Centella asiatica

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Centella asiatica est une espèce de plantes herbacées annuelles de la famille des Apiaceae originaire d'Asie et d'Océanie. Elle est utilisée comme plante médicinale dans la médecine ayurvédique et la médecine traditionnelle chinoise. Elle était connue également sous le nom scientifique de Hydrocotyle asiatica L. et différents noms vernaculaires, Gotu kola, Antanan, Pegaga, et Brahmi (ce dernier nom étant utilisé pour différentes espèces dont Bacopa monnieri).

Elle est appelée "fausse violette" en Nouvelle-Calédonie.

Description[modifier | modifier le code]

La plante est constituée de fines tiges vertes à roses formant des stolons.

Les feuilles vertes à texture douce sont réniformes et ont un pétiole de 20 cm.

Les petites fleurs (- de 3 mm) hermaphrodites sont roses et vertes, disposées en ombelles près de la surface du sol. Chaque fleur est partiellement contenue dans une bractée. Elle comporte cinq étamines et deux styles.

La plante arrive à maturité en trois mois et seules les feuilles sont prélevées pour la protection de la ressource.

Composition[modifier | modifier le code]

Recherches[modifier | modifier le code]

Cette plante a fait l'objet de très nombreuses études en Inde et à Madagascar. Elle a été expérimentée dans la grande Île dans le cadre de la lutte contre la lèpre par le Dr Ch. Grimes de la léproserie de Manankavaly, sur la route de Tamatave à l'initiative de Pierre Boiteau[1].

L'extrait des feuilles nommé Asiaticoside par Bontemps[2] a permis la réalisation d'études cliniques qui débutèrent en 1937.

En 1944, Grimes et Boiteau, reprenant la formule brute proposée par Devanne et Razafimahery pour l'aglycone de l'asiaticoside, émettent des hypothèses sur sa parenté avec les tocophérols et la vitamine E[3]. C'est le début d'une recherche qui s'achèvera en 1951 par l'identification de la structure de l'asiaticoside par Judith Polonsky en 1953 en tant que triterpène pentacyclique de la série des ursanes dans son ouvrage Constitution chimique de l'acide asiatique, aglycone de l'asiaticoside, la partie glucidique ayant été décrite par Frère Jacques en 1949 ainsi qu'une liaison ester unissant génine aux sucres.

La mise au point d'un médicament cicatrisant par les Laboratoires Laroche-Navarron sur la proposition d'Albert Rakoto Ratsimamanga et de Pierre Boiteau aboutit à la commercialisation du Madécassol. Les retombées financières permettront la création de l'IMRA (Institut Malgache de Recherches Appliquées)[4]. De plus récentes études ont permis la mise en valeur de l'autre triterpène nommé Madécassoside, qui s'avère être également très apprécié du monde cosmétique dans l'homéostasie de la barrière cutanée et dans son interaction avec le système immunitaire[5].

Utilisation[modifier | modifier le code]

Lorsqu'on mange ses feuilles crues en salade, le « pegaga » est censé avoir un effet réjuvénateur. Une décoction de feuilles à base de Centella asiatica, Justicia gendarussa et de Imperata cylindrica permet de réduire l'hypertension[6],[7].

En application externe, ses stéroïdes permettraient de soulager la lèpre[8], d'apaiser les démangeaisons, d'adoucir les rides[9], les brûlures[10] et de cicatriser[10] plus facilement. En 2001, une équipe de chercheurs britanniques a démontré qu'elle permettait de traiter les varices[11],[12]. Elle soulagerait aussi l'insuffisance veineuse chronique[12].

On dit aussi que Centella asiatica a des effets aphrodisiaques[13] et antioxydants[14],[8].

La C. asiatica pourrait améliorer la vigilance et soulager la colère[15] et la stabilité des plaques d'athéromes associé au pycnogenol[16].

Au XVIIe siècle, le Gotu kola était consommé régulièrement en salade et en infusion par un Chinois nommé Li Qingyun (ou Li Ching-Yuen) réputé pour avoir vécu presque deux cents ans[17].

Une étude de 2010 montre que Centella asiatica serait également un anxiolytique prometteur[18].

Lecture complémentaire[modifier | modifier le code]

  • (en) Farshad Abedi Torbati, Mahin Ramezani, Reza Dehghan et Mohammad Sadegh Amiri, « Ethnobotany, Phytochemistry and Pharmacological Features of Centella asiatica: A Comprehensive Review », dans Pharmacological Properties of Plant-Derived Natural Products and Implications for Human Health, vol. 1308, Springer International Publishing, (ISBN 978-3-030-64871-8, DOI 10.1007/978-3-030-64872-5_25, lire en ligne), p. 451–499

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ch. Grimes (1939). Le traitement de la lèpre par l'Hydrocotyle asiatica. Bulletin de la Société de pathologie exotique, XXXII (6) : 692.
  2. (Bontems J. E., 1942)
  3. Ch. Grimes & P. Boiteau (1945) et Rapport sur la thérapeutique de la lèpre. Huitième rapport annuel de la Société du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza, 1944.
  4. Marcel Razanamparany, « [Tribune] Artemisia et plantes médicinales : le « Covid-Organics », symbole de la recherche malgache – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  5. immune regulation of psoriasis-like disorders by natural anti-inflammatory active ingredient, SÖFW-journal. 2005, Vol 131, Num 4, pp 28-34, 4 p
  6. Erna Sulistyowati, Jong-Hau Hsu, Yuan-Bin Cheng et Fang-Rong Chang, « Indonesian herbal medicine prevents hypertension-induced left ventricular hypertrophy by diminishing NADPH oxidase-dependent oxidative stress », Oncotarget, vol. 8, no 49,‎ , p. 86784–86798 (ISSN 1949-2553, PMID 29156835, PMCID 5689725, DOI 10.18632/oncotarget.21424, lire en ligne, consulté le )
  7. Erna Sulistyowati, Ren-Long Jan, Shu-Fen Liou et Ying-Fu Chen, « Vasculoprotective effects of Centella asiatica, Justicia gendarussa and Imperata cylindrica decoction via the NOXs-ROS-NF-κB pathway in spontaneously hypertensive rats », Journal of Traditional and Complementary Medicine, vol. 10, no 4,‎ , p. 378–388 (ISSN 2225-4110, PMID 32695655, PMCID 7365787, DOI 10.1016/j.jtcme.2019.06.003, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Kashmira J. Gohil, Jagruti A. Patel et Anuradha K. Gajjar, « Pharmacological Review on Centella asiatica: A Potential Herbal Cure-all », Indian Journal of Pharmaceutical Sciences, vol. 72, no 5,‎ , p. 546–556 (ISSN 1998-3743, PMID 21694984, PMCID 3116297, DOI 10.4103/0250-474X.78519, lire en ligne, consulté le )
  9. Chuenjid Kongkaew, Peerapong Meesomperm, C. Norman Scholfield et Narttaya Chaiwiang, « Efficacy and Safety of Centella Asiatica (L.) Urb. on Wrinkles: A Systematic Review of Published Data and Network Meta-Analysis », Journal of Cosmetic Science, vol. 71, no 6,‎ , p. 439–454 (ISSN 1525-7886, PMID 33413787, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Elena Arribas-López, Nazanin Zand, Omorogieva Ojo et Martin John Snowden, « A Systematic Review of the Effect of Centella asiatica on Wound Healing », International Journal of Environmental Research and Public Health, vol. 19, no 6,‎ , p. 3266 (ISSN 1660-4601, PMID 35328954, PMCID 8956065, DOI 10.3390/ijerph19063266, lire en ligne, consulté le )
  11. M. R. Cesarone, L. Incandela, M. T. De Sanctis et G. Belcaro, « Flight microangiopathy in medium- to long-distance flights: prevention of edema and microcirculation alterations with total triterpenic fraction of Centella asiatica », Angiology, vol. 52 Suppl 2,‎ , S33–37 (ISSN 0003-3197, PMID 11666121, lire en ligne, consulté le )
  12. a et b (en) Farshad Abedi Torbati, Mahin Ramezani, Reza Dehghan et Mohammad Sadegh Amiri, « Ethnobotany, Phytochemistry and Pharmacological Features of Centella asiatica: A Comprehensive Review », dans Pharmacological Properties of Plant-Derived Natural Products and Implications for Human Health, vol. 1308, Springer International Publishing, (ISBN 978-3-030-64871-8, DOI 10.1007/978-3-030-64872-5_25, lire en ligne), p. 451–499
  13. Nuning Rahmawati, Awal Prichatin Kusuma Dewi, « Aphrodisiac Effect of Lunasia amara Blanco, Centella asiatica and Curcuma domestica Combination Infusion on Male Rat Libido »,
  14. Dhaneshree Bestinee Naidoo, Alisa Phulukdaree, Anand Krishnan et Anil Amichund Chuturgoon, « Centella asiatica Modulates Nrf-2 Antioxidant Mechanisms and Enhances Reactive Oxygen Species-Mediated Apoptotic Cell Death in Leukemic (THP-1) Cells », Journal of Medicinal Food, vol. 25, no 7,‎ , p. 760–769 (ISSN 1557-7600, PMID 35675643, DOI 10.1089/jmf.2021.0173, lire en ligne, consulté le )
  15. Panupong Puttarak, Piyameth Dilokthornsakul, Surasak Saokaew et Teerapon Dhippayom, « Effects of Centella asiatica (L.) Urb. on cognitive function and mood related outcomes: A Systematic Review and Meta-analysis », Scientific Reports, vol. 7, no 1,‎ , p. 10646 (ISSN 2045-2322, PMID 28878245, PMCID 5587720, DOI 10.1038/s41598-017-09823-9, lire en ligne, consulté le )
  16. Gianni Belcaro et Umberto Cornelli, « Variations in Echogenicity in Carotid and Femoral Atherosclerotic Plaques with Pycnogenol + Centella Asiatica Supplementation », The International Journal of Angiology: Official Publication of the International College of Angiology, Inc, vol. 26, no 2,‎ , p. 95–101 (ISSN 1061-1711, PMID 28566935, PMCID 5446256, DOI 10.1055/s-0036-1594292, lire en ligne, consulté le )
  17. "Times Magazine" du 15 mai 1933
  18. [Nepal Med Coll J. 2010 Mar;12(1):8-11. A clinical study on the management of generalized anxiety disorder with Centella asiatica. Jana U, Sur TK, Maity LN, Debnath PK, Bhattacharyya D. JB Roy State Ayurvedic Medical College and Hospital, Kolkata, India.]

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