Aller au contenu

Branislava Sušnik

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Branislava Sušnik
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
Medvode (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
AsuncionVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
slovène (à partir de )
paraguayenneVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Institut biblique pontifical (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Ethnographic Museum Doctor Andrés Barbero (d) (-)
Universidad Nacional de Asunción (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Branislava Sušnik, née le à Medvode et morte le à Asuncion, est une anthropologue, ethnologue et muséographe slovène-paraguayenne. Après des études de sciences humaines en Slovénie puis à Vienne et Rome, elle réussit à fuir la seconde guerre mondiale en Amérique du Sud. Elle y réalise une étude approfondie des langues des tribus amérindiennes, paraguayenne en majorité. Son travail minutieux et discret a été récompensé de nombreux prix.

Biographie

[modifier | modifier le code]

Branislava Sušnik naît en Yougoslavie le 28 mars 1920 à Medvode (actuellement en Slovénie)[1]. En raison d'une maladie attrapée enfant, elle porte durant des années des corsets pour corriger un problème au dos. Elle entre en 1937 à l'université de Ljubljana où elle étudie la préhistoire et l'histoire[2]. En 1942, Sušnik termine ses études doctorales en ethnohistoire et en linguistique ouralo-altaïque avec le professeur d'anthropologie allemand Wilhelm Schmidt à Vienne (qui faisait alors partie de l'Allemagne) et commence à étudier les cultures et les langues d'Asie Mineure à l'Institut biblique pontifical de Rome[1]. Outre l'histoire et l'anthropologie, elle étudie l'ethnologie, la préhistoire, les langues et écritures anciennes[3]. Après avoir terminé ses études à Rome, Sušnik est retournée à Ljubljana[1].

Son père, avocat de profession, est assassiné au début de la Seconde Guerre mondiale et lorsqu'elle essaye de fuir vers l'Italie, elle est arrêtée et emprisonnée dans la prison d'Ajdovščina[1]. À la fin de 1945, Sušnik quitte le pays et passe quelque temps dans un camp de réfugiés à Lienz en Carinthie autrichienne, qu'elle a pu quitter après l'intervention des jésuites et se rendre à Rome[3]. En 1947, Sušnik émigre en Argentine, après avoir appris l'espagnol au cours d'un voyage en bateau d'un mois[4].

Le 1er mars 1951, Sušnik, à l'invitation du fondateur du Musée ethnographique, Andrés Barbero (en), elle se rend à Asunción, au Paraguay[5]. Il meurt l'année suivante en 1952. Sušnik reprend la direction du musée, poste qu'elle occupe durant 45 ans, jusqu'à son décès[1]. Sušnik réorganise le musée et agrandit sa collection en photos, objets archéologiques..., tout en gérant la plus riche bibliothèque sur les peuples autochtones d'Amérique latine, qui compose son terrain principal de recherche[3].

Branislava Sušnik au Paraguay.

Pendant 20 ans, Sušnik dirige le Département d'archéologie et d'ethnologie américaines de la Faculté des lettres de l'Université d'Asunción (en)[1].

Travaux

[modifier | modifier le code]

Les recherches de Branislava Sušnik portent sur les langues des tribus indiennes, à savoir leur histoire, l'étude de leur forme actuelle et la manière de les préserver[6].

Son terrain commence en Argentine, avec la mission Laishi à Los Tobas de Formosa, apprenant la langue de la tribu, écrivant son premier ouvrage linguistique en Amérique, à savoir un dictionnaire et une étude de la langue[7].

Puis, une fois au Paraguay, elle étudie les différentes langues des tribus paraguayennes, en apprenant huit d'entre elles[3]. Elle paye en cigarettes, biscuits et bonbons les enregistrements de mots[3]. Elle utilise une approche archéologique pour comprendre les mouvements des tribus au cours de l'histoire en s'appuyant sur les artefacts et les objets[5].

Elle fait également plusieurs études au Pérou[1].

Insomniaque, elle rédige au cours de sa carrière scientifique, 77 documents, dont des articles, des essais et des livres[8].

Branislava Sušnik meurt le 28 avril 1996 à Asunción, au Paraguay[1].

Hommages et distinctions

[modifier | modifier le code]

En 1992, Sušnik obtient la plus haute distinction paraguayenne pour ses réalisations scientifiques et une lettre de remerciement du gouvernement slovène[4]. Elle a également reçu, à titre posthume, le titre de Grand Officiel du Paraguay pour sa contribution créative à la formation de l'identité paraguayenne[4].

En 2005, la poste paraguayenne émet un timbre avec le portrait de Sušnik[9]. En 2009, une rue d'Asunción est nommée en son honneur[4]. En 2011, un film, Shamanko Branko, retrace sa vie[3]. En 2020, le ministère des Affaires étrangères de Slovénie a honoré Sušnik en organisant des événements spéciaux à l'occasion du centenaire de sa naissance[4].

Publications

[modifier | modifier le code]
  • (es) Branislava Sušnik, El indio colonial del Paraguay [« L'indien colonial du Paraguay »], Museo Etnográfico "Andrés Barbero", (lire en ligne)
  • (es) Branislava Sušnik, Chiriguanos: Dimensiones etnosociales, Museo Etnográfico "Andrés Barbero,", (lire en ligne)
  • (es) Branislava Sušnik, Chamacocos, Museo Etnográfico "Andrés Barbero,", (lire en ligne)
  • (es) Branislava Sušnik, Lengua-maskoy, su hablar, su pensar, su vivencia, Museo Etnográfico Andrés Barbero, (lire en ligne)
  • (es) Los aborigenes del Paraguay [« Les aborigènes du Paraguay »], (lire en ligne)
  • (es) Branislava Susnik, Artesanía indígena: ensayo analítico, El Lector, (lire en ligne)
  • (es) Branislava Sušnik, Una visión socio-antropológica del Paraguay del siglo XVIII [« Une vision socio-anthropologique du Paraguay du XVIIIe siècle »], Museo Etnográfico "Andrés Barbero,", (lire en ligne)
  • (es) Branislava Susnik, Guerra, transito, subsistencia: ámbito americano, Museo Etnográfico "Andrés Barbero", (lire en ligne)
  • (es) Branislava Sušnik et Miguel Chase-Sardi, Los indios del Paraguay [« Les Indiens du Paraguay »], Mapfre, (ISBN 978-84-7100-623-3, lire en ligne)
  • (es + sl) Bivališča Branislave Sušnik | Moradas de Branislava Susnik, (ISBN 978-961-6886-89-5)

Notes et références

[modifier | modifier le code]
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Branislava Sušnik » (voir la liste des auteurs).
  1. ↑ a b c d e f g et h (sl) Hieng, « Govorila je osem indijanskih jezikov », www.slovenskenovice.si, (consulté le )
  2. ↑ (sl) « Dr. Branislava Sušnik in sodobniki – ambasadorji slovenske znanosti v Južni Ameriki » [archive du ], www.fhs.upr.si (consulté le )
  3. ↑ a b c d e et f (sl) kultura, « Branislava Sušnik: Šamanka Branka med Indijanci », www.delo.si, (consulté le )
  4. ↑ a b c d et e (en) « Birth centenary of Slovenian-Paraguayan anthropologist Dr Branislava Sušnik | GOV.SI », Portal GOV.SI (consulté le )
  5. ↑ a et b (es) « La arqueología paraguaya desde la visión de Branislava Susnik », ultimahora.com (consulté le )
  6. ↑ (sl) Marija Mojca Terčelj, « Zamolčana znanstvenica: Doprinos dr. Branislave Sušnik k raziskovanju staroselskih kultur Paragvaja », Dve domovini, no 53,‎ (ISSN 1581-1212, DOI 10.3986/dd.2021.1.03, lire en ligne, consulté le )
  7. ↑ (es) Puntopy, « Museo Barbero :: Biografía Dra. Branislava Susnik », www.museobarbero.org.py (consulté le )
  8. ↑ (es) « Mañana debatimos sobre los aportes de Branislava Susnik », www.baseis.org.py (consulté le )
  9. ↑ « Antropologinja Branislava Sušnik », Radio Prvi (consulté le )

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Branislava_Sušnik&oldid=229816704 ».