Brookesia nana
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Classe | Reptilia |
Sous-classe | Lepidosauria |
Ordre | Squamata |
Sous-ordre | Sauria |
Infra-ordre | Iguania |
Famille | Chamaeleonidae |
Genre | Brookesia |
Brookesia nana est une espèce de sauriens de la famille des Chamaeleonidae, découverte en 2012 mais décrite officiellement en 2021.
Depuis sa description, elle est la plus petite espèce connue de sa famille[1],[2], les caméléons, et serait également la plus petite espèce des Reptiles[3], avec en moyenne 22 millimètres de long à l’âge adulte pour le mâle. Ce double titre était auparavant détenu par l'espèce Brookesia micra[4].
Endémique de Madagascar, elle fréquente le sol forestier sans être arboricole. Elle pourrait être menacée par la déforestation à Madagascar[5], et la perte de son habitat, résultant de cette déforestation, pourrait être à l'origine de sa miniaturisation[6], bien que cela ne soit pas avancé par les auteurs[n 1].
Sa petite taille et son endémisme expliqueraient que l'espèce n'ait pas été découverte plus tôt[7].
Systématique
[modifier | modifier le code]Brookesia nana sp. nov (litt. « nouvelle espèce Brookesia nana ») est décrite en 2021 par GLAW et al..
Taxonomie
[modifier | modifier le code]Le nom scientifique complet (avec auteur) de ce taxon est Brookesia nana Glaw et al., 2021[8].
La hiérarchie taxonomique de cette espèce, telle que donnée par ses auteurs, est la suivante :
- Ordre : Squamata Oppel, 1811
- Famille : Chamaeleonidae Rafinesque, 1815
- Sous-famille : Brookesiinae Angel, 1942
- Genre : Brookesia Gray, 1865
- Sous-genre : Evoluticauda Angel, 1942
Découverte
[modifier | modifier le code]L'espèce a été découverte dans la région du massif de Sorata, au nord de Madagascar, par des scientifiques du Zoologische Staatssammlung à Munich. L'holotype, un mâle adulte complètement développé, a été collecté près d'un camp en décembre 2012. Un spécimen supplémentaire (paratype), une femelle adulte, a également été collecté à proximité de l'holotype.
-
Brookesia nana mâle.
-
Brookesia nana femelle.
Sur la base de la petite taille du corps, de la queue relativement courte, des rangées de tubercules qui courent dorsolatéralement le long de la colonne vertébrale et d'une extension en forme d'épine dans la région de la hanche (colonne vertébrale pelvienne), l'espèce est attribuée au genre Brookesia[4].
Description
[modifier | modifier le code]Le corps de Brookesia nana possède les mêmes caractéristiques que ses cousins caméléons bien connus. Le mâle Brookesia nana est le reptile adulte le plus petit au monde : le mâle mesure à peine 13,5 millimètres du museau à la base de la queue et 21,6 millimètres en comptant la queue[1]. L’hémipénis (organe sexuel) du Brookesia nana est très grand proportionnellement à sa taille. Il mesure 2,5 millimètres, soit 18,5 % de la longueur de l’animal. La femelle, elle, est de taille nettement supérieure au mâle, avec 19,2 millimètres du museau à la base de la queue et 28,9 millimètres en comptant la queue, détaille Frank Glaw dans la revue Scientific Reports. Ces deux spécimens restent les seuls découverts pour cette espèce[4].
Brookesia nana diffère des autres membres du genre par sa taille corporelle extrêmement petite et sa queue très courte et sans cornes par rapport à la longueur tête-corps. De plus, l'espèce a une extension en forme d'épine dans la région de la hanche au lieu du « bouclier de la hanche » typique (bouclier pelvien). Elle se distingue également par sa coloration de base brun pâle avec seulement des nuances légèrement plus foncées et l'absence d'épines dans la zone apicale des hémipénis[4].
Les mâles présentent une coloration de base brun pâle avec des taches beiges légèrement plus claires sur le dos, qui s'étendent en quatre bandes vaguement définies sur les flancs supérieurs, et parfois entrecoupées de petites taches et de tubercules noirâtres. Une autre tache beige est présente sur la partie avant de la tête. Deux bandes sombres vont de l'œil au coin de la bouche. L'extérieur des membres, légèrement plus foncé que le corps, est tacheté de brun à gris. Les paupières ont des rayures sombres. L'iris est rouge foncé.
La couleur de fond de la femelle est brune entrecoupée de tubercules, de taches et de taches de couleur plus foncée[9]
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les auteurs soulignent que les causes du nanisme des Evoluticauda Angel, 1942 (sous-genre Brookesia) restent inconnues, notamment car elles sont peu étudiées. Voir chapitre « Evolution and consequences of miniaturized body size », GLAW et al. 2021.
Références
[modifier | modifier le code]- « Le plus petit caméléon au monde découvert dans les forêts de Madagascar », sur geo.fr
- (en) « Meet the world's smallest chameleon », sur africageographic.com
- « Découverte : ce caméléon serait le plus petit reptile au monde », sur nationalgeographic.fr
- GLAW et al., 2021.
- (en) « A newly discovered chameleon less than an inch long could be the world's smallest reptile », sur CNN (consulté le )
- Genese Marie Sodikoff, Shrunken Life: Discourses of the Cryptic and the Miniature in Madagascar, (lire en ligne)
- GLAW et al., 2021, Introduction.
- GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 29 août 2023
- GLAW et al., 2021, Description of the holotype.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Publication originale
[modifier | modifier le code]- [GLAW et al. 2021] (en) Franck Glaw, Jörn Köhler, Oliver Hawlitschek, Fanomezana M. Ratsoavina, Andolalao Rakotoarison, Mark D. Scherz et Miguel Vences, « Extreme miniaturization of a new amniote vertebrate and insights into the evolution of genital size in chameleons », Scientific Reports, vol. 11, no 1, , p. 2522 (DOI 10.1038/s41598-020-80955-1, lire en ligne)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (fr + en) Référence GBIF : Brookesia nana Glaw, Köhler, Hawlitschek, Ratsoavina, Rakotoarison, Scherz & Vences, 2021 (consulté le )
- (en) Référence Reptarium Reptile Database : Brookesia nana Glaw, Köhler, Hawlitschek, Ratsoavina, Rakotoarison, Scherz & Vences, 2021 (consulté le )