Carlos P. García
| Carlos P. García | ||
| Fonctions | ||
|---|---|---|
| Président des Philippines | ||
| – (4 ans, 9 mois et 12 jours) |
||
| Vice-président | Diosdado Macapagal | |
| Prédécesseur | Ramon Magsaysay | |
| Successeur | Diosdado Macapagal | |
| Vice-président des Philippines | ||
| – (3 ans, 2 mois et 15 jours) |
||
| Président | Ramon Magsaysay | |
| Prédécesseur | Fernando López | |
| Successeur | Diosdado Macapagal | |
| Secrétaire des Affaires étrangères | ||
| – (3 ans, 2 mois et 15 jours) |
||
| Président | Ramon Magsaysay | |
| Prédécesseur | Joaquin Miguel Elizalde | |
| Sénateur des Philippines | ||
| – (7 ans, 7 mois et 5 jours) |
||
| Biographie | ||
| Nom de naissance | Carlos Polistico García | |
| Date de naissance | ||
| Lieu de naissance | Talibon (Bohol, Philippines) | |
| Date de décès | (à 74 ans) | |
| Lieu de décès | Tagbilaran (Bohol, Philippines) | |
| Nationalité | Philippine | |
| Parti politique | Parti nationaliste | |
| Conjoint | Leonila Dimataga | |
| Enfants | Linda Garcia-Ocampos | |
| Diplômé de | Silliman | |
| Profession | Avocat | |
| Religion | Catholicisme romain | |
|
|
||
|
|
||
| Vice-présidents des Philippines Présidents des Philippines |
||
| modifier |
||
Carlos Polestico García , souvent désigné par ses initiales CPG, est un auteur, juriste, militaire, économiste et homme d'État philippin né le à Talibon et mort le à Tagbilaran. Il est le 4e vice-président des Philippines de 1953 à 1957 et 8e président des Philippines de 1957 à 1961.
Avocat de profession, Garcia entre en politique lorsqu'il devient le représentant du troisième district de Bohol auprès de la Chambre des représentants. Il est ensuite sénateur de 1945 à 1953.
Il est désigné comme le vice-président de Ramon Magsaysay par le Parti nationaliste pour l'élection présidentielle de 1953, qu'ils remportent. Après la mort de Magsaysay en 1957, il accède à la présidence par intérim, puis remporte l'élection présidentielle organisée la même année. Il se représente aux élections présidentielles de 1961, mais perd face à son vice-président Diosdado Macapagal.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et éducation
[modifier | modifier le code]Carlos P. Garcia naît à Talibon (province de Bohol) le 4 novembre 1896. Il est le fils de Policronio Garcia et d'Ambrosia Polestico, qui étaient originaires de Bangued (province d'Abra).
Garcia grandit dans une famille impliquée en politique : son père a été maire de son village pendant quatre mandats. Il fait ses études primaires dans sa ville natale de Talibon, puis entre dans le secondaire au lycée de la province de Cebu, aujourd'hui connue sous le nom d'Abellana National School, où il est le meilleur de sa classe. Il entre à l'université Silliman de Dumaguete (Negros Oriental), puis étudie à l'école de droit des Philippines et à la faculté de droit de l'université nationale, où il est diplômé en 1923. Plus tard, il obtient un doctorat honoris causa en humanités auprès de cette même université en 1961. Il reçoit également un doctorat honorifique de l'université Tōyō (Japon)[1]. Il fait partie des dix meilleurs étudiants en droit de sa promotion en 1923[2],[3].
Plutôt que de devenir directement avocat ou juge, il devient professeur de droit pendant deux ans au lycée de la province de Bohol. Il est alors également connu pour ses poèmes, et est surnommé le « prince des poèmes visayans » et le « barde de Bohol ».
Carrière politique
[modifier | modifier le code]Carlos P. Garcia fait son entrée en politique en 1925, lorsqu'il remporte avec aisance l'élection législative pour le troisième district de Bohol. Il est réélu à ce poste en 1928 et finit son mandat en 1931. Il est élu gouverneur du Bohol en 1933, mais exerce à ce poste jusqu'en 1941 lorsqu'il est élu sénateur. Il est cependant incapable d'exercer ses fonctions en raison de l'occupation japonaise des Philippines dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. Il y accède finalement en 1945, peu après la libération du pays par les Alliés. Il devient ensuite représentant du groupe majoritaire au Sénat[4]. La presse le désigne régulièrement comme l'un des sénateurs les plus puissants de l'assemblée. En parallèle, il s'engage avec le Parti nationaliste.

Garcia est rapidement désigné comme le vice-président de Ramon Magsaysay lors de la campagne présidentielle de 1953. Le duo remporte l'élection, et il est simultanément nommé secrétaire aux Affaires étrangères et vice-président par le président Magsaysay.
Garcia est parallèlement le secrétaire général de la Conférence sur la sécurité en Asie du Sud-Est tenue à Manille en septembre 1954, et qui a conduit au développement de l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est (OTASE).
Lorsque le président Magsaysay décède brutalement dans un accident d'avion le 17 mars 1957, Carlos P. Garcia dirigeait la délégation philippine pour la conférence de l'OTASE organisée à Canberra, en Australie. Dès que la nouvelle lui est parvenue, il est retourné à Manille. À son arrivée, il se dirige vers le Palais de Malacañang afin de prendre la fonction de président. Le secrétaire à la Justice Ricardo Paras, membre de la Cour suprême, préside la cérémonie de serment qui se déroule à 17 h 56 heure locale le 18 mars 1957. Devenu président, Garcia déclare une période de deuil national et préside les cérémonies officielles dédiées à Magsaysay[5],[6].

Le président Garcia remporte les élections présidentielles anticipées du 12 novembre 1957. Garcia, le candidat du Parti nationaliste, obtient près de 2,07 millions de voix, soit environ 41 % des suffrages, et bat son adversaire Jose Y. Yulo, représentant le Parti libéral. Le vice-président de Garcia, le président de la Chambre des représentants Jose B. Laurel Jr., perd les élections face au représentant du premier district de Pampangue Diosdado Macapagal. C'est la première fois dans l'histoire du pays que le président et le vice-président ne sont pas issus du même parti politique. Garcia prête serment le 30 décembre 1957 et débute son second mandat[7],[8].
Après d'intenses discussions, aussi bien avec le personnel politique qu'avec les citoyens, le Congrès des Philippines adopte un texte qui rend illégal l'existence du Parti communiste des Philippines. L'acte est contre-signé par le président le 19 juin 1957[9].
L'orientation pro-nationaliste économique de l'administration Garcia est fortement dépréciée par les pays étrangers, à commencer par les États-Unis. Afin de contrer la mainmise du président Garcia sur l'économie du pays, et dès 1957, le Fonds monétaire international (FMI) met la pression sur les Philippines en les menaçant de couper ses aides. D'après le gouverneur de la banque centrale philippine Miguel Cuaderno Sr., les États-Unis ont rejeté la demande de prêt de 25 millions de dollars pour stabiliser l'économie du pays. L'introduction d'une politique isolationniste aux Philippines a encore davantage éloigné les deux pays[10].

En conséquence, le pays s'est fortement industrialisé et le secteur manufacturier a grandi de 29 % par an de 1949 à 1960. Ce secteur est celui qui évolue le plus rapidement dans le pays, jusqu'à être responsable à lui seul de 8,1 % du PIB national en 1949, puis 17,7 % en 1960. Sous son mandat, un grand effort de mécanisation est mis en place[10].
Contrairement à son prédécesseur Ramon Magsaysay, Carlos P. Garcia adopte une vision résolument pro-asiatique. Il soutient la mise en place de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) avec la Malaisie et la Thaïlande[11]. Sous son mandat, il signe l'accord Bohlen-Serrano qui réduit la durée d'installation des bases militaires américaines dans le pays de 99 à 25 ans[12]. Le président Garcia noue également des relations avec d'autres pays asiatiques alliés des États-Unis, dont Taïwan, la Corée du Sud et le Japon.


Le gouvernement Garcia avait également comme ambition de développer le potentiel hydroélectrique des Philippines. La première installation est construite sur l'île de Mindanao à proximité des chutes Maria Cristina afin d'alimenter une zone industrielle d'Iligan. La deuxième, située sur l'Angat dans l'île de Luçon, est à proximité de Manille et doit alimenter une zone industrielle pour un coût de 20 millions de dollars américains. Le troisième projet est basé sur le fleuve Agno au nord de l'île de Luçon. Il vise de son côté à alimenter des zones rurales[13].
Le président Garcia, soutenu par son secrétaire à l'Agriculture et aux Ressources naturelles Juan G. Rodriguez, invite la Fondation Ford et la Fondation Rockefeller « à établir un institut de recherche sur le riz » basé à Los Baños, dans la province de Laguna. Cela a conduit à la création de l'Institut international de recherche sur le riz en 1960[14].
Retour à la vie civile et fin de vie
[modifier | modifier le code]Après son échec à la présidentielle de 1961, Carlos P. Garcia retourne à Tagbilaran et redevient un citoyen lambda.
Le 1er juin 1971, Garcia est élu représentant de la convention constitutionnelle de 1971, dont il est ensuite élu président. Le 14 juillet 1971, Garcia meurt d'une crise cardiaque à 17 h 57 dans sa résidence de Quezon City[15]. Il était marié depuis le 24 mai 1933 à Leonila Dimataga avec laquelle il a une fille, Linda Garcia-Campos[16].
Garcia devient le premier laïc dont le cercueil est exposé dans la cathédrale de Manille, un privilège autrefois réservé aux archevêques de la ville[17]. Il est enterré dans le Fort Bonifacio.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Carlos P. Garcia » (voir la liste des auteurs).
- ↑ (ja) Université Toyo, « Professeur émérite / Docteur émérite », sur www.toyo.ac.jp (consulté le )
- ↑ (en) « Remembering President Carlos P. Garcia on his 115th Birth Anniversary » [archive du ], sur The Manila Bulletin (consulté le )
- ↑ (en) « Carlos P. Garcia | Philippine leader, statesman, poet », sur Britannica (consulté le )
- ↑ « List of Previous Senators - Senate of the Philippines », sur web.senate.gov.ph (consulté le )
- ↑ (en) Antonio Molina, The Philippines: Through the centuries, Manille, University of Santo Tomas Cooperative,
- ↑ (en) PAGASA, « Official Month in Review: March 16 – March 31, 1957 », sur Gazette officielle de la République des Philippines,
- ↑ (en) Carlos P. Garcia, « Inaugural Address of President Garcia », Gazette officielle de la République des Philippines, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ (en) Cristina Eloisa Baclig, « Presidential inaugurations: Traditions, rituals, trivia », sur INQUIRER.net, (consulté le )
- ↑ (en) Congrès des Philippines, « Republic Act No. 1700 » [archive du ], sur ChanRobles, (consulté le )
- (en) Miguel Antonio Jimenez, « Views on the Philippine Economy Through the Nationalist Lens: 1945 - 1992 », TALA: An Online Journal of History, vol. 1, no 1, (ISSN 2651-7108, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Edgardo E. Dagdag, « The Philippines and the Quest for Stable Peace in Southeast Asia: A Historical overview » [PDF], Asian Studies, , p. 95
- ↑ (en) Anthony James, In the shadow of giants : the major powers and the security of Southeast Asia, Stanford, Californie, Hoover Institution Press, (ISBN 978-0-8179-8821-0 et 978-0-08-179882-9, lire en ligne), p. 119
- ↑ (en-US) Secrétariat aux Affaires étrangères des États-Unis, « 415. Memorandum of a Conversation, Department of State, Washington, June 18, 1958, 4 p.m. », sur Office of the Historian, (consulté le )
- ↑ (en) Robert Flint Chandler, « An Adventure in Applied Science: A History of the International Rice Research Institute » [PDF], sur Institut international de recherche sur le riz, (ISBN 9789711040635)
- ↑ (en-US) admin, « CPG IS DEAD! | The Bohol Chronicle Digital Archive », sur The Bohol Chronicle Digital Archive | Bohol's Independent Semi-Weekly (consulté le )
- ↑ Clarence Paul Oaminal, « Pres. Carlos P. Garcia, the Boholano who married a Cebuana » [archive du ], sur Philstar.com (consulté le )
- ↑ (en) PAGASA, « President’s Week in Review: June 18 – 24, 1971 », sur Gazette officielle de la République des Philippines,
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :