Bugatti

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 5 mars 2020 à 09:12 et modifiée en dernier par Y.Leclercq (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Bugatti
logo de Bugatti
Image illustrative de l’article Bugatti
illustration de Bugatti

Création 1909 Empire allemand, Alsace[1]
Dates clés 1939 : mort de Jean Bugatti
1963 : acquisition par Hispano-Suiza
1986 : acquisition par Romano Artioli
1998 : acquisition par Volkswagen
Fondateurs Ettore Bugatti Drapeau de l'Italie Italie Drapeau de la France France
Personnages clés Jean Bugatti
Roland Bugatti
Romano Artioli
Forme juridique Société par actions simplifiée
Slogan « Rien n'est trop beau, rien n'est trop cher »
Siège social Molsheim (Bas-Rhin)
Drapeau de la France France
Direction Stephan Winkelmann (Président)
Actionnaires Bugatti Rimac (en)[2]
Volkswagen[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité Constructeur automobile
Produits Supercars
Société mère Volkswagen AG
Effectif 113 en 2018
SIREN 433873437[4]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.bugatti.com

Chiffre d'affaires 214 603 170  en 2018
Résultat net 3 457 910 en 2018[5]
Bouchon Bugatti Type 40 Coupé (1927).

Bugatti Automobiles[6] est un constructeur automobile français filiale du groupe allemand Volkswagen AG. Fondée en 1909 par le constructeur franco-italien Ettore Bugatti, l’entreprise est longtemps considérée comme pionnière dans le domaine de l’automobile et produit de luxueuses sportives de prestige marquées par l’adage cher à Ettore : « Rien n’est trop beau, rien n’est trop cher »[7].

Bugatti est dépositaire de plus de 1 000 inventions brevetées en mécanique et se distingue particulièrement en compétition automobile, notamment dans la première moitié du XXe siècle, avec ses « légendaires » bolides bleus de France à la calandre en fer à cheval. Son palmarès compte plus de 10 000 victoires internationales en course ainsi que 37 records[8]. Reprise un temps par le « fils du Patron » Jean Bugatti, décédé précocement, Bugatti est contraint de mettre un terme à ses activités peu après la Seconde Guerre mondiale.

De nouvelles productions d’automobiles portant le nom de Bugatti sont cependant entreprises après la disparition de la marque, d’abord en 1987 par l’Italien Romano Artioli sous le nom de « Bugatti Automobili SpA » ayant pour fait majeur la construction d'une toute nouvelle usine futuriste en Italie et le lancement d'une toute nouvelle égérie pour la marque, la EB110, puis en 1998 par le groupe allemand Volkswagen AG avec la création de la société Bugatti Automobiles SAS. En 2005, Bugatti produit un modèle d’exception, une supercar : la Bugatti Veyron 16.4 et ses versions Grand Sport, Super Sport et Grand Sport Vitesse.

En 2015, Bugatti annonce la fin du modèle Veyron dont elle a produit 450 exemplaires et l'arrivée d'un tout nouveau modèle pour 2016 qui sera la Bugatti Chiron, du nom du pilote monégasque Louis Chiron, et est propulsé par un W16 développant 1 500 ch[9]. Sa vitesse maximale est bridée à 420 km/h.

Histoire

La Type 13 ou la naissance de Bugatti

Une Type 13, la première automobile Bugatti.

Alors que l’histoire voit la naissance des premières automobiles à pétrole, celle de Bugatti débute en 1899. Âgé de 17 ans, Ettore Bugatti entame une formation chez le constructeur de cycles et tricycles Prinetti & Stucchi (en) durant laquelle il fabrique son premier tricycle, motorisé par un moteur De Dion, qu’il engage dans quelques courses[10],[11]. L’année suivante, avec le soutien financier d’un ami de son père, le comte Gulinelli, Ettore réalise celle qui peut être considérée comme sa première automobile, la Bugatti Type 2[10],[11]. Propulsé par un quatre cylindres à soupapes en tête, « l’un des premiers [moteurs de ce genre] au monde »[10], elle suscite très vite l’intérêt ; elle obtient d’ailleurs un prix lors de sa présentation en mai 1901 à l’Exposition automobile internationale de Milan[10],[11].

En 1902, à la suite du salon de Milan, Bugatti réalise une gamme d’automobiles pour le baron Eugène-Dominique de Dietrich. Vendue sous le nom De Dietrich-Bugatti, elle est constituée des Bugatti Type 3 et Type 4 ainsi que de la Type 5 sur laquelle Ettore Bugatti prend part à une course à Francfort[12]. En 1904 cependant, De Dietrich met fin à son contrat, vraisemblablement pour la raison qu’Ettore délaisse la production pour la compétition[12]. Émile Mathis, agent de De Dietrich à Strasbourg, propose alors à Bugatti de lui concevoir de nouvelles automobiles. Ainsi nées, les Bugatti Type 6 et Type 7 suscitent néanmoins le mécontentement des clients si bien qu’Ettore rejoint Deutz Gasmotoren-Fabrik en 1907 où il conçoit les Type 8 et Type 9, sans succès commercial non plus[11],[12].

Une Type 22, 3 places, carrosserie Vinet (1913).

Après avoir quitté Deutz, Bugatti s’installe finalement à son compte en 1909 avec sa famille à Molsheim, en Alsace (région appartenant à cette date à l’Empire allemand), et il fait l’acquisition des locaux vides d’une teinturerie, où il débute en 1910 avec le soutien du banquier espagnol Augustin de Vizcaya[13],[Note 1] la production de sa première automobile et première sportive de course, la Type 13[11],[14]. Présentée la même année au Salon de l’automobile de Paris, elle y remporte un vif succès[14],[15] car son poids plume et sa tenue de route sont exceptionnels pour l'époque. Elle termine deuxième au Grand Prix de l’Automobile Club de France 1911 dit "des vieux tacots" au Mans avec Ernest Friderich, derrière une Fiat S74 (en) nettement plus puissante. Le début de la Première Guerre mondiale oblige l’entreprise à participer à l’effort de guerre en développant pour les Alliés, conjointement avec le constructeur aéronautique Messier, des moteurs d’avion à huit et seize cylindres[16],[17]. Friderich finit quinzième des 500 miles d'Indianapolis 1914 avec la T13, et son mécanicien de bord A. Tonelle[18].

Domination de Bugatti en Grand Prix

Ernest Friderich vainqueur de la Coupe des Voiturettes du Mans en 1920 sur Type 13 (première grande victoire de la marque).

La guerre terminée, Ettore Bugatti, qui s’était exilé à Milan puis à Paris au début du conflit, réintègre ses locaux de Molsheim, ville désormais française. La nouvelle Type 22 est alignée en compétition : en 1921, elle remporte son plus grand succès, en s’imposant aux quatre premières places du Gran Premio delle Vetturette, couru à cette date à Brescia au mois de septembre, quatre jours après le premier Grand Prix d’Italie[19]. Ce quadruplé vaut certes désormais le surnom de « Brescia », mais il offre surtout à Bugatti la « gloire et de substantielles rentrées d’argent ». Maintenant renommées pour la qualité de leurs moteurs et de leurs châssis[20], les Type 13 Brescia et 22 permettent en outre à l’entreprise « d’asseoir sa notoriété auprès d’une clientèle sportive »[21].

Meo Costantini au volant d’une Type 35 lors du GP de l’ACF 1924.

Ce n’est cependant que le début de la « légende » Bugatti. Si en 1922 apparaît la première huit cylindres commercialisée, la Type 30, disposant en outre de freins hydrauliques (Pierre De Vizcaya deuxième du GP de l'A.C.F. à Strasbourg), le véritable tournant dans l’histoire de Bugatti a lieu en 1924 à Lyon lors du Grand Prix de l’Automobile Club de France, lors duquel Bugatti dévoile enfin sa fameuse Bugatti Type 35. Automobile d’exception tant par « la finesse et l’élégance de son dessin »[22],[23] que pour son excellent comportement routier[24],[25], pilotes d’usine et privés vont à son volant remporter plus de 2 000 victoires en compétition, record inégalé à ce jour[26],[27],[28]. En dominant les compétitions internationales pendant près d’une décennie (de 1925 à 1934 environ), la Type 35 est aujourd’hui non seulement la Bugatti la plus célèbre mais compte également parmi les voitures ayant le plus marqué l’histoire de l’automobile.

Publicité pour Bugatti en 1923

Bugatti, obtient en outre près de 700 succès planétaires absolus en côte entre 1921 et 1949, dont près de 685 avant le second conflit mondial (essentiellement à partir de 1923)[29].

Bugatti Niniette II en 1935.

Au milieu des années 1930, Bugatti produit également des bateaux de course nommées Niniette. Pilotés par Maurice Vasseur et le prince Ruspoli (en), ils battirent plusieurs records aquatiques de vitesse[30].

Influence grandissante de Jean Bugatti

La Type 41, surnommée Bugatti « Royale » du nom de la clientèle à laquelle elle se destine.

Jean Bugatti, le troisième enfant d’Ettore, travaille très tôt au côté de son père au bureau d’études de l’usine et se révèle rapidement « doué d’un immense talent de dessinateur »[20],[13] en esquissant des carrosseries particulièrement élégantes destinées à habiller les châssis Bugatti ; il fait également preuve du même génie que son père en mécanique en contribuant à l’innovation des voitures produites. De cette union entre Ettore et Jean nait l’extraordinaire Bugatti « Royale », une Bugatti de 12 763 cm3 de cylindrée, 300 ch et 500 000 Francs. Si, en raison de la crise financière, l’automobile est un échec commercial, les six exemplaires construits n'ayant jamais été acquis par la clientèle royale à laquelle elle se destinait, elle constitue en revanche « sur le plan technique et esthétique, l’une des plus grandes réussites de Bugatti »[20].

Peu avant 1930, Jean Bugatti prend officiellement la responsabilité du département design de Bugatti ; Ettore se retire progressivement de l’entreprise au profit de son fils à qui la quasi-totalité de la direction de l’entreprise est confiée en 1936[31]. C’est également à partir de cette date que l’influence de Jean sur la gamme Bugatti transparait réellement, notamment au travers des Bugatti Type 50, Type 55 et Type 57, unanimement louées pour « leur beauté, l’unité de leur ligne et l’équilibre esthétique entre les éléments »[32]. Alors qu’elle compte parmi les voitures les plus luxueuses de l’époque, la Type 57 est produite à 690 exemplaires déclinés en plusieurs versions : berline Galibier, coupé Atalante, coach Ventoux, cabriolet Stelvio ,Aravis.

Un décès prématuré peu avant la Seconde Guerre mondiale

Autorail Bugatti, conservé à Mulhouse.
Michel Bugatti (fils d'Ettore Bugatti) au volant de sa « Bugatti Grand Prix Type 30 » au Salon Rétromobile 2011 de Lons-le-Saunier.

Au début des années 1930, quand le krach de 1929 se répercute en Europe dans la Grande Dépression, Ettore Bugatti sauve son usine de la faillite en fabriquant 80 autorails très lucratifs équipés de moteurs de la Type 41 couplés par quatre pour atteindre en 1934 la vitesse record de 192 km/h[33].

C’est également à cette époque qu’il conçoit quelques bateaux ainsi qu’un avion, le modèle 100P. Construit en coopération avec Louis de Monge pour participer à la Coupe Deutsch de la Meurthe 1938, son architecture innovante a pour vocation de lui permettre de battre le record du monde de vitesse sur base[Note 2],[34]. Malgré quelques difficultés financières et la concurrence accrue des sportives italiennes d’Alfa Romeo et allemandes de Mercedes-Benz, Bugatti s’impose aux 24 Heures du Mans 1937 et 1939 grâce aux Type 57G Tank des pilotes français d’usine Jean-Pierre Wimille, associé à Robert Benoist, et Pierre Veyron.

L’année 1939 marque la fin d’une ère. Jean Bugatti est à cette date âgé de 30 ans et dirige l’entreprise depuis maintenant près de 3 ans. Sur la route qui mène à Strasbourg, il teste régulièrement les Bugatti pour en parfaire la mise au point[35]. Le vendredi , sur la longue ligne droite du carrefour de la Colonne de Dorlisheim jusqu’à Entzheim, Jean Bugatti se tue accidentellement au volant de la Type 57G Tank victorieuse aux 24 Heures du Mans[35]. Suite à ce décès Ettore Bugatti reprend la tête de l’entreprise à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

La firme, située en zone interdite, « est confisquée par les Allemands, pour ensuite disparaître » [36]. En 1945, Ettore Bugatti parvient à récupérer son usine et tente de redémarrer la production d’automobiles malgré les dettes et le manque de moyen. Les études des Bugatti Type 73 et Type 78 n’aboutissent cependant pas et la mort d’Ettore Bugatti le , âgé de 66 ans, des suites d’une pneumonie, sonne la fin de son entreprise[13],[37].

La Bugatti Type 251 pilotée par Maurice Trintignant au GP de France 1956.

En 1951, Roland Bugatti, le fils cadet d'Ettore, et Pierre Marco[38], ancien pilote (troisième du GP de France 1922) fidèle collaborateur de l'usine, tentent de relancer l'entreprise. La Bugatti Type 101 aux caractéristiques assez proches de la Type 57 ne rencontre cependant pas le succès étant donné le climat économique de l'époque, le manque de finances et probablement le manque de compétences[39],[40]. Six modèles seulement seront ainsi vendus.

En 1955, une tentative de retour en compétition, via la Formule 1, échoue également avec la Bugatti Type 251. La monoplace dessinée par l'ingénieur italien Gioachino Colombo et pilotée par le Français Maurice Trintignant, la Type 251 ne parcourt que 18 tours au Grand Prix automobile de France 1956 avant d'être contrainte d'abandonner.

De l'ère Hispano-Suiza à l'acquisition par Artioli

En juillet 1963, la marque et l'usine Bugatti sont finalement vendues au constructeur Hispano-Suiza et le site de Molsheim est reconverti pour accueillir des ateliers aéronautiques[Note 3]. En un peu plus de 50 ans d’existence, l’entreprise Bugatti aura été dépositaire de 1 000 brevets[réf. nécessaire], fabriqué près de 8 000 automobiles[39] de prestige et de course, devenues prisées des collectionneurs, et été détenteur d’un palmarès sportif jamais égalé avec plus de 10 000 victoires et 37 records[réf. nécessaire].

Une Bugatti EB110 SS et une EB110 GT.

En 1987, l'entrepreneur italien Romano Artioli souhaite relancer la marque et fait l'acquisition des droits liés au nom Bugatti. Il établit alors la société par actions « Bugatti Automobili SpA » et fait bâtir une usine par l'architecte Giampaolo Benedini à Campogalliano, près de Modène, ville où sont déjà fabriquées d'autres automobiles d'exceptions telles que Ferrari, Lamborghini ou encore Maserati. À partir de 1989, les plans de la Bugatti censé symboliser la renaissance de la marque sont présentés par Paolo Stanzani, le concepteur des Lamborghini Miura et Countach. Le résultat, un coupé à moteur V12 central arrière développant 550 ch, est présenté le , jour du 110e anniversaire de la naissance d'Ettore Bugatti, d'où son nom EB110.

C'est avec ce modèle que l'écurie du Groupe Michel Hommell s'engage lors de la 62e édition des 24 Heures du Mans. Il s'agit aujourd'hui encore de la dernière apparition d'une voiture de la marque lors d'un grand évènement de compétition automobile.

L'entreprise sous contrôle de Volkswagen AG : Bugatti Automobiles SAS

En 1998, 3 ans après la disparition de Bugatti Automobili SpA, le groupe allemand Volkswagen AG dirigé par Ferdinand Piëch (petit-fils de Ferdinand Porsche) rachète les droits de la marque Bugatti pour la commercialisation de nouvelles automobiles d'exception et fonde la société par actions simplifiée « Bugatti Automobiles SAS ». Le montant de l'opération s'élève alors a une dizaine de millions d'euros[41]. Le groupe acquiert également l'année suivante le Château Saint-Jean à Dorlisheim en Alsace à la société Messier-Bugatti pour en faire son siège social. Bien qu'une Bugatti coûte en moyenne plus cher que son prix de vente, Volkswagen Group considère cette marque comme sa vitrine technologique, où sont présents quelques-uns de leurs meilleurs ingénieurs, et la vente « à perte » n'inquiète donc pas le puissant groupe automobile[réf. nécessaire][42].

Bugatti et Lamborghini sont acquises en même temps par le groupe Volkswagen, il semblerait que l'achat de Bugatti soit un complément de l'achat de Lamborghini, qui était en faillite en raison de la crise boursière asiatique de 1997. Il faudra attendre une quinzaine d'années pour qu'entre 2008 et 2012 le groupe achète Porsche progressivement.

La manufacture Bugatti

Un nouvel atelier[43] elliptique et lumineux est dessiné par l'architecte Gunter Henn. Il est construit à côté du château et donne sur les montagnes des Vosges, les Veyron sont assemblées à la main dans trois zones de montage[44]. Cet atelier produit les modèles de Chiron, avec 62 employés[45].

Automobiles Bugatti

Production

En 2018, l'usine de Molsheim a produit 76 voitures, toutes des Chiron sur les 500 prévues[46], et en 2019 ce sont 81 voitures qui ont été produites[47]. En 2020 débute la fabrication des premières Divo sur les 40 exemplaires prévus.

Bugatti Veyron

La Bugatti Veyron 16.4, voiture de série la plus luxueuse et la plus performante du monde à sa sortie en 2005.

En 2005, Bugatti dévoile la Bugatti Veyron 16.4, unique modèle produit jusqu'en 2015 par la marque française. Son moteur de configuration W16 de 8 litres de cylindrée, doté de 64 soupapes et quatre turbos, développe 1 001 chevaux et 1 250 Nm de couple. À vitesse maximale, la Veyron mettrait 12 minutes pour vider son réservoir[réf. nécessaire].

En 2011, une version Super Sport de la Bugatti Veyron voit le jour accompagnée de modifications techniques (1 200 ch à 6 400 tr/min et 1 500 Nm entre 3 000 et 5 000 tr/min) et aérodynamiques permettant d'homologuer un nouveau record de vitesse (le 2 juillet 2010) de 431,072 km/h. La version commerciale sera cependant bridée à 415 km/h[48].

En 2012, Bugatti dévoile son nouveau modèle : la Bugatti Veyron Grand Sport Vitesse qui, sur la base de la Grand Sport, reprend le moteur de la Super sport. Grâce à ce moteur plus puissant (199 chevaux de plus que la Grand Sport), la Bugatti Veyron Grand Sport Vitesse est le roadster le plus rapide du monde avec un record établi à 408,84 km/h par Anthony Liu, un entrepreneur chinois. La vitesse de pointe ne pouvant être atteinte qu'en respectant les mesures de sécurité disponibles sur un circuit automobile, la Grand Sport Vitesse est bridée électroniquement à 375 km/h en mode « normal » d'utilisation.

Après dix ans de production, la 450e et dernière Bugatti Veyron a été présentée officiellement au salon de Genève en 2015 et a été baptisée La Finale. Il s'agit d'un modèle Grand Sport Vitesse reconnaissable par sa couleur bordeaux (carrosserie et jantes) avec les ailes avant et portières noir brillantes et les prises d'air surplombant le moteur en noir mat. Le Veyron La finale est donc la dernière d'une série de 300 coupés et 150 convertibles produits par la marque de Molsheim.

Bugatti Chiron

La Bugatti Chiron, sortie en 2016.

La Bugatti Chiron est présentée au salon de Genève en 2016, 11 ans après la présentation de la Veyron, à laquelle elle succède, et 1 an après la présentation de la Koenigsegg Regera (au Salon de Genève 2015) de puissance équivalente. Développant 1 600 Nm de couple et 1 500 chevaux pour 1 995 kg, c'est la Bugatti la plus puissante et la plus rapide de l'histoire de la marque.

Bugatti Divo

La Bugatti Divo, sortie en 2018.

La Bugatti Divo est présentée en août 2018 près de Monterrey en Californie. Elle est fondée sur le modèle de la Chiron mais possède une carrosserie beaucoup plus agressive. Toujours motorisée par le W16 de 1 500 ch de la Chiron, elle perd 35 kg sur la balance par rapport à celle-ci. Cependant, sa vitesse de pointe aussi est réduite, 380 km/h contre 420 km/h, du fait que Bugatti la considère comme une voiture faite pour les virages. Sa production est limitée à 40 exemplaires.

Bugatti La Voiture Noire

Bugatti La Voiture Noire
La Voiture Noire au concours d'élégance de Chantilly

Le 5 mars 2019, Bugatti présente La Voiture Noire au Salon international de l'automobile de Genève 2019. Limité à un seul exemplaire basé sur la Chiron, ce modèle rend hommage à la Bugatti 57 SC Atlantic produite en quatre exemplaires dont une, la 57 Atlantic noire, a disparu entre Molsheim et Bordeaux et n'a jamais été retrouvée. La Voiture noire de 2019 est vendue au tarif de 11 millions d'euros hors taxes[49].

La Voiture Noire de Bugatti participe au Concours d'Elegance du Chantilly Arts & Elegance Richard Mille 2019.

Bugatti Centodieci

La Centodieci est présentée en le au Concours d'élégance de Pebble Beach en Californie pour célébrer les 110 ans de la marque Bugatti[50]. Basée sur la Chiron, elle est également un hommage à l'EB110 Super Sport qui célébrait à son époque les 110 ans de la naissance d'Ettore Bugatti. Elle pèse 20 kg de moins que la Chiron et produit 35 kg d'appui aérodynamique en plus, sa production est limitée à 10 exemplaires pour un tarif de 8 millions d'euros[51]. Elle développe 1 600 ch à partir du W16 de Bugatti, ce qui lui permet d'effectuer le 0 à 100 km/h en 2,4 s, d’atteindre les 200 km/h en 6,1 s et de passer la barre des 300 km/h en 13,1 s. Sa vitesse de pointe est limitée à 380 km/h.

Prototypes

Bugatti 64

Bugatti 64 (1939)

Bugatti EB 118

En 1998, Volkswagen AG présentait la Bugatti EB 118 au Mondial de Paris. La Bugatti EB118 est un concept car coupé quatre places ressemblant à l’EB 112. Fruit de la collaboration entre Giorgetto Giugiaro et Volkswagen AG, elle mesure 5,05 mètres de long et plus de deux mètres de large. Elle hérite du moteur 18 cylindres en W, le premier de l’histoire de l’automobile.

Bugatti EB 218

Bugatti EB 218

Dévoilée au Salon international de l'automobile de Genève de 1999, la Bugatti EB218 à transmission intégrale permanente est équipé du moteur 18 cylindres en W et 72 soupapes de la Bugatti EB118, qui affiche 6,25 litres de cylindrée, développe 555 chevaux, et lui permet d'atteindre les 300 km/h.

Bugatti EB18/3 Chiron

Bugatti EB18/3 Chiron

La Bugatti EB18/3 Chiron est le nom d’un prototype de GT à très hautes performances présenté en vedette au Salon automobile de Francfort 1999

Bugatti 16C Galibier

La Bugatti 16C Galibier est un concept-car présentée en 2009. C'est une limousine de luxe 16 cylindres de 900 chevaux à motorisation hybride qui devait être commercialisée après la production de la 450e et toute dernière Bugatti Veyron[52]. Après un changement de PDG chez Bugatti, le nouveau directeur annonce que la 16C Galibier ne sera jamais produite, et que le prochain modèle de la firme sera présenté en 2016.

Succès en course

Bugatti vainqueur des 24 Heures du Mans 1937, avec Robert Benoist et Jean-Pierre Wimille.

La notoriété de Bugatti tient pour beaucoup à ses nombreuses victoires en compétition : une dizaine de milliers en seulement quelques décennies[8]. La petite Bugatti Type 13, qui tient davantage de la voiture sportive que d'une réelle automobile de course, réalise un quadruplé lors de sa première course. La Type 35, ensuite, est l'automobile de course la plus titrée de tous les temps avec plus de 2 000 victoires. Elle remporte notamment la victoire dans le Targa Florio pendant cinq années consécutives de 1925 à 1929 et offre à Bugatti, en 1926, le titre de champion du monde des constructeurs.

Le pilote monégasque Louis Chiron remporte tant de victoires sur Bugatti qu'au début des années 2000, Bugatti lui rend hommage avec le concept EB18/3 Chiron puis en 2016 un véhicule de série, la Chiron, qui succédera à la Veyron. Mais l'une des courses les plus remarquables est remportée aux 24 Heures du Mans 1939Jean-Pierre Wimille et Pierre Veyron s'adjugent la victoire avec une seule voiture et de maigres ressources.

Résultats en championnat du monde de Formule 1

Résultats de Bugatti en championnat du monde de Formule 1
Saison Écurie Châssis Moteur Pneus Pilotes Grands Prix disputés Points inscrits Classement
1956 Automobiles Bugatti Bugatti Type 251 Bugatti Englebert Maurice Trintignant 1 0 -

Résultats aux 24 heures du Mans

Résultats de Bugatti aux 24 heures du Mans
Saison Écurie Châssis no  Catégorie Pilotes Résultats
1923 Pas de nom d'équipe Type 13 Brescia 28 1.5 Louis Pichard ; René Marie Abandon
29 Max de Pourtealés ; Sosthène de la Rochefoucauld 10e
1930 Marguerite Mareuse Type 40 25 1.5 Marguerite Mareuse ; Odette Siko 7e
1931 Équipe Bugatti Type 50S 4 5.0 Achille Varzi ; Louis Chiron Abandon
5 Guy Bouriat ; Albert Divo Abandon
6 Maurice Rost ; Caberto Conelli Abandon
1932 Guy Bouriat Type 55 15 3.0 Guy Bouriat ; Louis Chiron Abandon
Stanisław Czaykowski 16 Stanisław Czaykowski ; Ernest Friderich Abandon
Jean Sébilleau Type 40 23 1.5 Jean Sébilleau (de) ; Georges Delaroche 6e
Charles Druck 24 Charles Druck ; Lucien Virlouvet Abandon
1933 Guy Bouriat Type 50S 3 5.0 Marie Desprez ; Pierre Brussienne Abandon
Stanisław Czaykowski Type 51A 23 1.5 Stanisław Czaykowski ; Jean Gaupillat Abandon
1937 Roger Labric Type 57G 2 5.0 Jean-Pierre Wimille ; Robert Benoist Vainqueur
1939 Jean-Pierre Wimille Type 57C 1 5.0 Jean-Pierre Wimille ; Pierre Veyron Vainqueur
1994 Michel Hommell EB110 34 GT1 Alain Cudini ; Eric Hélary ; Jean-Christophe Boullion Abandon

Collections

Des Bugatti Grand Prix exposées à la Cité de l’automobile à Mulhouse.

La plus célèbre collection Schlumpf, et une des plus importantes collections de voitures au monde, est rassemblée à Mulhouse par les frères Hans et Fritz Schlumpf, deux richissimes industriels suisses à la tête d’un empire textile en Alsace. Réunie entre 1958 et 1963, cette collection constituée de 560 véhicules dont 123 Bugatti est aujourd’hui classée monument historique et exposée à la Cité de l’automobile de Mulhouse.

La collection d'automobiles du célèbre styliste américain Ralph Lauren compte également quelques prestigieuses Bugatti des années 1930. Parmi celles-ci se trouvent entre autres une Bugatti Type 59 Grand Prix de 1933.

Les membres du Bugatti Owners' Club (le BOC, fondé en 1929) sont les propriétaires depuis 1937 de la piste du Prescott Speed Hill Climb, une course de côte du championnat britannique de la spécialité.

Notes et références

Notes

  1. Père du futur pilote Bugatti Pierre de Vizcaya
  2. Mais cet avion ne vole jamais, les allemands ayant envahi la France avant qu’il soit terminé.
  3. La marque et l'usine Bugatti subsistent toujours à ce jour au sein de Safran Landing Systems.

Références

  1. L'Alsace et une partie de la Lorraine faisaient à cette date partie de l'Empire allemand suite à la guerre de 1870.
  2. « https://web.archive.org/web/20211106160616/https://www.bugatti.com/media/news/2021/bugatti-and-rimac-begin-cooperation/ »
  3. « https://web.archive.org/web/20210706190707/https://www.bugatti.com/media/news/2021/bugatti-to-form-part-of-a-new-joint-company/ »
  4. Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)Voir et modifier les données sur Wikidata
  5. https://www.verif.com/bilans-gratuits/BUGATTI-AUTOMOBILES-433873437/
  6. « Identité, chiffe d'affaires, résultat, bilans de la société décrite », sur www.societe.com (consulté le )
  7. Yves Bey-Rozet, Laurent Chevalier et Julien Diez, Supercars : 20 monstres sacrés, Paris, Tana, , 168 p. (ISBN 978-2-84567-386-1), p. 123
  8. a et b BUGATTI Atlantic Superstar Sur le site maison-alsace.com
  9. (en) 2017 Bugatti Chiron: The $2.5-million, 1500-hp Son of Veyron - Car and Driver, mai 2015
  10. a b c et d Gilles Bonnafous, « Histoire : Ettore et Jean Bugatti », sur Motorlegend, (consulté le ), p. 1
  11. a b c d et e « Ettore Bugatti - Légende et pionnier de l’automobile », sur Bugatti.com (consulté le )
  12. a b et c Gilles Bonnafous, « Histoire : Ettore et Jean Bugatti », sur Motorlegend, (consulté le ), p. 2
  13. a b et c Gilles Bonnafous, « Histoire : Ettore et Jean Bugatti », sur Motorlegend, (consulté le ), p. 3
  14. a et b Gilles Bonnafous, « Saga Bugatti - Historique Bugatti », sur Motorlegend, (consulté le ), p. 1
  15. « Bugatti un centenaire de légende », sur Classic Car Passion (consulté le )
  16. « Bugatti à Molsheim », sur messier-bugatti.com (consulté le )
  17. Thierry Coulibaly, Il y a un siècle, l’automobile, Rennes, Éditions Ouest-France, , 139 p. (ISBN 978-2-7373-4127-4), « L’automobile à tout va », p. 106
  18. Ernest Friderich (ChampCarStats).
  19. 1921 Grand Prix (Team DAN).
  20. a b et c P. Sparke, Un siècle de design automobile (2003), « Ettore Bugatti », p. 51
  21. Serge Bellu, Histoire mondiale de l’automobile, Flammarion, , 333 p. (ISBN 978-2-08-013901-6), « La révélation de Bugatti », p. 103–104
  22. (en) Ken W. Purdy, « The Bugatti », Boys’ Life, vol. 56, no 1,‎ , p. 15 (ISSN 0006-8608, lire en ligne)
  23. Gilles Bonnafous, « Saga Bugatti - Bugatti Type 35 », sur Motorlegend, (consulté le ), p. 1
  24. E. Schimpf, J. Kruta, Bugatti en compétition de 1920 à 1939 (2008), « Le cockpit d’une Bugatti Grand Prix, étroit, bruyant, brûlant et parfois aussi trempé », p. 14–17
  25. (en) « 1928 Bugatti Type 35C Grand Prix », sur Sports Car Market (consulté le )
  26. « BUGATTI Type 35 B - 1927 », sur Larousse.fr, (consulté le )
  27. « 1930 - Bugatti no 25, le premier équipage féminin », sur Les24Heures.fr (consulté le )
  28. « Bugatti 35 : le joyau », sur Caradisiac (consulté le )
  29. Hill Clim Winners 1915-1923, part. 2, par Hans Etzrodt (Kolombus, et 25 années ultérieures sur les cinq pages suivantes, jusqu'en 1949).
  30. Bugatti niniette 1, 2, 3 et 4
  31. « Père et fils - un duo de génie », sur Bugatti.com (consulté le )
  32. P. Sparke, Un siècle de design automobile (2003), « Ettore Bugatti », p. 52
  33. « Ettore Bugatti à Molsheim », sur Maison de l’Alsace (consulté le )
  34. « Le modèle 100P : un avion Bugatti », sur Messier-Bugatti (consulté le )
  35. a et b Thierry Chargé, « 1909-2009 Centenaire Bugatti », sur Les24heures.fr (consulté le )
  36. Jean-Louis Loubet, L'industrie automobile française : un cas original, HES, , 17 p.
  37. (en) « 1944 Bugatti Type 73C », sur Conceptcarz.com (consulté le )
  38. Décédé le 29 septembre 1979 à Molsheim, Pierre Marco sur DriverDB.
  39. a et b Gilles Bonnafous, « Saga Bugatti - Historique Bugatti », sur Motorlegend, (consulté le ), p. 2
  40. « Bugatti Type 251 », sur Histomobile (consulté le )
  41. 2013 Bugatti Veyron Grand Sport Jean-Pierre Wimille..., sur le site gatsbyonline.com
  42. « #LeSaviezVous : Bugatti perd 3,8 millions d'euros sur chaque Veyron vendue - Automoto | TF1 », sur MYTF1 (consulté le )
  43. « Ateliers Bugatti ou l’Eden de tout mécanicien », sur http://www.vuparici.fr/,
  44. (fr)+(de)+(en) La manufacture de la Veyron, sur le site bugatti.com
  45. Le berceau de la Veyron 16.4, sur le site bugatti.com
  46. Andy David, « Stephan Winkelmann (interview) : « Nous pourrions très bien voir une Bugatti... », Auto Moto,
  47. Florent Ferrière, « Bugatti : le W16 a de beaux jours devant lui », Caradisiac,
  48. (en) « 2011 Bugatti Veyron 16.4 Super Sport », sur caranddriver.com
  49. « Bugatti La Voiture Noire : Lointain hommage à l'Atlantic », L'Automobile Magazine,
  50. « Bugatti Centodieci, la supercar hommage », sur www.lefigaro.fr, Le Figaro,
  51. Renaud Mearin, « Bugatti Centodieci, seulement 10 exemplaires de cette hypersportive », Turbo,
  52. (en) « Bugatti sets the course for the future », sur volkswagenag.com

Bibliographie

  • Géo Marchal, « Chez Bugatti, le maître de la vitesse », La Vie en Alsace, no 6,‎ , p. 140–144
  • (en) W.F. Bradley, Ettore Bugatti a Biography (Bugatti - A Biography of Ettore Bugatti), Motor Racing Publications, (ASIN B000GT6EFU)
  • H.G. Conway, Le pur-sang des automobiles, G.T Foulis, (ASIN B0000CLQS4)
  • L'Ébé Bugatti, L'épopée Bugatti, La Table Ronde, (ASIN B00B3IJWXE)
  • (en) H.G. Conway, Grand Prix Bugatti, Bentley Publishers, , 228 p. (ISBN 978-0837600185)
  • Pierre Dumont, Les pur-sang de Molsheim, E.P.A., (ASIN B00HNSQ6FK)
  • Paul Kestler, Bugatti, l'évolution d'un style, Édita (Lausanne), et Denoël, (ASIN B0084O1D5A)
  • Jacques Borgé et Nicolas Viasnoff, La Bugatti, Balland, (ISBN 978-2-7158-0112-7)
  • Robert Jarraud, Bugatti, doubles arbres, L'Automobiliste, (ASIN B0014MDTJM)
  • Amaury Lot, Bugatti, automobiles et autorails, J.P. Gyss, (ISBN 978-2-902912-03-2)
  • Alain Delon, Les Bugatti d'Alain Delon, L'amateur, , 82 p. (ISBN 978-2-85917-073-8) (suite du film Borsalino ; la collection personnelle de l'auteur)
  • Antoine Raffaëlli, Memoirs of a Bugatti hunter : Archives of a passion, Adrien Maeght, , 245 p. (ISBN 978-2-86941-278-1) (en français Bugatti - Archives D'une Passion, 2004)
  • Penny Sparke, Un siècle de design automobile, Flammarion, , 255 p. (ISBN 978-2-08-011083-1)
  • Eckhard Schimpf et Julius Kruta (trad. de l'allemand), Bugatti en compétition de 1920 à 1939 : L’aventure de la course automobile de 1920 à 1939, Boulogne-Billancourt, ETAI, , 181 p. (ISBN 978-2-7268-8774-5)
  • Collectif, Bugatti. 100 ans d'innovation et d'excellence, I.D. L'Édition, , 216 p. (ISBN 978-2-915626-50-6)

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes