro de compte se termine par 18)
  • Nouvelle-Calédonie - Nouméa (code guichet : 14158 ; code BIC :CEFNNCN1XXX) ;
  • Polynésie -Papeete (code guichet : ? Code BIC à 3 chiffres)

Répartition géographique des centres financiers[modifier | modifier le code]

Au , toutes les régions françaises sont dotées d'au moins un centre financier[1]. Certaines d'entre elles en possèdent plusieurs :

Cependant, certains territoires ultra-marins comme Mayotte, les collectivités d'outre-mer, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et bien entendu les Terres australes et antarctiques françaises, ainsi que Clipperton, ne possèdent aucun centre financier rattaché à la Banque postale.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ce qui n'était pas le cas avant la réforme territoriale de 2014, puisque certaines régions n'en possédaient pas comme Poitou-Charentes, la Franche-Comté, la Basse-Normandie, la Picardie.

Lien externe[modifier | modifier le code]