Casino en France

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Casino de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Avec le PMU et La Française des jeux, les casinos sont l'un des monopoles sur les jeux en France ; de ce fait, il s'agit d'une industrie très réglementée. Depuis quelques années, cette activité se concentre entre quelques groupes.

Historique[modifier | modifier le code]

Le Casino de Palavas-les-Flots, façade boulevard Maréchal-Foch.
  • Loi du réglemente le jeu dans les cercles et les casinos des stations balnéaires, thermales et climatiques[1].
  • Loi de 1919 interdit les jeux de hasard dans un rayon de 100 km autour de Paris[1].
  • Loi du autorise les stations thermales situées à moins de 100 km de Paris à détenir un casino (le jeu de la boule restant interdit). Cela permet la réouverture du casino d'Enghien-les-Bains, situé à une vingtaine de km de la capitale[1].
  • Décret du et arrêté du
  • Loi du
  • Loi du autorisant les machines à sous dans certains établissements, ce qui va permettre au secteur une véritable révolution.
  • Loi du (dit « amendement Chaban ») permettant aux « villes ou stations classées touristiques constituant la ville principale d'une agglomération de plus de 500 000 habitants et participant pour plus de 40 %, le cas échéant avec d'autres collectivités territoriales, au fonctionnement d'un centre dramatique national, d'un orchestre national et d'un théâtre d'opéra présentant en saison une activité régulière d'au moins vingt représentations lyriques » de détenir un établissement de jeux. Si des casinos ouvrent à Bordeaux, Toulouse ou Lille, Paris est toujours contraint par la loi de 1920. Des cercles de jeu comme celui de Wagram peuvent certes y ouvrir, mais sans roulette ni machines à sous. Cependant, leur statut juridique et leur mode de fonctionnement facilitent le développement de délits et de fraudes, ce qui conduit à la fin des années 2000 et au début des années 2010 à la fermeture de huit cercles sur dix[1].
  • Loi du
  • Loi du autorise le jeu de la boule à Enghien-les-Bains.
  • Règlement de sécurité du
  • Code général des collectivités territoriales (Art. L.1411 et suiv)
  • Code monétaire et financier
  • Code pénal
  • Code du tourisme
  • Code la construction et de l'habitation
  • Code de l'urbanisme

Réglementation[modifier | modifier le code]

En France, l'exploitation des casinos est réservée aux stations balnéaires, thermales et climatiques, ainsi qu'à la principale ville touristique des agglomérations de plus de 500 000 habitants disposant d'une scène artistique (théâtre, opéra, etc.) financée pour plus de 40 % par l'agglomération[2]. L'exploitation des casinos est une profession réglementée placée sous la double tutelle du ministère de l'Intérieur et du ministère chargé du budget (Finances).

Les autorisations d'exploitation des jeux sont accordées par le ministère de l'Intérieur. Cette autorisation intervient après l'avis de principe d'une exploitation de casino émis par l'assemblée délibérante de la collectivité territoriale concernée (conseil municipal - conseil de la communauté de communes), la mise en œuvre de la procédure de délégation de service public (appel d'offres et mise en concurrence des candidats à l'exploitation du casino) et après enquête commodo-incommodo. Un cahier des charges, devenu convention de délégation de service public depuis l'avis émis le par le Conseil d'État, fixe les conditions d'exploitation et les rapports entre le concessionnaire désigné et la collectivité territoriale.

Au ministère de l'Intérieur une commission nationale des jeux, composée de hauts fonctionnaires (14) et d'élus (5), est chargée d'examiner les demandes de première autorisation de jeux, de renouvellement des autorisations précédemment accordées et les demandes d'extension des dites autorisations à de nouveaux jeux. L'autorisation de jeux est temporaire et renouvelable. Sa durée maximum est fixée à 5 ans par la pratique administrative. L'autorisation de jeux peut être révoquée par le ministère de l'Intérieur en cas de non-respect du cahier des charges ou des dispositions de l'arrêté ministériel portant autorisation de jeux. L'autorité territoriale peut également, sur ces mêmes motifs, demander au ministre la révocation du concessionnaire. La réponse du ministère de l'Intérieur doit intervenir dans le délai d'un mois.

Les casinos ayant obtenu une autorisation doivent avoir un directeur responsable disposant d'un statut social bien défini au sein de la structure dirigeante de l'exploitation. Il est assisté d'une structure d'encadrement d'au moins quatre membres appelée comité de direction. Le directeur et les membres du comité de direction sont responsables du respect de la réglementation des jeux de casino formulée au sein du décret et de l'arrêté des 22 et modifiés et du respect des clauses du cahier des charges.

Toute personne affectée à un emploi quelconque dans une salle de jeux (cadres et employés) doit avoir été préalablement agréée par le ministère de l'Intérieur.

En France, l'âge minimum pour être admis dans un casino est fixée à 18 ans (majorité civile soit 18 ans et un jour).

Ainsi, le marché des casinos est un marché qui est régulé par différents acteurs. Tout d'abord, l'État par le biais du ministère de l'intérieur (commission nationale des jeux) et des finances qui régissent de nombreuses lois et arrêts. Enfin, le syndicat des casinos de France impose lui aussi une réglementation stricte qui vise à réguler au mieux le marché et l'offre. Grâce à ses acteurs, le marché se retrouve régulé grâce aux réglementations en place et le client se retrouve protégé au mieux des casinos fraudeurs ou des abus de personne.

Évolutions récentes[modifier | modifier le code]

Le Nouveau casino à Aix-les-Bains.

Depuis l'arrêté du qui a supprimé la notion de jeux ordinaires et de jeux spéciaux qui distinguait les différents jeux de casino, l'ensemble des jeux exploités (jeux de table et machines à sous) peut être regroupé dans un même espace d'exploitation. Une implantation commune permettant une mixité jusqu'alors interdite pour les jeux de table de contrepartie dits spéciaux (roulettes, trente-et-quarante, black-jack, craps, punto banco et stud poker) et les jeux dits de cercle (baccara-banque et chemin de fer).

Jusqu'au un droit d'entrée était exigé pour accéder aux jeux de table. Ce coût était constitué, pour tout ou partie, d'un droit de timbre fiscal d'un montant différent selon la durée de la carte d'admission délivrée (journalière, hebdomadaire, mensuelle ou de saison). Pour une journée ce droit était de 10 euros.

Depuis le , les établissements doivent avoir mis en place un contrôle systématique des admissions sans enregistrement des données personnelles à l'accès de chacune des salles de jeux (machine à sous et jeux de table). Ce contrôle destiné à vérifier la capacité d'une personne à pénétrer dans une salle de jeux vise exclusivement à interdire l'accès aux jeux aux personnes mineures ou inscrites au fichier national des « interdits de jeux ».

Depuis le , comme pour les discothèques, bars et restaurants, il est interdit de fumer à l'intérieur des établissements de jeux. Ces commerces avaient obtenu un moratoire de 11 mois sur la loi interdisant de fumer dans les lieux publics.

Données économiques[modifier | modifier le code]

Selon le ministère de l'intérieur, le produit brut des jeux s'est élevé à 2,65 milliards d'euros pour la saison 2004-2005[3]. Les derniers chiffres du ministère de l'intérieur s'élèvent à un produit brut des jeux de 2,25 milliards d'euros pour la saison 2015-2016[4].

Groupes de casino[modifier | modifier le code]

Il y a 202 casinos en France[5] :

Classement des principaux casinos[modifier | modifier le code]

Classement par produit brut des jeux pour l'exercice 2004-2005[7] :

Le casino de Saint-Amand-les-Eaux, casino du groupe Partouche.
  1. Enghien-les-Bains ; 157 millions d'euros (chiffres 2011), propriété du groupe Lucien Barrière
  2. La Tour-de-Salvagny - Le Lyon Vert ; 68,7 millions d'euros, propriété du groupe Partouche
  3. Aix-en-Provence ; 67,9 millions d'euros, propriété du groupe Partouche
  4. Amnéville ; 55,6 millions d'euros, exploité par le groupe Tranchant
  5. Nice-Ruhl ; 55 millions d'euros, propriété du groupe Lucien Barrière
  6. Deauville ; 54 millions d'euros, propriété du groupe Lucien Barrière
  7. Saint-Amand-les-Eaux ; 50,4 millions d'euros, propriété du groupe Partouche
  8. Cannes-Croisette ; 48,3 millions d'euros, propriété du groupe Lucien Barrière
  9. Forges-les-Eaux ; Grand Casino de Forges ; 46 millions d'euros, propriété du groupe Partouche
  10. Divonne-les-Bains ; 44,5 millions d'euros, propriété du groupe Partouche
  11. Aix-les-Bains-Casino Grand Cercle ; 26,2 millions d'euros, propriété du casino d'Aix-les-Bains

Pour l'exercice 2009[8] :

  1. Enghien-les-Bains ; 153 millions d'euros
  2. La Tour-de-Salvagny
  3. Aix-en-Provence
  4. Amnéville
  5. Deauville
  6. Saint-Amand-les-Eaux

Liste des casinos français[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Gaétan Supertino, « Et si les casinos revenaient à Paris ? », sur europe1.fr, (consulté le ).
  2. Loi du 15 juin 1907 modifiée relative aux casinos
  3. Rapport 2004-2005 du ministère de l'intérieur sur les casinos
  4. (https://www.economie.gouv.fr/observatoire-des-jeux/evolution-produit-brut-des-jeux)
  5. « liste complète des casinos les plus populaires en France | liste de tous les casinos en France et leur classement », sur Casinowinoui (consulté le )
  6. Cédés en 2020 à Circus Casino France.
  7. Article de La Tribune du 16 décembre 2005
  8. « Enghien, premier casino de France », La Tribune,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Études économiques
  • Le marché français des casinos et des jeux de hasard : analyse du marché - prévisions 2004 - forces en présence / Xerfi ; étude réalisée par Cyril Cochener ; directeur de la publication Laurent Faibis. Paris : Xerfi, 2003, 144-IX f. (IC, Intelligence concurrentielle). (ISBN 2-84122-963-7)
Études historiques
  • La Saga des casinos / Pierre Delannoy, Michel Pichol. Paris : O. Orban, 1986, 314 p. (ISBN 2-85565-278-2)
  • À travers la chronique des casinos sablais : histoire d'un casino familial / Jeannine Hoffmann ; avec la collab. de Joël Pérocheau ; préf. de Louis Guédon. Château-d'Olonne : J. Hoffmann, 2003, 271 p.
  • Les casinos à Dinard / Henri Fermin. Carnet : Infinigraphic, 2004, 134 p. (ISBN 2-9520632-1-4)
  • Les Casinos en Normandie / Yves Lecouturier. Cully : OREP éd., 2005, np. (Belle époque. Société & vie quotidienne).
  • Les casinos de Dieppe, 1822-1942 : [exposition, Dieppe, Château-Musée, -] / [catalogue par les Amys du vieux Dieppe]. Dieppe : Château-Musée de Dieppe, 2007, 143 p. (ISBN 978-2-901302-17-9)
  • Enghien-les-Bains, la saga des thermes et des casinos, 1766-2005 / Albert Lasserre. Saint-Ouen-l'Aumône : Éd. du Valhermeil, 2005, 126 p. (ISBN 2-913328-73-3)
Conventions collectives
  • Convention collective nationale, Casinos / [publ. par le Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité]. - 6e éd., . Paris : Direction des journaux officiels, 2003, XIV-82 p. (Les éditions des journaux officiels ; 3167). (ISBN 2-11-075614-4)
  • Convention collective nationale, Casinos : , étendue par arrêté du / [publ. par le Ministère de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale]. - 6e éd., . Paris : Direction des journaux officiels, 2005, XIV-117 p. (Les éditions des journaux officiels ; 3167). (ISBN 2-11-075948-8)

Liens externes[modifier | modifier le code]