Bwende (peuple)

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Les Bwende (ou BaBwende, Buende, BaBuende) sont une population d'Afrique centrale vivant en République démocratique du Congo et en République du Congo[1].

Langue[modifier | modifier le code]

Ils parlent le bwende, une langue bantoue rattachée au kikongo.

Arts[modifier | modifier le code]

Fétiche en bois à insertions de ferraille (nkisi)
Statuettes
L'expression artistique des Bwende a subi la forte influence des Beembe, leurs voisins au nord-ouest. Cependant les statuettes bwende présentent quelques caractéristiques propres, telles que de larges épaules, de nombreuses scarifications corporelles et une coiffure parfois asymétrique[2]. La statuette en bois ci-contre[3], employée au culte de nkisi, comportait à l'origine plus de 400 insertions en ferraille, dont la plupart ont été perdues. Ces fétiches sont considérés comme très puissants : on leur demande aussi bien de désigner un coupable que de guérir une maladie.
Niombo
Les Bwende se distinguent surtout par leurs grands mannequins funéraires en tissu (niombo), en réalité des cadavres desséchés emmaillotés dans de nombreuses épaisseurs. Ils sont rarement visibles dans les collections occidentales. Celui prêté par le musée de la culture mondiale de Göteborg, impressionnant par sa hauteur, son envergure et sa couleur rougeâtre, a fait sensation lors de l'exposition Eternal Ancestors: The Art of the Central African Reliquary qui s'est tenue au Metropolitan Museum of Art en 2007[4]. Il a été réalisé au début du XXe siècle dans une mission suédoise du Congo.
Muziri
Comme chez les Beembe, on trouve de petites statues-reliquaires également en tissu (muziri), qui contiennent quelques ossements. Leur taille est comprise entre 40 et 80 cm. Alors que les poupées beembe sont en position assise, leurs homologues bwende sont figurées debout[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Soret Marcel, « Histoire du Congo, capitale Brazzaville », sur Horizon (consulté le ), p. 75.
  2. Jean-Baptiste Bacquart, L'Art tribal d'Afrique noire, Thames & Hudson, 2010, p. 129
  3. La statuette est détenue par le musée d'art d'Indianapolis dans la Eiteljorg Gallery of African Art [1]
  4. Voir photographie et article « Ceremonial Offerings » dans le New York Observer [2]
  5. Marc Leo Felix, Charles Meur et Niangi Batulukisi, Art & Kongos : les peuples kongophones et leur sculpture Biteki bia Bakongo, Zaïre Basin Art History Research Center, 1995, p. 172 (ISBN 978-2-930169-00-2)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Birgit Åkesson, « Une figure funéraire, Niombe, chez les Babwende, Congo-Brazzaville », in Masque des eaux vives : danses et choréographies traditionnelles d'Afrique noire, L'Harmattan/UNESCO, Paris, 1994, p. 119-120
  • (en) « Bembe, Bwende », in Bibliographic surveys of African people, vol. 1, Department of fine Arts, Indiana University, Bloomington, 1979, p. 48-52
  • (en) Anita Jacobson-Widding, « The red corpse, or the ambiguous father », in Ethnos (Stockholm), 45 (3-4) 1980, p. 202-210
  • (de) Ernst Mauritz Manker, « Niombo : die Totenbestattung der Babwende », in Zeitschrift für Ethnologie (Berlin), no 57, 1932, p. 159-172
  • J. Mouyabi, « Les Bwende, contemporains des Sundi et des Teke, disparus dans les bassins du Djoué et de la Loufoulakari au XIXe siècle », in Annales de l’Université Marien Ngouabi (Brazzaville), 2007 8 (1), p. 11-30)
  • (en) Joanna G. Ochsner, Anthropomorphic cloth sculpture of the Bwende and Bembe, Indiana University, 1995, 84 p.
  • (en) « Reliquary sculpture (niombo) : Kongo peoples : Bwende group », in Alisa LaGamma (dir.), Eternal ancestors: the art of the Central African reliquary, Metropolitan Museum of Art, New York ; Yale University Press, New Haven, 2007, p. 316-321
  • Ragnar Widman, « Le culte du niombo des bwendé », in Arts d'Afrique noire (Arnouville), no 2, 1972, p. 13-41

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]