Café de Valois

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Le café de Valois est un des débits de boissons du Palais-Royal, à Paris, fermé en septembre 1841.

Historique[modifier | modifier le code]

Fondé à l’origine par l’abbé Siéyès sous les auspices du duc d’Orléans, dans la galerie de Valois, d’où son nom, du côté de la rue des Bons-Enfants, ce café faisait partie des cafés du Palais-Royal, qui se distinguaient surtout, avec le café de la Régence et le café de Foy.

Établissement modeste, rendez-vous des gens tranquilles, on y jouait aux dames, aux échecs et aux dominos[1]. Plus tard, il est rapidement devenu un foyer d’aristocratie. Fréquenté par les chevaliers de Saint-Louis et les gardes du corps, défenseurs naturels du trône et de l’autel[2], c’était également le rendez-vous des royalistes, tels que les rédacteurs des Actes des Apôtres, Rivarol, Champcenetz, ou Jean-Gabriel Peltier[3].

En mai 1790, ce café était devenu un tel foyer d’aristocratie que les patriotes y ont fait une descente pour « purifier » les lieux[3]. En mars 1792, les feuillantins se rassemblaient principalement dans ce café, où les fédérés ont fait irruption pour déchirer le Journal de Paris[4]. La Société des Colons a poursuivi ses travaux au-dessus du café de Valois[5].

On y louait, en effet, la Constitution française de 1791 comme parfaite, et les journaux soutenant que la Constitution étaient principalement étudiés. Il n’y avait pas eu de scènes aussi bruyantes qu’à l’époque où le vicomte de Mirabeau, dit « Mirabeau-Tonneau », et ses amis s’enivraient nuit après nuit au Palais-Royal, car les jeunes Feuillants, s’ils ne possédaient pas l’esprit, ne tentaient certainement pas de rivaliser avec l’impudence et la débauche des vieux partisans de la cause royaliste[6].

Au café de Valois, la Convention nationale était blâmée sans ménagement ; on détestait le régime actuel, on lui comparait continuellement l’ancien ordre de choses, auquel on donnait hautement la préférence[7]. Après les Cent-Jours, il a continué d’être fréquenté par les royalistes, puis sa clientèle s’éclaircit peu à peu, jusqu’à la fermeture de ses portes, en septembre 1841[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Agricol Beynet (ill. Mesplès), Les Chroniques du Palais-Royal : origine, splendeur et décadence ; les ducs et les duchesses, la régence, théâtres, cafés, restaurants, tripots, les galeries de bois, etc., Paris, L. Baillière & H. Messager, , 349 p. (OCLC 1046370914, lire en ligne), p. 229.
  2. Selon Fortuné du Boisgobey, tandis que « Le café de Foy avait pour habitués des libéraux, des bourgeois voltairiens, et de vieux révolutionnaires qui rentraient leurs griffes pour ne pas effaroucher les partisans du régime constitutionnel. » Fortuné Du Boisgobey, L’Épingle rose, t. 2, Paris, Édouard Dentu, , 455 p., 18 cm (OCLC 832587931, lire en ligne), p. 66.
  3. a et b (en) Frank Hamel, A Woman of the Revolution : Théroigne de Méricourt, Paris, Stanley Paul & Company, , 369 p., in-8°, portraits (OCLC 459733156, lire en ligne), p. 117.
  4. Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt, Histoire de la société française pendant la révolution, Paris, Didier, , 3e éd., 435 p., in-18 (OCLC 458012436, lire en ligne), p. 190.
  5. Arnaud Delalande, Le Cœur du roi, t. 1, Paris, Grasset, , 448 p., 21 cm (ISBN 978-2-24685-850-8, OCLC 988733672, lire en ligne), p. 110.
  6. (en) Henry Morse Stephens, A History of the French Revolution, t. 2, New York, C. Scribner’s Sons, , 3 vol., 22 cm (OCLC 10544502, lire en ligne), p. 20.
  7. Wilhelm Adolf Schmidt, Tableaux de la Révolution française publiés sur les papiers inédits du département et de la police secrète de Paris, t. 2, Leipzig, Veit & Cie, , vii, 558 (OCLC 831870760, lire en ligne), p. 357.

Liens externes[modifier | modifier le code]