Campagne de Tlemcen (1360)

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Campagne de Tlemcen (1360)

Informations générales
Date 1360
Lieu Tlemcen et les régions de Ouatat, Guercif et la Moulouya
Casus belli Abou Hammou refuse de concéder Ibn Moslem aux Mérinides
Issue

Victoire tactique zianide

  • Prise temporaire de Tlemcen par les Mérinides
  • Reprise de Tlemcen par les Zianides
  • Traité de paix signé
Belligérants
Royaume mérinide Royaume zianide
Commandants
Ibrahim Ibn Ali Abu Salem Abou Hammou Moussa II
Forces en présence
Inconnues Inconnues
Pertes
Inconnues Inconnues

Conflit mérinido-zianide

La campagne de Tlemcen est une opération militaire menée par le sultan Mérinide, Ibrahim Ibn Ali Abu Salem contre Tlemcen en 1360, alors sous le règne de Abou Hammou Moussa II. Abou Salem s'empare de la ville, qu'Abou Hammou avait fait évacuer, le sultan ira ravager les environs de la Moulouya grâce à l'appui des arabes du sud, forçant ainsi Abou Salem à se retirer. Le sultan regagne ensuite sa capitale.

Contexte[modifier | modifier le code]

Vers la fin de l'année 1359, le calme revient dans le royaume mérinide après la chute de Abou Saïd et le triomphe de Abou Salem. Un grand nombre de refugiés viennent demander asile au souverain de Tlemcen, qui les place dans sa cour ou dans son armée. Parmi eux, un certain Ibn Moslem, gouverneur du Deráa. Ce dernier avait apporté avec lui le trésor de sa province et passe au service de l'empire abdel-ouadide. Abou Salem réclame la restitution d'Ibn Moslem mais Abou Hammou refuse car Ibn Moslem était devenu son vizir. La guerre est déclarée[1].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Abou Salem marche alors sur Tlemcen au mois d'avril 1360 à la tête d'une armée nombreuse. Le sultan parvient à rentrer dans la ville le 21 mai sans éprouver de résistance. En effet, à son approche le sultan zianide Abou Hammou Moussa II fait évacuer Tlemcen et se jete dans le sud ou il rallie ses partisans arabes des Zorba et Makil[2]. Pendant que le sultan Mérinide était à Tlemcen, Abou Hammou par une tactique habile[3], ravage les territoires d'Ouatat, Guercif et la Moulouya[4], ce qui force le sultan de porter secours aux provinces menacées laissant un gouverneur de la famille royale zianide nommée Abou Zayyan el-Gobbi avec une garnison de Maghraouas et Beni Toudjin. Le sultan zianide ne tarde pas à revenir vers l'est et à reprendre possession de sa capitale qu'Abou Zayyan lui abandonne pour se réfugier dans le Maghreb central[5].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Abou Hammou oblige Abou Salem à rentrer dans son royaume et reprend possession de Tlemcen, puis de tout le Maghreb central. Il chasse toutes les garnisons mérinides qu'il trouve[1],[5]. Cette campagne est un échec pour Abou Salem[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) dupuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française (1830) Volumes 1-2, E. Leroux, (lire en ligne), p. 326-327
  2. Abd al-Rahman b. Muhammad Ibn Jaldun, Histoire es berbères, 4 et des dynasties musulmanes de l'afrique septentrionale, Imprimerie du Gouvernement, , 612 p. (lire en ligne), p. 345-346
  3. Léon Godard, Description et histoire du Maroc Volume 1, Ch. Tanera, , 217 p. (lire en ligne), p. 387
  4. Louis Voinot, Oudjda et l'Amalat (Maroc), L. Fouque, , 585 p. (lire en ligne), p. 264
  5. a b et c Maximilien Antoine Cyprien Henri Poisson de La Martinière, Napoléon Lacroix, Documents pour servir à l'étude du Nord Ouest africain: Régions limitrophes de la frontière algérienne. Le Rif. Les Djebala, Gouvernement général de l'Algérie, Service des affaires indigènes, (lire en ligne), p. 9