Carl Olof Rosenius

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Carl Olof Rosenius
Biographie
Naissance
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Paroisse de Nysätra (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 52 ans)
Paroisse de Jakob et Johannes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière Saint-Jean (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université d’Uppsala (à partir du )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Fratrie
Erik Anders Rosenius (d)
Martin Rosenius (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Agatha Rosenius (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Elisabeth Nyström (d)
Paul Josef Rosenius (d)
Efraim Rosenius (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Personne liée
Aurore Storckenfeldt (en) (ami)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Carl Olof Rosenius (3 février 1816 - 24 février 1868) est un prédicateur laïc suédois, auteur et éditeur du mensuel Pietisten ("Le piétiste") de 1842 à 1868 et l'un des leaders du Réveil religieux suédois[1],[2]. Il est l'auteur spirituel le plus lu en Suède à la fin du XIXe siècle[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Carl Olof Rosenius est né à Nysätra en Botnie-Occidentale. Son père, Anders Rosenius, était un pasteur de paroisse, sympathisant du mouvement de Réveil en Suède. Sa mère, Sarah Margaret Norenius, était aussi fille de pasteur.

A treize ans, il déménage avec sa famille dans la ville de Sävar (en). Il fréquente alors des écoles à Piteå, Umeå et Härnösand. En 1831, à l'âge de 15 ans, il connaît une expérience religieuse à la suite de sa lecture du "Miroir de la foi" d'Erik Pontoppidan[4],[3]. Il commence à conduire des réunions de conventicules (en) pendant les vacances scolaires[2]. Un sermon qu'il a prononcé à Härnösand en 1833 aurait surpris l'évêque Franzén par de son insistance sur la doctrine luthérienne centrale de la justification par la foi.

En 1838, il commence des études de théologie protestante à l'Université d'Uppsala mais doit les abandonner au bout d'un an en raison de problèmes de santé et de difficultés financières. Il trouve un emploi de tuteur à la ferme Länna, non loin de Stockholm. Il est alors assailli par de sérieux doutes religieux.

À Stockholm, il fait connaissance du pasteur méthodiste George Scott, qui l'aide à dissiper ses incertitudes. Il abandonne son projet de devenir pasteur et déménage à Stockholm pour l'aider dans son ministère. Il habite près de Hötorget (Place du marché au foin) dans les locaux de l'Engelska kyrka (église anglaise), qui n'était pas affiliée à l'Église d'Angleterre mais financée par la Foreign Evangelical Society, une société évangélique américaine fondée en 1839. À partir de 1840, il collabore complètement avec le mouvement méthodiste en Suède, prêchant et conduisant des réunions de conventicules dans ce cadre. L’œuvre du Réveil passe beaucoup à cette époque en Suède par les réunions de lutte contre l'alcoolisme où toutes les tendances religieuses se retrouvent et collaborent pour assainir la société suédoise de ce mal endémique[3].

En 1842, George Scott doit quitter la Suède et l'église anglaise cesse ses activités. En revanche, Rosenius poursuit les siennes et il devient l'un des leaders du Réveil religieux qui se développe alors en Suède, voyageant à travers le pays, prêchant à la fois lors de rassemblements privés (conventicules (en)) et en public dans diverses salles. En 1856, il fait partie des fondateurs de la Mission évangélique suédoise (Evangeliska Fosterlandsstiftelsen)[5]. Un an plus tard, l'organisation achète l'ancien bâtiment de l'église anglaise et la rouvre sous le nom d’Église de Bethléem.

De 1842 à sa mort, il reste le rédacteur en chef et l'éditeur du magazine mensuel Pietisten, que lui et Scott avaient lancé et a travaillé pour d'autres publications comme "La Mission"[5]. Au cours des dernières années de sa vie, il écrit une longue série d'articles sur l'épître aux Romains qui paraissent dans Pietisten. Le dimanche de Pentecôte 1867, Rosenius subit un accident vasculaire cérébral alors qu'il prêche dans l'église Saint-Jean de Göteborg. Il est décède l'année suivante.

Théologie[modifier | modifier le code]

Le piétisme de Rosenius a conservé les conceptions clés du Réveil religieux luthérien du nord de la Suède avec l'expiation et la justification par la grâce seule. Il était en bons termes avec les Frères moraves et avait beaucoup de points communs avec l'évangéliste finlandais Fredrik Gabriel Hedberg, même s'il croyait qu'il allait trop loin dans le sens de l'antinomianisme. Bien qu'il ait été influencé par la doctrine méthodiste de la sanctification, la trace de la foi méthodiste de Scott est plus apparente dans l'œuvre d'évangélisation de Rosenius que dans sa théologie. Il a été fortement détesté par les disciples d'Erik Jansson.

Tout au long de sa vie, Rosenius reste membre de l'Église suédoise, bien qu'une grande partie de cette église l'ait rejeté initialement. De préférence au recueil de cantiques suédois officiels, il n'utilisait plutôt des recueils de cantiques à caractère religieux plus personnel, comme ceux publiés par Oscar Ahnfelt. Il reste fidèle au pédobaptisme (baptême des enfants), n'accepte de prendre la communion que dans l’Église luthérienne suédoise et rejette toute idée de séparation ou de distribution de la communion en dehors de l’Église[2].

Postérité[modifier | modifier le code]

En Suède[modifier | modifier le code]

Rosenius a eu une forte influence sur le développement religieux de la Suède au XIXe siècle. Son insistance sur la dimension d'engagement personnel dans la croyance religieuse a affecté non seulement les pratiques de l' Église libre mais aussi celles de l'Église d'État, en particulier dans le nord et le centre de la Suède.

Sa prédication attire beaucoup d'auditeurs et fait du Réveil un mouvement populaire, mais le Réveil touche aussi un certain nombre de nobles qui ouvrent leurs propriétés pour y accueillir ces réunions de conventicules dans lesquelles Rosenius aime intervenir et excelle, alternant lecture de la Bible, prédication et prière. Certains membres de la cour du roi Oscar Ier se rendent dans la paroisse de Rosenius, l'Église de Bethléem, pour l'entendre prêcher[3].

Il joue également un rôle important dans la formation de l'Evangeliska Fosterlandsstiftelsen (la mission évangélique suédoise)[2].

En 1873, on publie sous le titre Betraktelster för hwar dag i året ("Méditations pour chaque jour de l'année") un recueil des meilleurs de ses articles parus dans la revue Pietisten. Cet ouvrage devient un best-seller en Suède, réimprimé 36 fois et tiré à quelque 180 000 exemplaires. Fût-ce de manière posthume, il a ainsi été l'un des écrivains religieux les plus lus de Suède à son époque et une figure de proue du Réveil religieuse du pays. Sur la lancée de Rosenius, le Réveil suédois poursuit son développement pendant une quarantaine d'années grâce à une génération d'évangélistes tels que Carl Johann Nyvall (1829-1904) ou de musiciens itinérants comme Lina Sandell (1832-1903) ou Oscar Ahnfelt (1813-1882[3].

Aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Parmi ses principaux disciples, le prédicateur laïc du Småland Nicolaus Bergensköld a immigré aux États-Unis dans les années 1860 et est devenu un chef de file du mouvement revivaliste parmi les immigrants scandinaves du Midwest.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (sv) « Carl Olof Rosenius », sur le site du Dictionnaire biographique suédois (consulté le )
  2. a b c et d (en) J. Irving Erickson, Twice-Born Hymns, Chicago, Covenant Press, , p. 111.
  3. a b c d et e Patrick-Dominique Linck, Histoire religieuse de la Suède (1520-1930)-, Editions du Cerf, , 367 p. (ISBN 978-2-204-12383-9), p. 183-188
  4. Grand classique de la littérature piétiste scandinave, ce livre est paru en 1727 au Danemark et a été traduit en suédois en 1766.
  5. a et b (en) Ernest Edwin Ryden, The Story of Our Hymns, Rock Island (Illinois), Augustana Book Concern, , p. 180-182.

Liens externes[modifier | modifier le code]

En-tête du magazine Pietisten (1851).

Magazine Pietisten

Hymnologie américaine

Hymnologie danoise

Hymnologie suédoise

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