Carlos Edmundo de Ory

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Carlos Edmundo de Ory
Naissance
Cadix, Drapeau de l'Espagne Espagne
Décès (à 87 ans)
Thézy-Glimont, Drapeau de la France France
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Castillan, français
Genres

Carlos Edmundo de Ory, né le à Cadix (Espagne) et mort le (à 87 ans) à Thézy-Glimont près d'Amiens (France)[1], est un poète, essayiste et traducteur espagnol, fils du poète moderniste Eduardo de Ory (es).

Biographie[modifier | modifier le code]

C'est après avoir quitté sa ville natale de Cádiz pour Madrid en 1942 qu'il crée son œuvre la plus personnelle. Il fonde alors, avec Eduardo Briones Chicharro et Silvano Sernesi, le « Postisme ». Une sélection de poèmes de cette période paraît en 1945 avec le titre Versos de pronto.

En 1951, une nouvelle étape de sa poésie avec la publication du manifeste introréaliste. Il préconisa la création d'un art manifestant la réalité intérieure de l'homme, exprimée dans un langage qui émerge de l'invention mystérieuse d'états de la conscience. En 1955, il s'installe en France. En 1957 naît sa fille unique Solveig de Ory. En 1968 il crée l'APO (Atelier de Poésie Ouverte à la Maison de la Culture d'Amiens). Et c'est ainsi qu'a commencé la troisième phase, dans laquelle l'œuvre poétique est conçue comme création collective. Il a également écrit plusieurs livres de nouvelles en prose, réunies en 2001 sous le nom Contes sans fées (Cuentos sin hadas) et la nouvelle Mephiboseph en Onou.

Comme il l'a dit après la publication de son anthologie Música de lobo (2003), son travail a deux thèmes principaux :

« La seule chose qui me fascine, c'est l'amour et la douleur. En tant qu'homme, je dois dire que tout se résume à ceci, à l'amour des êtres humains, à la nature, la musique, la poésie ; et dans la douleur de la vision révélée par les vers d'Alfonsina Storni : « Foule de couleur / millions de circoncis / maisons de cinquante étages / et la douleur, la douleur, la douleur... » Parce que les années passent et quand on arrive à mon âge, on porte le grand poids d'un abécédaire de plus en plus vaste de morts très chers. »

À noter que Carlos Edmundo de Ory a attribué par erreur la citation à Alfonsina Storni : c'est en effet un poème de Rubén Darío reflétant leurs impressions de la ville de New York, où l'on pouvait lire : « Maisons de cinquante étages, la couleur de la servitude, des millions de circoncis, des machines, des journaux, des publicités et de la douleur, la douleur, la douleur ! »

Il reçoit en 2006 le titre honorifique de « Fils préféré de l'Andalousie », décerné par le gouvernement d'Andalousie, trois ans après avoir reçu celui de « Fils préféré de la province de Cadix »[2].

Le 6 novembre 2007 il laisse un message dans un coffre de la Caisse des Lettres de l'Institut Cervantes à Madrid qui ne sera ouvert qu'en 2022.

Il meurt de leucémie à Thézy-Glimont, où il résidait, le 11 novembre 2010 à l'âge de 87 ans[3].

Œuvre[modifier | modifier le code]

En espagnol[modifier | modifier le code]

  • Los sonetos, 1963
  • Aerolitos, 1965
  • Esa joya absoluta que es Poesía, 1945-1969
  • Música de Lobo, 1970
  • Técnica y llanto, 1971
  • Lee sin temor, 1976
  • La flauta prohibida, 1979
  • Metanoia, 1978
  • Energeia, 1978
  • Soneto vivo, 1988
  • Melos melancolía, 1999
  • Las patitas de la sombra, 2000

En français[modifier | modifier le code]

Textes parus dans la revue Réalités Secrètes[4], « Cahiers de Littérature » / « Cahiers trimestriels » dirigés par Marcel Béalu et René Rougerie.

  • L’attente, no 3, novembre 1956.
  • Récits, no 4, juin 1957.
  • Les trois clefs, no 8-9, septembre 1960.
  • Aphorismes, no 11, 1961.
  • Aérolithes, no 14, juin 1962.
  • Le fou absolu, no 17, octobre 1963.
  • Semblables, no 22, mars 1965.
  • La parabole du sac, no 26, avril 1966.
  • Aérolithes 2, no 28-29, décembre 1966.

Œuvres traduites[modifier | modifier le code]

Extraits :
Les oiseaux sont des pensées parfaites.
L'imagination, cette éponge de l'infini.

  • Poésie espagnole contemporaine : Tome 2, édition bilingue français-espagnol[5]
  • Federico Garcia Lorca par Carlos Edmundo de Ory, Éditions Universitaires[6]

Mise en musique[modifier | modifier le code]

Poèmes de Carlos Edmundo de Ory chantés par Luis Eduardo Aute et Fernando Polavieja : El desenterrador de vivos[7]

Fondation Ory à Cadix[modifier | modifier le code]

La fondation qui porte son nom et que Carlos Edmundo de Ory avait préparée avant sa mort avec la municipalité de Cadix a été constituée de sa cession à la ville qui comprend sa bibliothèque personnelle, ses manuscrits, correspondance et archives. Elle est composée de 8 394 livres et revues, 235 œuvres d'art et divers effets personnels : des affiches et des dessins aux collections d'art africain en passant par des livres hérités de son père[8],[9]. La fondation Carlos Edmundo de Ory à Cadix a été inaugurée en 2011 au Centro Cultural Reina Sofia à deux pas de sa maison natale.

Reconnaissances[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Manuel de la Fuente, « Muere Carlos Edmundo de Ory, genio secreto e insobornable de nuestra poesía », sur abc.es, (consulté le )
  2. (es) Margarita Parrilla Amador et Marta Pulido Polo, « Los títulos de “Hijo predilecto” e “Hijo adoptivo”, la historia local de las provincias andaluzas », Revista Estudios Institucionales, Madrid, Université nationale d'enseignement à distance, vol. 3, no 5,‎ , p. 89-100 (ISSN 2386-8694, lire en ligne).
  3. (es) Javier Rodríguez Marcos, « Muere el poeta Carlos Edmundo de Ory », sur elpais.com, (consulté le )
  4. « Réalités Secrètes (1955-1971 / 1993) », sur revues-litteraires.com, (consulté le )
  5. Éditeur : Le Taillis Pré - Édition bilingue (1er mai 2006) (ISBN 978-2-87450-004-6)
  6. Éditions Universitaires - Collection : Classiques du XXème Siècle, 1967
  7. Galaxia Gutenberg, 2007 (ISBN 9788481096491)
  8. (es) José A. López, T. Almendros, María E. Selva, F. Melero, A. Rivera y F.J. Franco, « La herencia de los genios », sur diariodejerez.es, (consulté le )
  9. (es) Ana María Fopiani, « La herencia artística de Carlos Edmundo de Ory, en Cádiz », sur elmundo.es, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]