Bronisław Malinowski

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Bronisław Malinowski
Bronisław Malinowski vers 1930.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 58 ans)
New HavenVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Evergreen Cemetery (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université Jagellonne (doctorat) ()
Université de Leipzig ()
London School of Economics ()
Lycée Jan-Sobieski de Cracovie (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
Famille
Famille Malinowski (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Conjoints
Elsie Masson (en) (de à )
Valetta Swann (en) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Maître
Influencé par
Distinctions

Bronisław Kasper Malinowski (Clan Jastrzebiec), né le à Cracovie, et mort le à New Haven, est un anthropologue, ethnologue et sociologue polonais.

Biographie

Né à Cracovie en Pologne (alors en Autriche-Hongrie) le , il passe une grande partie de sa vie aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Mélanésie. Il entreprend des études à l'Université Jagellonne de Cracovie. Il prend des cours de philosophie entre 1902 et 1906 puis obtient un doctorat en physique en 1908. Entre 1910 et 1913 il étudie à la London School of Economics à Londres. Il a aussi étudié à Berlin la psychologie avec Wundt.

Les îles Trobriand

Entre 1916 et 1922, Bronisław Malinowski assigné à résidence en tant que citoyen austro-hongrois, séjourne dans le Pacifique et en Mélanésie ; il travaille en Nouvelle-Guinée, chez les Mélanésiens des îles Trobriand et Luzançay.

Entre 1915 et 1918, au cours de trois séjours dans les îles Trobriand, il analyse un type d'échange particulier  : la Kùla qu'il décrit dans Les Argonautes du Pacifique occidental (1922), inaugurant ainsi l'anthropologie économique[1].

Lors de ses diverses expériences de terrain, il pratique la méthode de l'observation participante. Il a permis de faire évoluer les méthodes anthropologiques, en s'immergeant dans la société trobriandaise pour suivre le mode de vie des indigènes (acculturation temporaire) de manière que sa présence devienne naturelle aux yeux des indigènes, qu'ils ne se demandent plus pour quelle raison il est présent parmi eux. Il récuse toute approche historique des sociétés qu'il dit "primitives" pour s'attacher aux institutions (famille, pouvoir, droit, magie, religion). Son travail a permis de montrer que pour comprendre une société dans sa totalité, il faut vivre à son contact et la décrire en ses propres termes ; cela implique notamment d'en apprendre la langue. Sa connaissance de l'organisation matrilinéaire de la famille trobiandaise lui permet de contester la validité universelle des certaines thèses de la psychanalyse telle l'Œdipe[1].

Dans certains de ses nombreux voyages son ami, l'artiste Stanisław Ignacy Witkiewicz, l'accompagnait.

Après 1922, Bronisław Malinowski enseigne à Londres et aux États-Unis.

Bronisław Malinowski est connu pour avoir systématisé la pratique de l'anthropologie de terrain et avoir proposé une méthode dite d'«observation participante», faisant ainsi rupture avec ses contemporains tels James George Frazer, Émile Durkheim ou Marcel Mauss. Il reste également célèbre pour sa formulation d'une nouvelle interprétation anthropologique, le fonctionnalisme[2], qui s'oppose à la fois à l'évolutionnisme et au diffusionnisme.

Bronisław Malinowski meurt le à New Haven dans le Connecticut aux États-Unis.

Œuvre

Plaque érigées en son honneur par des enfants des iles.
Malinowski avec des habitants des Îles Trobriand en 1918
  • The family amond the Australian Aborigines. A sociological study. 1913
  • La sexualité et sa répression dans les sociétés primitives, 1921 Ed: Payot, 2001, (ISBN 2-228-89373-0) ;
  • Les Argonautes du Pacifique occidental, 1922 (trad. fr. 1963) ;
  • Crime et coutume dans la Société Primitive, 1926 ;
  • La sexualité et sa répression dans les Sociétés Primitives, 1927
  • La paternité dans la psychologie primitive 1927, Éditions à l'écluse d'aval, 2006, (ISBN 2-9526841-0-3) ; réédité par les Éditions Allia[3], 2016, (ISBN 979-10-304-0120-2)
  • La Vie sexuelle des sauvages du nord-ouest de la Mélanésie, 1929 (Payot, 2000) ;
  • Mœurs et coutumes des Mélanésiens, 1933 ;
  • Jardin de corail, 1935 ;
  • Les dynamiques de l'évolution culturelle, 1941 (trad. fr. 1970) ;
  • Une théorie scientifique de la culture, 1944 (ouvrage posthume)
  • Journal d'ethnographe, 1967 (trad. fr. 1985);
  • Une théorie scientifique de la culture et autres essais, Maspéro/La Découverte, 1970 ;
  • Les Jardins de corail, réed. La Découverte, 2002 ;

Bibliographie

Livres

  • (fr) Michel Panoff, Bronislaw Malinowski, Payot, Coll. « Science de l'homme », 1972.
  • (fr) Bertrand Pulman, Anthropologie et psychanalyse : Malinowski contre Freud, PUF, 2002, col. "Sociologie d'aujourd'hui", 235 p. (ISBN 2-13-052377-3).
  • (it) Giulio Angioni, Tre saggi sull'antropologia dell'età coloniale, Palerme, Flaccovio, 1972; Fare, dire, sentire: l'identico e il diverso nelle culture, Nuoro, Il Maestrale, 2011.
  • Alain Gras (dir.), Sociologie, ethnologie : auteurs et textes fondateurs, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Homme et société », , 2e éd., 307 p. (ISBN 2-85944-398-3, présentation en ligne)
  • (en) Michael Young, Malinowski: Odyssey of an Anthropologist, 1884-1920, Yale University Press, 2004.

Articles

  • Benoît de L'Estoile, « L'anthropologue face au monde moderne. Malinowski et "la rationalisation de l'anthropologie et de l'administration" », Genèses. Sciences sociales et histoire, 1994, n° 1, p. 140-163. [lire en ligne]
  • Bertrand Pulman, « Malinowski et l'ignorance de la paternité », Revue française de sociologie, 2002, n° 4, p. 739-763. [lire en ligne]

Notes et références

Références

  1. a et b (Gras 2000)
  2. Giulio Angioni, Tre saggi sull'antropologia dell'età coloniale, Palerme, Flaccovio, 1972
  3. http://www.editions-allia.com/fr/livre/738/la-paternite-dans-la-psychologie-primitive

Annexes

Articles connexes

Liens externes