Catherine Marry

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Catherine Marry
Biographie
Naissance

Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marie-Catherine GuyonVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Master en sciences économiques et licence en sociologie. Habilitation à diriger des recherches, Versailles Saint Quentin (2002)
Activité
actuellement directrice de recherches émérite
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Travail, genre et sociétés, Nouvelles Questions Féministes, Sociologie du travail, Genre, politique et sexualités
Distinctions

Catherine Marry, née Marie Catherine Guyon[1] en 1948, est une sociologue française. Elle est directrice de recherche émérite au CNRS au centre Maurice-Halbwachs[2]. Ses recherches se situent au croisement de la sociologie de l'éducation, de la sociologie du travail et des études de genre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Catherine Marry est née en 1948[3].

Études[modifier | modifier le code]

Après des études d’économie et de sociologie à l’université d’Aix-en-Provence[4], en mars 2002, elle décroche une habilitation à diriger des recherches à l’Université de Versailles Saint Quentin[5] intitulée « L’excellence scolaire des filles : l’exemple des diplômées des grandes écoles scientifiques et d’ingénieurs »[6].

Carrière[modifier | modifier le code]

Elle commence sa carrière comme ingénieure d'études en 1972 au Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail (LEST)[7] d’Aix, où elle compare les hiérarchies salariales dans l'industrie entre la France et l’Allemagne[8].

En 1983, elle est initiée aux recherches sur les rapports sociaux de sexe par Anne-Marie Daune Richard, avec laquelle elle collabore aux débuts de l'enquête sur les femmes dans les études et métiers très masculins de technicien de l’industrie[9].

En 1986, elle rejoint Paris et le LASMAS, le Laboratoire d’analyse secondaire et méthodes appliquées à la sociologie, élargi (avec la tutelle de l’ENS) et rebaptisé en 2006 Centre Maurice Halbwachs[10].

En 1991, elle intègre, par concours, le corps des chargés de recherche du CNRS et poursuit ses recherches, individuelles et collectives, sur les inégalités de carrières entre les femmes et les hommes, dans les métiers à connotation masculine, comme l’ingénierie ou les normaliennes en mathématiques et physique[11],[4]. C'est à partir de cette époque qu'elle intègre le genre dans ses recherches (lors de la remise de la Légion d’honneur, Geneviève Sellier, professeure émérite en études cinématographiques de l’université de Bordeaux 3, fait remarquer que ce sont deux féministes tardives : "elles ont « raté » le mouvement féministe des années 70, et ont fait la première partie de leur carrière professionnelle sans le genre[12]".

En 2002, elle est nommée directeur de recherche de 2e classe au CNRS[13].

De 2004 à décembre 2010, elle est responsable scientifique de l’équipe « PRO » - « Professions-Réseaux-Organisations – du Centre Maurice Halbwachs[14],[15], qui compte une vingtaine de chercheurs et enseignants chercheurs, et une trentaine de doctorants. À partir des années 2000, l’équipe accueille de jeunes chercheuses talentueuses, telles Laure Bereni et Amélie Le Renard, sur les questions de genre, classe et race, renouvelant les problématiques sur le travail et les professions[16].

Elle est maintenant directrice de recherches émérite[17].

Elle a été professeure invitée à l’Université de Montréal (en 2006), de Fribourg (en Suisse, en 2010 et 2011), de Moscou en 2012, de St Pétersbourg en 2013, et conférencière invitée à l’université de Bonn, au Centre Marc Bloch de Berlin, à l’Université autonome de Barcelone, au colloque des 100 ans de la DFG (Association allemande de sociologie) à Francfort (2010) et à l’Université de Varsovie (2011)[4].

Responsabilités scientifiques[modifier | modifier le code]

De 1999 à 2002, elle codirige avec Jacqueline Laufer le groupement de recherche européen Marché du travail et genre (MAGE) créé au CNRS en 1995 par Margaret Maruani et qui s'est transformé en 2003 en Groupement de recherche européen sous la direction de Margaret Maruani[18]. Elle participe actuellement au comité directeur du Groupement[19].

Elle est membre du comité scientifique de la revue Travail, genre et sociétés[20] et du comité de lecture de Nouvelles Questions Féministes[21]; elle a été membre du comité de rédaction de la revue Sociologie du travail (2003-2014)[22].

Côté enseignement, elle est membre du Conseil pédagogique du Master « Genre, politique et sexualités » de l’EHESS[23]. Elle y a assuré de 2001 à 2007 un séminaire d’initiation aux études de genre (24h par an)[4]. Au CNRS, elle a dirigé 6 thèses, présidé le jury d'une thèse et été membre du jury de 4 thèses[24].

Comme permettent de le constater l'évolution de sa carrière et la liste des distinctions dont elle a été honorée, les démarches et travaux de Catherine Marry ont été bien accueillis, voire sollicités (ainsi, l'enquête sur les biologistes du CNRS ou, surtout sur le Plafond de verre, laquelle lui a valu la Légion d'Honneur). Voir notamment le compte rendu de cette enquête par Olivia Bui-Xuan[25] et celui de Delphine Gardey sur les femmes ingénieures[26].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • avec Alban Jacquemart, Marion Charpenel, Marion Demonteil et Reguina Hatzipetrou-Andronikou, Le genre des carrières. Inégalités dans l'administration culturelle, Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation du ministère de la Culture/ Presses de Sciences Po, 2022.

avec Laure Bereni, Alban Jacquemart, Sophie Pochic et Anne Revillard, Le Plafond de verre et l'Etat, Paris, Armand Colin, 2017.

  • avec Alain Degenne et Stéphane Moulin. Les catégories sociales et leurs frontières, Presses de l'Université Laval, coll. « Société et Population », 2011,
  • avec Ilana Löwy, Pour en finir avec la domination masculine, de A à Z, Les Empêcheurs de penser en rond, Paris, Seuil, 2007.
  • avec Nicole Mosconi, « Genre et éducation », in J. Beillerot et N. Mosconi, Traité des sciences et des pratiques de l'éducation, Paris, Dunod, 2006, p. 443-455
  • avec Irène Jonas, « Chercheuses entre deux passions : l'exemple des biologistes », Travail, genre et sociétés, no 14, novembre, 2005, p. 69-88.
  • "Professions supérieures et genre : histoire d'une question", in Mirella Gianini (dir.), Knowledge, Work & Society, Savoir, Travail et Société, vol. 3, no 1, Paris, L'Harmattan, 2005. p. 127-146.
  • Les femmes ingénieurs, une révolution respectueuse, Paris, Belin, Perspectives sociologiques, 2004.
  • avec Jacqueline Laufer et Margaret Maruani (dir.) Le travail du genre. Les sciences sociales du travail à l'épreuve de la différence des sexes, Paris, La Découverte, coll. « Recherches », 2003.
  • L'Excellence scolaire des filles : une révolution respectueuse? Le cas des diplômées des grandes écoles scientifiques et d 'ingénieurs. Note pour l'habilitation à diriger des recherches, Université de Versailles..
  • avec Jacqueline Laufer et Margaret Maruani, Masculin-Féminin questions pour les sciences de l'homme, Paris, PUF, coll. « Sciences sociales et sociétés », 2001
  • "Filles et garçons à l'école", in Agnès van Zanten, École, l'État des savoirs, p. 283-292, La Découverte, 2001.
  • avec Michèle Ferrand et Françoise Imbert, L'excellence scolaire : une histoire de famille. Le cas des normaliennes et normaliens scientifiques, Paris, L’Harmattan, 1999.
  • Entretien Femmes au travail avec Sophie Pochic, Politika, La politique à l'épreuve des sciences sociales, 2017 https://www.politika.io/fr/entretien/femmes-au-travail.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b voir l'octroi de sa Légion d'honneur, Journal officiel 1 janvier 2017 : « Mme Marry, née Guyon (Marie-Catherine dite Catherine), directrice de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique ; 44 ans de services »,
  2. « Centre Maurice Halbwachs: enseignants, chercheurs permanents »
  3. L'entretien avec Sophie Pochic dans Politika ne donne que l'année: https://www.politika.io/fr/entretien/femmes-au-travail
  4. a b c et d Claire Gavray, « Catherine Marry - CMH » [PDF], sur centre Maurice Halbwachs (consulté le )
  5. Claire Gavray, « Catherine PORTRAITS DES DOCTEURS HONORIS CAUSA FACULTAIRES 2022 » [PDF], (consulté le )
  6. Publiée chez Belin en 2004, sous le titre Les femmes ingénieurs. Une révolution respectueuse.
  7. « Laboratoire d'économie et de sociologie du travail » [PDF], sur Le Lest (consulté le )
  8. Voir M. Maurice, F. Sellier et J.-J. Silvestre, Politique d'éducation et organisation industrielle en France et en Allemagne, 1982
  9. A.-M. Daune-Richard, Catherine Flament, Madeleine Lemaire, avec la collaboration de Catherine Marry, L'Insertion des femmes dans les professions de technicien supérieur de l'industrie liées aux nouvelles technologies, étude de cas dans la région PACA : rapport final pour le CNRS et l’ANPE (Programme PIRTTEM). [Rapport de recherche] Laboratoire d’économie et de sociologie du travail (LEST). 1991, pp.25. ffhalshs03763685f: "Catherine Marry a participé à cette recherche pour le premier volet et le début du deuxième volet, jusqu’à sa mutation au LASMAS (Paris) en 1988.", n. 1, p. 2, https://shs.hal.science/halshs-03763685/document
  10. « Catherine Marry - CMH » [PDF], sur Centre Maurice Halbwachs (consulté le )
  11. Michèle Ferrand, L'excellence scolaire : une affaire de famille. Le cas des normaliennes et normaliens scientifiques, Paris, L'Harmattan, (ISBN 2-7384-8221-X)
  12. discours prononcé par Geneviève Sellier lors de la remise de la Légion d'honneur à Catherine Marry, le 27 avril 2017 (texte communiqué à Claire Gavray)
  13. Secrétariat général du CNRS, « Nomination de chercheurs en 2002 » [PDF], sur concours chercheurs 2002, (consulté le )
  14. institut Emilie du Châtelet, « Quarante ans de recherches sur les femmes, le sexe et le genre » [PDF] (consulté le )
  15. « Professions, réseaux, organisations » [PDF], sur CHM – Professions, réseaux, organisations (PRO) (consulté le )
  16. « Centre Maurice Halbwachs - CMH, et L’axe Imbrication des rapports sociaux : genre, classe, race, dirigé par Laure Bereni et Amélie Le Renard. », sur L'École des hautes études en sciences sociales, CBH (consulté le )
  17. « Id Ref » [PDF], (consulté le )
  18. « MAGE » (consulté le )
  19. IEC, « Site web Institut Emilie du Châtelet, « Quarante ans de recherches sur les femmes, le sexe et le genre »? Catherine Marry [doc], 2011 (consulté le 29 novembre 2022) » [PDF]
  20. « Comité scientifique » (consulté le )
  21. « Nouvelles questions feministes », sur Nouvelles questions feministes (consulté le ).
  22. https://www.sociologiedutravail.org/spip.php?article1
  23. « SPECIALITE « GENRE, POLITIQUE ET SEXUALITE » » [PDF], sur Formation Master en Sciences Humaines et Sociales Mention SOCIOLOGIE (consulté le )
  24. « Catherine Marry, Thèses » (consulté le )
  25. Olivia Bui-Xuan, « CR du plafond de verre et l’État | Marry, Bereni, Jacquemart, Pochic et Revillard, », Droit et société, Théorie er sciences sociales du droit,,‎ (lire en ligne [PDF])
  26. Delphine Gardey, « CR de Catherine Marry, Les femmes ingénieurs. Une révolution respectueuse (Belin, Paris, 2004 (288 p.), Sociologie du travail, VOL. 47 - no 4 | OCTOBRE–DECEMBRE 200. », Sociologie du travail,‎ vol. 47 - no 4 (1) octobre–decembre 2005, p. 552-554 (lire en ligne [PDF])
  27. « Catherine Marry, Prix du "mentorat" 2008 », sur CNRS, (consulté le )
  28. Claire Gavray, « "Catherine Marry, Docteur Honoris Causa de l'ULiège sur proposition de la FaSS (2019)" » » [PDF]

Liens externes[modifier | modifier le code]