Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) Economic Community of West African States (ECOWAS) (en) Comunidade Económica dos Estados da África Ocidental (CEDEAO) (pt) | |
Logo de l'organisation. | |
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Situation | |
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Création | |
Type | Organisation intergouvernementale |
Siège | Abuja (Nigeria) |
Coordonnées | 9° 02′ 32″ N, 7° 31′ 31″ E |
Langue | anglais, français, portugais |
Organisation | |
Membres | 15 membres
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Président | Bola Tinubu |
Personnes clés | Omar Touray, président de la Commission Sidie Muhammed Tunis, président du Parlement |
Site web | http://www.ecowas.int/ |
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La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (en abrégé CEDEAO ; en anglais : Economic Community of West African States, ECOWAS ; en portugais : Comunidade Económica dos Estados da África Ocidental), est une des communautés économiques régionales en Afrique, une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le . Cette structure est destinée à coordonner les actions des pays d'Afrique de l'Ouest. Son but est de promouvoir la coopération et l'intégration avec l'objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. En 1990, son pouvoir est étendu au maintien de la stabilité régionale avec la création de l'Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group, groupe militaire d'intervention qui devient permanent en 1999. En 2024, la CEDEAO compte 15 États membres. En 2020, le produit intérieur brut global des États membres de la CEDEAO s'élève à 686 milliards de dollars américains[1].
Bien qu'au départ son rôle soit purement économique, la CEDEAO s'est assez vite intéressée au maintien de la paix. C'est en effet une condition essentielle pour qu'une union puisse se réaliser. Par ailleurs, la CEDEAO crée des infrastructures régionales en matière de transports et de télécommunications.
À la suite de coups d'État, les nouvelles autorités du Niger, du Mali et du Burkina Faso annoncent quitter l’organisation le , alléguant notamment un manque d'aide de l'organisation face au terrorisme et accusant celle-ci d'être sous l'influence de puissances étrangères[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Antécédents
[modifier | modifier le code]L'union douanière de l'ouest africain formée par les quatre États du Conseil de l'Entente et le Mali en mai 1959 est l'ancêtre de la CEDEAO[3].
Établissement
[modifier | modifier le code]En 1972, le général Yakubu Gowon du Nigeria et le général Gnassingbé Eyadéma du Togo proposent la création d'une zone d'intégration économique régionale, attirant l'attention des dirigeants de la région[4]. Ils proposent cela entre et à 12 États de la région[4].
Premier traité
[modifier | modifier le code]En raison de tensions entre différents pays, la CEDEAO décide en 1978 d'adopter un protocole de non-agression, suivi en 1981 par le protocole d'assistance en matière de défense et en juillet 1991 par une déclaration des principes politiques. Mais c'est en 1990 que l'aspect sécuritaire de la CEDEAO est appliqué concrètement. Lors de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement, est convenue la mise en place d'un groupe surveillant l'application d'un cessez-le-feu, l'Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group (Ecomog). Ce groupe de supervision est devenu en peu de temps une force d'interposition. Il est notamment intervenu dans les guerres civiles du Liberia, de Sierra Leone et de Guinée-Bissau.
En 1999, à la suite des différentes guerres civiles, les États membres créent une force de sécurité en attente. Cette force conserve son appellation d'origine (Ecomog). Ses principales tâches seront entre autres l'observation et la supervision des cessez-le-feu, le maintien de la paix, l'intervention humanitaire, le déploiement préventif, la construction de la paix, le désarmement et la démobilisation.
En 2000, la Mauritanie se retire de la CEDEAO afin de se consacrer au développement de l'Union du Maghreb arabe. Ce projet ne s'étant pas finalisé, le pays demande en mai 2017 à réintégrer l'organisation[5].
Traité révisé (depuis 2003)
[modifier | modifier le code]Interventions et médiations
[modifier | modifier le code]Le , la CEDEAO propose au Conseil national pour la démocratie et le développement d'envoyer des forces d'intervention en Guinée[6]. Le , à la suite du refus de Laurent Gbagbo (déclaré élu par le Conseil constitutionnel de la Côte d'Ivoire) de céder le pouvoir à Alassane Ouattara (déclaré élu par la Commission électorale indépendante, la plupart des États, l'Organisation des Nations unies et l'Union africaine) après l'élection présidentielle de 2010, l'organisation suspend la Côte d'Ivoire de l'ensemble de ses travaux[7]. Elle est réintégrée après la victoire d'Alassane Ouattara en avril 2011.
Le , le Conseil de sécurité des Nations unies charge les pays de la CEDEAO de définir un plan de reconquête militaire du Nord Mali[8] qui se trouve entre les mains de groupes armés islamistes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ansar Dine. La Mission internationale de soutien au Mali commence à se déployer fin janvier 2013.
En , la CEDEAO s'engage dans la médiation de la crise gambienne survenue à la suite de l'élection présidentielle de décembre 2016 et au refus de Yahya Jammeh de quitter le pouvoir au profit d'Adama Barrow donné vainqueur. Le , ce dernier prête serment en tant que président de la République de Gambie dans l'ambassade de Gambie au Sénégal[9]. Ce même jour, dans l'après-midi, à la suite de l'adoption de la résolution 2337 du Conseil de sécurité des Nations unies, des troupes des armées du Sénégal, du Nigeria, du Ghana, du Mali et du Togo entrent en Gambie « de partout » et en mobilisant « l'ensemble des moyens, terre, air et mer » selon les déclarations du colonel Abdoul Ndiaye, porte-parole de l'armée sénégalaise[10],[11]. Des avions de guerre et un navire nigérians sont mobilisés[12]. Le , Yahya Jammeh accepte de quitter le pouvoir. Il part en exil le pour Conakry, en Guinée, avant de rejoindre la Guinée équatoriale[13]. La gestion de la crise gambienne par la CEDEAO est considérée comme un succès sans qu'aucun mort ne soit à déplorer.
Faits économiques et institutionnels
[modifier | modifier le code]Le , le tarif extérieur commun de la CEDEAO entre en vigueur, mais il n'est appliqué que par neuf des États membres. Ce tarif extérieur commun doit remplacer le tarif extérieur commun de l'Union économique et monétaire ouest-africaine mis en place en 2000[14].
Le , le Maroc dépose une demande d'adhésion auprès de la CEDEAO[15]. Le , l'organisation donne son accord de principe à cette demande[16], avant de revenir sur sa décision à la fin de la même année[17].
Vers la monnaie unique
[modifier | modifier le code]Le , la 42e session du conseil de convergence de la zone monétaire ouest-africaine (ZMOA), se tient à Conakry, en Guinée. La ZMAO regroupe les pays membres de la CEDEAO qui n'utilisent pas le franc CFA. La rencontre porte notamment sur le lancement d'une future monnaie de l'Afrique de l'Ouest, l'eco[18]. La mise en place de cette nouvelle monnaie est annoncée pour le [19].
Le , les chefs d'État des 15 pays de la région ont adopté le symbole de l'eco – « EC » – ainsi que le nom de la future banque centrale de la CEDEAO, la « Banque centrale de l'Afrique de l'Ouest ». Aucun calendrier précis n'est annoncé officiellement[20].
Le , le Nigeria demande un report du lancement de l'eco, monnaie unique ouest-africaine, prévu théoriquement cette année. « La position du Nigeria sur l'eco est que les critères de convergence [entre États] n'ont pas été atteints par la majorité des pays » devant adopter cette monnaie commune, a indiqué la présidence nigériane sur son compte Twitter. « Il doit par conséquent y avoir un report du lancement de la monnaie unique », ajoute-t-elle[21].
Le , un sommet extraordinaire de la CEDEAO a lieu. De nombreux points sont abordés. Notamment la mise en place de la monnaie unique (eco)[22].
Fin , l'agence de notation Standard & Poor's réalise une étude sur la concrétisation du projet de sortie du franc CFA, et se dit rassurée par le fait que l'eco reste arrimé à l'euro et que la France continue à garantir sa convertibilité monétaire. Le lancement de la nouvelle monnaie n'aurait donc pas d'effets immédiats, et une dévaluation n'est à ce jour pas prévue. L'étude rappelle de même que « les États membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine ne seront plus tenus de conserver la moitié de leurs réserves de change sur un compte d'opération au Trésor français. Autrement dit, la banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pourra gérer ses réserves de changes comme elle le jugera approprié »[23].
Le , le Conseil des ministres français adopte un projet de loi qui entérine la fin du franc CFA[24]. La BCEAO ne sera plus obligée de déposer la moitié de ses réserves de change auprès du Trésor public français[25].
Géographie
[modifier | modifier le code]États membres
[modifier | modifier le code]L'adhésion de tous les membres de la CEDEAO date de la création de l'organisation en 1975, à l'exception du Cap-Vert, qui l'a rejointe en 1976.
- Bénin
- Burkina Faso (suspendu à la suite d’un coup d’État)
- Cap-Vert
- Côte d'Ivoire
- Gambie
- Ghana
- Guinée (suspendue à la suite du coup d'État militaire de septembre 2021[26])
- Guinée-Bissau
- Liberia
- Mali (suspendu à la suite d’un coup d’État)
- Niger (suspendu à la suite d’un coup d’État)
- Nigeria
- Sénégal
- Sierra Leone
- Togo
Membres suspendus
[modifier | modifier le code]En 2021, deux États membres sont suspendus de la communauté à la suite de coups d'État : le Mali en mai, à la suite d'un deuxième coup d'État en neuf mois[27],[28], et la Guinée en septembre. La CEDEAO décide de geler les avoirs financiers et d'imposer des interdictions de voyage aux auteurs du putsch en Guinée et à leurs familles[29].
Le , à la suite d'un coup d'État militaire le qui entraine la démission du président Roch Marc Christian Kaboré, obtenue sous la menace et l'intimidation, le Burkina Faso s'ajoute à la liste des membres suspendus[30].
Le , le Mali obtient la levée des sanctions financières et économiques de l'organisation, mais il reste suspendu des organes de la CEDEAO. La CEDEAO accepte les deux ans de transition au Burkina Faso et la nomination de Thomas Boni Yayi comme médiateur pour la Guinée[31].
Le , la CEDEAO suspend toutes les transactions commerciales et financières avec le Niger à la suite du coup d'État militaire de juillet 2023[32].
Le , le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ayant des pouvoirs militaires à leur tête après des coups d'État, annoncent leur volonté se retirer de la CEDEAO et ce avec effet immédiat[33], sans toutefois en informer l’organisation par voie officielle. Si chaque État membre est libre de quitter l’organisation, ce départ ne peut s’effectuer avant l’expiration d’un délai d'un an stipulé par l’article 91-1 du traité révisé de la CEDEAO. Cependant, le Mali et le Burkina Faso annoncent ne pas vouloir respecter les engagements multilatéraux et tenter une sortie « sans délai »[34].
Demandes d'adhésion
[modifier | modifier le code]- Maroc : Le pays, après avoir fait son retour au sein de l'Union africaine après 32 ans d'absence, a formulé une demande d'adhésion à la CEDEAO le (il était déjà membre observateur de l'organisation depuis 2005). Initialement prévue pour décembre 2017, la décision finale de la CEDEAO devait être rendue en 2018[35]. Cependant la décision a été reportée à une date ultérieure[36].
- Mauritanie : Le pays a quitté la CEDEAO en 2000. Néanmoins, il a signé un accord d'association avec l'organisation le 9 août 2017 : à travers cette alliance actée par la ministre mauritanienne du Commerce, Naha Mint Mouknass, et son homologue sénégalais, Alioune Sarr, la Mauritanie devient donc officiellement membre associé de l'organisation[37].
Statut et gouvernance
[modifier | modifier le code]Structure
[modifier | modifier le code]La CEDEAO est composée de huit institutions principales :
- la conférence des chefs d'État et de gouvernement ;
- le conseil des ministres ;
- le parlement de la Communauté ;
- la cour de justice de la Communauté[38],[39] ;
- la commission :
- Lors du sommet d'Abuja le 14 juin 2006, les chefs d'État de la CEDEAO ont approuvé une modification de l'organisation. Le secrétariat est remplacé par une commission de neuf commissaires, issus à tour de rôle des pays membres. Le mandat de quatre ans des premiers commissaires, issus du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, du Ghana, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de Sierra Leone et du Togo débutera en janvier 2007. Le Ghana assurera la présidence de la commission et le Burkina Faso la vice-présidence ;
- la banque d'investissement et de développement de la CEDEAO ;
- l'organisation ouest-africaine de la Santé ;
- le groupe inter-gouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme en Afrique de l'Ouest (GIABA).
Économie
[modifier | modifier le code]Depuis 30 ans, les États membres de la CEDEAO envisagent la création d'une monnaie unique, baptisée l'eco le et qui devrait entrer en vigueur à une date indéterminée.
Pays | Devise | Superficie (km2)[40] |
Population (en milliers) en 2017[41] |
PIB (en millions de $)[42] |
PIB (PPA) (en millions de $)[43] |
PIB (PPA) par habitant ($ internationaux courants)[44] |
---|---|---|---|---|---|---|
Bénin | Franc CFA (UEMOA) | 114 763 | 11 176 | 9 247 | 25 441 | 2 276 |
Burkina Faso | Franc CFA (UEMOA) | 272 967 | 19 193 | 12 323 | 35 818 | 1 866 |
Cap-Vert | Escudo cap-verdien | 4 033 | 546 | 1 773 | 3 777 | 6 913 |
Côte d'Ivoire | Franc CFA (UEMOA) | 322 462 | 24 295 | 37 353 | 95 837 | 3 945 |
Gambie | Dalasi | 11 295 | 2 101 | 1 489 | 3 569 | 1 699 |
Ghana | Cedi | 238 537 | 28 834 | 58 997 | 129 805 | 4 502 |
Guinée | Franc guinéen | 245 836 | 12 717 | 10 473 | 28 576 | 2 247 |
Guinée-Bissau | Franc CFA (UEMOA) | 36 125 | 1 861 | 1 347 | 3 171 | 1 704 |
Liberia | Dollar libérien | 111 369 | 4 732 | 3 285 | 6 082 | 1 285 |
Mali | Franc CFA (UEMOA) | 1 240 192 | 18 542 | 15 334 | 41 130 | 2 218 |
Niger | Franc CFA (UEMOA) | 1 267 000 | 21 477 | 8 120 | 21 880 | 1 019 |
Nigeria | Naira | 923 768 | 190 886 | 375 745 | 1 123 781 | 5 887 |
Sénégal | Franc CFA (UEMOA) | 196 712 | 15 851 | 21 070 | 54 804 | 3 457 |
Sierra Leone | Leone | 72 300 | 7 557 | 3 775 | 11 565 | 1 530 |
Togo | Franc CFA (UEMOA) | 56 785 | 7 798 | 4 758 | 12 971 | 1 663 |
Total (2017) | 5 114 144 | 367 566 | 565 089 | 1 598 207 | 4 348 | |
dont UEMOA | Franc CFA (UEMOA) | 3 507 006 | 120 193 | 109 552 | 291 052 | 2 422 |
Agences spécialisées
[modifier | modifier le code]L'organisation compte onze institutions spécialisées :
- Agence monétaire de l'Afrique de l'Ouest (AMAO)
- Agence régionale pour l'agriculture et l'alimentation (ARAA)
- Autorité de régulation régionale du secteur de l'électricité de la CEDEAO (ARREC)
- Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la CEDEAO (CEREEC)
- Système d'échange d'énergie électrique ouest africain (EEEOA)
- Carte brune de la CEDEAO
- Unité de coordination des ressources en eau (UCRE)
- Centre de la CEDEAO pour le développement du genre (CCDG)
- Centre de développement de la jeunesse et sports de la CEDEAO (CDJSC)
- Institution monétaire de l'Afrique de l'Ouest (IMAO)
- Unité de préparation et de développement des projets d'infrastructure de la CEDEAO (PPDU)
Présidents de la CEDEAO
[modifier | modifier le code]# | Président | Pays | Période |
---|---|---|---|
1 | Gnassingbé Eyadéma | Togo | 1977-1978 |
2 | Olusegun Obasanjo | Nigeria | 1978-1979 |
3 | Léopold Sédar Senghor | Sénégal | 1979-1980 |
4 | Gnassingbé Eyadéma | Togo | 1980-1981 |
5 | Siaka Stevens | Sierra Leone | 1981-1982 |
6 | Mathieu Kérékou | Benin | 1982-1983 |
7 | Ahmed Sékou Touré | Guinée | 1983-1984 |
8 | Lansana Conté | Guinée | 1984-1985 |
9 | Muhammadu Buhari | Nigeria | 1985 - 27 août 1985 |
10 | Ibrahim Babangida | Nigeria | 27 août 1985 - 1989 |
11 | Dawda Jawara | Gambie | 1989-1990 |
12 | Blaise Compaoré | Burkina Faso | 1990-1991 |
13 | Dawda Jawara | Gambie | 1991-1992 |
14 | Abdou Diouf | Sénégal | 1992-1993 |
15 | Nicéphore Soglo | Bénin | 1993-1994 |
16 | Jerry Rawlings | Ghana | 1994 - 27 juillet 1996 |
17 | Sani Abacha | Nigeria | 27 juillet 1996 - 8 juin 1998 |
18 | Abdulsalami Abubakar | Nigeria | 9 juin 1998 - 1999 |
19 | Gnassingbé Eyadéma | Togo | 1999 |
20 | Alpha Oumar Konaré | Mali | 1999 - 21 décembre 2001 |
21 | Abdoulaye Wade | Sénégal | 21 décembre 2001 - 31 janvier 2003 |
22 | John Kufuor | Ghana | 31 janvier 2003 - 19 janvier 2005 |
23 | Mamadou Tandja | Niger | 19 janvier 2005 - 19 janvier 2007 |
24 | Blaise Compaoré | Burkina Faso | 19 janvier 2007 - 19 décembre 2008 |
25 | Umaru Yar'Adua | Nigeria | 19 décembre 2008 - 18 février 2010 |
26 | Goodluck Jonathan | Nigeria | 18 février 2010 - 16 février 2012 |
27 | Alassane Ouattara | Côte d'Ivoire | 17 février 2012[45] - 28 mars 2014 |
28 | John Dramani Mahama | Ghana | 28 mars 2014 - 19 mai 2015[46] |
29 | Macky Sall | Sénégal | 19 mai 2015 - 4 juin 2016 |
30 | Ellen Johnson Sirleaf | Liberia | 4 juin 2016 - 4 juin 2017[47] |
31 | Faure Gnassingbé | Togo | 4 juin 2017 - août 2018 |
32 | Muhammadu Buhari | Nigeria | nommé en août 2018[48], pour succéder au Togolais Faure Gnassingbé, qui était en campagne électorale, ce qui posait un problème d'incompatibilité.[réf. souhaitée] |
33 | Mahamadou Issoufou | Niger | 29 juin 2019 - 7 septembre 2020[49] |
34 | Nana Akufo-Addo | Ghana | 7 septembre 2020[50] - 3 juillet 2022[51] |
35 | Umaro Sissoco Embaló | Guinée-Bissau | 3 juillet 2022[52] - 24 février 2024 |
36 | Bola Tinubu | Nigeria | depuis le 24 février 2024[53] |
Présidents de la Commission
[modifier | modifier le code]Président | Pays | Période |
---|---|---|
Mohamed Ibn Chambas | Ghana | - |
Victor Gbeho | Ghana | - [54] |
Kadré Désiré Ouédraogo | Burkina Faso | - [55] |
Marcel Alain de Souza | Bénin | [56] - |
Jean-Claude Kassi Brou | Côte d'Ivoire | [57] - [58] |
Omar Touray | Gambie | depuis le [58] |
État de droit et coups d'État
[modifier | modifier le code]La CEDEAO a adopté des « principes fondamentaux » guidant tous ses rapports avec ses États membres, leurs citoyens et d'autres organismes externes, qui renforcent l'état de droit et le système démocratique de gouvernement dans la région, parmi lesquels : « respect, promotion et protection des droits de l'Homme et des peuples conformément aux dispositions de la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples ; reconnaissance et respect des règles et principes juridiques de la Communauté ; promotion et consolidation d'un système démocratique de gouvernement dans chaque État membre tel que prévu par la Déclaration de Principes Politiques adoptée le 6 juillet 1991 à Abuja. »
La CEDEAO doit affronter, conformément à ses traités et principes fondamentaux, des menaces à l'état de droit provenant : de transitions démocratiques difficiles en Guinée (2009) et en Côte d'Ivoire (2010) ; de coups d'État militaires avec suspension de la Constitution, par exemple en Guinée, le 5 septembre 2021, et au Burkina Faso, les 23 et 24 janvier 2022 (dans ce dernier cas, le président de la CEDEAO condamne « avec la plus grande fermeté cette tentative de coup d'État », exige le retour à l'ordre constitutionnel et demande la libération du président de la République) ; de militaires putschistes, par exemple au Mali (18 août 2020), qui refusent de rendre le pouvoir aux civils par le processus démocratique électoral légal, de respecter l'ordre constitutionnel, les traités internationaux ratifiés et les décisions de la CEDEAO ; l'émergence de groupes djihadistes, qui constituent au XXIe siècle la première menace sécuritaire dans la région, ainsi, en 2012, différents groupes armés qui prennent le contrôle du nord du Mali et l'insurrection djihadiste au Nigeria menée depuis 2009 par Boko Haram et Ansaru.
La CEDEAO intervient, rapidement et par divers moyens, en cas de menace aux principes fondamentaux qui la gouvernent et reste ferme sur ses principes.
Par exemple, le à la suite du coup d'État de 2020 au Mali, la CEDEAO appelle à l'arrêt de la mutinerie et s'oppose à tout coup d'État. La CEDEAO annonce la suspension du Mali de ses rangs, la fermeture des frontières de ses États membres avec le Mali et la suspension de leurs échanges financiers avec cet État membre, à l'exception des aliments de première nécessité, des médicaments et du carburant. Elle appelle également à la libération des personnalités arrêtées. Le 20 août, la CEDEAO annonce l'envoi d'une délégation au Mali et réclame le rétablissement du président. Le 22 août, une délégation de la CEDEAO se rend au Mali. Le 23 août, à l'issue du deuxième jour de négociations avec la délégation de la CEDEAO, la junte malienne propose une transition de trois ans dirigée par un militaire, un gouvernement majoritairement militaire et accepte de libérer le président Ibrahim Boubacar Keïta. Par la suite, elle propose une transition de deux ans. Le 24 août, après trois jours de négociations, la junte et les émissaires de la CEDEAO se séparent sans parvenir à un accord sur les conditions du retour du pouvoir aux civils. La mission de médiation de la CEDEAO propose alors une transition, dirigée par un civil ou un officier de l'armée à la retraite, pour une durée maximale de douze mois. Le 28 août, la CEDEAO exige une transition d'un an maximum, dirigée par un civil, ainsi qu'un Premier ministre civil. Le 7 septembre, la CEDEAO exige la nomination d'un président et d'un Premier ministre civils d'ici le 15 septembre. Le 16 septembre, malgré l'opposition de la CEDEAO, la junte exige une transition militaire. La CEDEAO accepte une transition de 18 mois. La CEDEAO lève les sanctions le 7 octobre. Le 5 décembre, le Conseil national de la transition est lancé. Le 13 janvier 2021, la CEDEAO appelle à la dissolution du CNSP et celle-ci est prononcée par décret le 18 janvier suivant.
À la suite du second coup d'État militaire en 2021, en août 2021, la Cour de justice de la CEDEAO demande au Mali de justifier la résidence surveillée de Moctar Ouane et Bah Ndaw, privés de liberté depuis le 24 mai 2021.
En janvier 2022, la CEDEAO annonce la mise sous embargo du Mali, sauf pour les denrées de première nécessité, pour sanctionner le maintien au pouvoir des militaires.
En décembre 2024, les chefs d´État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest se réunissent pour éventuellement officialiser le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso[59].
Sources
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- PIB en milliards de dollars courants : Nigeria 429,42 ; Ghana 70,01 ; Côte d'Ivoire 62,95 ; Sénégal 24,53 ; Burkina Faso 17,96 ; Mali 17,64 ; Bénin 15,67 ; Guinée 14,18 ; Niger 13,76 ; Togo 7,59 ; Sierra Leone 4,06 ; Libéria 3,04 ; Cabo Verde 1,87 ; Gambie 1,81 ; Guinée-Bissau 1,52 ; TOTAL CEDEAO 686,02
Source : (en) « World Economic Outlook database: April 2023 », sur Fonds monétaire international. - « Le Mali, le Niger et le Burkina Faso quittent la CEDEAO avec effet immédiat », sur KOACI, .
- Ahmed Mohamed Ghadhi, La longue marche de l'Afrique vers l'intégration, le développement et la modernité politique, Éditions L'Harmattan, , 572 p., p. 76.
- Ukaigwe 2016, p. 3
- « La Mauritanie veut réintégrer la zone de libre-échange de la Cedeao », sur Jeune Afrique, .
- « Pour une « transition de courte durée » en Guinée », sur Radio France internationale, .
- « La CEDEAO demande à Gbagbo de rendre le pouvoir sans délai », Le Point, (lire en ligne).
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- La CEDEAO lance un appel pour la signature de l'APE et la mise en œuvre du TEC, ICTSD, 9 juin 2016
- [1]
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Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Jerry Ukaigwe, ECOWAS Law, Springer, (ISBN 978-3-319-26231-4)
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Économie de l'Afrique
- Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)
- Intégration économique
- Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group (ECOMOG)
- Concours de paix de la CEDEAO (en)
Liens externes
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- (en + fr + pt) Site officiel
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :